Test également disponible sur : X360

Test Hitman : Blood Money

Test Hitman : Blood Money
La Note
note Hitman : Blood Money 16 20

Finalement assez peu innovant pour la série, Hitman : Blood Money séduit par une réalisation sans faille que l’on aurait aimé plus esthétique sur Xbox 360. Mis à part un moteur graphique digne d’un très bon PC, on ne va pas cracher dans la soupe car tous les ingrédients sont réunis pour nous faire vivre des missions immersives, non linéaires et exclusives au savoir-faire des développeurs de Io Interactive. Après le renouveau de la série Tomb Raider avec Tomb Raider Legend, Eidos Interactive réussit le doublé avec Hitman : Blood Money.


Les plus
  • La diversité des actions réalisables
  • Un level-design efficace
  • Plus long qu’il n’y parait
  • Les musiques signées Jesper Kyd
  • L’ambiance sonore en général
Les moins
  • Pas next gen’
  • Une carte assez peu lisible
  • De légers bugs de collision
  • On aurait aimé plus d’innovations


Le Test

2000, c’est exactement le nombre de jours qui séparent les premiers pas de 47 dans Hitman : Tueur à Gages de ses dernières aventures baptisées Hitman : Blood Money. En six ans, la série a su évoluer avec son temps et même si Hitman : Contracts avait un arrière-goût de déjà-vu, les développeurs de Io Interactive ont su conservé son ambiance et son charme inimitable. Conscients de la déception de 2004, ils ont pris le taureau par les cornes afin d’offrir à 47 un nouveau périple digne de ses premières missions. Les fans sourient, le chauve aussi.


47 H Chrono

 

Les évènements suivants se déroulent entre le 28 février 2004 et le 22 septembre 2005 du moins c’est ce qu’on nous laisse penser à travers le récit de Jack Alexander, chef du Bureau Fédéral d’Investigation. Interrogé par Rick Anderson du journal First Edition, l’infirme lui compte les missions de 47 en lui promettant le scoop de sa vie. Cette rétrospective est bien entendu l’occasion pour vous de vous faire la main mais aussi et surtout d’en apprendre un peu plus sur l’histoire  de cet agent infiltré qui n’a pas à rougir des Solid Snake et autres Sam Fisher par ses méthodes réglées comme du papier à musique. Sur fond de conspiration politique américaine et de course au clonage, vous visiterez du pays, des vignobles chiliens, aux marécages du Mississipi en passant par l’Opéra de Paris, une Maison de Repos pour alcooliques en Californie du Nord, les casinos de Las Vegas, la Maison Blanche ou encore un Funérarium perdu sur une presqu’île. Autant dire que le dépaysement est assuré et que le level-design profite par la même occasion d’une réalisation détaillée et diversifiée. Chaque niveau des 13 missions qui composent ce Hitman : Blood Money regorge d’étages, de sous-sols, de jardins ou encore de balcons idéals pour prendre la fuite, piéger ses victimes ou changer de tenues. La structure des niveaux étant ce qu’elle est, le nombre des pièces à visiter a été doublé voire triplé par rapport aux anciens opus. Par conséquent l’affichage de la carte grâce au bouton LB s’avère être d’une grande aide pour se repérer. Cependant il faudra un certain temps d’adaptation pour se familiariser avec les nombreuses icônes qui parsèment chaque schéma. Du bleu, du rouge, du orange, des trucs qui clignotent, des machins illisibles … Trop d’informations tue l’information et il sera souvent délicat de trouver l’objectif à atteindre au premier coup d’œil. Cela dit, l’affichage de la carte vous permet de découvrir les endroits clefs, les caisses d’armement ou les positions des ennemis. Pas très utile durant les premières missions, elle se révèle être bien pratique lorsqu’il y a foule pour suivre les déplacements de votre prochaine victime. Si certain niveau se déroule à huis clos, d’autre comme la fête annuelle du roi du porno dans les Rocheuses ou le bal masqué organisé par Kethlyn, une trafiquante d’arme, au Shark Club mettent en scène une vingtaine à une cinquantaine de VIP. Mais la palme revient sans conteste à la mission Espèce Menacée, qui à la manière de Dead Rising, affiche au bas mot une centaine d’invités dans les rues. Autant dire que le résultat est surprenant du fait de n’avoir aucun ralentissement et très peu de bugs de collisions entre les PNJ.

