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Test Demon’s Souls (PS5) : la gifle technique next gen', c’est bien lui !

Test Demon’s Souls PS5 : la gifle technique next gen', c’est lui !
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La Note
note Demon's Souls 18 20
On attendait désespérément qu’un jeu nous donne envie de passer à la next-gen : le remake de Demon’s Souls est l’élu. D’un niveau graphique que certains titres n’atteindront sans doute jamais alors que l’on entre à peine dans une nouvelle ère, il sublime une formule longtemps incomprise. La vérité, c’est qu’il y a dix ans, le commun des mortels n’était pas prêt à endurer de longues souffrances, préférant remettre en question l’utilité d’une telle expérience. Trois Dark Souls, un Bloodborne et un Sekiro plus tard, les gens ont enfin saisi toute l’intelligence de Hidetaka Miyazaki que Bluepoint Games a parfaitement su retranscrire avec brio. Si les adeptes de Soulsborne auront peut-être le sentiment de ne pas morfler autant qu’en 2009, les néophytes se voient offrir une occasion en or de se forger un mental d’acier. Ça sera dur, pénible, frustrant, rageant, tout ce que vous voulez ; mais au final, terriblement jouissif.

Les plus
  • Le plus beau jeu next-gen à l’heure actuelle
  • Une fluidité à toute épreuve en 60fps
  • Un respect minutieux de l’œuvre originelle
  • Une direction artistique ébouriffante
  • Des combats encore plus brutaux
  • Un sound design qui force le respect
  • L’exigence à l’état pur
  • Les possibilités de découvrir les fondements des Soulsborne
Les moins
  • Une exploitation limitée de la DualSense
  • Le sentiment d’accomplissement moins prépondérant que d’habitude pour les habitués
  • Quelques soucis de caméra


Le Test
À chaque nouvelle génération de consoles, les constructeurs sont soumis à la même problématique : permettre à l’industrie de franchir un cap grâce à des jeux venus d’ailleurs. Microsoft avait décidé de faire all-in avec Halo Infinite, avant de se rendre compte que son exclu n’était pas digne de la Xbox Series X. Du côté de Sony Interactivement, c’est le remake de Demon’s Souls qui a été choisi pour montrer un aperçu des capacités de la PS5. On pensait que l’on aurait déjà eu notre dose avec Godfall et Marvel’s Spider-Man : Miles Morales, mais on s’interroge toujours sur l’intérêt de la next-gen en dehors des temps de chargement réduits. Et quand on sait le chef d’œuvre qu’a été Shadow of the Colossus sur PS4, on s’attend à une déflagration avec la dernière production de Bluepoint Games. On confirme : c’est une tuerie.



C’est donc dans les archives de From Software que le studio américain s’est plongé pour redonner vie à un monument du jeu vidéo, et le terme n’est pas galvaudé. Pourtant, nous n’avons pas honte de l’avouer : non, nous n’avons jamais joué à Demon’s Souls, et nous ne comptons certainement pas vous faire croire l’inverse. D’ailleurs, pendant que nos confrères se mettaient à genoux devant Hidetaka Miyazaki lors d’un événement consacré à Dark Souls II il y a maintenant quelques années, on le regardait avec circonspection, sourcil soulevé. Ce n’est qu’en jouant à Bloodborne que nous avons compris le génie qui habite le bonhomme. Ensuite, on a enchaîné : Dark Souls, Dark Souls II, Dark Souls III, Sekiro : Shadows Die Twice, et même Nioh et Nioh 2 comme alternatives les plus intéressantes. Bref, on a été piqué. Demon’s Souls, c’est d’abord cette narration cryptique chère à From Software, même si c’est avec Dark Souls que le studio va en faire sa marque de fabrique. Un épais brouillard qui enveloppe le royaume de Bolétaria, son peuple dévoré par des démons, un héros prêt à souffrir mille morts pour sauver l’humanité ; on se doute bien qu’à l’époque, l’histoire tranchait avec celle des blockbusters qui se multipliaient à l’infini. Mieux, Demon’s Souls vous lâche dans la nature, votre unique point de repère étant le Nexus. À l’image du Sanctuaire de Lige-Feu (Dark Souls), du Rêve du Chasseur (Bloodborne) et du Temple en ruines (Sekiro), cette zone relie les cinq mondes que l’on peut enquiller dans n’importe quel ordre.

