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Il fallait s’y attendre. Avec une annonce tardive et une campagne promotionnelle quasiment inexistante, Pure Football allait forcément finir aux vestiaires. Opportuniste sur ce coup-là, Ubisoft nous offre un titre développé à la hâte, histoire juste de surfer sur l’effet Coupe du Monde. Avec son prix attractif en rayons, Pure Football parviendra certainement à attirer l’œil du chaland, mais il reste l’archétype même du jeu-piège. Sous ses feux-airs de FIFA Street, le soft a de quoi suscité l’intérêt, mais une fois la manette en mains, on déchante très rapidement, surtout avec ce gameplay imprécis et haché. Et ce n’est pas le jeu en ligne, complètement à la peine qui parviendra à rehausser le niveau.
- Les équipes et joueurs officiels
- Un mode carrière qui aurait pu entretenir l'espoir
- Gameplay chaotique
- Le design de FIFA Street sans aucune originalité
- Visuellement daté
- Le multi en ligne raté
- Une ambiance sonore ennuyante
- Et quelques bugs pour parfaire le tableau
C’est peut-être une coïncidence mais jamais le chiffre 30 n’aura été aussi médiatisé ces derniers temps, en commençant par la fameuse liste des trente joueurs de notre cher Raymond national. Et si la boule au ventre est vite passée, elle est revenue et a redoublé d’intensité lorsqu’Ubisoft a dégainé son Pure Football à 30€. Coupe du monde oblige, chaque éditeur tente de tirer son épingle du jeu et chez Ubi, à défaut de faire dans la simulation, l’éditeur nous offre un jeu typé arcade dans le plus pure style FIFA Street. Mais à 30€ le jeu, il ne faut pas s’attendre à un miracle.
Ubisoft l’a bien compris. Pas question de se frotter aux deux grands pontes du jeu de foot que sont FIFA et PES. Histoire de glaner quelques fans, et au passage quelques deniers grâce à l’événement footballistique de l’été, l’éditeur se lance dans le football virtuel avec Pure Football. Première surprise, le jeu a été annoncé seulement deux petits mois avant son lancement. On le sait, c’est généralement un aveu d’impuissance. Quant au deuxième effet Kiss Kool, Ubisoft nous annonce que le jeu sortira à petit prix. D’abord 40€, puis 30€. C’est quitte ou double. Soit nous avons affaire à la petite surprise de l’été, soit à la cata’ du mois. Vu que la série FIFA Street a déserté les bacs depuis deux ans après la débâcle du troisième opus en 2008, Ubisoft a le champ libre pour imposer, pourquoi pas, sa nouvelle licence.
Goaléador
Dans Pure Football, deux équipes de 5 joueurs s’affrontent sans presque aucune règle et surtout sans arbitre, qui aurait sans nul doute gâché la fête. On laisse les règles du hors-jeu et les coups francs au vestiaire, car c’est le combat physique qui prime. Coups bas et poussettes sont légions, les tacles par derrière ne sont pas immédiatement sanctionnés et même si l’on fauche un joueur dans la surface, le jeu continue. A condition bien sûr de ne pas trop abuser. Car une fois la jauge de fautes remplie, un penalty est accordé contre l’équipe fautive. Il y a tout de même un minimum de règles pour éviter que les matchs ne tournent au pugilat. Ainsi, les corners et les touches sont conservés pour donner un minimum de crédibilité aux rencontres car évidemment, ce ne sont pas d’illustres inconnus qui font chausser les crampons dans Pure Football. Ubisoft a tout de même eu la décence de nous proposer 230 joueurs officiels internationaux, à choisir parmi 17 équipes nationales. Ces équipes feront tout pour décrocher leur ticket pour l’Afrique du Sud, où parallèlement à la Coupe du Monde, un tournoi annexe se déroulera à l’abri des médias. Mais avant de prendre l’avion pour le continent africain, vous devrez monter votre propre équipe en créant tout d’abord votre capitaine. Ce dernier tient une place importante dans votre effectif, puisqu’il est leur seul joueur upgradable en fonction des résultats. En gagnant ou perdant des matchs, en réalisant certains défis, en marquant des buts ou tout simplement en jouant avec style, vous obtiendrez des points dits "Pure". Ces derniers servent à augmenter le potentiel de votre attaquant, améliorer son jeu de tête, son physique, son endurance, la qualité de ses passes ou encore la propreté de ses tacles. Bref, au fur et à mesure des rencontres, il deviendra de plus en plus fort et technique. Les meilleurs joueurs du monde voudront jouer à ses côtés, à condition de réussir certains challenges durant les matchs et de remporter de précieuses victoires. Vous pourrez alors décider de votre 5 de départ en choisissant de créer une équipe plutôt offensive, défensive ou plutôt équilibrée. Et même en jeu, vous pourrez indiquer à vos coéquipiers s’ils doivent augmenter l’engagement ou alors lever le pied. Après 28 jours de débat, si vous faites partie des 8 meilleures équipes, direction le tournoi final. En attendant, il faudra remporter des matchs chronométrés, d’autres avec la règle du but en or, gagner avec plusieurs buts d’écarts ou participer à des mini-tournois avant, pourquoi pas, de vous frotter à un plus grosse équipe à la fin de chaque semaine. Pour cela, il faudra remplir les objectifs demandés. Autant vous dire que le mode Campagne de Pure Football est plutôt alléchant et nous fera voir du pays. Marseille, Munich, Amsterdam, Milan, Liverpool ou encore Barcelone, dommage que le jeu ne se cantonne qu’à l’Europe. Un manque d’originalité qui donne un air de déjà-vu à ce Pure Football.