 

Un accident est si vite arrivé

 

Mais en réalité, c’est ça le souci de la série Hitman : les autres. Toujours dans vos pattes, vaquant à leurs occupations, ils réduisent à néant vos tentatives d’infiltration et vous devez par conséquent redoubler de vigilance et d’efforts pour assassiner des hommes d’affaires véreux, des politiciens criminels ou des stars du porno en pleine décadence sans vous faire pincer. Au lieu de se tapir dans l’ombre comme Sam Fisher ou se peinturlurer le visage à la manière de Snake dans Metal Gear Solid 3 : Snake Eater, 47 a plus d’un tour dans son sac et s’est à vous de choisir librement l’art et la manière d’exécuter une victime. La liberté d’action est sans aucun doute le maître mot de la série et ce Hitman : Blood Money ne déroge pas à la règle. Même si il ne réinvente pas le gameplay, il a le mérite de l’approfondir grâce à une Intelligence Artificielle affinée et un système de récompenses bien pensé dont j’en toucherais deux mots après. Sournois ou bourrin, les deux écoles existent dans Hitman avec chacune leur défauts et leurs qualités. En règle générale, un tueur à gages de la trempe de 47 évite dans le meilleur du possible d’être pris en flagrant délit d’assassinat. Et pour se faire, plusieurs possibilités s’offrent à vous. Les missions que vous aurez à exécuter regorgent bien évidemment de gardes, de vigiles ou de policiers surarmés. Et pour avancer dans les zones où se terrent les malfrats vous devez passer inaperçu en revêtant un nouvel uniforme plutôt que votre costume trois pièces mythique. Changer de tenue nécessitera la mort d’un convive ou d’un employé – paix à son âme – mais le jeu en vaut la chandelle. Travestir 47 en barman, cuisinier, ouvrier ou en flic banal et entrer au nez et à la barbe des agents de sécurité dans des zones supposées interdites est tout simplement jouissif. Le vice est poussé plus loin encore lorsqu’il faut s’habiller avec le costume du Père Noël ou d’un Clown. Quel blagueur ce 47 !

 

Evidemment, plus vous changez de vêtements, plus les cadavres s’amoncellent et il faudra ruser pour en évacuer un maximum. Soigneusement rangés dans un container ou balancés par-dessus une balustrade en faisant passer leur mort pour un simple accident, les techniques sont multiples. Mais une fois de plus, surveillez vos arrières et prenez garde aux caméras de surveillance qui pourraient vous jouer des tours faisant grimper le niveau d’alerte. D’ailleurs, une jauge à l’écran vous indique le taux de surveillance du niveau. Vert, jaune et rouge, pas besoin de vous faire un dessin pour en comprendre les aboutissements. N’hésitez donc pas à changer régulièrement de tenues ou à vous calfeutrer dans un placard histoire de réduire cette jauge. Cependant il vous sera parfois difficile de planquer correctement un macchabée. Vous le remarquerez grâce à un découpage de l’écran façon 24H Chrono. Ce multifenêtrage vous annoncera également les moments critiques ou propices d’une mission. Et comme on dit après l’heure, c’est plus l’heure auquel cas vous devrez réviser vos plans.

 

De battre, ton cœur s’est arrêté

 