Demon s Souls


On attendait désespérément qu’un jeu nous donne envie de passer à la next-gen : le remake de Demon’s Souls est l’élu.


Inutile de vous dire qu’au départ, on tâtonne : le moindre obstacle a priori insurmontable nous fait croire que l’on s’est trompé de chemin. C’est avant tout une question de skill, c’est vrai, mais si l’on souhaite voir la fin du jeu un jour, il est préférable de boucler la première phase de chaque niveau avant de passer aux suivantes. Une progression plus linéaire qui rappelle que Demon’s Souls n’était, en réalité, que la bêta de Dark Souls et de ses zones interconnectées. Malgré tout, le level design demeure piégeux avec des recoins obscurs où se nichent toute sorte de créatures, des plates-formes d’où il est facile de chuter, des passages étroits où chaque affrontement peut être fatal. Mais ce que l’on redoute le plus, ce sont les pièces exiguës qui obligent à bien se positionner par rapport à l’adversaire pour ne pas taper dans un élément du décor, et s’exposer du coup à un contre. L’occasion de souligner l’une des principales faiblesses de ce remake, à savoir la caméra qui a du mal à trouver le bon angle dans les moments tendus, surtout quand on est à proximité du mur. Heureusement, le jeu n’est pas aussi impitoyable que ses successeurs et ceux qu’il a inspirés par la suite. On ne doute pas que Bluepoint Games aurait sans doute aimé rehausser la difficulté, mais il a juré qu’il resterait fidèle au matériau d’origine. Si, en 2009, un zeste d’exigence et deux-trois patterns suffisaient à affoler les joueurs, le genre va beaucoup plus loin dans le délire aujourd’hui.

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AVOIR LE DÉMON


Comprenez par là qu’une fois que l’on a bien étudié les ennemis, ils sont quasi morts. Quasi, car lorsqu’ils attaquent en masse, c’est nettement plus stressant. Pareil pour les boss qui sont clairement les prototypes des golgoths croisés des années plus tard. En fait – et on ignore si c’est notre addiction aux Soulsborne qui nous fait dire ça – Demon’s Souls ne met pas vraiment nos réflexes au supplice, et c’est ce qui le différencie de ses héritiers. À partir du moment où on sait comment faire mal, on est dans un fauteuil, le cigare à la bouche et les pieds sur le bureau. On ne ressent pas pleinement cette nécessité absolue d’être sur ses gardes du début à la fin, ce dépassement de soi qui agit comme une drogue dure. Il faut dire que certaines mécaniques intransigeantes étaient nouvelles il y a une dizaine d’années, ce qui n’obligeait pas From Software à charger la mule. Par exemple, on pense au poids de l’inventaire qui a un impact sur le contrôle du personnage, notamment ses roulades. En fonction de son équipement, la vitesse de celles-ci sera élevée, moyenne ou lente. Plus infernal : avec un ratio de 100% ou au-delà, il ne faudra même pas envisager de courir. Il y a aussi la jauge d’endurance qui demande de doser chacun de nos efforts, et on ne parle pas que des déplacements de notre avatar. Chaque coup donné réclame du jus, surtout si l’on manipule une arme lourde. Voilà pourquoi il faut accepter de mettre le nez dans les différentes statistiques pour obtenir un parfait équilibre entre les caractéristiques du héros et son arsenal.


