Test Exit 2 sur PSP

C'est de toutes façons dans une discrétion presque masochiste que 505 Games a improvisé brusquement la localisation de cet Exit 2, lequel nous parvient avec peu de bouleversement mais un prix de lancement sacrifié à 30€. Autrement dit un prix idéal pour un UMD qui fait office de add-on au fort sympathique principe de Exit, que l'on prendra bien entendu la peine de rappeler, confidentialité oblige. Exit est un cousin adroit de Lemmings, mené par ce disciple d'Arsène Lupin qu'est Mr ESC, sauveteur professionnel et caféophile certifié. Dans un immeuble en proie aux flammes, une pyramide sur le point de s'effondrer où un paquebot agressé par un poulpe géant, il existe partout dans le monde des innocents à sauver et conduire jusqu'à la sortie. Un tutorial progressif vous explique tout ce qu'il faut savoir pour se sortir des situations les plus épineuses, mais il faut savoir que Mr ESC n'a rien d'un surhomme. Une chute trop importante et les os se rompent, un seul contact avec les flammes et c'est également terminé. Il va donc falloir mettre à contribution les rescapés puisque chacun d'entre eux va former avec Mr ESC une somme complémentaire de talents pour résoudre le parcours. Et comme dans Exit le mot d'ordre est entraide, ces personnes sont appelées les Compagnons. Aux quatre types d'individus du premier Exit (les jeunes, les enfants, les adultes et les blessés) s'ajoutent deux nouvelles catégories. Les machos tout d'abord, bien plus forts physiquement que Mr ESC lui même, capables par exemple de grimper à la corde, et les chiens, compagnons canin agiles pouvant effectuer de grand saut mais plus difficilement grimper à une échelle.

Tout le monde dehors

Le joueur ne dirige pas directement chacun de ses compagnons mais leur délègue les actions à entreprendre. Un enfant peut ainsi aller chercher une clé dans un endroit étroit, un macho déplacer des objets très lourds pour créer un chemin, tandis que les jeunes sont en pleine possession de leurs moyens, et les adultes costauds mais également patauds sont incapables d'escalader sans aide. On s'étonne cependant d'une réactivité pas toujours immédiate de la part de nos camarades, il faut souvent s'y reprendre à deux fois avant que l'action ne soit entendue. Il faudra néanmoins accepter l'idée que Exit 2 est un jeu basé sur la réflexion, l'anticipation et l'organisation bien avant d'être un jeu d'action ou de plates-formes. En fait, la façon de manier Mr ESC est très proche de celle des vieux titres d'Eric Chahi et Paul Cuisset que sont Another World ou Flashback. S'il aurait pu passer pour un athlète exemplaire au début des années 90, Mr ESC semble vraiment manquer d'exercice à ce jour, et c'est avec une certaine lenteur que se meut notre petit personnage plein de bonne volonté. Manque de pot, chaque stage de Exit 2 est strictement chronométré, même s'il faut parvenir à un certain stade avant que cela ne pose vraiment un problème. Avant de subir les défaites du chronomètre, vous aurez eu maintes occasions de vous suicider par la fonction "recommencer", car la progression de Exit est basée sur un chemin unique, chemin qu'il devient obligatoire de défricher à tâtons. Un geste à priori anodin, comme une caisse poussée du mauvais côté de la passerelle, peut signifier la fin de tout échappatoire. Une progression par l'échec digne des origines du jeu vidéo, mais dans un enrobage artistique moderne aussi bien visuel que sonore.