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Encore un titre moyen pour la franchise automobile d'Electronic Arts, avec un Need For Speed : Shift qui alterne le bon et le moins bon. Le bon avec entre autres une vue cockpit de très bonne facture, un contenu riche et une durée de vie convenable. Le moins bon parce que les développeurs de Slightly Mad Studios n'ont pas su calibrer correctement l'I.A., ce qui rend du coup les courses indécises et particulièrement agaçantes, surtout lorsque toutes les aides sont désactivées. La prise en main, quant à elle, en perturbera plus d'un, la conduite brouillant toujours autant les cartes entre simulation et arcade. Toutefois, si la saga continue sur cette nouvelle voie en améliorant quelques points cruciaux, elle pourrait sans doute en faire trembler plus d'un. Pour le moment, elle a encore la tétine à la bouche.
- Une vue cockpit immersive
- La durée de vie
- La richesse du contenu
- Réalisation correcte
- Les temps de chargement
- Aucune gestion climatique
- I.A. mal calibrée
- Gameplay indécis
Les jeux de course auront donc leur mot à dire dans les quatre derniers mois de l'année calendaire. En effet, après le brillantissime Colin McRae : DiRT 2 sorti il y a quelques jours maintenant, c'est au tour de Need For Speed: Shift de pointer le bout de son nez, en attendant les grosses pointures que sont Forza Motorsport 3 et et Gran Turismo 5, prévus pour les mois suivants. Need For Speed : Undercover n'étant pas parvenu à relancer la série automobile qu'Electronic Arts voit s'éteindre à petit feu, c'est au tour de Need For Speed : Shift de se voir confier une mission que beaucoup qualifient de suicidaire. Pourtant, la présence de Slightly Mad Studios - et non plus d'EA Black Box - aux manettes démontre la volonté de l'éditeur américain de rendre sa marque beaucoup plus réaliste que par le passé, avec des courses qui se disputent désormais sur des circuits fermés, ou presque. Les promesses faites par les développeurs sur le papier sont-elles tenues une fois en piste ? Notre verdict.
En essayant de défier Midnight Club : Los Angeles sur son propre terrain, Need For Speed : Undercover s'est brisé deux molaires et une canine. Un échec qui a beaucoup fait réfléchir Electronic Arts a priori, puisque l'éditeur américain a décidé de confier le développement de Need For Speed : Shift à Slightly Mad Studios, en lieu et place d'EA Black Box ; et pas uniquement pour des raisons financières et de restructuration. John Riccitiello et ses pairs ont surtout estimé que la saga commençait sérieusement à tourner en rond, et qu'il était sans doute temps de revenir à l'essentiel, à savoir la course pure et dure et son odeur de gomme fraîche. Avec des courses-poursuites rangées au placard donc, il va désormais falloir prendre part à des compétitions beaucoup plus classiques, se déroulant pour la plupart sur des circuits fermés qui reprennent quelques tracés légendaires de la discipline. Les connaisseurs tels que Christophe Tinseau - qui nous a d'ailleurs rendu visite lors du Festival du Jeu Vidéo 2009 - n'auront ainsi aucun mal à reconnaître Silverstone, Brands Hatch, Willow Springs, Spa Francorchamps ou bien encore le Laguna Seca pour faire court. Au niveau des caisses, on retrouve naturellement les modèles les plus prestigieux de la planète avec entre autres les BMW M3 E92, Audi R8 LMS, Porsche 911 GT3 RSR, Nissan 370Z, Subaru Impreza WRX STi, Maserati MC12 GT1, Lamborghini Reventon et Chevrolet Camaro SS. Difficile donc de ne pas céder à la tentation et ne pas claquer quelques billets pour mettre la main sur l'une de ses fabuleuses carrosseries. D'ailleurs, Slightly Mad Studios en profite pour rappeler qu'il faudra avant tout enchaîner les victoires afin d'espérer blinder son compte en banque assez rapidement. Pas d'argent sale à se faire sur le dos des gangsters cette fois-ci, ce qui évite à Need For Speed : Shift de s'embêter avec un scénario acabradabrandesque et anecdotique, ce qui avait coûté cher à la série en 2008. Puisqu'il faut vraiment aller à l'essentiel cette année, il s'agira seulement de démontrer que l'on est capable d'accéder et de remporter le NFS World Tour, avec un coup de volant venu d'ailleurs.
