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Test Final Fantasy 7 Remake : le début d’une "nouvelle" aventure sur PS4

Test Final Fantasy 7 Remake : le début d’une "nouvelle" aventure
La Note
note Final Fantasy VII Remake 17 20

Le pari était risqué, mais Final Fantasy VII Remake est in fine une franche réussite et montre ce à quoi devraient ressembler toutes les restaurations des grands jeux du passé. Alliant tradition et modernité sans quasiment aucun accroc, le jeu va ravir les nostalgiques mais aussi conquérir le cœur de la "nouvelle génération" qui n'auront pas forcément touché le jeu originel. Bien équilibré en matière de fan-service, le titre a su effacer les défauts d'antan et nous prouvent que les développeurs avaient l'envie de produire un jeu qui allait bousculer l’idée même de ce que l’on attendait de base : un portage ++. Alors oui, il n’est pas parfait et certaines longueurs viennent déranger le rythme haletant du titre. Certains diront que l’épisode est même trop court, mais ce qu’il faut bien cerner à notre sens, c’est que ce premier épisode est la promesse des suivants, avec pour mot d’ordre maîtrise et émotions. Espérons maintenant que ce genre de remakes (tout comme ceux des derniers Resident Evil) indiquent le chemin à suivre pour que d'autres éditeurs se donnent la peine de faire aussi bien !


Les plus
  • Les graphismes qui laissent rêveur
  • Les musiques somptueuses
  • L’enrichissement du lore
  • Le système de combat impeccable
  • Les émotions passent facilement
  • La rejouabilité simple mais efficace
  • Les boss-fights épiques
  • Le risque pris par Square Enix qui est payant
Les moins
  • La narration parfois en dent de scie
  • Les quêtes secondaires pas folichonnes
  • Des couloirs incessants
  • Trop court ?


Le Test

Vingt-trois ans plus tard, Final Fantasy VII revient sous une nouvelle forme. Il est souvent cité parmi les épisodes préférés des fans avec Final Fantasy VI, et c’est donc avec une touche de nostalgie et d’émotion que ce test s’écrit ligne après ligne. En évitant autant que faire se peut les spoilers et les comparaisons trop récurrentes à l’édition originale, nous essaierons surtout de garder en tête les mots de Yoshinori Kitase sur la volonté de fer de Square Enix de vouloir redistribuer les cartes, de ne pas faire un portage mais bel et bien de « créer » un nouveau jeu ou, au moins, un nouveau style d’Action-RPG qui restera gravé dans la roche. 


Final Fantasy VII RemakeEt dire qu’en 2005, il ne s’agissait simplement que d’une démo technique qui touchait la corde sensible de tous les amoureux de la saga Final Fantasy, et encore plus celle les fans inconditionnels de Cloud et consorts. Aujourd’hui, après des années et des années de travail sur comment répondre aux attentes d’un public nostalgique tout en ouvrant la voie aux nouveaux joueurs, la réponse se trouve dans ce premier titre épisodique estampillé Square Enix. Déjà, rien qu’avec cette façon d’amener le produit à son consommateur, le développeur nippon montre que c’est bien le renouveau de Final Fantasy VII qui est en marche, et non un simple portage. Tout l’ADN de Final Fantasy VII Remake joue habilement avec ce postulat de départ, ce qui amène dans la narration un fort pouvoir de découverte et d’approfondissement de ce que nous connaissons déjà. Même si l’histoire n’est pas totalement en adéquation avec le titre de 1997 et que des libertés sont prises, on en apprend tellement plus sur les personnages qui font la vie de Midgar et d’Avalanche comme Biggs, Wedge et Jessie par exemple. Les passionnés de lore vont s’en donner à cœur joie, et leur soif sera loin d’être rassasiée puisque de nouvelles têtes plus ou moins essentielles à votre avancée vont faire leur apparition.  En revanche, la trame principale reste la même : vous incarnez au débotté Cloud Strife, ex-Soldat s’étant reconverti au boulot de mercenaire et qui va aider un groupuscule écolo-révolutionnaire « Avalanche » à faire exploser l’un des réacteurs de la machiavélique corporation « Shinra ». Malgré les 23 ans qui séparent les deux Final Fantasy, les thématiques écologiques/sanitaires/lutte des classes/inégalités sociales sont toujours d’actualité et font écho à ce qu’il se passe dans notre monde actuel avec une certaine justesse.

