Test également disponible sur : X360

Test Far Cry Instinct Predator

Test Far Cry Instinct Predator
Les Notes
note Far Cry Instincts Predator 13 20 note multi-utilisateurs Far Cry Instincts Predator 4 5

La licence Far Cry sur consoles avait droit à une deuxième chance avec cette adaptation Xbox 360 histoire de se racheter aux yeux des fans de la première heure. Malgré un effort appréciable d’Ubisoft Montréal sur la qualité graphique du jeu, les développeurs n’ont pas su gommer les erreurs du passé. C’est pourquoi on retrouve les mêmes défauts que sur Xbox à savoir une infiltration anecdotique, une I.A. défaillante, un moteur physique alambiqué, une visée imprécise, une conduite des véhicules mal pensée et une localisation des dégâts absente. Heureusement, le titre s’en sort en proposant une très bonne durée de vie en solo comme en multi qui ravira les joueurs en mal de FPS depuis les crédits de fin de Call of Duty 2 et Condemned.


Les plus
  • L’évolution graphique et les effets d’eaux
  • Far Cry Instincts et Far Cry Instincts : Evolution réunis
  • Très bonne durée de vie
  • L’éditeur de niveaux
  • Un mode Xbox Live complet et réussi
Les moins
  • Toujours une I.A. lourdement critiquable
  • Localisation des dégâts minimaliste
  • Moteur physique peu crédible
  • Visée imprécise
  • Une conduite des véhicules inconfortable
  • Un choix scénaristique dénaturant la licence
  • Vous avez dit infiltration ?


Le Test

Après s’être forgée une réputation en or sur PC, la série Far Cry revêt son habit de lumière dans une adaptation Xbox 360 des opus Far Cry Instincts et Far Cry Instincts : Evolution, tous deux disponibles sur Xbox première du nom. Mais au-delà d’une esthétique next gen’, les développeurs ont-ils vraiment songé à améliorer les trop nombreux défauts qui ont empêché l’épisode Xbox d’atteindre le rang de hit ?


Les studios Crytek ont réussi l’exploit de s’imposer aux yeux des amateurs de First Person Shooters après seulement une tentative. Mais quelle tentative ! Sorti sur PC en 2004 en grandes pompes, Far Cry a su faire oublier les nombreuses annulations des développeurs que furent X-Isle et Silent Space. Elevé au rang d’incontournable par ses fans, Far Cry a petit à petit envahi les salles de jeux en réseau mais également les tournois de renommée internationale. Le succès d’un tel titre ne pouvait laisser Ubisoft indifférent. Ni une, ni deux ! L’éditeur s’est chargé de le transposer sur Xbox dans une mouture tout aussi charmante, esthétiquement parlant, mais qui dénaturait la série de par son histoire un poil fantaisiste mais pardonnable. Mais le mauvais choix des développeurs québécois qui avait repris la licence pour l’occasion ne s’arrêta pas à ce détail scénaristique. Far Cry Instincts était devenu un pseudo FPS d’infiltration doublée d’une Intelligence Artificielle vieillissante. C’est donc avec la plus grande appréhension que l’on est en droit de redouter cette conversion sur Xbox 360 baptisée Far Cry Instincts : Predator car réunissant sur sa galette le jeu sorti en septembre 2005 et son stand-alone disponible depuis le 30 mars dernier. Me faites pas dire ce que je n’ai pas (encore ?) dit. Far Cry Instincts est, comme l’a dit si bien Rodolphe, « un bon petit jeu qui plaira aux novices ». A vrai dire, il en est tout autant pour ce Far Cry Instincts : Predator.

 

Proie ou prédateur ?

