Test NBA 2K18 (PS4, Xbox One) : pour l'amour du beau jeu sur PC
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S’il y a bien une série qui se montre irréprochable d’année en année, c’est bien NBA 2K. Dominant le marché d’une main de maître, le jeu de basket de Visual Concepts continue cependant à s’ajuster à chaque nouvelle saison pour le bonheur de ses fans toujours plus exigeants. Les graphismes s’affinent, le gameplay s’améliore et gagne d’ailleurs en souplesse cette année, tandis que le contenu continue toujours de s’enrichir. C’est d’ailleurs sur ce point-là que NBA 2K a du mal peut-être à convaincre. A force de trop vouloir en faire, à force de vouloir à tout prix se renouveler, la franchise a aussi tendance à partir vers des directions parfois hasardeuses. Preuve en est encore cette année avec ce mode Carrière qui souhaite jouer les RPG, avec son quartier à gérer par le biais de son avatar. L’idée est bonne, l’intention est même saluable, mais le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur. La progression est poussive, l’immersion totalement absente et l’intérêt complètement limitée. A trop vouloir scénariser à tout prix son mode solo, Rob Jones se prend les pieds dans le tapis, chose qu’il semble accumuler depuis la venue de Spike Lee il y a deux ans. NBA 2K n’a pas besoin de toutes ces fioritures pour rester le maître du basket virtuel. Qu’il se focalise sur l’essentiel, car c’est bien là tout ce qu’on lui demande.
- Le gameplay a gagné en souplesse
- Graphismes toujours plus photo-réaliste
- L'ambiance dans les stades encore plus folle
- Habillage et interface plus sobres, plus claires
- Les commentaires de Kobe Bryant et de Kevin Garnett
- Le mode "Mon Quartier" complètement raté
- Le mode "MyGM" aussi
- Certains persos encore bien raides
- Le héros qui s'appelle DJ. Sérieusement ?
- On n'en peut plus de tous ces temps de chargement
- Toujours aussi élitiste
Avec 8,5 millions de copies vendues l’année dernière, NBA 2K17 a atteint un nouveau record de vente, faisant la fierté de ses créateurs, le studio Visual Concepts et son éditeur 2K Games. Avec une telle hégémonie dans le domaine, et en l’absence de concurrence, Rob Jones et ses équipes pourraient parfaitement se reposer sur leurs lauriers. Mais ce n’est pas la philosophie de l’entreprise, qui souhaite toujours aller de l’avant, pour rester les meilleurs, pour ne pas décevoir leurs fans, pour avoir toujours un train d’avance. Cette année encore, de nouveaux changements ont été opérés dans le gameplay et surtout, on observe l’arrivée d’un mode Carrière enrichi, qui tend davantage vers le RPG. Et si NBA 2K18 en faisait un peu trop ?
Parce que son gameplay tutoie la perfection depuis longtemps, NBA 2K cherche avant tout à se renouveler à travers son mode Carrière. Depuis maintenant 3-4 ans, Visual Concepts tente des choses avec des formules différentes, pas toujours très réussies (rappelez-vous l’année où Spike Lee a été recruté), mais qui prouvent à quel point le studio sait se remettre en question. Après la bromance en 2016 avec Michael B. Jordan, il est question de suivre les aventures d’un certain DJ (ça commence bien…) qui va se retrouver propulsé dans le monde impitoyable de la NBA après avoir repris sa carrière de basketteur en main. Comme toujours dans le mode Carrière, il est question de débuter en bas de l’échelle, avec cet objectif permanent de devenir le sportif le plus talentueux de sa génération. Mais avant de crouler sous le strass, les paillettes et les pétrodollars, DJ va devoir se faire un nom. Et cette notoriété, il va l’acquérir dès ses premières parties sur les playgrounds, lors d’un tournoi de street qu’il domine par son talent à marquer des paniers, mais aussi à ouvrir sa grande gueule. Après avoir raflé le titre de champion de la compétition, DJ est aussitôt repéré par les plus gros agents de la NBA. Et c’est là que les choses sérieuses commencent.