 

C’ÉTAIT MIEUX AVANT ?

Final Fantasy VII RemakeDès les premières minutes, le système de combat vient balayer d’un grand coup de tatane les fondamentaux du classique J-RPG old school. Exit le tour par tour, et bienvenue au temps réel avec la possibilité de rajouter des raccourcis afin de ne jamais coupé le rythme des confrontations. Quant à la jauge ATB (Active Time Battle), elle est toujours présente mais ne vous rendra pas immobile ou inactif. En effet, les déplacements sont présents H24, et vous pouvez attaquer vos ennemis en continu jusqu’au moment où une barre devient pleine et là, le champ des possibles s’ouvre à vous. Compétences d’arme, magie, utilisation d’objet ou invocation, quasiment tout sollicite la jauge ATB. Et comme vous serez souvent au moins en groupe de deux avec un maximum de trois personnages jouables, il sera nécessaire de changer de héros durant la bataille afin de charger au maximum la jauge, et de passer le focus des adversaires qui se font un malin plaisir à venir harasser la figure que vous incarnez. Bien entendu, plus vous taperez, plus la barre grimpera, et plus les possibilités seront grandes. Imaginez foncer tête baissée avec Cloud tout en activant une barrière physique lancée par Tifa, et une régénération de Point de Vie donnée par Aerith. Soyez malin sur leur utilisation, car en cas de grand danger, même une méga-potion nécessite un bloc ATB.



Final Fantasy VII RemakeCertains fight pouvant s’avérer longuets mais toujours haletants, Final Fantasy VII Remake introduit la notion de « Choc » matérialisée par cette ligne orangée se situant juste en-dessous de la barre de PV de votre adversaire. Une fois à son apogée, elle rend le vilain immobile et en carence défensive avec des dégâts qui pourront grimper au minimum à +160%. Des compétences d’arme pourront faire vriller de manière plus brutale cette jauge de Choc, mais aussi augmenter le pourcentage de dommages de manière assez significative. Et si vous faites face à un boss récalcitrant, vous pourrez compter sur votre « Transcendance » qui équivaut à une attaque ultime ; elle inflige de lourds dégâts et, surtout, ne réclame aucune jauge ATB contrairement aux invocations qui demandent l’activation d’une ou deux barres. Idem si vous voulez que les Espers fassent des coups spéciaux. Vous l’aurez compris, le nerf de la guerre, ce n’est pas l’argent mais la gestion de vos ressources ATB, votre positionnement afin d’esquiver les sorts adverses et, surtout, savoir quand attaquer et quand se mettre en garde avec la touche R1. Si vous comptiez vous appuyer sur l’I.A., vous ne serez pas déçus d’apprendre que si vos alliés savent se défendre, offensivement, ce sont en revanche de véritables poules mouillées qui ne rempliront jamais aussi bien que vous leur jauge ATB.

 