Maintenant pour ce qui est de l’exécution en bonne et due forme d’une cible, les techniques d’approche sont multiples. Vous pouvez aussi bien rentrer dans une pièce et la nettoyer complètement sans laisser le moindre témoin, mais vous aurez tous les services de sécurité sur le dos, ou au contraire la jouer finaud. Et c’est là un des aspects les plus savoureux de Hitman : la lâcheté. Pourquoi foncer dans le tas et abîmer son costard quant une simple injection de poison ou un sabotage peuvent faire l’affaire ? Les niveaux regorgent d’interactions avec lesquelles vous pouvez faire mouche. Utiliser un détonateur est le moyen le plus sûr de voir périr sa victime dans l’affolement des gardes. Attention cependant, l’activation de la bombe nécessite l’utilisation d’une télécommande à distance qui pourrait éveiller les soupçons, au même titre que les tâches de sang sur vos vêtements. Saboter un mécanisme vous oblige à entrer par effraction dans certaines pièces soit en les crochetant, soit en passant par les balcons. Pour ceux qui ne veulent pas se salir les mains (au sens propre), il faudra faire preuve de patience en scrutant les moindres faits et gestes de sa proie afin d’empoisonner une boisson ou un aliment quelconque. Et puis pour les joueurs qui veulent profiter de toutes les techniques d’infiltration réalisables, il est possible d’approcher sa victime en se faisant passer pour un collègue ou un employé et en ayant soigneusement glissé une arme dans un plateau repas, un cadeau ou une boîte à outils. A propos des armes, il en existe de toutes sortes : des bruyantes, des encombrantes, des légères, des passe-partout, des armes blanches et des silencieuses. Pas besoin de vous préciser lesquelles utiliser si vous voulez rester discret. D’emblée, vous possédez la fameuse corde de piano pour étrangler n’importe qui, n’importe quand et n’importe où. Mais 47 possède de nouvelles actions arme au poing ou non. Pousser discrètement un inconnu pour une chute mortelle, utiliser un bouclier humain, attaquer au corps à corps ou lancer un couteau de cuisine, voilà quelques aptitudes qui nous font oublier la raideur des précédents volets.

 

47 : ad vitam eternam

 

Si l’animation a gagné en souplesse, le moteur graphique s’est également offert un petit lifting agréable. « Petit » car sur Xbox 360, le choc graphique n’est pas au rendez-vous. De la current gen’ au service de la next gen’. Voilà en deux mots comment on pourrait qualifier ce Hitman : Blood Money. Plutôt chiche en effet next gen’, Hitman : Blood Money nous offre cependant une réalisation sans faille sur le plan technique. Les décors proposent un niveau de détails exceptionnel avec de jolis effets de lumières et sans aucun problème de frame-rate même lors de la parade de Mardi Gras de la Mission Espèce Menacée. On notera cependant quelques bugs de collisions lorsqu’on traîne plusieurs cadavres dans une même zone, ce qui entraînera des actions parfois brouillonnes associées aux boutons Y, B, A qui permettent soit de ramasser une arme ou un costume, soit de lâcher une arme ou un objet, soit de traîner un cadavre ou d’interagir avec un item. Rien de grave, je vous rassure. Toujours est-il que tout ce petit monde, mort ou vivant, propose une profondeur sonore impressionnante. Lorsque les musiques Jesper Kyd et des 150 membres de l’orchestre symphonique de Budapest ne sont pas là pour nous immerger encore plus dans l’ambiance du jeu, c’est le brouhaha et les discussions des PNJ qui nous invitent à admirer les différents microcosmes qui animent Hitman : Blood Money. On regrettera les nuances sonores des cinématiques parfois inaudibles en dolby digital.

 

Enfin j’en termine par l’innovation majeure apportée dans Hitman : Blood Money : le système de notoriété. Ce petit plus, vous oblige finalement à la jouer discret si vous voulez ramasser le pactole à la fin des 13 missions. Planquer tous les cadavres, voler les vidéos de surveillances, dissimuler les preuves ou éviter de se faire repérer assureront des gains plus conséquents. A contrario, foncer tête baissée et tirer dans tout ce qui bouge réduira vos primes. Du pognon ? Mais pourquoi faire ? Une fois n’est pas coutume dans la série, vous êtes libre de choisir vos armes avant chaque mission mais surtout d’améliorer vos flingues à travers un large choix d’accessoires de plus en plus onéreux (silencieux, lunettes de précision, balles, crosses, chargeurs, canons …). Vous pouvez également acheter des objets fort utiles comme des gilets pare-balles, des analgésiques, des crochets à l’efficacité accrue ou une mallette matelassée indétectable pour transporter en toute sécurité votre fusil sniper W2000. A noter qu’en terminant une mission avec des armes inédites, vous les débloquerez aussitôt dans votre planque pour une utilisation immédiate. Bref, tout est mis en œuvre pour devenir un véritable maître-assassin ce qui, par voie de conséquence, tend à prolonger la durée de chaque mission. Et au lieu de la bâcler en 15 minutes, on s’attarde une heure ou deux dessus pour éviter le moindre coup de feu. Bien entendu, selon le niveau de difficulté choisi, le nombre de sauvegardes in-game disponibles est revu à la baisse, l’I.A. améliorée ou le système de Notoriété pris en compte.

 

Note : les screenshots associés à ce test contiennent des images de fin de jeu.





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