HEY MISTER DJ !
Si dans son déroulement, le mode Carrière de NBA 2K18 ne propose rien de nouveau, c’est dans son environnement que les choses ont littéralement changé. A l’instar d’un RPG, le joueur va pouvoir se balader librement dans une sorte de hub où de nombreuses activités l’attendent. Une mini-ville, baptisée "Le Quartier" où il est possible de personnaliser son avatar en allant chez le coupe-tif, ou en se rendant dans une des boutiques de fripes du coin par exemple. Pour ce faire, il faudra taper la discute avec le barbier ou le vendeur de shoes ; car se sociabiliser, c’est aussi l’un des leitmotivs de ce mode Carrière atypique. L’idée pour les développeurs, c’est de permettre aux joueurs de faire évoluer leur avatar dans un environnement convivial, et surtout de leur faire oublier que pour atteindre le niveau 99, il va falloir en passer des heures dessus. Dans le fond, l’idée n’est pas mauvaise, mais dans la réalité, on s’en contrefout un peu. En effet, rien n’a a été fait pour que la progression soit la plus amusante possible.
L’idée pour les développeurs, c’est de permettre aux joueurs de faire évoluer leur avatar dans un environnement convivial, et surtout de leur faire oublier que pour atteindre le niveau 99, il va falloir en passer des heures dessus. Dans le fond, l’idée n’est pas mauvaise, mais dans la réalité, on s’en contrefout un peu. En effet, rien n’a a été fait pour que la progression soit la plus amusante possible.
On pense notamment aux déplacements d’un bout de la ville à l’autre, qui se révèlent être longs, fastidieux et d’une lourdeur absolue. Les déplacements du personnage ne sont évidemment pas adaptés au côté exploration de la chose, et ce qui devait être une partie de plaisir devient rapidement des moments pénibles, voire rédhibitoires. Pire, les nombreuses cinématiques sont inzappables, dotées qui plus est d’animations mal fichues, donnant le sentiment qu’on a changé de jeu en cours de route. Ce n’est pas la première fois qu’un gap se créé d’ailleurs entre les anim’ du jeu de manière général et ceux du mode Carrière, prouvant que ce sont deux équipes bien distinctes qui bossent en parallèle. De toutes les façons, NBA 2K18 qui s’improvise RPG, c’était évidemment trop beau pour être vrai, d’autant que les développeurs n’avaient que 12 mois de production pour tenir leur pari malheureusement raté.
SÉRIES B
La catastrophe aurait pu s’arrêter là, mais Rob Jones, vouant un culte pour les séries B et les gros nanars à la Spike Lee, a décidé que le mode MyMG bénéficiera cette année de cette scénarisation à outrance, rebaptisé en "Une page se tourne". On doit cette fois-ci se taper l’histoire de son avatar reconverti en manager après avoir loupé sa carrière de sportif de haut niveau après une blessure importante lors des play-offs. Résultat : des tonnes de cutscenes à la mise en scène platonique, aux dialogues ringards et aux animations ratées. Une belle occasion de constater une fois encore que sorti des stades, les persos du jeu manquent de naturel, se mouvent comme des pantins désarticulés et qu’ils manquent cruellement d’expressions faciales différentes. Lors de certaines scènes, c’en est presque risible. Bref, si l’on est ravi que Visual Concepts se donne la peine d’enrichir le contenu de son jeu de basket chaque année, autant que le studio se donne les moyens de ses ambitions et ne s’improvise pas réalisateur de pacotille.
Car à l’image des précédents volets, la prise en main du jeu ne se fera pas en une seule soirée si vous prenez la série en cours de route. C’est d’ailleurs là l’un des principaux défauts de NBA 2K, qui n’arrive pas à s’adresser à tous les publics, contrairement aux jeux de foot comme FIFA, qui permet quand même aux débutants de réaliser de belles actions sans pour autant maîtriser tous les arcanes du gameplay.