MI-FIGUE, MIDGAR

Final Fantasy VII RemakeSi le rythme est parfaitement géré côté combat, sur le plan de la narration et du déroulement du jeu, on se retrouve parfois surpris des choix qui rallongent la durée de vie de manière artificielle. Pourquoi rajouter un aspect dramatique désespérément long alors que le monde autour de nous s’écroule ? Sans rien vous spoiler, vous ressentirez des moments de pleine passion et d’absorption totale sur ce qui se passe à l’écran, avant de sortir totalement de l’intrigue via des cinématiques en jeu qui viennent fracasser l’urgence avec une mélancolie beaucoup trop insistante. C’est comme s’il y avait le feu dans votre appartement et que vous vous arrêtiez au moment d’ouvrir la porte, parce que vous aurez aperçu une fleur offerte par votre moitié qui vous rappelle de bons moments passés. On force le trait, mais vous voyez l’idée. Cette sensation de narration parfois mal dosée se ressent aussi lors des phases plus creuses, et que l’on vous propose de jouer les mercenaires de service pour les différents secteurs à votre disposition. Les quêtes Fedex commencent, gentiment organisées par Wymar, qui va répandre la bonne nouvelle afin que plusieurs habitants des bidonvilles midgariens vous demandent un service. Un véritable bonheur que d’aller récupérer des chats alors que l’on vient de faire exploser un réacteur et que la terreur parcourt la ville dévoreuse de Mako. Même si les récompenses en valent parfois la chandelle, c’est toujours surprenant de devenir l’homme à tout faire qui gagne le respect des autochtones sur des choses de la vie de tous les jours, même si ça paraît logique vu le chaos et la pauvreté qui règne sous le plateau. Une émotion qui a du mal à être validée, car ces quêtes sont plus pénibles qu’autre chose. Du coup, on passe à côté des sourires de petits garçons heureux de votre gentillesse spontanée. Toutefois, elles seront impératives à faire si vous voulez monter votre équipe au max en termes de statistiques et débloquer des fournitures et autres joyeusetés uniques.

Autre point à souligner pas franchement au top, dans ce premier épisode attendez-vous à suivre des rails sur TOUTE la durée de votre expérience de jeu. A aucun moment vous ne pourrez sortir des sentiers battus et explorer Midgar comme bon vous semble...


Final Fantasy VII Remake

Autre désagrément à souligner : attendez-vous à suivre des rails sur TOUTE la durée de votre expérience de jeu. A aucun moment vous ne pourrez sortir des sentiers battus et explorer Midgar comme bon vous semble, ou mêm, de sortir de la cité impériale pour vois si l’herbe est plus verte ailleurs. Certes, vous pourrez explorer la totalité des embranchement proposés sur la carte – ce qui vous donnera l’occasion de faire des allers-retours à gogo sans avoir la possibilité de se perdre – mais c‘est une maigre compensation. C’est d’autant plus incompréhensif que Square Enix assure qu’ils veulent presque révolutionner l’Action-RPG. Pourquoi revenir en arrière alors que la tendance est à l’ouverture, à la liberté du joueur ? Un choc générationnel qui risque de faire grincer des dents, même si l’on peut comprendre que pour la narration, ce choix n’est pas totalement dénué de sens. Attendons de voir la suite avant de se raviser ou, au contraire, de sortir les fourches et de crier haut et fort notre mécontentement. Alors oui, la liberté est amenuisée, les quêtes secondaires ne sont pas folichonnes et vous donnent la sensation de perdre votre temps en face de vos actions épiques. Mais ces quêtes de mercenaires sont les seuls moments où l’émotion ne passe pas et où la linéarité ne détruit pas votre implication dans l’histoire. Que ce soit l’empressement, le rire, la tension, l’humilité, la force, les retrouvailles, la peur et même les sentiments amoureux, tout le spectre des sensations passent avec une véritable douceur qui ne vous lâche jamais. 




Final Fantasy VII RemakeLe travail effectué sur les faciès des personnages est remarquable et permet justement de faire passer le feeling sur l’instant T de la meilleure des manières. Le diable se cache dans les détails – les froncements de sourcils de Barret, les yeux qui brillent d’Aerith, un sourire en coin de Tifa, cette moue boudeuse enclin à la timidité de Cloud. Et si les animations ne suffisent pas, on ne peut que saluer les graphismes tout simplement magnifiques qui vont littéralement vous laisser pantois. Mention spéciale au Wall Market qui s’inspire fortement du quartier tokyoïte Kabukicho avec ses ruelles étroites et ses inspirations à la débauche, sans oublier ses néons chauds et tape à l’œil, ainsi que des restaurants à tous les coins de rues pour vous rassasier après une danse éblouissante d’un dénommé Andi. Alors oui, il y a beaucoup de structures métalliques et de bidonvilles – car c’est là où l’action prend vie la plupart du temps – mais la nature n'a pas été laissée de côté. Les détails de l’environnement sont à couper le souffle pour des temps de chargement qui sont corrects, et quitte à nous répéter, cette beauté visuelle se mélange à la perfection avec le ressenti de cette vie de misère.