 

Faut-il une fois de plus s’étendre sur l’histoire de Jack Carver. Récemment reconverti en marin d’eau douce, laissant son sombre passé au… passé, le héros de Far Cry dirige une petite entreprise maritime qui l’emmènera aux abords de l’île de Jacutan après avoir accepté d’accompagner la jolie journaliste Valérie Cortez. Seul problème, cet endroit paradisiaque grouille de terroristes en bermudas et chemises à fleurs. Et ce qui ne devait être qu’une balade estivale rythmée par le va-et-vient des vagues se brisant sur la coque du bateau se transforma bien vite en enfer après la destruction de votre embarcation. Voilà à peu près l’histoire digne d’une « super »  production Jean-Claude Van Damme à ceci près que vous allez bientôt découvrir ce qui se cache sous l’appellation Instincts du titre d’Ubisoft et qui tranche radicalement avec ce que l’on avait connu sur PC. Afin de donner un peu plus de charisme à Jack et de faire oublier sa panoplie vestimentaire du parfait touriste, Ubisoft Montréal a dopé notre homme avec un sérum machiavélique le faisant devenir un surhomme. Plus rapide, plus puissant, plus vicieux, pus dangereux, l’Homme qui valait trois milliards fait office de petit joueur à côté. Plus besoin d’être un expert de la gâchette scrutant les faits et gestes de ses adversaires, désormais Jack peut « flairer »  (si, si ! C’est le terme !) ses adversaires à distance, les envoyer valdinguer d’un coup de point dévastateur, sauter sans se soucier de la gravité et courir à s’en décrocher les guibolles. Toutes ces nouvelles compétences puisant leurs ressources dans la jauge d’adrénaline ne se sont bien entendu pas disponibles d’entrée de jeu dans Far Cry Instincts, alors qu’a contrario on peut en bénéficier dès les premières minutes de jeu avec Far Cry Instincts : Evolution. Avant d’user de ses talents de prédateur, il faudra se faire les dents avec les armes disponibles dans le jeu et par la même occasion découvrir qui n’est pas tous les jours facile d’optimiser une I.A, de créer un moteur physique crédible, de tenter l’originalité ou tout simplement d’intégrer un système de visée adéquat.

 

Un homme averti en vaut deux

 

Commençons par le commencement de ce que fut la première déception notoire de Far Cry Instincts à l’époque de la Xbox : l’infiltration. Même si cette terminologie est un peu vague, sachez d’ores et déjà que vous pouvez ranger bien au chaud les références que sont Ghost Recon, Rainbow Six, Splinter Cell ou Metal Gear Solid. Far Cry Instincts : Predator, c’est un petit peu le Trapt du FPS au sens que vous allez piéger vos ennemis tout en vous dissimulant dans les fourrées. Accroupi ou à plat ventre, la technique consiste à avancer à tâtons histoire de ne pas éveiller les soupçons chez les terroristes. Pour vous aider, votre boussole vous indique les différentes étapes avant d’être repéré. L’icône bleu désigne un ennemi insouciant, l’orange un ennemi en état d’alerte et le rouge que votre couverture est tombée à plat. Cela dit les balles pénétrant dans votre peau vous le rappellent. Ainsi tapis dans l’ombre, vous pourrez tranquillement dresser des pièges au sol ou dans les arbres qui n’attendent que d’être activés par un ennemi un peu cruche attiré par le bruit de vos jets de pierres. Original certes, mais tellement peu pratique qu’on finit par oublier cette technique pour (re)devenir un artilleur de première. Ainsi le rythme du jeu n’est pas haché et le nombre de victimes beaucoup plus conséquent. Car bien évidemment, les adversaires ne font jamais cavalier seul et sont souvent accompagnés de leurs potes de croisière et de galère. On laisse tomber les branches acérées, on met en joue sa mitraillette et on défouraille comme un malade. Oui mais non en fait ! La faute à une maniabilité et surtout un système de visée bancal. Premier reproche : le viseur. Celui se teint en rouge lorsqu’un adversaire est suffisamment près pour faire mouche. Deuxième reproche : l’aide à la visée. Automatiquement validée, cette option vous aide grandement à terrasser n’importe quelle résistance même si votre viseur est à Pétaouchnock de l’ennemi. L’essentiel, c’est qu’il soit rouge ! Deux paramètres utiles pour les débutants mais que l’on aura tendance à bien vite décocher dans le Menu Options du jeu. Vient ensuite le troisième point peu agréable du gameplay, la vitesse de déplacement du personnage et de la vue à la première personne. Si elle est fluide en général, elle souffre d’un manque de précision notable sur les courtes distances malgré vos tchaoupinages sur l’axe Y dans les options. Il en devient souvent difficile de viser avec précision que l’on aura peut-être envie de remettre l’aide à la visée. C’est le serpent qui se mord la queue.

