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Partant pourtant sur de bonnes bases, Mercenaries 2 : L'Enfer des Favelas s’est finalement pris les deux pieds dans le tapis. N'apportant aucune innovation, le jeu de Pandemic Studios n’a même pas réussi à s’adapter aux consoles HD. Visuellement pauvre, bourré de bugs et affublé d’une physique étrange, le titre ne retiendra pas l’attention des joueurs surtout lorsqu’on connaît tous les hits prévus pour cette fin d’année. Alors certes, Mercenaries 2 est défoulant au possible en solo comme en coopération, mais ce n’est guère suffisant pour un GTA-like. Dans le genre, il y a beaucoup mieux.
- Prise en main rapide
- Un bon défouloir
- Un grand nombre de mission
- Le jeu en coopération
- Graphiquement en retard
- Moteur physique délirant
- Bourré de bugs
- Peu original
- Répétitif
- I.A. toujours aussi décevante
- Doublages ratés
En créant la surprise en 2005 avec son Mercenaries : Playground of Destruction, Pandemic Studios ne s’attendait sûrement pas à remettre le couvert trois ans après avec un nouvel opus. Attendu au tournant et ce malgré de nombreux mois de retard, Mercenaries 2 débarque en cette rentrée 2008 avec tout l’attirail qui avait fait le succès du premier opus. Malheureusement, à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, les développeurs américains ont complètement raté le coche, relayant leur jeu parmi les produits les plus insignifiants.
Il est souvent compliqué de comprendre les raisons qui poussent les éditeurs à laisser tomber une licence alors qu’elle a tout pour réussir. C’est ainsi qu’à la surprise générale, LucasArts Entertainment et Activision se sont délestés de l’édition du second opus de la série Mercenaries au profit d’Electronic Arts. Le rachat de Pandemic Studios y est évidemment pour quelque chose dans cette affaire. N’empêche que le géant américain se léchait déjà les babines à l’idée de distribuer la suite de l'un des cartons les plus surprenants de l’année 2005. Pandemic Studios, loin d’être au chômage technique, s’est donc attelé à la tâche tout en s’occupant de la gestation de Destroy All Humans! Path of The Furon, Le Seigneur des Anneaux : L'Âge des Conquêtes et de Saboteur. Un accouchement compliqué donc qui ne s’est pas fait sans mal.
Viva la revolución
C’est en plein imbroglio politico-militaire que vous allez reprendre du service. Alors que le putsch coréen n’est plus qu’un lointain souvenir, le conflit se déplace en Amérique du Sud et plus précisément au Venezuela, pays pétrolifère qui attire la convoitise de nombreuses nations. Pas besoin de s’étendre plus longtemps sur le sujet, il est question ici de régler l’ardeur de certains énergumènes en collaborant avec plusieurs factions disséminées dans le pays. Et comme tout travail mérite salaire, on fait de nouveau appel à nos trois mercenaires du premier opus qui n’ont pas perdu de leur bagou. Mattias Nilsson, Chris Jacobs et la charmante Jennifer Mui reprennent les armes pour faire le ménage dans les favelas. Bien entendu le choix du protagoniste est important pour qui souhaite une capacité spéciale adaptée à ses actions. Le premier proposera de régénérer sa santé plus rapidement, alors que le second pourra transporter plus de munitions, tandis que la demoiselle sortira du lot grâce à ses sprints plus percutants. Peu de différences au final tant et si bien que l’on choisira son héros en fonction de son charisme, si l’on peut encore parler de charisme. Tous les trois sont stéréotypés à mort et ne bénéficient pas d’un doublage sérieux, ce qui n’encourage pas à se glisser dans la peau d’un mercenaire. Mais nous ne sommes pas là pour ça. C’est avant tout l’oseille qui compte. Et vous allez pouvoir vous en mettre pleins les poches car les jobs ne manquent pas au Venezuela quand il y a du profit à se faire.
