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Kinect Joy Ride est une triste déception, alors que sur le papier, il avait pourtant tout pour lui, à savoir des modes de jeu en pagaille, des graphismes plaisants, quoique pas très développés, et une multitude de bonus à débloquer. Hélas, en raison de sa maniabilité ultra limitée, le titre est un vrai gâchis. Finalement, on aurait préféré le voir débarquer sur Xbox LIVE Arcade, gratuitement, avec un bon vieux gameplay à la manette.
- Un ou deux modes de jeu sympathiques
- Idée de départ intéressante
- Conduite trop assistée
- Capture des mouvements capricieuse
- Interface mal pensée
- Temps de chargement agaçants
Il en fallait bien un pour accompagner le lancement de Kinect sur Xbox 360 ! Kinect Joy Ride est le premier représentant des jeux de course du motion gaming de Microsoft. Avec ses graphismes mignons et sa prise en main simplissime, le titre de BigPark a tout pour séduire les joueurs en quête de sensations, de fun et d’un brin de folie. Mais encore fallait-il que les développeurs nous offre un jeu au gameplay bien pensé !
On ne s’en souvient peut-être pas mais à l’origine, Joy Ride n’était pas prévu pour Kinect. Il s’agissait en premier lieu d’un jeu Xbox LIVE Arcade totalement gratuit et censé grossir les rangs des jeux à l’aspect communautaire. Mais étant donné son potentiel attractif et avec l’annonce du développement du Projet Natal, Microsoft a revu sa copie en cours de route pour nous en faire l’une des figures de proue du line-up de Kinect. Premier jeu de course à destination de l’accessoire, Kinect Joy Ride surfe à peu près sur tous les genres à succès de ces dernières années. Le lien de parenté avec un TrackMania est évident, mais le jeu de BigPark sait également puiser quelques idées du côté de Mario Kart, de Destruction Derby ou même d’un Blur.Ce melting-pot des genres est plutôt appréciable car il procure à Kinect Joy Ride bon nombre de modes de jeu, assurant ainsi au soft de plaire à tout un chacun.
Capitaine de soirée
Kinect oblige, il n’y a plus aucune raison d’avoir un accessoire entre les mains. Laissez tomber les volants à retour de force et autres bouts de plastique inutile façon Wii, seules vos mains contrôleront les bolides que vous piloterez à travers les 7 modes de jeu proposés. En faisant mine de tenir un volant, vous parviendrez à contrôler la trajectoire du véhicule.Vous pourrez même déraper dans les virages en penchant légèrement votre corps à gauche ou à droite, ce qui vous permettra de partir en drift sans réduire votre vitesse. A ce propos, l’accélération et le freinage sont gérés par l’ordinateur. De ce fait, difficile de ne pas être frustré. Il faudra uniquement se contenter des trajectoires, ce qui n’est pas franchement exaltant. Encore faut-il que le pilotage soit un minimum réactif, et malheureusement, Kinect Joy Ride est totalement à côté de la plaque. Le jeu détecte mal la position des mains et à tendance à exagérer notre gestuelle. Par conséquent, en pleine course, il n’est pas rare de partir en sucette dans un virage comme en ligne droite. Et comme on ne peut ni freiner ni accélérer, il faut attendre que la bagnole daigne se remettre sur les bons rails. On serait tenté d’utiliser le boost, (en ramenant les mains près du corps et en les poussant en avant pour déclencher le nitro), pour calmer les soubresauts de la voiture mais là aussi, du fait de la capture alambiquée du jeu, le résultat est décourageant. Dans ces conditions, on aura bien du mal à se concentrer sur le mode "Course Pro", où tout est accès sur le pilotage. On partira donc à la recherche d’un mode de jeu où la conduite est reléguée au second plan. Difficile à avaler pour un jeu de course. Qu’en est-il du mode "Sprint" ? Ici, il suffit d’aller le plus vite possible en alliant prises de boost et rampes accélératrices afin de griller son adversaire sur la ligne d’arrivée. On appréciera que les circuits choisis soient essentiellement des lignes droites avec très peu de virages. A moins d’être atteint de la maladie de Parkinson, on devrait s’en sortir sans trop de dégâts, voire même se fendre la pêche lorsqu’on se lance en duel avec un ami.Cet aspect convivial, on aurait presque pu le retrouver en mode "Course Bataille", qui à l’image d’un Mario Kart, intègre des items bonus sur le trajet. Balancer des missiles, utiliser un bouclier protecteur ou geler les ennemis, chaque caisse posée sur le circuit recèle un objet bien particulier que l’on utilisera en tendant le bras vers la droite. Déjà que tenir le volant virtuel à deux mains est une galère sans nom, là c’est le pompon ! Le moindre mouvement de bras pour activer l’objet mystère risque d’être mal interprété par le capteur et enverra votre voiture dans le décor. Bref, un deuxième mode de jeu qu’on oubliera vite fait, bien fait.
Boire ou conduire ?
Il ne reste que plus que 3 modes de jeu qui peuvent sauver Kinect Joy Ride du naufrage. Si le jeu permet en théorie de jouer au pilote aguerri, il est également possible de réaliser des cascades en course. Pendant un saut, en penchant votre corps ou en tentant les bras dans une direction, vous réaliserez des figures impressionnantes. Ces dernières sont justement le fer de lance du mode "Cascade". Lancé à toute vitesse dans un half-pipe, le but du jeu consistera à aller le plus haut possible pour récolter un maximum de points qui seront associés à vos figures aériennes et à certains multiplicateurs. Malgré son côté amusant et défoulant, on sent tout de même que ce mode est un beau bordel souvent trop brouillon où gestuelle et capture ne sont pas toujours en harmonie. Tout le contraire du mode "Figure". Ici, c’est uniquement la position du corps, des bras, de la tête et des jambes qui importe. Rien à voir avec de la course, vous êtes propulsé dans les airs sur un bolide planeur façon Taxi 3 et vous devez essayer de prendre la pose comme indiqué à l’écran.Si vous raté la chorégraphie, c’est l’atterrissage forcé. Un mode surtout intéressant à deux joueurs. Tous les modes cités sont jouables en solo ou en duo comme l’option "Casse" où il faut détruire un maximum de statues en fonçant avec son véhicule. Ni très original, ni particulièrement réussi, ce mode se veut plutôt défoulant… mais pas convaincant. Enfin, on termine ce tour d’horizon par l’option Xbox LIVE qui propose de jouer en ligne en "Course Pro" et "Course Bataille", les deux modes les plus frustrants du jeu. Encore un choix des développeurs discutable ! Kinect Joy Ride foire à peu près tout ce qu’il entreprend et c’est dommage car, à l’image de Blur, le jeu propose de récolter un maximum de fans grâce aux scores et aux cascades,ce qui débloque véhicules, circuits et bonus en pagaille. Mais à cause de sa maniabilité ultra sensible et capricieuse, on aura bien du mal à finir le jeu à 100%. Et pourtant, avec ses couleurs chatoyantes, ses bolides amusants et l’utilisation des Avatars, on aurait tellement souhaité que Kinect Joy Ride soit un bon jeu, qu’on en ressort forcément déçu.