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Si Electronic Arts est parvenu à nous charmer avec son beat’em all heroic-fantasy estampillé Le Seigneur des Anneaux, le résultat est moins convaincant avec Eragon. Stormfront Studios s’est contenté ici du strict minium afin de faire concorder la sortie du jeu avec celle du film. Par conséquent, hormis un scénario, des doublages et des thèmes musicaux réussis, Eragon pêche sur bien des plans (moteur graphique à la peine, I.A. médiocre, gameplay rébarbatif, linéarité rageante) nuisant fortement à son intérêt.
- Les musiques
- Tout en français
- Possibilité de jouer à deux en coopération
- Pas très beau
- Modélisation des personnages approximative
- Gameplay monotone
- Intelligence artificielle sommaire
- Très linéaire
- Vite rébarbatif
Après les romans de J.R.R. Tolkien, c’est au tour d’un autre best-seller de l’univers heroic-fantasy d’être adapté en film, celui de Christopher Paolini. Et comme pour Le Seigneur des Anneaux, le long-métrage Eragon se voit également porté en jeux vidéo pour un résultat qui est loin d’égaler la trilogie vidéoludique d’Electronic Arts.
Avec plus de deux millions et demi de romans vendus rien que sur le territoire américain, pas étonnant de retrouver un parterre de stars pour la première réalisation cinématographique de Stefen Fangmeier. De John Malkovitch à Rachel Weisz en passant par Jeremy Irons ou encore Robert Carlyle, mais c’est un petit nouveau qui a le privilège d’incarner le personnage d’Eragon autour duquel s’imbrique toute l’histoire du film et par conséquent du jeu. Alors qu’il chasse tranquillement dans la forêt d’Alagaësia pour trouver sa pitance, notre fermier fait une découverte des plus stupéfiantes et tombe sur un œuf d’un bleu magnifique. Cette coquille renferme un dragon et de ce fait, Eragon devra faire une croix sur sa misérable petite vie de fermier pour devenir l’un des derniers dragonniers d’Alagaësia. Leur existence ne tient qu’à un fil à cause de la trahison d’un certain Galbatorix qui s’approprie les vertus magiques existantes entre un dragonnier et sa bête. C’est donc accompagné de son dragon Saphira et de son maître Brom qu’Eragon devra mettre un terme à ce massacre et rétablir l’équilibre sur Alagaësia. Grâce à un doublage intégralement en Français et une mise en scène que l’on pourrait rapprocher d’un conte pour enfants, les développeurs de Stormfront Studios nous plongent dans le bain assez facilement tant et si bien que l’on a hâte de pourfendre les armées de Galbatorix dans la peau d’Eragon.
Vol au-dessus d’un nid de vipères
Hélas, les choses vont vite s’assombrir dès les premières minutes de jeu. Tout d’abord d’un point de vue graphique, on n’est très loin des dernières productions Xbox 360 sorti en même temps qu’Eragon. Oubliez Gears of War, Viva Piñata ou même Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas, avec le titre de Sierra on a l’impression de faire un petit bond en arrière à tel point qu’on croit se retrouver sur Xbox première génération. En pratique, cela donne des textures bien trop simplistes pour la console Haute Définition de Microsoft, des effets de lumière appauvris par un moteur graphique vieillissant et surtout une modélisation des personnages peu fidèles aux visages des acteurs. Seule la barbe de Brom permettra de reconnaître Jeremy Irons et les boucles blondes d’Eragon notre cher Edward Speelers. A cela, s’ajoute également une animation des plus raides doublée de déplacements chaotiques. C’est pourquoi, on sera difficilement surpris par l’attitude des ennemis que vous attaquerez. Ils se contentent bêtement d’avancer, de sauter, de décocher une flèche dans votre direction et d’attendre sagement le meilleur moment pour vous taper sur la caboche. Cette mauvaise gestion de l’Intelligence Artificielle est négociée en augmentant petit à petit le nombre d’ennemis à l’écran mais hormis quelques créatures maléfiques, les adversaires humains n’opposeront que très peu de résistance.
Deux de tension
Vous aurez compris donc qu’Eragon ne fait pas dans la finesse et qu’à l’image du doublé Le Seigneur des Anneaux par Electronic Arts (Les Deux Tours, Le Retour du Roi), il faudra bourinner comme un forcené sur les boutons A et B pour envoyer valdinguer les adversaires. Malheureusement, l’utilisation exclusive de deux boutons pour les attaques au corps à corps réduit considérablement le nombre de combos disponibles ce qui fait qu’on a l’impression de répéter inlassablement les mêmes enchaînements, tantôt avec des coups rapides, tantôt avec des attaques puissantes. Certes, il existe bien d’autres moyens pour envoyer ad patres les sbires de Galbatorix mais encore une fois on a la sensation de tourner en rond. Que vous touchiez un adversaire avec votre arc ou que vous utilisiez votre magie à des fins offensives, le jeu manque singulièrement de rythme. On frappe donc à tout va sans pour autant éprouver la moindre once de plaisir. Quant aux séquences à dos de dragon, elles rejoignent l’ensemble de la réalisation. C’est-à-dire que c’est mou, peu intéressant et surtout foutrement linéaire comme le level-design des niveaux lorsque vous vous baladez à pied.