Test EA Sports UFC 3 : ses coups sont-ils toujours aussi percutants ?
17 20
- Toujours aussi beau
- Technique à mort
- Le casting d’une richesse inouïe (234 personnages)
- Le stand-up retravaillé
- Une gestion des collisions moins hasardeuse
- Cette violence dans les coups
- Contenu solide
- Les commentaires au top
- Une marge de progression énorme
- Le mode « Carrière » moins répétitif…
- …mais pas suffisamment scénarisé
- Le gameplay punitif qui peut rebuter les moins téméraires
- 0 nouveauté pour le grappling
- Un air de déjà-vu par moments
Alors que les fans de Fight Night continuent de ronger leur frein, Electronic Arts enchaîne avec un troisième épisode d’EA Sports UFC en six ans. Etrangement silencieux quand il s’agit d’évoquer les ventes de la licence, l’éditeur américain a demandé à ses équipes de Vancouver d’aller encore plus loin dans le réalisme, quitte à se fâcher avec ceux qui souhaitent enfin se mettre au MMA. Si l’on a pris un pied monstre à découvrir toutes les finesses d’EA Sports UFC 3 en termes de gameplay, il a également fallu se contenir pour ne pas bousiller la manette contre le mur. On vous explique tout de suite pourquoi dans notre test.
Impitoyable. Voilà le premier mot qui nous vient à l’esprit quand on parle d’EA Sports UFC 3. Nettement plus pointu que son prédécesseur, le jeu punit la moindre approximation. Cette rigueur extrême, on la retrouve tout d’abord dans la gestion des efforts qui implique non seulement de viser juste pour ne pas cramer l’endurance de notre perso, mais aussi de réfléchir au coup que l’on va porter. En effet, les développeurs ont fait en sorte qu’un kick ne bouffe pas autant de jauge qu’un crochet par exemple, ce qui change tout en matière de stratégie. Au bout de quelques combats, on finit par s’apercevoir qu’absolument rien n’est gratuit dans l’octogone : tout à un prix, et c’est au joueur de trouver le meilleur équilibre pour ne pas se mettre dans le rouge. Ça peut sembler abusé dans certains cas, et c’est vrai que l’on a dû jouer à un niveau de difficulté moindre pour se familiariser avec ce nouveau système d’endurance ; mais au bout du compte, cette approche renforce l’importance des pauses entre les rounds, permet au jeu d’avoir un rythme plus posé que celui d’EA Sports UFC 2, et oblige à se déplacer avec la plus grande justesse. Quand on est totalement carbo, les attaques deviennent archi lentes et n’infligent plus suffisamment de dégâts pour faire mal à l’adversaire. En revanche, on s’expose à des contres dévastateurs, même si le combattant d’en face n’est pas au top de sa forme. Bref, c’est la mouise.
Impitoyable. Voilà le premier mot qui nous vient à l’esprit quand on parle d’EA Sports UFC 3. Nettement plus pointu que son prédécesseur, le jeu punit la moindre approximation.
Contrairement aux deux premiers épisodes, EA Sports UFC 3 affiche trois jauges pour mieux visualiser les dommages subis à la tête, au corps et à la jambe. Là encore, il faudra apprendre les particularités de chaque zone pour élaborer la meilleure tactique possible, un uppercut en pleine face n’ayant pas les mêmes conséquences qu’un coup dans les côtes. Toujours dans cette volonté de proposer tout un tas de nuances dans les affrontements, EA Vancouver a revu à la hausse les possibilités de mise au sol. 1) Il y a la mauvaise esquive qui pourra être sanctionnée d’une chute sans gravité, notre perso se remettant tout de suite sur ses pieds. 2) Là où ça devient un peu plus délicat, c’est lorsque l’on est contraint de se mettre en position défensive, le temps de reprendre notre souffle. 3) Le niveau suivant, c’est le ground and pound, c’est-à-dire que l’étourdissement est tel que l’on peut se faire achever salement. Cela dit, s’il nous reste un peu de jus, on peut se protéger pour ne pas obliger l’arbitre à mettre fin au massacre. De mémoire, cette sortie de secours n’existait pas dans EA Sports UFC 2. 4) Enfin, il y a le K.O. pur et simple. Ce qui est terriblement frustrant, c’est d’être mis hors d’état de nuire alors que l’on était en train d’enchaîner notre adversaire ; ça nous est arrivé plus d’une fois sans que l’on comprenne pourquoi.