Money, money, money
Après avoir basé votre société militaire privée dans une riche villa arrachée à une crapule locale, les portes de la gloire s’ouvrent à vous à condition de faire ami-ami avec les factions qui se partagent le gâteau vénézuélien. Si dans un premier temps vous serez à la botte d’Universal Petroleum, bien vite vous aurez des contacts avec l’armée de libération du peuple vénézuélien, les Nations Unies ou encore un groupuscule militaire chinois. Bref, que du beau monde qu’il faudra soigner si vous voulez faire fructifier votre business et engager ainsi de nouvelles recrues. La première à rejoindre les rangs n’est autre que votre fidèle associée, Fiona, qui vous aidera à collecter les renseignements sur les hommes importants du pays, à dénicher de nouveaux contrats, à vous suggérer des tactiques militaires et à surveiller par satellite tous vos faits et gestes. Par la suite, vous collaborerez étroitement avec un pilote d’hélicoptère ou une mécano émérite qui vous offriront tous les services nécessaires au bon déroulement de vos missions : supports aériens, extractions de prisonniers et de ressources, préparation de véhicules personnalisés ou livraisons de matériels. Mais vu que rien n’est gratuit en ce bas monde, c’est en réussissant les missions que vous pourrez payer pour leurs services. Bien que très nombreuses, les missions restent sensiblement les mêmes : destruction, protection et fuite. A cela, de nombreux défis vous attendent qu’il s’agisse simplement de paris avec vos collègues ou de captures d’avant-postes qui vous octroient une nouvelle zone d’atterrissage. Car comme Grand Theft Auto IV, Mercenaries 2 : L'Enfer des Favelas propose un vaste terrain de jeu qu’il est plus rapide de visiter en hélico plutôt qu’à pattes. Heureusement, le Venezuela regorge de moyens de transport. A tout moment, vous pouvez piquer la voiture d’un autochtone, enfourcher une bécane, monter à bord d’un bateau ou voler le tank d’un ennemi. Si les premières actions nécessitent la pression d’un seul bouton, grimper à bord d’un engin blindé est plus délicat d’une part parce qu’il faudra se placer au bon endroit et d’autre part parce qu’un QTE se mettra en place. Vous devrez alors appuyer ou marteler les bonnes touches pour prendre possession de votre nouveau joujou. Malheureusement, ces séquences censées dynamiser l’action sont d’un ennui mortel et sont strictement identiques. Seul le type de véhicules abordés changera l’ordre des boutons. Pas de quoi crier au génie après avoir goûté à Shenmue, Fahrenheit ou God of War.
Voyage au bout de l’enfer
Bien qu’il s’inspire largement de GTA, Mercenaries 2 : L'Enfer des Favelas sanctionne les dommages collatéraux. Amusez-vous à flinguer un civil et votre compte en banque accusera le coup. Idem si vous ouvrez le feu sur une faction amie. En plus de vous faire canarder, vous devrez glisser des pots-de-vin pour réchauffer vos relations. Vous êtes censé faire preuve de professionnalisme et la maniabilité fait en sorte que vous trouvez vos marques dès les premières minutes de jeu. Bien que la visée manque de précision, le reste des actions se fait sans heurt. De la conduite aux phases de tir, Mercenaries 2 : L'Enfer des Favelas est simple de prise en main. Reste l’utilisation de votre PDA et du menu "Support" qui est agaçante. Cette dernière vous obligera à vous immobiliser afin de trifouiller la croix multidirectionnelle. Peu pratique surtout en plein combat. L’idée est de rester à couvert le temps de lancer les opérations et c’est d’autant plus simple que les ennemis attendront patiemment que vous sortiez de votre planque pour vous faire la peau. Une intelligence artificielle calamiteuse qui se vérifie au fil des gun-fights avec des ennemis souvent statiques même lorsqu’une grenade ricoche à leurs pieds. Seul leur nombre vous posera problème à moins d’être équipé d’explosifs auquel cas on fait tout péter, véhicules comme bâtiments, et on en parle plus. Les joutes sont par conséquent intenses, surtout si certains gardes appellent des renforts au cours des rixes. Entre les explosions impressionnantes et les balles qui fusent de toutes parts, le frame-rate de Mercenaries 2 : L'Enfer des Favelas ne bronche pas. Il faut dire que ce n’est pas bien difficile lorsqu’on jette un coup d’œil au moteur graphique du jeu. Décevant à tout point de vue, le jeu ne rivalise même pas avec Saints Row ou Just Cause sortis pourtant bien avant. Textures pauvres, jeux de lumières et effets pyrotechniques sans exploit, le soft accuse le coup. Mais le summum de la médiocrité revient incontestablement au moteur physique extravagant où le moindre véhicule s’envole et rebondit comme une balle de tennis, alors qu'il peut couper net un tronc d’arbre. Autre exemple, et non des moindres, en tapant un tank vous réussirez à le déplacer de quelques centimètres. Du grand n’importe quoi ! Et le pire dans tout ça, c’est que le jeu est bourré de bugs ! Le principal étant une soudaine invincibilité alors qu’il ne vous reste plus qu’un seul point de vie, que l’écran clignote en rouge pendant une dizaine de minutes et que vous vous ruez sur vos propres grenades pour arrêter ce calvaire. Et après tout ça, on se demande encore à quoi ont servi ces dix mois de retard. La seule explication possible étant l’opportunité de jouer à tout moment en coopération si vous disposez d’une connexion Internet. Plus amusant à deux que tout seul, il est tout de même regrettable que les deux joueurs doivent rester dans une même zone de jeu pour progresser ensemble pas comme GTA IV ou Crackdown par exemple.