Saving Shift
Avant de débuter sa carrière, quelques tours de chauffe seront nécessaires afin d'établir le profil du pilote et ajuster les différents paramètres - difficulté de l'I.A., répercussion des dommages sur le comportement du véhicule, assistance au freinage... - selon son style de conduite. Rien n'est figé pour autant, puisqu'il sera toujours possible de modifier les réglages si l'on est pas convaincu par les appréciations du professeur et la justesse des données télémétriques. Après avoir participé à sa toute première course et s'être procuré une nouvelle bagnole, il sera temps de regarder d'un peu plus près les étoiles qui définissent la progression dans Need For Speed : Shift. Plus concrètement, il faudra accomplir des objectif précis pour récupérer plusieurs étoiles, et s'ouvrir ainsi les portes de nouvelles courses, sans oublier les épreuves spéciales suffisamment rémunératrices pour que l'on y prête attention. Finir sur le podium (Course), battre le record du tour (Chrono), être le dernier en piste (Elimination), distancer son adversaire (1 contre 1), déraper le plus longtemps possible (Drift), mais aussi et surtout totaliser un certain nombre de points de pilotage, sont un aperçu des moyens pour récupérer les fameux sésames. Là où les développeurs du jeu se montrent vicieux, c'est que ces fameux points de pilotage s'obtiennent en réalisant sur la piste des tricks bien ciblés. Prendre l'aspiration d'un concurrent, réaliser un tour parfait, doubler proprement ou de manière déloyale, rien de bien sorcier à première vue. En fait, tout dépend du déroulement de la course. Il est naturellement plus difficile de prendre l'aspiration d'un pilote ou de le dépasser lorsque l'on se trouve en tête. Un constat d'autant plus flagrant qu'il est surtout conseillé d'enchaîner les prouesses sur la piste pour gonfler la jauge de points de pilotage, et doubler ainsi ses bonus. Par ailleurs, les points de pilotage permettent non seulement de débloquer tout un tas de pièces qui serviront pour la majorité à customiser son engin, mais également d'encaisser ponctuellement des chèques qui viennent s'ajouter aux gains obtenus.
Si l'on ne peut pas nier le fait que Need For Speed : Shift soit plus réaliste que ses prédécesseurs, le jeu continue néanmoins d'hésiter entre la simulation et l'arcade, ce qui réserve parfois quelques surprises."
La réalisation de NFS : Shift n'est pas aussi fabuleuse que celle d'un Colin McRae : DiRT 2 pour prendre une référence récente, mais elle propose tout de même une vue cockpit archi convaincante, avouons-le. Slightly Mad Studios a réellement fait du bon boulot à ce niveau-là, au point de difficilement s'en passer, même pour quelqu'un qui a pour habitude de rendre son quatre heures au bout de deux virages. Le plus remarquable, c'est que chaque accélération, chaque freinage, chaque accrochage devient quasi palpable, et le fait que la vision du pilote se brouille plus ou moins en fonction de la violence du choc participe grandement à la force immersive de Need For Speed : Shift. Par ailleurs, on n'a relevé que de très rares baisses de régime du frame-rate, et la modélisation des véhicules se veut correcte. En revanche, on restera dubitatif face à la dégradation des voitures qui ne reproduit pas avec fidélité les coups donnés ou encaissés pendant la course. Embrasser à plus de 200 km/h un rail de sécurité et s'en sortir avec un capot voilé, c'est plutôt léger. L'absence d'une gestion climatique fera aussi grincer des dents, tandis que l'interface tente d'allier efficacité et sobriété. Ce n'est malheureusement pas forcément le cas, avec des temps de chargement interminables. Si l'on ne peut pas nier le fait que Need For Speed : Shift soit plus réaliste que ses prédécesseurs, le jeu continue néanmoins d'hésiter entre la simulation et l'arcade, ce qui réserve parfois quelques surprises. En effet, les bolides ont la fâcheuse tendance à survirer pour un rien, même lorsque l'on dose l'accélération avec une propulsion entre les mains. Toutes proportions gardées bien évidemment, on se surprend même à ressortir de vieux réflexes acquis à travers la série Ridge Racer, ce qui peut faire peur, on peut le comprendre. Mais le plus surprenant, c'est que l'on perdra plus de temps à vouloir à tout prix récupérer de l'adhérence que de continuer à déraper.
Shift Fu Mi
Cela dit, NFS : Shift offre des choses vraiment intéressantes une fois toutes les aides désactivées, et les plus téméraires passeront pas mal de temps dans leur garage à trouver le bon compromis avec tous les réglages mis à disposition (amortisseurs, pression des pneus, rapports de boîte...). Puisque l'I.A. est toujours un sujet sensible dès que l'on parle d'un jeu de course, celle de Need For Speed : Shift se permet quelques fantaisies qui ont le don d'énerver. En clair, elle ne cherche nullement à éviter le choc, le provoque même, et n'hésite pas à venir chatouiller le pare-choc arrière pour déclencher un carambolage. Les compétitions perdent en réalisme, c'est évident, surtout lorsque l'on se retrouve à quatre dans le gravier sans que l'on sache vraiment pourquoi. Bref, le calibrage de l'I.A. est loin de faire l'unanimité, surtout en 1 contre 1. S'il est vrai que les affaires se présentent plutôt bien en début de Carrière, c'est la misère une fois que l'on possède une centaine d'étoiles en poche. Franchir la ligne d'arrivée avant son concurrent relève par moments de l'impossible, alors lui mettre plus de cinq secondes dans la vue... Enfin, on n'oubliera pas de caler un mot sur le mode multijoueur en précisant que l'écran splitté n'est toujours pas fourni, même en option, et qu'il faudra s'en remettre au jen en ligne qui permettra d'organiser des parties jusqu'à 16 joueurs.