NO PAIN, NO GAIN
En fait, les développeurs ont voulu mettre l’accent sur la fatigue psychologique de l’athlète. En clair, on a beau être dans une phase où l’on a le dessus sur le gars d’en face, si ce dernier nous a déjà envoyé au tapis à plusieurs reprises, il aura plus de facilité à nous mettre K.O. avec une seule droite. Du coup, il est préférable de ne pas partir tambour battant – même si une fulgurance est toujours possible – mais plutôt de bien étudier le comportement de l’adversaire pour exploiter les failles, surtout si le combat doit durer plusieurs rounds. Attention toutefois à ne pas trop être sur la défensive, la garde (haute ou basse) étant elle aussi soumise à une jauge qui diminue à chaque coup encaissé. On pourrait discuter pendant des heures des mécaniques d’EA Sports UFC 3, mais vous avez certainement saisi l’essentiel : il va falloir réapprendre pas mal de choses. Ne serait-ce qu’au niveau du stand-up, la gestion de la distance est plus stricte, et les combos (que l’on peut exécuter en avançant ou en reculant) demandent dorénavant une parfaite maîtrise du timing pour gagner en fluidité et en efficacité. Après, tout n’est pas parfait, comme les feintes qui sortent alors que l’on n’a rien demandé, ou alors certaines combinaisons de touches assez étranges (Carré + Croix pour un simple uppercut). En ce qui concerne le grappling (debout ou au sol), les indicateurs sont toujours là pour guider le joueur dans les transitions, sachant que chaque tentative peut être contrée. Imbuvable pour certains, excellent pour les autres, le système n’a en tout cas pas bougé depuis EA Sports UFC 2, et on aurait aimé que le studio l’étoffe un peu plus.
Les affrontements n’ont jamais semblé aussi dynamiques, et la violence des coups est vraiment proportionnelle à notre prise d’élan.
Du côté des soumissions, c’est également le statu quo. Enfin presque, car comme nous l’avions souligné après avoir essayé la bêta, les « soumissions faciles » font leur apparition. Dans ce cas, c’est l’I.A. qui prend les choses en main, le joueur devant se contenter de matraquer Croix. L’autre petite nouveauté, c’est qu’il est possible de conclure plus rapidement une étreinte en validant correctement l’invite verte qui s’affiche à l’écran. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais quand on sait que l’on va prendre cher si l’adversaire parvient à se dégager, ce « raccourci » peut représenter un sacré avantage. Particulièrement technique, EA Sports UFC 3 ne cache pas son désir de se mettre tous les puristes de MMA dans la poche. Pour ce faire, les développeurs ont misé sur le Real Player Motion, une technologie qui permet aux persos de bénéficier d’animations fidèles aux plus grandes stars de la discipline, en plus de recréer leurs styles de combat. Les affrontements n’ont jamais semblé aussi dynamiques, et la violence des coups est vraiment proportionnelle à notre prise d’élan. Pour le reste, les yeux continuent de se régaler : visages tuméfiés sous l’impact des chocs, gouttes de sang qui repeignent l’octogone, expressions faciales pleines de rage ou de douleur ; tout est parfaitement rodé, peut-être même trop. Modifier l’arrivée des combattants dans l’arène aurait été bienvenu, par exemple.