Mais comme chacun sait, NBA 2K18 ne se limite pas à ces modes scénarisés qui semblent être là pour satisfaire uniquement l’égo d’un Rob Jones en quête de notoriété hollywoodienne. Et quand on parle du jeu en lui-même, NBA 2K18 déroule son plan d’attaque sans la moindre fausse note, avec un gameplay toujours aussi riche, complet, d’une logique implacable, et surtout gratifiant pour ceux qui se donneront la peine de s’y pencher sérieusement. Car à l’image des précédents volets, la prise en main du jeu ne se fera pas en une seule soirée si vous prenez la série en cours de route. C’est d’ailleurs là l’un des principaux défauts de NBA 2K, qui n’arrive pas à s’adresser à tous les publics, contrairement aux jeux de foot comme FIFA, qui permet quand même aux débutants de réaliser de belles actions sans pour autant maîtriser tous les arcanes du gameplay. Ici, aucune action n’est laissée au hasard et la moindre faute d’inattention se paie cash, avec des contre-attaques qui peuvent faire mal, créant alors des écarts monstrueux dans les scores.
LOVE IS IN THE GAME
Pour autant, Visual Concepts continue de peaufiner son jeu dans les moindres détails pour le rendre peut-être pas plus accessible pour le commun des mortels, mais plus souple et surtout plus ouvert dans son jeu. En refaçonnant entièrement son moteur d’animations et le jeu dans les contacts, NBA 2K18 gagne en fluidité dans ses actions, via des déplacements plus souples et moins coincés dans des mouvements patauds. Les joueurs paraissent moins rigides et surtout réagissent au doigt et à l’œil comme jamais auparavant. Ces ajustements redynamisent considérablement les actions et offrent carrément une nouvelle perspective dans les stratégies, qu’elles soient offensives ou défensives. Plus besoin d’anticiper à l’avance certains mouvements bloquants, tout se fait avec un naturel incroyable, tant et si bien qu’on a l’impression de redécouvrir le jeu par moments. Visuellement en tout cas, c’est toujours autant la classe, avec une modélisation toujours plus réussie des basketteurs qui voient leur palette d’expressions faciales s’enrichir chaque année davantage. On observe aussi un meilleur rendu dans les silhouettes de certains basketteurs, comme Kevin Durant qui ne ressemble enfin plus à une brindille puisqu’il a retrouvé sa carrure d’origine. L’offense est réparée.
Visuellement en tout cas, c’est toujours autant la classe, avec une modélisation toujours plus réussie des basketteurs qui voient leur palette d’expressions faciales s’enrichir chaque année davantage.
Même si l’on peut encore trouver des défauts graphiques ici et là (certains personnages qui ressemblent encore à des poupées de cire), c’est dans son ensemble que NBA 2K18 brille. Le public est encore plus vivant que l’année dernière, avec une plus grande variété dans ses mouvements, une ambiance sonore encore plus immersive, appuyée cette année par les commentaires de Kobe Bryant et Kevin Garnett qui officient comme consultant de luxe, aux côtés des inénarrables Ernie et Shaquille O’Neal, toujours aussi figés dans leurs gestes et expressions. Néanmoins, malgré l’absence de sous-titres et de doublages de ces derniers, les commentaires de la série NBA 2K restent une référence dans le domaine sportif vidéoludique. Un petit mot sur l’interface avant de se quitter, puisqu’elle se montre plus sobre cette année, et donc plus claire pour la lisibilité. On constate en effet moins d’effets 3D qui partent dans tous les sens, ce qui allège considérablement les menus, même si les temps de chargement demeurent toujours aussi nombreux et contraignants. Souvent pour peu de choses il faut bien l’avouer.