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Convaincre de l’intérêt de Kinect sur Xbox One avec Kinect Sports Rivals est malheureusement peine perdue. Lorsqu’on ne se place pas devant le capteur, on a bien l’impression que le jeu de Rare est beau, fun à jouer et qu’on va y passer des nuits entières dessus à se marrer entre potes. Mais une fois en jeu, on déchante très vite. Parmi les six - pauvres - épreuves disponibles, trois sont décevantes en raison de leur imprécision ou parce qu’elles ne présentent pas de grand intérêt. Quant aux trois autres, elles manquent finalement de rythme et de convivialité pour y revenir régulièrement. Comme quoi, c'est pas encore avec ce titre que Kinect 2.0 nous montrera tout son potentiel ludique.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Kinect Sports Rivals
- Visuellement joli
- Le jet-ski, l’escalade et le bowling qui sauvent les meubles
- Les musiques entraînantes
- La modélisation d’avatar par Kinect
- Ça manque clairement de fun
- Le tennis vraiment imprécis
- Le tir sur cible sans intérêt
- Le football catastrophique
- Il faut de la place pour y jouer
- Naviguer sur l’île avec Kinect ou la manette
- Les temps de chargement
Véritable parti pris de Microsoft qui a fait couler beaucoup d’encre, Kinect entre dans chaque foyer à mesure qu’une Xbox One est vendue. Mais en dehors d’une utilisation vocale sur l’interface de la nouvelle console, on ne peut pas vraiment dire que le capteur de mouvement soit au centre des préoccupations des joueurs. A moins d’être un fan indécrottable de Just Dance ou de profiter des exercices physique de Xbox Fitness, les autres interactions avec Kinect dans les jeux se résument souvent à bouger une main ou à pencher la tête. Qu’à cela ne tienne ! Kinect Sports Rivals est bien décidé à changer la donne et à vous convaincre que vous ne pourrez plus vous passer de la caméra.
De la tête...
Et dès les premières minutes, Kinect est mis à la difficile épreuve de vous cloner ! Pas d’avatar Xbox LIVE ni de personnage à fabriquer de toutes pièces. Avec Kinect Sports Rivals, c’est le capteur qui va faire le boulot. Il suffit de se tenir face-caméra avant de se voir modéliser en jeu au bout de quelques minutes. La création de son double s’inspire du chara-design général du jeu, autant dire que le résultat peut surprendre. En effet, son avatar ressemble d’avantage à une caricature de soi-même croisé avec Grichka Bogdanoff… Du moins pour le mien. Bien entendu, il sera toujours possible de modifier ses traits, changer la couleur de ses cheveux ou ajuster sa pilosité. Mais tout de même, c’est plutôt bien fichu, Kinect 2.0 détectant même lorsque vous souriez, ouvrez la bouche ou fermer le poing. Un progrès net par rapport au Kinect de la Xbox 360. Il en va de même en cas de luminosité défaillante : le capteur Xbox One s’adaptera à l’intensité de la pièce. Seul reproche, la distance de jeu reste toujours un handicap. Alors qu’on nous avait promis la possibilité de jouer dans n’importe quelle configuration de pièce, pour jouer à Kinect Sports Rivals seul et surtout à plusieurs, il faudra bouger les meubles ou pousser les murs. Une fois, l’aménagement fait, on découvre que le jeu se déroulera sur une île où vous attendent seulement 6 épreuves sportives, soit à peine une de plus que Wii Sports sorti en 2006. Mais ça a toujours été le nombre de sports disponibles dans chaque opus de la série Kinect Sports. Il faudra donc se contenter du bowling, du football, du tennis, du jet-ski, de l’escalade et enfin du tir sur cible. Trois disciplines que l’on connaissait en version Xbox 360 et trois nouvelles !
…aux pieds !
Kinect Sports Rivals sait bien nous caresser dans le sens du poil, puisque dès le départ, le jeu nous invite à essayer la meilleure épreuve du jeu : le scooter des mers. A l’exception de Wii Sports Resort, la véritable dernière fois que l’on a pu enfourcher un jet-ski remonte à l’époque du GameCube avec l’excellent Wave Race : Blue Storm. Pourquoi cette comparaison ? Parce que cette épreuve de Kinect Sports Rivals fait véritablement penser au jeu de Nintendo. Epave de bateau, public en liesse, mines explosives, sauts, acrobaties, bonus et malus, tout est là ! La seule différence notable, c’est qu’on délaisse la manette au profit des mouvements. Imaginez-vous tenir un guidon, ramenez votre bras gauche ou droit vers vous pour tourner dans la direction souhaitée, ouvrez ou fermez votre main pour accélérer ou freiner. Vous voilà fin prêt à devenir pilote de jet-ski. Et force est de constater que Kinect Sports Rivals répond bien aux mouvements. Il en va de même pour l’escalade, deuxième épreuve que vous allez découvrir. S’il suffit ici de saisir les prises en tendant le bras et en ouvrant la main avant de la refermer et d’abaisser le bras au niveau de la taille, la capture est de bonne facture même lorsqu’on doit sauter pour attraper des prises en hauteur. Autre discipline qui ne demande pas une trop grande gymnastique : le bowling. Traditionnellement, c’est l’épreuve la plus réussie dans les jeux du genre et Kinect Sports Rivals ne déroge pas à la règle. Seul hic, c’est du réchauffé ! Vous allez me dire : "comme le tennis !". Effectivement, le tennis fait partie de ces irréductibles épreuves que l’on retrouve dans n’importe quelle compilation de sports. Là où Wii Sports a su séduire, Kinect Sports Rivals nous frustre énormément. La capture est imprécise en coup droit comme en revers. On perd des points bêtement à cause de mouvements trop rapides. Comme à son habitude, Kinect n’aime pas les gestes rapides et pour le tennis, le jeu préfère les mouvements lents et amples, tout ce qu’on ne fait pas lorsqu’on mime une partie de tennis. On a vu du bon et du moins bon.
Venons-en au pire ! D’abord avec le tir sur cible. Ce n’est pas que l’épreuve soit ratée à cause de la motion capture, c’est tout simplement qu’elle est bidon ! En pointant son bras vers l’écran, vous éliminerez les cibles. Mais surtout n’imaginez pas que vous ferez comme si vous tiriez, en singeant le recul du gun. Non, non ! Il suffit juste de viser, le jeu tire à votre place. Evitez les malus et voilà. C’est nul, pas passionnant pour un sou mais toujours mieux que le football ! Avec cette épreuve, on atteint le paroxysme de ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on fait une compilation d’épreuves sportives. Pas question de jouer un match complet évidemment, ni même d’incarner les 11 joueurs de son équipe, ce n’est pas FIFA. Lorsque vous attaquez, vous devrez simplement faire des passes à gauche, à droite ou en l’air en fonction de l’emplacement des mannequins adverses avant de frapper au but. En défense, vous n’incarnerez que le gardien attendant de tendre les mains vers l’icône indiquant la frappe adverse. Tout ça sans rythme, sans précision, sans intérêt et sans difficulté. A cause d’un mauvais choix d’épreuves et/ou de problèmes de capture, les bonnes choses proposées par Kinect Sports Rivals tombent à plat. On pense notamment aux visuels du jeu. Le jeu est plaisant à regarder, ultra coloré avec des effets d’eau, de lumières embellis par la HD, une bande-son dynamique et entraînante mais ce n’est pas ça pour autant qui nous poussera à gravir les différentes étapes du jeu pour débloquer nouveaux bonus, équipements, vêtements, ni même à lancer des défis à ses amis. Le comble pour un jeu qui penche fortement vers le multijoueur.