Test God Eater 3 : fini les consoles portables, l'épisode le plus abouti ? sur PS4
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- Des combats dynamiques
- Une intelligence artificielle réactive
- Une histoire plutôt prenante malgré quelques clichés
- Un jeu en ligne qui tourne bien
- Une narration assez austère
- L’ergonomie des menus rend l’aspect gestion fastidieux
- Le verrouillage de cible capricieux
- Une réalisation décevante
Après deux premiers épisodes développés pour la PSP, puis la PS Vita, God Eater connaît enfin un épisode conçu d’abord pour la PlayStation 4, support que la série n’avait côtoyé qu’à l’occasion de versions améliorées. Pour assurer cette transition vers le grand écran, le studio Shift passe le relais à Marvelous, qui compte dans son catalogue récent des productions comme Senran Kagura, Fate/Extella ou encore Soul Sacrifice, un autre hunting game paru sur la dernière portable de Sony. Mais, si cette suite est présentée comme un nouveau départ, elle s’inscrit dans le même contexte post-apocalyptique que ses prédécesseurs, où les cellules d’oracles ont commencé à dévorer toutes formes de vie sur son passage, au point de contraindre l’humanité à vivre recluse dans des forts. De plus, ces cellules sont à l’origine de monstres insensibles aux armes traditionnelles, les Aragamis. L’espoir des hommes repose toutefois sur les GEA (God Eaters adaptatifs), soldats capables de manier les armes divines créées à partir de ces cellules d’oracle tout en résistant à ce que l’on appelle la cendre, qui corrompt l’atmosphère dans de nombreuses régions. Seulement, les GEA sont exploités comme des esclaves, ce qui va amener certains d’entre eux à se réunir sous le drapeau de la Reine écarlate afin de retrouver la liberté, de manière pacifique pour les uns ou en prenant les armes pour d’autres. Le protagoniste, un avatar créé par le joueur, et ses compagnons d’infortune parviennent toutefois à attirer l’attention des autorités grâce à leurs prouesses, ce qui leur offre l’occasion d’accéder, au moins temporairement, à un statut plus enviable.
Surtout, il se présente comme une alternative sympathique à Monster Hunter, grâce à une maniabilité plus souple pour des séances de chasse tout aussi dantesques.
God Eater se distingue donc de son illustre modèle grâce à son histoire digne d’une série animée. Même si l’on n’échappe pas aux nombreux clichés du genre, le développement des personnages et de l’intrigue parviennent à tenir en haleine, bien que l’on regrette une mise en scène plutôt statique la plupart du temps. De véritables scènes animées viennent donner un peu de peps à tout cela, mais elles se font malheureusement trop rares. Pour info, ces scènes sont réalisées par le studio Ufotable, à qui l’on doit entre autres les séries télévisées et OAV Fate/Stay Night et Fate/Grand Order ou les adaptations des Tales of. Mais c’est surtout au niveau de la réalisation en général que ce God Eater 3 devrait décevoir ceux qui ont connu les débuts de la série. Car, pour cette première spécialement dédiée aux supports de salon, les graphismes laissent un peu à désirer, avec des environnements assez pauvres et souvent réutilisés ainsi que des modèles de personnages dépassés et aux animations relativement raides. God Eater 3 est ainsi loin d’exploiter le potentiel de la PS4. Cela dit, il a au moins le mérite d’assurer le plus essentiel en affichant un frame rate constant, même pendant les parties en ligne qui forment une composante non négligeable du jeu.
A TABLE !
God Eater a en effet pu compter sur la possibilité de réunir jusqu’à quatre joueurs et leurs PSP / PS Vita respectives pour chasser les créatures les plus imposantes, comme Monster Hunter du reste, et cette option est toujours disponible dans ce troisième épisode. On peut ainsi inviter en ligne trois partenaires pour prendre part à l’une des missions de la campagne principale et même se retrouver jusqu’à huit pour jouer les missions d’Elimination, des niveaux spéciaux au cours desquelles il faut vaincre des ennemis particulièrement puissants en un temps très limité, avec, à la clef, des compétences spéciales pour son personnage. Les joueurs solitaires peuvent tout aussi bien jouer l’histoire tranquillement dans leur coin, aidés dans ce cas là par une intelligence artificielle toujours très réactive. Ce qui devrait ravir les joueurs peu expérimentés mais frustrer les chasseurs aguerris. En effet, les alliés attaquent activement les proies et sont prompts à venir au secours du protagoniste lorsqu’il tombe au combat. Résultat : le premier Game Over peut ne surgir qu’aux trois quarts de l’aventure, même si l’on n’a passé que peu de temps à faire progresser les personnages et leur équipement. C’est d’ailleurs le plus grand paradoxe du jeu : l’ergonomie rend l’aspect gestion complexe quand les combats paraissent relativement simples, au final.
Les connaisseurs risquent en revanche de rester sceptiques face à sa réalisation dépassée, héritée de ses premiers volets pensés pour des consoles portables, ou face à son ergonomie loin d’être parfaite.
Dans les faits, explorer les menus pour équiper les meilleures armes et activer les attributs les plus efficaces peut donc être assez fastidieux, voire décourageant au départ ; et ce n’est qu’arrivé aux missions les plus avancées que l’on se décide à faire l’effort. Mais, avant d’en arriver là, les combats demeurent assez abordables, notamment grâce à une jouabilité plutôt accessible, surtout si on la compare à celle de Monster Hunter. God Eater 3 s’appuie sur une configuration assez classique, avec des touches pour les attaques rapides et plus puissantes, ainsi qu’une autre dédiée à l’esquive. Une fonction permet en outre de transformer son arme de contact en arme à feu pour frapper à distance, sachant qu’il est possible d’utiliser la visée précise afin d’atteindre un point faible de sa cible. Surtout, le personnage est réactif, bouge vite, ce qui facilite les affrontements, en plus du soutien actif des alliés soulignés plus tôt. Alors, même si la narration austère semble faire de l’histoire un simple prétexte pour de la chasse au monstre, l’action dynamique fait que l’on enchaîne les missions sans déplaisir. Il est juste regrettable que l’aspect gestion ne soit pas plus simple à appréhender, quitte à rendre les combats plus ardus pour récompenser une bonne préparation et ainsi renforcer l’implication du joueur.