11 20
- Le scénario
- Les cut-scenes
- La bande son
- Les graphismes
- Les combats
- Trop de bugs !
- Les temps de chargement
Sorti en 2002 sur PC, Mafia a récemment connu une adaptation sur les 128 bits de Sony et Microsoft. La Playstation 2 a été la première à accueillir le titre développé par Illusion Softworks. Quelques mois plus tard, c'est au tour de la XBox d'adopter le bambin.
Ayant fait les beaux jours des amateurs du clavier, ce jeu d'action à la saveur proche de celle des incontournables Driver et Grand Theft Auto, nous immerge dans le monde de la corruption qui semble faire recette ces derniers temps sur le marché du jeu vidéo. Autant le dire tout de suite, il était très difficile de faire ne serait-ce qu'aussi bien que le coup de maître réussi deux années plus tôt. Si, au niveau des graphismes nous ne pouvions pas espérer quelque chose de révolutionnaire, nous placions nos espoirs sur d'éventuelles options supplémentaires qui permettraient d'accroître l'intérêt du jeu devenu plus que célèbre. Si, sur le papier ce Mafia s'annonce monstrueux, il n'est pas certain que, sur le terrain, la console préférée de Bill Gates lui fasse honneur.
Une véritable oeuvre cinématographique !
Tout comme sur PC, le point fort de Mafia réside dans son impressionnante capacité de nous plonger dans un jeu qui s'apparente à un véritable film d'action digne des plus grandes productions hollywoodiennes du même genre. Les premières séquences d'introduction plantent immédiatement le décor, avec des prises de vue qui nous montrent d'emblée qu'ici, nous ne sommes pas là pour récupérer des sunshines ou bien encore sauter sur la tête des monstres pour les écraser. Batte de base-ball ramassée à l'arraché au coin de la rue, flingue à moitié rouillé fourni par les grands de la cité, et cocktails Molotov fabriqués en catimini sont le pain quotidien des protagonistes du jeu. Un univers auquel n'était pas habitué Tommy Angelo lorsqu'il n'était encore qu'un simple chauffeur de taxi. Mais la vie de cet homme aux revenus modestes va se retrouver bouleversée lorsqu'il va croiser la route de Sam et Paulie, deux brigands de la maison Don Salieri, alors pris en chasse par les sbires d'un clan ennemi. A l'instar de Prince Of Persia : Les Sables du Temps, c'est le personnage principal du jeu qui se glisse dans la peau du narrateur de service. Dès lors, comment ne pas penser au fameux Les Affranchis, sorti dans les salles obscures en 1990 ? Nul doute que ce film culte a été vu et revu par les scénaristes d'Illusion Softworks tant les similitudes sont frappantes ! Car en plus de se reposer sur le système de la voix off, on retrouve également cet esprit de famille cher à Don Salieri, le responsable légal de tout ce beau monde. Paulie et Sam forment, avec Tommy, un trio semblable à l'original (Ray Liotta, Robert de Niro et Joe Pesci). Sans oublier les personnages secondaires dont la présence évite d'obtenir une trame linéaire.
Enfin, les Scorsese en herbe ont eu l'ingénieuse idée d'attaquer le début du jeu.....par la fin. Ainsi, c'est dans un café peu fréquenté par la pègre que l'on découvre un Tommy Angelo sur le point de raconter son histoire, et par la même occasion de livrer le nom de tous les malfrats grouillant dans le quartier à Norman, bon vieux flic américain à l'ancienne qui doit certainement tourner au café noir à ses heures perdues. En échange, il demande à ce dernier de lui accorder une protection rapprochée afin que sa famille ne subisse pas les conséquences d'une erreur qu'il veut être le seul à payer. Le principe du flash-back est vieux comme le monde, mais bougrement efficace il faut l'admettre.
Graphiquement ridicule...
Que tous ceux qui s'attendaient à une claque visuelle remballent leurs tapis et rentrent chez eux; car ce Mafia à la sauce verte est tout simplement indigeste ! Prétendre que la console nouvelle génération de Microsoft peut rivaliser avec les meilleurs PC du moment relève soudainement de l'utopie. Car si les cinématiques demeurent irréprochables avec des expressions faciales réalistes et un character design nickel chrome, le jeu en lui-même est un concentré des pires défauts graphiques que l'on peut trouver dans une galette numérique. Commençons par le plus traumatisant de tous : l'aliasing. On ne compte même plus les marches qui s'affichent à l'écran. Autant il était indétectable dans la version PC, autant on se demande si ce n'est pas notre meilleur ami sur XBox tellement il est omniprésent. Que dire des textures qui ne ressemblent à rien ? L'environnement est fade et les bâtiments ressemblent à un entassement de parpaings. Mais le meilleur reste à venir, avec le retour de ce fameux brouillard que les possesseurs de Nintendo 64 connaissent bien, puisqu'il permettait, entre autres, de cacher plus ou moins le clipping présent dans certaines cartouches. Même avec un ciel bleu dégagé et une température avoisinant les 30°, le fog ne lâche pas le morceau dans Mafia. On se demande pourquoi...
