Test Mario Strikers Battle League Football : grosse frappe, mais but manqué
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À l’instar d’un bon nombre de jeux conçus dans les laboratoires de Nintendo, Mario Strikers Battle League Football doit son salut à son gameplay qui est à montrer dans toutes les écoles de foot arcade. Basiques de prime abord, les commandes sont d’une profondeur extrême en réalité, sans parler des équipements qui viennent modifier les attributs des personnages, et donc décupler les associations possibles. À la limite de l’incontrôlable, le jeu souffre parfois de problèmes de lisibilité, mais ce n’est rien comparé à la pauvreté du contenu. Certes, le jeu en ligne tente de sauver les meubles, mais même là, c’est la croix et la bannière pour faire du 4v4. Comme si Nintendo n'avait pas évolué depuis 2007.
- Accessible et technique à la fois
- Les équipements qui apportent de la profondeur au gameplay
- Les Hyper Frappes ont vraiment de la gueule
- L’intensité des matchs
- Le mode « Club Strikers »
- …même si les actions ne sont pas tout le temps lisibles
- Le contenu d’une pauvreté affligeante
- Le mode « Coupes » anecdotique
- La croix et la bannière pour jouer en 4 vs. 4 en ligne
- On aurait aimé plus d’items
S’il y a bien un aspect dans lequel Mario Strikers Battle League Football est imparable, c’est le gameplay. D’une profondeur insoupçonnée, il s’adresse à la fois aux puristes qui adorent voir le PSG se faire humilier en Ligue des Champions, et aux néophytes qui ne comprennent pas que l’on puisse supporter l’OM alors que l’on vit à Arras. Les mécaniques sont suffisamment nombreuses pour que l’on nous impose un tuto animé par Fútbot. On vous épargne les contrôles basiques que l’on retrouve dans n’importe quel jeu de foot (déplacement, accélération, frappe, tacle, passe, changement de personnage, jeu en une touche, passe lobée entre autres) pour nous intéresser à ce qui singularise Mario Strikers Battle League Football. En phase défensive, on retient le tacle chargé qui met momentanément KO l’opposant. Un moyen efficace d’amener le surnombre dans le camp d’en face. Il y a aussi les esquives grâce auxquelles on peut éviter les charges adverses dans les séquences sans ballon. Vu que tous les coups sont autorisés dans le jeu, cette commande devient assez vite capitale. Mais ce qui permet vraiment de faire la différence, c’est la maîtrise du timing, et donc des gestes dits parfaits. En gros, qu’il s’agisse des frappes, des tacles, des passes ou des dribbles, à chaque fois que la manip’ est exécutée dans le bon tempo, on bénéficie d’un bonus non négligeable dans les matchs tendus.
S’il y a bien un aspect dans lequel Mario Strikers Battle League Football est imparable, c’est le gameplay. D’une profondeur insoupçonnée, il s’adresse à la fois aux puristes qui adorent voir le PSG se faire humilier en Ligue des Champions, et aux néophytes qui ne comprennent pas que l’on puisse supporter l’OM alors que l’on vit à Arras.
Par exemple, lorsque l’on réalise un tacle parfait, le ballon reste dans nos pieds, ce qui est pratique pour repartir tout de suite derrière. Les passes parfaites, elles, ne peuvent pas être interceptées. Du coup, il est possible de les enchaîner et terminer par une frappe en pleine lucarne. Quant au dribble parfait, le réussir permet de gratter un boost et d’amorcer un contre dévastateur. Ces subtilités montrent que Mario Strikers Battle League Football récompense la prise de risque, sachant qu’une jauge d’endurance empêche d’abuser des sprints et des dribbles – inutile donc de matraquer ZR et R. Arcade jusqu’à la moelle, le jeu dispose néanmoins des passes libres (chargées ou pas) avec lesquelles on peut claquer de superbes ouvertures de façon manuelle. Parmi les autres techniques avancées, on note le tacle assisté qui consiste à tacler son propre coéquipier pour soit le propulser vers l’avant et gagner du terrain, soit récupérer le cuir dans les pieds de l’adversaire. N’oublions pas non plus la possibilité d’annuler une frappe chargée, ce qui est précieux quand l’opposant est sur le point d’intervenir. En pressant R, on pourra même cancel tout en faisant un dribble. Comme dans les opus précédents, les spectateurs de Mario Strikers Battle League Football n’hésitent pas balancer des blocs « ? » de la couleur de notre équipe lorsque l’on se fait rentrer dedans alors que l’on n’a pas le ballon. D’où l’importance de ne pas spammer à tout va : on s’expose forcément à une réplique d’en face.