Footix
C’est certes bien beau de nous proposer un mode "Carrière" alléchant, encore faut-il peaufiner le gameplay, histoire que l’expérience de jeu soit complète. Et c’est à n’en point douter sur ce point qu’on a l’impression que les équipes de développement d’Ubisoft Vancouver ont sabordé leur jeu. Que l’on préfère la maniabilité PES ou FIFA, on retrouve tout de suite ses repères avec un bouton pour les passes/le pressing, un autre pour les tirs, une touche pour les centres ou les tacles, et un autre bouton pour envoyer le ballon en profondeur, ou faire sortir précipitamment le gardien. Jusqu’ici, on reste dans la plus pure tradition du football virtuel. Les gâchettes quant à elles permettent de déclencher des tirs puissants ou au contraire tout en finesse. Pour frapper correctement au but, il faudra remplir progressivement une jauge qui, en fonction de la couleur sur laquelle s’arrête le curseur, modifiera la frappe. Sur le rouge, vous êtes certain que votre ballon s’envolera au-dessus de la cage, sans jamais attraper le cadre. Lorsque vous maintenez suffisamment le bouton pour l’arrêter sur le vert, alors le tir sera forcément cadré. Quant à la dernière zone de la jauge, baptisée Pure, elle désigne une frappe cadrée, beaucoup plus difficile à capter par le portier, car vous pouvez en modifier la trajectoire avec le stick analogique gauche. Pour rajouter du piment au jeu, au fur et à mesure des balles captées ou repoussées, vous remplirez automatiquement une jauge de tir "Pure" annexe qui vous donnera une seule chance de frapper avec ce bonus et ce quelque soit le timing. Mais dans cette simplicité de gameplay, Ubisoft a oublié de proposer des enchaînements d’action dignes de ce nom. Tout ici est poussif, chaque action doit être réalisée en marquant un temps d’arrêt et notamment les passes. Il faut attendre qu’une flèche verte apparaissent pour faire une passe à un coéquipier, au risque sinon de l’envoyer sans précision dans les espaces.
Mais dans cette simplicité de gameplay, Ubisoft a oublié de proposer des enchaînements d’action dignes de ce nom. Tout ici est poussif, chaque action doit être réalisée en marquant un temps d’arrêt et notamment les passes."
A cela s’ajoute des déplacements lourds, qui font que les joueurs sur le terrain ne sont pas du tout réactifs aux changements brutaux de direction. Imprécis à souhait, le tableau s’obscurcit encore un peu plus lorsqu’on appuie sur la touche de sprint où un temps de latence important se fait sentir entre la pression du bouton et la réaction du joueur. Le gameplay est encore plus à maudire en ligne où le jeu devient totalement injouable. C’est presque une seconde qu’il faut attendre entre l’action désirée et le résultat en jeu. Pas facile dans ces conditions de bien jauger ses tirs, ses corners ou ses penalties. On pourrait également évoquer les gestes techniques associés au stick analogique droit, mais hormis le fait d’augmenter les points de compétence pour améliorer votre joueur perso, ils ne sont guère utiles sur la pelouse. Et histoire de bien enfoncer le clou, Pure Football a été développé à la va-vite sur le plan visuel. Tout d’abord, le design des footballeurs n’a rien d’original. L’aspect cartoon et caricaturé des athlètes semble être recyclés de FIFA Street 3. Un parti-pris graphique qui ne plaira malheureusement pas à tout le monde. Même les stades, comme dit précédemment, n’apportent rien de plus au jeu qui nous offre également une bande-son anecdotique et des voix françaises pendant le jeu énervantes, à cause de phrases qui se répètent sans arrêt. Après deux ou trois "A Moi !", "Je suis démarqué !" et "Bravo Gardien !", on sature.