En ce qui concerne l'animation, elle est tout bonnement misérable. Les séquences terrestres sont aussi désastreuses que celle de Star Wars Rebel Strike : Rogue Squadron III sur Gamecube. Le personnage bouge sa carcasse comme un robot. Et malgré un framerate qui se veut élevé, l'ensemble n'est pas très convaincant. Au contraire, quelques ralentissements pointent, histoire de bien enfoncer le clou. A coté d'un Grand Theft Auto, il n'y a pas photo ! Et par rapport à la version PC, c'est l'inexistence totale. On se demande à quoi sert la XBox dans tout ça, surtout si c'est pour un obtenir un résultat digne de la version Playstation 2. Aucun effet ne vient draguer la rétine, aucune fantaisie graphique ne vient séduire la galerie... Même à la maternelle, les gribouillis sont de meilleure facture.
Un gameplay lourd et imprécis
Encore une fois, les amateurs de Grand Theft Auto, Driver, The Getaway et autres sucreries du même genre ne devraient pas être dépaysés. En effet, Mafia a choisi un système de jeu similaire, à savoir accomplir des missions diverses (transport de whisky, escorte, vandalisme...) tout en évitant de se faire épingler par les forces de l'ordre. Respecter la signalisation et rouler à une vitesse modérée permet d'éviter un PV inutile. En cas de délit de fuite, c'est toute une armada de flics qui se met à vos trousses, et force est de constater qu'ils sont plutôt difficiles à semer. D'autant plus que ce n'est pas un V10 qui se trouve sous le capot, ce qui rend les poursuites encore plus stressantes.
Au niveau de la maniabilité, on ne peut pas dire que Mafia soit un exemple à suivre. Les voitures ne sont vraiment pas simples à maîtriser, même si certaines s'avèrent plus dociles que d'autres. Quelques-unes semblent peser des tonnes tellement elles prennent du temps avant de tourner dans la direction voulue. La traversée de la ville peut rapidement devenir cauchemardesque. Bref, on est maintenant sûr d'une chose : la direction assistée n'existait pas dans les années 30.
Comme nous l'avons précisé un peu plus haut, les missions pédestres sont affreuses. Non, l'oeuvre de Factor 5 sur Gamecube n'est pas le pire dans ce domaine ! Les combats dans Mafia sont des bugs à part entière. En effet, il est rageant de voir parfois des coups de batte de base-ball brasser de l'air alors que l'ennemi est juste en face de nous. Même remarque pour les coups de feu qui passent étrangement à travers le corps de la cible visée sans la blesser. Une mauvaise gestion des collisions plus que criante, avec ces murs invisibles qui se dressent devant Tommy alors qu'il n'y en a pas. Ajoutons à tout ce désordre le fait que la jouabilité ne soit pas très intuitive. Dans les moments chauds, il est facile de s'emmêler rapidement les pinceaux et de devoir recommencer une mission uniquement parce que l'on a appuyé sur le mauvais bouton. Rageant...!
Une ambiance sonore qui sauve les meubles
Avec des graphismes pitoyables et un gameplay honteux, que reste-t-il de positif dans les entrailles de Mafia ? Les thèmes musicaux sont là pour remonter un peu le niveau du jeu qui ne vole pas très haut. Même si le style ne sera pas forcément du goût des fans de Eminem, Lorie ou bien encore Laurent Wolf, les décibels reflètent bien l'atmosphère mafieux dans lequel on baigne. Ici, pas de notes funky ou de coups de guitare électrique. Juste des portées douces et calmes, limites dramatiques. Les doublages, quant à eux, ont fait l'objet d'un travail soigné pour rendre crédible chacune des paroles prononcées par les différents personnages du jeu. Là encore, les doubleurs ont fait attention d'adopter un timbre correspondant à la personnalité du protagoniste concerné. Par exemple, la voix innocente et naïve de Tommy contraste parfaitement avec celle de Don Salieri qui opère dans le milieu depuis maintenant de nombreuses années. Mention spéciale à la jeune femme que vous prenez en taxi dans les toutes premières missions du jeu : elle vous remercie avec une bonne voix de rageuse !
Contrairement à ce que l'on aurait pu croire au départ, Mafia a plutôt mal vieilli sur XBox. Au lieu d'intégrer de nouvelles idées qui aurait pu faire de lui un incontournable du genre, il enchaîne les bourdes qui l'entraînent au dernier rang de la classe. Des cinématiques somptueuses certes, mais des graphismes au bout du rouleau et un gameplay sorti tout droit de la cave. Sans oublier les temps de chargement interminables qui nous ramènent à l'ère des premières consoles CD. Avec un rythme de jeu haché, il est difficile de ne pas s'endormir devant son écran. Heureusement que quelques musiques bien orchestrées viennent nous tirer de notre sommeil. Au final, si vous avez la chance de posséder un PC bien gonflé à la maison, la question ne se pose même pas.