"GODS RECOGNISE GODS"
Répétitif dans EA Sports UFC 2, le mode « Carrière » a meilleure mine cette année. Après avoir créé son avatar de A à Z, il faudra réussir à attirer l’attention de Dana White (l’actuel président de l’UFC) en commençant par fracasser des bouches dans la World Fighting Alliance. Les contrats se mettront alors à pleuvoir, et le but sera d’atteindre le sommet du MMA. Naturellement, les séances d’entraînement sont indispensables pour améliorer les stats de notre combattant, chaque gymnase disposant de ses propres spécificités. Autrement dit, en fonction de notre style de combat (Frappeur, Bagarreur, Equilibré, Grappleur, Pro des soumissions), il sera plus judicieux de fréquenter telle salle plutôt qu’une autre. L’entrée et les cours donnés par les coachs ne sont pas gratuits : plus on monte en prestige, plus notre compte en banque doit être blindé. Toujours est-il que multiplier les abdos et travailler le cardio permet non seulement d’étoffer notre moveset, mais aussi de débloquer des atouts. En fait, il s’agit de compétences spéciales améliorant nos performances dans l’octogone. Précision des coups de poing accrue, dégâts infligés par les crochets décuplés, perte d’endurance réduite, meilleur contrôle au sol ; voilà un aperçu des skills capables de changer le cours d’un combat. Bien sûr, on serait tenté de forcer en multipliant les heures d’entraînement, mais deux éléments empêchent d’y aller comme un bourrin.
On est quand même loin de ce qu’offrent NBA 2K et FIFA en matière de campagne solo, bien que l’émission UFC Minute animée par Megan Olivi essaie d’apporter un zeste d’authenticité.
En premier lieu, il y a le fitness. Ne pas s’accorder des plages de récupération peut engendrer un surentraînement susceptible de parasiter la gestion de l’endurance lors de la rencontre suivante. L’autre élément à ne pas ignorer, ce sont les blessures. Qu’elles soient aux pieds, aux jambes, aux bras, ou encore au corps, elles conduisent à des malus qui, là aussi, plombent l’efficacité du combattant. D’après ce que l’on constaté, une fois que la corde est cassée, on doit se coltiner le handicap jusqu’à la fin du combat à venir, même quand on ne fait rien pendant cinq semaines d’affilée. Autant ménager sa monture donc, d’autant qu’EA Sport UFC 3 permet d’aller à la rencontre des fans pour se faire connaître sur les réseaux sociaux, alimenter le buzz, et participer à la promotion des différents matchs de notre carrière. Des activités imposées par l’UFC qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent mener à des amendes. Pour tout vous dire, on s’attendait à ce que l’impact des Twittos soit plus grande, mais hormis la possibilité de gratter des contrats plus juteux, ça reste limité, tout comme la scénarisation en général. On est quand même loin de ce qu’offrent NBA 2K et FIFA en matière de campagne solo, bien que l’émission UFC Minute animée par Megan Olivi essaie d’apporter un zeste d’authenticité. Quoi qu’il en soit, c’est surtout la jauge de longévité qui dicte sa loi, puisque plus elle diminue, plus on se rapproche de la retraite. Mieux vont donc enfiler les victoires pour ne pas se taper la honte auprès de ses rivaux et du milieu.
DES LARMES ET DU SANG
En dehors du mode « Carrière », on a droit aux traditionnels « Evénements live » (pour récupérer des récompenses Ultimate Team en suivant l’actualité de l’UFC), « Championnats de division », « Exercice », « Défis experts », « Evénement perso » (qui permet de se prendre pour Dana White en organisant ses propres compétitions UFC), « Mode K.O. », et « Combat rapide en ligne ». Un mode « Tournoi » a été ajouté pour que l’on puisse régler ses comptes jusqu’à 16 en local, différents paramètres pouvant être définis au passage. Histoire de mettre en avant le travail réalisé sur le stand-up, le mode « Debout pour frapper » interdit le jeu sol, tout le contraire du mode « Duel de soumission » où seules les prises sont autorisées. Enfin, impossible de faire l’impasse sur le mode « Ultimate Team » cher à Electronic Arts, et où le principe est de se constituer une équipe de rêve à partir de cartes à collectionner. La principale différence dans EA Sports UFC 3, c’est que l’on va pouvoir intégrer de vraies figures de l’UFC, ce qui change tout de suite la gueule de notre set.