LE TIR DE L’AIGLE
À noter que l’on ne peut stocker que deux objets à la fois, et qu’il est obligatoire de les utiliser avant d’en ramasser d’autres. Nous n’allons pas revenir sur les effets de chacun d’eux (le champignon, la peau de banane, l’étoile, la carapace verte, la carapace rouge, le bob-omb) tant ils sont universellement connus, et souligner simplement le fait qu l’on ne peut pas choisir l’ordre d’utilisation des items. C’est embêtant dans le sens où ça écorne quelque peu la dimension tactique du jeu. Par exemple, quand un boulevard s’ouvre devant soi mais que l’on doit d’abord balancer une carapace verte avant de consommer le champignon, c’est rageant ; et encore plus quand ladite carapace verte nous revient en pleine face. Et c’est pire avec le bob-omb qui ne fait pas de différence entre notre équipe et les adversaires : il défonce tout le monde. Pour se mettre à l’abri et éviter les mauvaises surprises de dernière minute, mieux vaut donc avoir recours aux Hyper Frappes, ces tirs spéciaux à la Olive et Tom qui comptent double quand ils sont parfaitement exécutés, et qui étaient déjà présents dans Smash Football et Charged Football. Sauf qu’ici, on devra d’abord mettre la main sur l’un des orbes S qui font irruption de temps à autre sur le terrain. L’ensemble de l’équipe se mettra alors à briller, signe que chaque joueur – et non plus uniquement le capitaine – peut décocher une frappe surpuissante dès qu’il a le ballon entre les pieds, sachant que l’effet ne dure qu’une vingtaine de secondes.
Concernant le reste, la formule n’a pas changé : en maintenant A – comme pour réaliser un tir chargé – on fait apparaître l’hyper jauge sous le personnage, et on doit du coup stopper le curseur dans les deux sections bleues afin d’être sûr de faire ficelle. Après, il n’est pas strictement nécessaire de viser juste puisqu’une combinaison bleu + orange peut très se conclure sur un but. Au pire, le gardien parviendra à repousser la frappe et non à la bloquer ; l’occasion idéale pour les renards des surfaces de profiter du rebond et de planter derrière. Par contre, en cas de noir + noir, les chances de marquer sont nulles. À noter que lorsque l’on subit une Hyper Frappe, c’est à nous de matraquer A pour que le portier ne se fasse pas transpercer – sauf si c’est du bleu + bleu, bien évidemment. On a l’impression d’avoir fait le tour du gameplay, et pourtant, Mario Strikers Battle League Football recèle d’autres finesses qui font que l’on peut passer du temps à bâtir la meilleure équipe possible. Si les personnages sont toujours différenciés par des stats (force, vitesse, tir, passe, technique), on peut désormais modifier leurs attributs avec les équipements que l’on achète grâce aux pièces d’or remises – la plupart du temps – au terme de chaque match. Autant vous prévenir tout de suite : il est impossible de gonfler les compétences au max. Concrètement, l’augmentation d’un attribut entraîne obligatoirement la diminution d’un autre. Il faut dire que ça n’aurait aucun sens d’avoir des joueurs à fond partout.
Avec un système de jeu aussi impérial, on regrette que Mario Strikers Battle League Football soit brouillon par moments. C’est assez étonnant dans la mesure où dans Super Smash Bros., le bordel a toujours été organisé. Là, quand ça se met à fuser dans tous les sens, l’action devient difficilement lisible.
Tout dépend donc du jeu que l’on veut déployer. Il est préférable de mettre en place une équipe équilibrée ; une team capable à la fois de faire face à n’importe quelle situation et de poser des problèmes à celle d’en face. Sans détailler les forces et les faiblesses de chaque protagoniste – ce serait bien sûr trop long – il y a quand même deux noms qui sortent du lot : Bowser et Harmonie. De ce que l’on a constaté, Bowser est de loin le meilleur tireur de Mario Strikers Battle League Football. Il ne faut jamais lui laisser le moindre espace : dès qu’il est en position de frappe, on se fait souvent punir, et ce où qu’il soit sur le terrain. Au pire, sa frappe sera repoussée, ce qui permettra de gratter un rebond et de marquer. Et on ne parle même pas de sa force qui fait de lui un personnage difficile à bousculer. De son côté, Harmonie est à la fois puissante, douée en tir, et technique. Ses frappes sont d’une précision infernale, et le fait que son hyper jauge soit facile à gérer garantit une ribambelle de buts comptant double. Étant donné qu’il n’est pas possible de changer la position d’un joueur en cours de match, il faut bien avoir en tête qu’après avoir désigné le capitaine, on doit choisir les deux milieux de terrain, puis le défenseur. Les combinaisons sont multiples. Par exemple, en ligne, on est déjà tombés sur des Toad en défense. Comme il s’agit d’un joueur rapide et efficace au niveau des passes, on peut organiser des contres éclairs. À l’inverse, on a vu des Bowser en attaque justement parce que ses frappes font mal. Nul doute que les meilleures builds ont déjà commencé à circuler sur la Toile.
