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Sous ses airs de petit jeu qui surfe sur la vague du retro-gaming, FEZ est une véritable bouffée d’air frais. Loin de sentir la naphtaline malgré ces nombreuses références aux jeux vidéo des années 1980, le soft marie avec doigté plate-forme et réflexion grâce notamment à un design soigné, à des énigmes originales et au mélange 2D/3D. Même si quelques ralentissements ou lenteur de gameplay viendront ternir l’expérience, FEZ est à n’en pas douter un titre à avoir dans sa ludothèque… digitale !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de FEZ
- Passionnant et vite addictif
- Du pixel art travaillé
- Plaira à coup sûr aux nostalgiques
- Les clins d’œil au retro-gaming
- Une bande-son soignée
- Des énigmes fraîches et inédites
- Quelques couacs dans les séquences de plates-formes
- De vilains ralentissements
Les dinosaures ont la peau dure, preuve en est avec l’ère 8-bit qui ne cesse d’inspirer les créateurs de jeu vidéo. A l’heure de la HD, de la 3D et autres abréviations hi-tech, le retour des gros pixels qui tâchent font un bien fou ! Et c’est dans cette optique rétro que débarque FEZ sur le Xbox LIVE, qui sous ses airs de jeu de plates-formes et de réflexion se cache un jeu diaboliquement accrocheur et addictif !
On voit déjà tous ceux qui ricanent rien qu’en zieutant rapidos les screenshots qui illustrent ce texte. Si votre fibre nostalgique des années 1980-1990 s’est éteinte au cours du nouveau siècle, FEZ aura bien du mal à vous séduire visuellement tant le soft reprend ce qui se faisait de mieux lorsque les NES et les Master System étaient les reines du marché et que la 2D régnait en maître sur ce monde. Et c’est bien là la trame principale de FEZ Vous incarnez Gomez, un personnage en 2D vivant dans un monde tout en 2D, en apparence du moins. Dès vos premiers pas, vous allez mettre la main sur un couvre-chef marocain magique, le fez, qui accompagné d’un hexaèdre doué de paroles, va précipiter votre monde à sa perte. Pour le sauver, il va falloir l’imaginer en trois dimensions ! Car oui, votre monde n’est pas tout plat et en pianotant sur les gâchettes de la manette vous pourrez faire pivoter la vue en 3D. Ainsi une maison, une plate-forme ou un bloc de granit peut recéler bien des mystères selon si l’on pivote la zone de jeu. Ce changement de dimension va de paire avec la récolte de cubes disséminés aux quatre coins du monde. De ce fait, vous devrez explorer les moindres recoins de votre village et découvrir de nouvelles contrées inconnues. Il faudra dégoter 64 cubes au total et il va sans dire qu’un certain nombre d’entre eux est nécessaire pour pouvoir progresser en ouvrant de nouvelles zones de jeu. N’imaginez donc pas atteindre la fin du jeu sans récupérer ses fameux cubes dorés par exemple.
FEZ pas ci, FEZ pas ça
Composant au final un parallélépipède gigantesque, ces cubes de couleur or symbolisent les séquences de plates-formes du jeu. Pour mettre la main sur ces nombreux graals, vous allez devoir associer sauts et rotations pour monter toujours plus haut, ou au contraire ne pas vous écraser au sol. A la différence des Mario, Sonic, Alex Kidd et compagnie, Gomez n’a pas d’ennemis à écraser, à tabasser, à brûler ou à estropier. Tout comme il n’a pas de quarts de cœur ou de jauge pour illustrer sa santé. Le Game Over, il ne connaît pas non plus. Vous pourrez ainsi retenter maintes et maintes fois un même saut avant d’en comprendre la logique. Sauter de plate-forme en plate-forme requiert une certaine logique et la capacité d’imaginer le décor tout plat à l’écran en trois dimensions. Ainsi, un bloc inaccessible en apparence peut se retrouver à quelques centimètres de Gomez en basculant la vue à gauche ou à droite. A vous donc de réfléchir en fonction de la face choisie. Jusqu’ici, rien de bien compliqué d’autant plus que FEZ se manie le plus simplement du monde. Stick analogique pour les déplacements et bouton A pour sauter seront vos meilleurs alliés. On pointera du doigt quand même les quelques accrocs lorsqu’on veut descendre d’un rebord ou la lenteur de Gomez notamment pour se hisser sur une plate-forme rendant quelques fois le jeu un peu frustrant, mais rien de bien dramatique.
Les développeurs de Polytron ont même poussé le vice jusqu’à vous obliger à prendre des notes, à jouer à certaines heures du jour ou de la nuit, à scruter les succès à déverrouiller voire même à utiliser l’appareil-photo de votre smartphone pour résoudre certaines énigmes : ingénieux !"
Je vous ai parlé des 64 cubes à trouver. Il fallait comprendre 32 cubes dorés et 32 anti-cubes. Kézako ? Les anti-cubes sont invisibles et n’apparaîtront qu’avec la bonne manipulation, le bon angle de vue ou la bonne solution. Ils symbolisent l’aspect réflexion qui donne à FEZ tout son charme. Ici il est question d’énigmes qui risquent de faire bosser votre matière grise pendant des heures. Oubliez les bons vieux "je pousse un bloc sur un interrupteur et bingo !". Sans rentrer dans les détails pour ne pas vous faciliter la tâche, le moindre détail à son importance, la moindre forme géographique suspecte mérite qu’on s’y attarde. Les développeurs de Polytron ont même poussé le vice jusqu’à vous obliger à prendre des notes, à jouer à certaines heures du jour ou de la nuit, à scruter les succès à déverrouiller voire même à utiliser l’appareil-photo de votre smartphone pour résoudre certaines énigmes : ingénieux ! Heureusement, la carte du monde vous indiquera précisément s’il vous reste quelques mystères à percer ou s’y vous pouvez tranquillement passer votre chemin. L’association plate-forme et énigmes nous donne toujours plus envie de voir plus loin tout en se disant : "Ah tiens, faut que je prenne à droite en revenant sur mes pas" au risque de ne pas tout découvrir. Et puis bien sûr, le geek qui sommeille en nous a envie d’apprécier les nombreux clins d’œil faits aux jeux vidéo. Le poster dans la chambre de Gomez, inspiré de The Legend of Zelda, a forcément attisé notre curiosité tout comme l’ouverture des coffres façon Ocarina of Time. Et puis cette crypte éclairée par les éclairs inspirée d’un Castlevania, ces formes géométriques façon Tetris… Bref, les clins d’œil sont légions. Il faut dire qu’en plus de musiques chiptune réussies, les développeurs nous offrent une réalisation pixel art de toute beauté avec quelques effets de lumière bien senties qui rappelleront de bons souvenirs aux trentenaires que nous sommes. On regrettera cependant que malgré la légèreté des graphismes de vilains ralentissements viennent gâcher la fête entre deux niveaux.