Test PES 2018 : enfin l'année de la consécration ?
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- Le rythme de jeu qui favorise la construction
- Le mode coopération addictif
- Cette physique de balle de dingue
- Visuellement solide
- Une marge de progression énorme
- Ce sentiment de satisfaction quand on plante un but
- Une gestion des contacts moins hasardeuse...
- ...malgré quelques abus
- Ca manque toujours de licences
- Grégoire Margotton et Darren Tulett à la ramasse
- Un habillage austère
- Les effectifs de base ne sont pas à jour
Cela fait maintenant plusieurs années que PES essaie de briser la domination de FIFA, actuelle référence du football virtuel même si la série d’Electronic Arts a tendance à ronronner depuis quelque temps. Quoi qu’il en soit, Konami continue de combler son retard saison après saison, au point que certains sont convaincus qu’un nouveau roi va être désigné cette année. C’est vrai que PES 2018 nous avait agréablement surpris à l’E3, et c’est donc avec une certaine impatience que nous attendions la version définitive du jeu. Alors, avions-nous raison de nous emballer ou sommes-nous face à l’OM Champions Project ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Comme à Los Angeles, la première chose qui nous scotche avec PES 2018, c’est la qualité de la physique de balle. Bordel, c’est un truc de dingue ! Les différentes trajectoires que peut prendre la balle sont juste hallucinantes, et on ne parle pas que des frappes enroulées pour aller chercher la lucarne opposée. Non, on pense aussi aux tirs plongeants plus vicieux, aux frappes sèches soudaines, ainsi qu’aux « exter » dont on raffole déjà. Toute la surface du pied est mise à contribution afin de varier les plaisirs, et c’est un pur régal d’exécuter des transversales et de multiplier les centres avec une physique de balle aussi léchée. Bien évidemment, une parfaite maîtrise du dosage est cruciale, tout comme la nécessité de se familiariser avec l’inertie des joueurs bien accrochés au terrain. Pour sublimer tout ça, les développeurs ont fait un énorme boulot sur les animations, qu’il s’agisse des frappes (le joueur va s’appliquer pour donner le maximum d’effet à la balle), des contrôles (désormais, on peut amortir/dévier le ballon avec n’importe quelle partie du corps), ou encore des dribbles. Tous ces nouveaux gestes incitent à jouer en mouvement (en première intention comme disent les puristes), à élaborer des combinaisons diaboliques, et ne nuisent jamais à la réactivité contrairement à ce que l’on avait ressenti lors de notre premier rendez-vous avec FIFA 18.
Comme à Los Angeles, la première chose qui nous scotche avec PES 2018, c’est la qualité de la physique de balle. Bordel, c’est un truc de dingue !
Pourtant, le rythme a été revu à la baisse depuis PES 2017, mais jamais nous n’avons l’impression d’avoir affaire à des tracteurs sur le terrain. C’est posé, carré, on part du côté droit pour basculer à gauche, on fait tourner jusqu’à créer le fameux décalage qui va permettre de s’engouffrer dans la défense adverse. Bref, les fondamentaux du football sont respectés. Au niveau des contacts, là aussi les développeurs ont redoublé d’efforts pour les rendre moins hasardeux. Il suffit de voir comment ont été remaniés les duels aériens pour comprendre que le positionnement du joueur à la chute du cuir n’est plus une donnée anecdotique. Après, tout n’est pas encore parfait dans le jeu physique. Par exemple, on n’apprécie pas vraiment la couverture de balle automatique, et même s’il faut faire preuve d’un certain doigté pour éviter de se faire subtiliser le ballon, les abus sont trop nombreux pour ne pas finir le match écoeuré. On a également remarqué que les défenseurs étaient souvent désavantagés sur les passes lobées : face à un attaquant lancé en profondeur, ils se font manger quand ils vont au contact et sont à la ramasse avec leurs contrôles balourds. Bon, c’est vrai que le ballon a plus de chance de rester collé au pied avec Neymar qu’avec Rolando, mais ça manque quand même d’équilibre.
