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Un univers fait de pixel arts et de culture urbaine, un concept repris de l’excellente série WarioWare, des développeurs hautement sympathiques et accueillants, Hot Pixel avait tout pour plaire ! Le destin en a voulu autrement, puisque le titre de zSlide n’amusera le joueur, aussi casual soit-il, qu’un court instant. Durée de vie trop courte, défis souvent répétitifs, absence de fou-rires voire tout simplement de rires, Hot Pixel se laisse se déguster juste le temps de la découverte. Dommage car le titre avait de sérieux arguments pour faire jeu égal avec WarioWare. Peut-être sur Wii ou sur DS, allez savoir…
- Fait de pixel arts et de culture urbaine
- Le parti pris osé et risqué
- Des développeurs sympathiques
- On ne rigole à aucun moment
- Durée de vie éphémère
- Des défis qui se répètent beaucoup trop
- Objectifs parfois incompréhensibles
- Multijoueur décevant
- La PSP n'est pas adaptée au genre
Oser, innover ou bien encore se renouveler, voilà des termes qui semblent avoir disparu du vocabulaire de nombreux éditeurs, toujours soucieux d’atteindre la barre du million de ventes, quitte à faire l’impasse sur l’aspect créatif du jeu en lui-même. Fort heureusement, il existe encore dans cette industrie d’irréductibles développeurs, prêts à braver le système et offrir des expériences ludiques inédites. C’est le cas de Hot Pixel qui réussit son devoir qu’à moitié. Explications.
Ils ont beau crier haut et fort que l’idée de proposer une foultitude de mini-jeux à enchaîner en quelques fractions de secondes leur est venue bien avant l’arrivée du premier WarioWare, les gars de chez zSlide ne pourront échapper à l’inévitable comparaison avec le titre signé Nintendo. Un raccourci certes faciles, mais il faut bien avouer que le concept de Hot Pixel lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Si les deux univers ont bien entendu rien en commun, on constate en revanche que le côté décalé et assumé de Hot Pixel, rappelle sans concession la direction artistique de la série WarioWare. Pour ceux qui prennent le train en pleine course, sachez que Hot Pixel est un patchwork de plus de 200 mini-jeux. Enfin pas tout à fait, puisque l’UMD vendu ne propose qu’au départ 130 mini-jeux, les 70 restants étant accessibles uniquement en téléchargement via le site officiel. Inutile de crier à l’arnaque, aucun prélèvement pécuniaire ne vous sera demandé, Atari et zSlide ayant le cœur sur la main.
Chaud le pixel, chaud !
Dans le monde "Episodes", l’équivalent du mode solo, passage incontournable pour débloquer l’ensemble des autres modes cachés et autres bonus, le joueur va devoir enchaîner plusieurs épreuves donc, avant de se retrouver face au boss de fin de niveau. Elles sont découpées en plusieurs chapitres (dix au total), proposant chacun un univers bien particulier. Underground, Awareness, Cyberdude, Street Sweat, Kidult, Struggle, etc. Avec seulement trois vies, il va donc falloir réussir les défis proposés en un temps limité, tout en captant ce qu’il faut faire à l’écran. Pour ne pas trop déstabilisé le joueur, les concepteurs ont eu la bonne idée d’indiquer le but à atteindre par le biais de quelques mots ou d’une petite phrase s’affichant à l’écran. Faire atterrir un hélicoptère dans des montagnes, personnaliser ses godasses à l’aide d’un stabylo, caresser le tatouage d’une jeune femme du bout du doigt, gober des chamalows, casser un skateboard avec sa tête, écraser un poussin, lacer ses chaussures, aider un clochard à se frayer un chemin parmi les bouteilles pour récupérer sa bouteille de vignasse, j’en passe des vertes et des pas mûres. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les couleurs. A cet univers décalé, s’ajoute la présence de Djon, un personnage atypique que l’on retrouve au début de chaque chapitre qu’il introduit par une de ses cascades en skateboard ou l’un de ses sketchs. Ancien journaliste et skateur à ses heures perdues, Djon fait également partie de l’équipe de développement. C’est grâce à lui et au directeur artistique Xerak que Hot Pixel ne ressemble à aucun autre jeu de la PSP. S’il est évident que l’univers ne fera pas l’unanimité, on peut en contre-partie les saluer pour le parti pris, certes couillu mais osé.
Are you aware ?
Hot Pixel oscille entre urban street culture et pixel arts. Le mariage des deux univers fonctionne à merveille et il ne fait aucun doute que les développeurs ont grandi au son de l’ère 8-bits et plus loin encore. Le rétro, c’est à la mode et compte-tenu de la ressemblance parfaite entre WarioWare, on ne voit pas comment Hot Pixel ne puisse pas plaire aux gamers avides d’expérience particulière. Et bien, c’est là que le bât blesse. Là où Nintendo est parvenu à allier univers déjanté et crises de fou-rires, zSlide ne parvient à aucun moment à nous décocher le moindre sourire. Certes, les premières heures de jeu, celles de la découverte, nous permettent de découvrir avec curiosité et amusement l’univers du soft, mais ce côté beaucoup trop décalé empêche le joueur de vraiment s’éclater. Le support (la PSP) y est peut-être pour quelque chose, car il faut bien admettre que la jouabilité avec le pad ou le stick analogique de la console ne se prête pas franchement à l’exercice. Il y a également ces répétitions qui sont la marque quelque part d’un manque de variété et de renouvellement. Ces pixels roses à atteindre ou à gober ont tendance à se répéter inlassablement. Si l’utilisation d’un seul et même template permettait de proposer plusieurs défis variés, pourquoi alors avoir multiplié ces mini-jeux basés sur ces pixels roses ?