EA Sports UFC 3 : on a donné nos premiers coups de savate, une suite qui déboîte ?
Alors que les fans de Floyd Mayweather ont longtemps prié pour un nouveau Fight Night, Electronic Arts a préféré miser sur EA Sports UFC, une série qui a pris l’habitude de pénétrer dans l’octogone tous les deux ans. Sans véritable concurrent en face, on aurait pu croire qu’elle se serait reposée sur ses lauriers, mais c’était sans compter sur l’abnégation d’EA Canada qui a la ferme intention de repousser les limites du MMA sur consoles. Y est-il parvenu avec EA Sports UFC 3 ? Nos premières impressions.
Si le MMA est une véritable religion aux Etats-Unis, on ne peut pas dire que ce soit le cas en France. Pourtant, il y en a des combattants venant de l’Hexagone (Tom Duquesnoy, Cheick Kongo, Francis N’Gannou entre autres), mais l’engouement pour la discipline n’a jamais décollé. Du coup, il ne fallait surtout pas s’attendre à une présentation d’EA Sports UFC 3 en grande pompe chez nous, et Electronic Arts s’est limité à nous faire parvenir un code permettant d’accéder à la bêta fermée du jeu. Ce n’est pas plus mal, parce que pour n’importe quel néophyte, se familiariser avec les mécaniques de gameplay sans prendre le temps de se poser, ça peut être aussi douloureux qu’un takedown. En ce qui nous concerne, on a largement eu l’occasion de se roder à travers les deux épisodes précédents, et on était donc curieux de voir les changements opérés par les développeurs. Même si la série était déjà impressionnante sur le plan visuel, le studio canadien a décidé d’enfoncer un peu plus le clou avec le Real Player Motion. Derrière cette technologie, on veut nous faire comprendre que plus de 5 000 animations ont été reproduites pour rendre les combats plus fluides que jamais. C’est vrai que dans EA Sports UFC 2, la plupart des attaques avaient tendance à partir avec un perso statique. Là, on nous garantit que le jeu de jambes est devenu une priorité, et que la prise d’élan au moment de donner un coup permettra d’infliger plus de dégâts.
Même si la série était déjà impressionnante sur le plan visuel, le studio canadien a décidé d’enfoncer un peu plus le clou avec le Real Player Motion. Derrière cette technologie, on veut nous faire comprendre que plus de 5 000 animations ont été reproduites pour rendre les combats plus fluides que jamais.
D’après ce que nous avons pu constater manette en main, ça manque encore de réactivité. On veut bien croire que le gabarit des combattants et la gestion des efforts aient un impact sur la vitesse des kicks et des punchs, mais par moments, on a vraiment l’impression de contrôler des tracteurs. Ce que l’on ne peut pas nier en revanche, c’est l’efficacité des enchaînements de deux-trois coups. Sans doute conscients que les joueurs avaient souvent tendance à décocher une droite avant de reculer, les développeurs ont mis l’accent sur les combos avec maîtrise et équilibre. Un moyen astucieux de récompenser la prise de risque et de réduire les longues séquences de zoning, même si les bourrins se font immédiatement punir. En tout cas, on capte assez vite que le Real Player Motion ne rehausse pas uniquement la qualité graphique d’EA Sports UFC 3 (les puristes de MMA reconnaîtront dès le premier coup d’œil le style de leurs athlètes favoris), mais qu’il a aussi une incidence sur la manière d’aborder un combat. Ajoutez à tout ça les feintes, la possibilité de coincer son adversaire contre la grille et les contres, et on obtient un système de jeu sensiblement plus profond qu’auparavant. Après, tout n’est pas encore parfait, notamment au niveau de la hitbox qui est particulièrement hasardeuse. Du coup, on se retrouve avec des priorités qui n’ont aucune cohérence, ce qui empêche de prendre totalement son pied.
ZERO BLABLA
Puisque l’on parle des choses qui fâchent, on regrette aussi que l’habillage du jeu se contente de reprendre celui d’EA Sports UFC 2. Autant on prend énormément de plaisir avec l’ambiance dans les tribunes et les commentaires enflammés de Jon Anik et Joe Rogan, autant on s’attendait à de nettes améliorations du côté de la présentation des matchs. Ce n’est pas comme si EA Canada avait dû repartir d’une feuille blanche pour EA Sports UFC 3, hein ? En effet, quand on regarde d’un peu plus près le gameplay, on retrouve un certain nombre de similitudes. Par exemple, le système de soumission est le même, et il s’agit donc de jouer une nouvelle fois au chat et à la souris. La seule différence, c’est que cette fois-ci, il y a moyen de conclure plus rapidement une soumission si l’on valide correctement l’invite verte affichée à l’écran. Suite aux retours de la communité qui estimait que le système de soumission pouvait en décourager plus d’un, les développeurs ont intégré les « soumissions faciles ». En fait, c’est l’I.A. qui gère les soumissions à la place du joueur (aussi bien en attaque qu’en défense), ce dernier se contentant de matraquer Croix. Rien n’a changé non plus pour ce qui est des séquences de grappling, que ce soit au sol ou debout. Des indicateurs permettent de savoir où l’on en est dans les transitions, avec une jauge qui montre si l’on s’est fait contrer ou pas dans notre tentative.
Suite aux retours de la communité qui estimait que le système de soumission pouvait en décourager plus d’un, les développeurs ont intégré les « soumissions faciles ». En fait, c’est l’I.A. qui gère les soumissions à la place du joueur (aussi bien en attaque qu’en défense), ce dernier se contentant de matraquer Croix.
Au sujet du contenu du jeu, la bêta fermée n’ouvre pas toutes les portes et autorise seulement à jeter un œil à quelques modes, à commencer par le mode « Exercice » grâce auquel on peut réviser ses gammes. On notera, entre autres, la possibilité d’enregistrer ses propres phases pour, ensuite, les faire exécuter par notre sparring partner. Pratique. Bien sûr, on peut lancer un versus en local ("Combat Rapide"), mais aussi en ligne ("Combat en Ligne"). L’occasion de s’apercevoir que le code réseau à l’air de tenir, ce qui est rassurant quand on se souvient qu’il y avait du lag dans EA Sports UFC 2. Enfin, on a droit à un aperçu du désormais incontournable « Ultimate Team » qui fait la richesse de FIFA. Ici, le but sera de se constituer une équipe de fighters UFC customisables pour prendre part à différentes compétitions. La petite surprise cette année, c’est qu’il y aura moyen d’inclure de vrais combattants déblocables via les micro-transactions ou en terminant des défis Ultimate Team. Malgré les quelques lacunes que nous avons pointées un peu plus haut, on a hâte de recroiser le chemin d’EA Sports UFC 3 qui, sauf cataclysme, devrait être au moins aussi excellent que son prédécesseur. Rendez-vous le 2 février 2018 pour notre verdict final.