QATAR SAINT-GERMAIN
Puisque l’on parle des choses qui fâchent, certains déplacements sont plus que douteux. En effet, les attaquants ont tendance à faire toujours les mêmes appels (problème résolu en FUMA, heureusement), et la couverture mutuelle n’est pas tout le temps appliquée. Ainsi, si l’on décide de monter avec l’un des latéraux, personne ne viendra fermer la porte derrière. Ah oui, il y aussi ces « moments d’absence », c’est-à-dire quand les joueurs ne réagissent pas alors que la balle passe devant leurs yeux. Autre point qui met les nerfs : ces fichus contacts scriptés avec un net avantage pour le joueur qui va au pressing. En dépit de ces imperfections, PES 2018 procure des sensations que nous n’avions plus connues à force de squatter FIFA. Non pas que la simu d’Electronic Arts soit aseptisée, mais il faut bien admettre que l’approche de Konami permet de redécouvrir le football virtuel sous un nouvel angle. Ce qui est surtout grisant, c’est la marge de progression offerte par le jeu : si l’on prend le temps de construire et d’aligner les passes au départ, l’accumulation des matchs fait que l’on ose des actions plus directes par la suite, quitte à avoir du déchet. Perso, ça faisait longtemps que l’on ne s’était pas extasié devant un joueur qui se ramène le ballon avec une aile de pigeon, un autre qui centre en première intention, ou encore un autre qui glisse le ballon sous le gardien.
C’est juste que PES 2018 offre une importante marge de progression, et il est indispensable de saisir toutes les finesses pour sortir des actions moins stéréotypées qui puent le football.
D’ailleurs, en parlant des portiers, ils ont gagné en assurance et en intelligence, et leurs arrêts réflexes n’ont rien d’extraterrestre. Là où PES 2018 régale aussi, c’est au niveau de la réalisation. Déjà aboutie dans PES 2017, la modélisation des joueurs est exemplaire, et on sent que les développeurs ont passé du temps sur les expressions faciales. Comme toujours, les vedettes du ballon rond (Messi, Cristiano Ronaldo, Neymar, Griezmann) ont bénéficié d’un traitement de faveur et sont reconnaissables dès le premier coup d’œil, alors qu’il faudra plisser les yeux dans les divisions obscures. Autour du terrain, le public ne se résume pas à un vulgaire copier-coller – des PNJ aux animations différentes ont été utilisés – on peut apercevoir les coachs donner de la voix, et les agents de sécurité veillent au grain. Il y a même les grues pour la TV, l’occasion de souligner les commentaires moisis de Grégoire Margotton et Darren Tulett. En plus d’être à côté de la plaque, leurs interventions sont répétitives au possible. Mais bon, tant que Konami ne fait pas appel aux services de Stéphane Guy et Christophe Josse, on est sauvé. Question contenu, PES 2018 s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs avec les modes « Vers une légende » et « Ligue des masters ». Inutile de revenir en détail dessus. Absent depuis quelques années, le mode « Match aléatoire » fait son grand retour – c’est le sort qui décide de la composition des équipes – mais c’est surtout par le mode coopération que nous avons été dosés.
"C’EST BON ANTHO, IL Y EN A ASSEZ"
En fait, il s’agit de matchs en 3 vs. 3 auxquels l’I.A. peut prendre part s’il n’y pas suffisamment de potes autour de la console. Le concept est simple : chacune de vos actions est jugée sur-le-champ, et un bilan est dressé à la mi-temps ainsi qu’à la fin de la rencontre. Naturellement, le but est de ne pas être le bras cassé de l’équipe, sachant que tout est analysé : les changements d’aile, les interceptions, les passes décisives, les frappes, les buts, les tacles salvateurs, etc. Comme les jauges de performance demeurent à l’écran pendant tout le match, ça maintient une forme de pression même si, au final, c’est plus symbolique qu’autre chose. Dommage que le jeu n’aille pas au bout de ses intentions avec, pourquoi pas, des distinctions spéciales pour mieux bomber le torse. Ce que l’on regrette aussi, c’est le nombre restreint de licences malgré les partenariats avec certains cadors (FC Barcelone, Dortmund, Liverpool entre autres) et quelques clubs exotiques, notamment au Brésil. Du coup, il faudra se coltiner le MD White pour le Real Madrid, ou encore le Man Blue pour Manchester City. Cela dit, voyons le bon côté des choses : on a droit au vrai nom des joueurs et pas aux cousins Roberto Larcos (Roberto Carlos), Fank de Mole (Frank de Boer) et autres Ronarid (Ronaldo). Et puis, la communauté se chargera à coup sûr de proposer des patchs pour ajuster les effectifs (le mercato estival n’est pas pris en compte), les kits et les noms sortis de nulle part. Par contre, pas besoin de modifier quoi que ce soit pour la Champions League. Elle est bien là – à l’instar de l’Europe League – avec son hymne et ses buts qui comptent double à l’extérieur. Une bonne nouvelle pour les supporters de l’OM.