Test LawBreakers : enfin une alternative intéressante et plus adulte à Overwatch ?
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- Gameplay rapide
- Beaucoup de verticalité
- Le concept de gravité réduite
- Graphismes plaisants
- Modes relativement nombreux
- Pas de solo
- Pas de lore
- Pas de bots
- Maps trop petites
- Personnalisation sans grand intérêt
- Didacticiels vidéo
On l'aura compris, la mode actuelle est aux jeux de tir compétitifs en ligne inspirés des MOBA, c'est à dire possédant de nombreux héros aux capacités bien différenciées. Overwatch règne en maître sur le genre, Battleborn s'est ramassé dès sa sortie l'année dernière, Paladins : Champions of the Realm est toujours en accès anticipé, et Gigantic n'est disponible que depuis trois semaines. C'est dans ce contexte ultra-concurrentiel que sort aujourd'hui Lawbreakers. Va-t-il réussir à se faire un nom ?
Une chose est sûre, en matière de nom le jeu est plutôt né sous de bons auspices, puisqu'il est développé par Boss Key Productions, un studio créé en 2014 par Cliff Bleszinski, notamment connu pour son travail sur Unreal Tournament et Gears of War. Mais un CV prestigieux n'est pas une garantie de succès, et pour mieux s'assurer les faveurs du public, Cliff a décidé de se tourner vers un genre à la mode : le jeu d'action compétitif basé sur des héros. Ce principe hérité des MOBA a fait le succès d'Overwatch, et Lawbreakers compte bien marcher sur les traces du hit de Blizzard. Pour cela il peut compter sur dix-huit héros, qui correspondent en réalité à neuf classes de personnages répartis en deux équipes. D'un côté les défenseurs de la loi, de l'autre les "breakers". D'ailleurs, n'allez pas chercher quoi que ce soit d'autre en matière de scénario ou d'univers, car le jeu ne s’embarrasse d'aucune sorte de lore ou de background digne de ce nom. Equipe A contre équipe B dans un univers futuriste, et basta ! Oui, c'est un peu chiche… Mais revenons à nos héros qui peuvent donc être de type Sentinelle, Mercenaire, Titan, Assassin, Maestro, Léviathan, Médecin de combat, Spectre ou Chasseur. Les armes et les capacités diffèrent naturellement pour chaque rôle, certains personnages étant des gros costauds un peu lourdauds et d'autres de frêles mais agiles athlètes. Il serait fastidieux de lister ici l'ensemble des aptitudes, mais sachez que chacun des héros possède une à deux armes (jamais plus), une capacité primaire dévastatrice (qui prend pas mal de temps à se charger) et une capacité secondaire qui prend souvent la forme d'un objet à lancer ou déployer. Ils diffèrent également par leur façon de se mouvoir, la commande de sprint n'ayant pas le même effet d'un perso à l'autre (accélération, téléportation, réacteur dorsal…). Le saut les différencie également, certains étant carrément capables d'en effectuer des doubles ou des triples.
TOURNOI IRRÉEL
Cette panoplie de pouvoirs va de pair avec une gameplay extrêmement rapide et nerveux, et donc fortement appréciable. Ca tire, saute et court dans tous les sens, et le joueur n'a pas une seconde de répit. Le moindre relâchement après avoir tué un adversaire est généralement synonyme de mort immédiate, le rythme des kills ayant tendance à ne jamais ralentir malgré le nombre relativement limité de joueurs (les parties se déroulant systématiquement à cinq contre cinq) La prise en main est très bonne, et quiconque a déjà joué à un fast FPS retrouvera instantanément ses marques. Afin de n'être tout de même pas trop taxé de classicisme, Lawbreakers introduit une petit subtilité dans son gameplay : chacune des huits maps disponibles possède une zone où la gravité est quasiment inexistante. Cela permet aux joueurs de se déplacer dans les airs, et donc de réaliser des tirs en plein vol. Une fonctionnalité sympathique, qui offre de bons moments de fun et force à jouer avec la verticalité des maps. Le temps des premiers FPS où l'on restait collé au plancher semble bien loin. Lawbreakers cherche également à s'éloigner du traditionnel match à mort en proposant cinq modes de jeu différents. Surcharge est une sorte de Capture The Flag amélioré, où une batterie remplace le traditionnel drapeau. Il faut non seulement ramener la batterie dans la base de notre équipe, mais également la défendre suffisamment longtemps pour qu'elle se charge à 100 %.