 

Quant à l’utilisation des véhicules (jeep, quad, jet ski, bateaux …), leur maniabilité est emprunte à Battlefield 2 à savoir le stick analogique gauche gère la direction, l’accélération et le freinage, tandis que le droit vous permet de diriger votre arme où bon vous semble. De quoi s’y perde en fait et de quoi nous faire regretter les vieilles habitudes d’un Halo 2. Toujours est-il que ce soit à pied armé jusqu’aux dents, à bord d’un bolide avec des envies de meurtres ou dans la peau d’un prédateur, on se rend vite compte de la stupidité des ennemis. Plutôt téméraires, ils n’hésitent pas à sortir de leurs cachettes pour se mettre totalement à découvert, à bondir à droite et à gauche pour une raison X ou Y, mais en aucun cas lorsque c’est nécessaire, ou encore à faire la sourde oreille malgré le raffut d’une déflagration d’un bidon explosif. Tout ceci n’est guère flatteur lorsqu’on compare Far Cry Instincts : Predator à d’autres titres du genre. Idem pour ce qui est de la localisation des dégâts. Tête et corps subiront vos foudres mais en aucun cas un tir dans la jambe ou dans le bras immobilisera ou désorientera vos assaillants. Il est parfois étonnant d’éliminer une cible après quelques bastos dans le genou. Et leurs chutes en sont plus que risibles car souvent incongrues. Une physique des corps à la peine qui va de paire avec la gestion des collisions des véhicules. Pour tous ceux qui ont connu l’opus Xbox, le constat est finalement le même : aucune évolution à ce niveau. Dommage !

 

Ce soir, je serais la plus belle pour aller fragger !

 

En soit, on peut d’ores et déjà dire que Far Cry Instincts : Predator est une conversion bête et méchante. Fort heureusement, Xbox 360 oblige, le titre d’Ubisoft s’embellit de nouveaux effets. Si la végétation verdoyante ou la jungle humide de cette île paradisiaque n’a pas pris une ride, les effets d’eaux sont tout bonnement stupéfiants. Les reflets à la surface charment notre pupille que l’on soit en pleine mer ou en train de patauger dans une mare de boue. Chaque flaque, marécage, lagune, rivière ou lac propose son lot de scintillements et d’éclats d’une crédibilité inouïe pouvant faire concurrence aux étendues d’eau d’Oblivion. Mais la petite chose inédite et la plus surprenante dans Far Cry Instincts : Predator, même s’il s’agit que d’un détail, est la modélisation des vagues à la surface de l’océan. Jamais un jeu n’aura été aussi loin dans le souci du détail aquatique. Un régal pour la rétine qui prouve tout de même que les développeurs de chez Ubi se sont efforcés de proposer une adaptation graphiquement évoluée. L’amélioration visuelle proposée par la Xbox 360 se poursuit sur la modélisation des corps avec ici aussi quelques reflets solaires agréables quoi qu’un peu exagérés. On regrettera que les visages n’aient pas bénéficié d’un petit lifting enjôleur. A la manière d’un autre titre Ubisoft sorti récemment sur Xbox 360 (Blazing Angels : Squadrons of WWII), Far Cry Instincts : Predator ne perd pas de son esthétisme lorsqu’on bascule en Mode Xbox Live. Le jeu en réseau est tout aussi gracieux même si en toute logique il souffre des mêmes tares de gameplay hormis l’I.A. qui cède ici sa place à des joueurs amateurs de Deathmatch, Team Deathmatch, CTF (Voler l’Echantillon), Prédateur et Trouver Sécuriser. De quoi rassasier les appétits de tout un chacun peu regardant d’un gameplay mal étudié. Far Cry Instincts : Predator propose également un éditeur de niveaux afin d’offrir un maximum de challenges aux joueurs. A cela, il ne faut pas oublier non plus qu’on a droit ici à deux jeux en un pour une durée de vie suffisamment importante en solo. Seul bémol, il faut absolument finir Far Cry Instincts pour goûter aux joies Far Cry Instincts : Evolution. A moins de tricher, mais vous n’êtes pas de ceux-là, n’est-ce pas ?




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