Final Fantasy VII RemakeEt si ce ne sont pas les graphismes, comment ne pas se laisser emporter par les musiques et l’ambiance sonore tout bonnement excellentes.  Les morceaux originaux mais aussi mixés pour l’occasion collent merveilleusement à chaque situation, avec des transitions simples mais efficaces, loin des coupures sauvages de 1997. En parlant du soud design, le travail effectué par les doubleurs français est aussi à souligner, car le réflexe de changer instantanément en version japonaise n’est clairement pas une obligation. L’un amène l’autre et le tire vers le haut pour avoir ce qui se fait de mieux sur Playstation 4. Tellement de soin, tellement de finition apportée par Square Enix pour que l’ensemble de son tableau soit d’une justesse folle au premier coup d’œil, mais aussi et surtout en profondeur. Car Final Fantasy VII Remake est loin d’être une coquille vide qui demande d’abattre des monstres à longueur de journée. Non, on parle bien d’une œuvre qui tient en haleine pendant des dizaines et des dizaines d’heures grâce à sa rejouabilité ; les complétistes auront de quoi faire. Vous ne serez pas déçu de recommencer le jeu une seconde fois, car les récompenses sont assez généreuses même si pas révolutionnaires pour le coup.

 

UNE ARME, UN STYLE

Final Fantasy VII RemakeSi l’on vous parle de rejouabilité, c’est que la dimension RPG sur les équipements est un poil plus dense par rapport à ce qui était proposé par son prédécesseur. Avant, il suffisait grosso modo de monter sa matéria, sphère magique vous permettant d’utiliser de la magie offensive ou défensive – des affinités élémentaires ou non qui se connectent via des liens présents sur les armes et bracelets, ou encore des augmentations directes ou autre soutien. Ici, ce système d’expérience pour les matérias existe toujours : ce sont les PC (Points de Compétence) grâce auxquels on peut augmenter le niveau de notre sphère, et ainsi de débloquer des nouvelles actions pour celles-ci. Par exemple la matéria « Soin niveau 2 » donne « Extra Soin », puis « Régénération », puis « Méga Soin » si vous atteignez le rang de maitrise maximum. Nouveauté dans ce premier épisode : vous pouvez augmenter les caractéristiques de votre arme via le menu « Améliorations des armes », ouvrant ainsi sur fond de galaxie des stats à choisir selon vos points disponibles. A faire soi-même ou à automatiser selon notre implication, on débloque des nouveaux emplacements de matéria sur notre épée fétiche - ça rend le héros plus tanky avec des PV supplémentaires ou, au contraire, totalement accro à la magie en augmentant ses dégâts de sorts offensifs et nombre de PM dispo en combat. Chaque arme à son propre style, et c’est à vous de choisir quel type de personnage vous voulez en adéquation avec la bonne épée par exemple. Si Cloud est un fonceur au corps-à-corps, autant ne pas lui mettre la rapière qui n’a que des compétences magiques en stock, mais plutôt celle qui lui augmentera ses points de force et le pourcentage de dégâts de ses coups directs de manière significative. En plus, chaque arme débloque une nouvelle compétence qu’il sera possible d’apprendre définitivement après l’avoir utilisée une dizaine de fois. Où comment découvrir en toute simplicité qu’Aerith en DPS peut faire très mal avant de la reléguer au rang de soutien de l’équipe.


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Julien Thiry (Adyboo) Julien Thiry (Adyboo)
Pigiste / Journaliste
le lundi 6 avril 2020, 12:00


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