METEOR STRIKE
Avec un système de jeu aussi impérial, on regrette que Mario Strikers Battle League Football soit brouillon par moments. C’est assez étonnant dans la mesure où dans Super Smash Bros., le bordel a toujours été organisé. Là, quand ça se met à fuser dans tous les sens, l’action devient difficilement lisible. On du mal à distinguer le ballon, à savoir qui fait quoi. Pour tout vous dire, il y a des moments où l’on balance les items au pif en espérant que le chemin se dégage, un peu comme lorsqu’un attaquant marque un but de la tête alors qu’il avait les yeux fermés. Pareil pour les passes lobées et autres actions aériennes : les duels sont terriblement confus. C’est encore plus frustrant quand on essaie de lire de jeu, d’anticiper les actions adverses. Et on ne compte plus le nombre de fois où l’on s’est fait percuter contre les murs électriques du terrain sans comprendre comment. L’aide visuelle ? Sincèrement, elle ne sert pas à grand-chose. Malgré tout, Mario Strikers Battle League Football est d’une intensité incroyable et offre des retournements de situation de dingue dont Nintendo a le secret ; et les Boum Boum n’y sont pas pour rien, eux qui multiplient les prouesses dans les buts même s’ils sont aussi coupables de quelques boulettes. Il est juste dommage que toute cette frénésie ne soit pas canalisée.
Pour ce qui est du rendu visuel, le jeu s’inscrit dans la droite ligne des autres jeux de sports estampillés Mario : c’est coloré, quelques effets lumineux accompagnent les frappes et les gros contacts, et les développeurs n’ont pas oublié d’inclure les célébrations, les replays et les scènes de désespoir. On ne peut pas non plus ignorer le travail sur les animations. Mario Strikers Battle League Football n’est pas une simu, mais on peut observer Boom Boom demander à ses partenaires de venir chercher le ballon par exemple. Au moment de l’engagement, il y aussi Luigi qui s’amuse à faire quelques jongles, alors que Mario préfère s’étirer. Naturellement, les Hyper Frappes ont fait l’objet d’un soin tout particulier, avec notamment ces séquences façon anime qui illuminent l’écran. Et juste derrière, on voit Boom Boom qui tente d’empêcher le ballon de franchir la ligne comme dans Shaolin Soccer. Propre. La principale faiblesse du jeu réside dans son contenu : six coupes à faire en Normal et en Galactique, seulement dix personnages jouables, un mode « Match Rapide », un mode « Entraînement » – sur lequel on n’est pas censé revenir par la suite. Voilà, en gros, ce que propose Mario Strikers Battle League Football en solo. Clairement, un mode « Histoire » n’aurait pas été de trop, à moins que Nintendo compte l’inclure dans les futures extensions gratuites qui – et ça a été confirmé – contiendront d’autres joueurs.
La principale faiblesse du jeu réside dans son contenu : six coupes à faire en Normal et en Galactique, seulement dix personnages jouables, un mode « Match Rapide », un mode « Entraînement » – sur lequel on n’est pas censé revenir par la suite. Voilà, en gros, ce que propose Mario Strikers Battle League Football en solo.
Le Nintendo Switch Online fait office d’issue de secours via le mode « Club Strikers » qui permet d’intégrer un club de 20 joueurs maximum. Sans surprise, l’objectif est de bien figurer durant la saison (qui dure une semaine) afin de gratter le maximum de points, et donc d’être promu en division supérieure. À la fin du championnat, des jetons sont remis au club pour qu’il puisse se développer. Histoire que ce ne soit pas la foire du slip, il revient au créateur du club de s’occuper de toutes les formalités administratives (nom du club, choix du stade, couleur de la tenue, customisations diverses), sachant que les autres joueurs ont voix au chapitre. En ce qui concerne le code réseau, jusqu’à présent, la connexion s’est plutôt montrée stable. En dehors de quelques ralentissements, les matchs ont été fluides du début à la fin. Un bon point. Enfin, impossible de boucler ce test sans évoquer le couac concernant le 4 vs. 4 en ligne. En fait, il ne semble pas possible d’inviter trois potes pour se mesurer à une autre équipe. En attendant un éventuel patch, le seul moyen de réunir quatre joueurs dans la même équipe, c’est de posséder deux consoles avec deux joueurs sur chacune d’elles. Une hérésie, on peut le dire. Heureusement que c’est moins galère en local.