Test également disponible sur : Xbox - PC - PlayStation 2

Test Hitman : Contracts

La Note
note Hitman : Contracts 13 20

Bien loin de nos espérances, Hitman : Contracts ne parvient pas à nous surprendre. On sent que les petits gars de Io Interactive sont un petit peu à bout de souffle avec ce troisième opus. Très classique, trop discret et pas assez novateur, Hitman : Contracts souffre d’une concurrence qui a donné un coup de vieux au gameplay oscillant entre action et infiltration.


Les plus
  • L'ambiance exceptionnelle
  • Les musiques
  • Le scénario
Les moins
  • Les déplacements de 47
  • Une maniabilité assez raide
  • Un moteur graphique très classique
  • Pas surprenant


Le Test

Après une excellente prestation en octobre 2002, le tueur à gages le plus chauve des jeux vidéo reprend du service et va faire parler ses silverballers de Sibérie à Hong Kong, en passant par Budapest ou Rotterdam. Troisième opus de la saga, Hitman : Contracts ne remplit pas pleinement son contrat pour satisfaire le plaisir de chacun. C’est pas tous les jours facile d’être un tueur à gages.


Les fans de la série Hitman auront dû attendre deux ans pour que l’Agent 47 revienne sur le devant de la scène. A mi-chemin entre infiltration et action, Hitman est un jeu à part où l’accent est particulièrement mis sur la psychologie des personnages et une ambiance à couper au couteau. Et évidemment Hitman : Contracts ne déroge pas à la règle. Mais de l’eau a coulé sous les ponts, et les innovations d’il y a deux ans sont devenues désormais des classiques de 2004. Et comme si ça ne suffisait pas, une impression de laisser-aller s’émane du jeu développé par Io Interactive.

Profession : tueur à gages

Après avoir pris un peu de distance avec son métier, l’agent 47 nous revient avec quelques problèmes d’ordre mental. Sans aucune explication, 47 s’écroule dans une chambre d’hôtel crasseuse. Baignant dans son sang, l’arme à la main, notre chauve réouvre les yeux et se retrouve dans un hôpital psychiatrique.. Entre cadavres d’agents, clones de 47, aliénés mentaux et groupe d’intervention, votre première mission, aussi étrange soit-elle, n’est qu’une formalité pour entrer dans le vif du sujet : les contrats. De retour dans cette chambre d’hôtel, 47 est vaseux. Plus aucune goutte de sang sur son costard trois pièces, ni sur la moquette élimée. L’épisode psychiatrique n’était qu’une simple hallucination. Tout comme celle de la salle de bain ou 47, reprenant ses esprits, se retrouve avec un crochet de boucher dans une main et un cadavre dans l’autre. Aussi sec et sans préavis, notre assassin se retrouve dans un camion de livraison de viande avec pour objectif de tuer " le Roi de la Viande " et de retrouver une jeune fille prisonnière d’un abattoir, lieu de rendez-vous de soirées SM. Voilà la force de Hitman : Contracts et plus généralement de la série Hitman. Glauque, dérangeant, surprenant, chaque mission permet de découvrir des univers extrêmes où mafia, politique, argent et sexe font la loi. Ce troisième opus est fidèle à la saga initiée en 2000 sur PC avec cette fois-ci une ambiance un peu plus sombre, ne serait-ce déjà par le scénario très mystérieux et les délires de 47.

Hitman, codename : caméléon

L’autre atout qui rend la série Hitman unique réside dans les multiples façons d’exécuter un contrat. Bien loin de Splinter Cell à sa linéarité ennuyeuse, vous pouvez venir à bout de vos contrats selon vos désirs. Avec plusieurs accès, plusieurs armes, plusieurs déguisements, vous ne laissez aucune chance à vos victimes de passer entre les mailles de vos filets. Si vous êtes du genre " loin des yeux, près du cœur ", vos meilleurs alliés seront une fenêtre et le fusil de sniper W2000, attendant que votre contrat passe dans votre lunette de visée. Au contraire, si vous ne voulez rien louper, c’est sous les traits d’un domestique que vous tendrez un piège à l’homme à abattre. Et si par malheur vos plans tombent à l’eau par manque de discrétion, vous pouvez toujours vous cacher dans un coin afin de vous déguiser et de passer inaperçu aux yeux des autres. Mais faites bien attention aux détails ! Les gardes du corps ne voient pas d’un très bon œil qu’un boucher se balade avec un AK47 dans les mains. Il faudra aussi faire attention aux corps qui traînent dans les coins. Après quelques alertes, on prend vite l’habitude de traîner les cadavres derrière les caisses, dans des coins reculés ou de les agglutiner dans une même pièce. Il faut être minutieux dans sa technique d’approche afin de ne pas se faire repérer. Et lorsqu’on a goûté aux joies de l’infiltration de Splinter Cell : Pandora Tomorrow ou de Metal Gear Solid, Hitman : Contracts perd tout son charme et paraît assez limité quant aux déplacements du personnage. L’astuce de se planquer dans l’ombre ou de glisser sous un container en attendant que le niveau d’alerte diminue n’est pas au programme. Par conséquent, lorsqu’on est poursuivi par cinq gardes, on préfère tirer dans le tas plutôt que de se cacher. Et ce changement de rythme, présent depuis le premier opus, nuit au plaisir de jeu car tous les efforts faits pour rester discret tombent à l’eau. On finit donc le niveau en la jouant bourrin. Ce mélange des genres, action et infiltration, bien plaisant il y a quelques années, s’essouffle aujourd’hui. Et Hitman : Contracts est peut-être l’opus de trop car il ne représente aucune évolution à ce niveau-là.

Raide is dead

L’évolution que l’on aurait pu espérer au niveau réalisation n’est même pas au rendez-vous. A croire que Io Interactive, fort du succès de Hitman 2, s’est reposé sur ses lauriers. Ne serait-ce déjà qu’au niveau graphique. Outre de splendides scènes cinématiques, on reste très largement sur notre faim quand on voit le moteur graphique du soft, le même que celui du deuxième opus. Même si les niveaux offre une panoplie importante de détails, ce sont les effets de lumières et les visages des protagonistes qui accusent le coup. C’est surtout la gestion des déplacements de 47 qui est exécrable. Le compère n’allie pas rapidité et articulation. C’est à dire qu’en poussant très rapidement le stick analogique gauche pour le faire avancer, ce dernier glissera sur quelques mètres. Alors imaginez-vous lorsqu’il faut exécuter un demi-tour… Mickael Jackson n’a qu’à bien se tenir. Plus sérieusement, le gameplay a mal vieilli et souffre désormais d’une raideur et d’un manque de fluidité important. Pourtant, on assimile assez vite les différentes actions de 47. Pour ce qui est de la visée à la 1ère personne, on est bien loin d’un vrai FPS et les armes à l’écran paraissent ridicules. Il faudra se concentrer sur l’ambiance pour effectivement retrouver un certain réconfort. Pour Hitman : Codename 47 et Hitman 2 : Silent Assassin, il fallait compter sur Jesper Kyd pour créer une ambiance musicale hors paire. On lui doit aussi l’OST de jeux comme Brute Force, Freedom Fighters, MDK 2 ou Messiah. Grâce à l’Orchestre Symphonique de Budapest, on avait droit à des morceaux grandiloquents. Pour Hitman : Contracts, Io Interactive a fait appel une nouvelle fois à ses services pour une ambiance un peu plus moderne. Et c’est une belle réussite, une fois de plus.


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