Afin de n'être tout de même pas trop taxé de classicisme, Lawbreakers introduit une petit subtilité dans son gameplay : chacune des huits maps disponibles possède une zone où la gravité est quasiment inexistante. Cela permet aux joueurs de se déplacer dans les airs, et donc de réaliser des tirs en plein vol. Une fonctionnalité sympathique, qui offre de bons moments de fun et force à jouer avec la verticalité des maps.
Le mode Transmission ressemble très fortement à Surcharge, à ceci près que le transmetteur qui doit être ramené à la base se charge indépendamment d'une équipe à l'autre (alors que la batterie du mode Surcharge conserve sa charge lorsqu'elle est volée par l'équipe adverse). Soumission est une variation des classiques modes de Domination, où l'on doit capturer 3 zones initialement neutres afin de marquer des points. En revanche, dans le mode Occupation vous ne devrez capturer qu'une seule zone en boucle, mais celle-ci change régulièrement d'emplacement sur la map lors d'une même partie. Enfin, Blitz-ball est une déclinaison vicieuse du football, puisque l'objectif est de s'emparer d'une balle et de la placer dans le but adverse. Mais dès qu'on se saisit de cette balle métallique, un compte à rebours se met en route. Si le but n'est pas marqué avant la fin du chrono, le joueur explose ! Sans être révolutionnaires, ces différents modes font le job et assurent d'une action toujours frénétique.
DURA LEX, SED LEX
La victoire permet de gagner des niveaux d'expérience qui, à leur tour, donnent accès à des caisses de réserve. Ces dernières peuvent notamment contenir des portraits pour votre profil de joueur, des skins d'armes plus ou moins communes, des skins de personnages plus ou moins rares, et des stickers à coller sur vos fusils. Honnêtement, tous ces éléments de personnalisation n'ont rien de transcendant et tiennent plutôt de l'anecdotique, du superflu, voire de l'invisible. Pourtant, modernité oblige, il est également possible de se procurer des caisses supplémentaires en sortant la carte bleue (prix de base : un euro la caisse…). Heureusement, les graphismes du jeu sont bien plus notables que les petites décorations jetées en pâture dans les caisses de réserve. Si le design des héros et des décors reste très générique, l'aspect technique est franchement satisfaisant. Le jeu est incontestablement propre et fluide, et certains panoramas arrivent presque à nous impressionner. Du coup, on aurait aimé pouvoir profiter de ces atouts graphiques dans une campagne solo, dont l'absence se fait cruellement sentir. Certes, nous avons affaire à un jeu multi. Mais Lawbreakers ne propose même pas de didacticiel jouable (en dehors d'une minuscule arène "peuplée" de quelques robots inactifs). Si vous souhaitez découvrir les détails des classes et des modes de jeu, vous devrez vous coltiner de simples vidéos.
Pire encore, le jeu ne propose pas de bots, ce qui aurait pourtant permis aux joueurs de s'entraîner tranquillement dans leur coin, et d'apprendre à maîtriser les différents personnages et maps à leur rythme. L'absence de bots nuit également au matchmaking, puisqu'on doit parfois attendre de longues minutes que les équipes soient complétées, alors qu'une IA pourrait parfaitement remplacer au pied levé un joueur manquant. Autre grief à formuler : la taille des maps, bien trop petites par rapport aux capacités de déplacement des personnages (sauts multiples et accélérations diverses). Dans certains cas, il ne faut que quelques secondes pour aller d'une base à une autre. Certes, cela garantit de l'action non-stop, mais le sentiment de liberté et de grandeur en prend un coup. Vous l'aurez compris, Lawbreakers est plaisant mais loin d'être parfait. Si le succès commercial n'est pas au rendez-vous, un passage en modèle free-to-play pourrait bien finir par arriver…