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L’autre paramètre à ne pas négliger, c’est la Tendance des Mondes que nous venons de découvrir en même temps que Demon’s Souls. Plus concrètement, selon les actions menées par le joueur ou la communauté (en ligne), le monde dans lequel on se trouve basculera vers le bien (blanc) ou le mal (noir). En gros, dans le premier cas, le jeu sera plus facile mais on ramassera des items de valeur moindre ; alors que dans un monde ténébreux, notre courage face à des ennemis plus coriaces sera généreusement récompensée. Bon à savoir. Ce avec quoi il a fallu nous familiariser également, c’est le fait de ne se retrouver qu’avec la moitié de la barre de HP – et sous une forme spectrale – quand on se fait embrocher salement. Une contrainte supplémentaire qui incite à ouvrir l’œil lorsque l’on explore un niveau pour la première fois, les traîtres étant plus que nombreux dans Demon’s Souls. Heureusement, il existe des moyens de regagner l’intégralité des PV (et son enveloppe charnelle, du coup) comme vaincre un boss, ou alors consommer une pierre d’yeux éphémères. Enfiler la bague collante, qui permet de réduire la perte de HP quand on est un fantôme, soulage aussi. Pour tout vous dire, se faire bouffer la moitié de sa jauge de vie en cas d’échec est incontestablement l’aspect le plus décourageant du jeu pour les profanes. Si vous surmontez cette douleur, vous serez psychologiquement armé pour le reste.


Si les adeptes de Soulsborne auront peut-être le sentiment de ne pas morfler autant qu’en 2009, les néophytes se voient offrir une occasion en or de se forger un mental d’acier. Ça sera dur, pénible, frustrant, rageant, tout ce que vous voulez ; mais au final, terriblement jouissif.


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On n’en a pas encore parlé tellement ça semble évident, mais après la sublime intro, c’est à nous qu’il revient de choisir la classe avec laquelle on souhaite parcourir l’aventure. On ne va pas toutes les énumérer ici, mais sachez que cette étape détermine la manière dont on va appréhender les événements. Avec une endurance solide, on n’hésitera pas à ajouter un coup supplémentaire, alors qu’une vraie force de la nature aura besoin de moins coups pour abattre un adversaire. La capacité à transporter un équipement lourd sans être gêné dans ses mouvements est aussi une donnée à prendre en compte. De toute façon, rien n’est figé puisqu’en récoltant des âmes et en les dépensant auprès de la Jeune fille en noir, il y a moyen d’améliorer ses stats. Cela dit, il est conseillé d’opter dès le départ pour un profil censé coller avec notre style de jeu, histoire de ne pas regretter son choix en cours de route et de farmer pour rectifier le tir. Après, Bluepoint Games a respecté les préceptes de From Software, c’est-à-dire offrir une solution à chaque situation. En clair, si on galère face à un boss, il ne faut pas lâcher l’affaire ; il existe tout simplement une faille que l’on n’a pas encore trouvée, et ce quelle que soit notre classe. Au pire, rien n’empêche de s’adresser aux forgerons pour booster les armes, sachant que là encore, il faudra veiller à certaines associations pour ne pas s’attribuer de malus par mégarde. Enfin, aller dire bonjour aux forgerons permet de réparer les armes dont le degré d’usure est élevé.

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BLESSURES DÉLICIEUSES


Attention spoiler : Demon’s Souls est d’une beauté incroyable, que l’on possède un écran 4K ou non. Si Resident Evil 2 avait déjà repoussé les limites de l’exercice en 2019, Bluepoint Games nous régale avec ce que l’on peut qualifier d’œuvre d’art. Tout, absolument tout bénéficie d’un niveau de détail hallucinant. Chaque brique, chaque planche, chaque étincelle, chaque bout de métal, chaque reflet a fait l’objet d’un travail minutieux rarement constaté dans l’industrie vidéoludique. Même les mobs les plus insignifiants ont été traités avec respect et affichent des animations faciales. Certes, on aurait aimé que la souffrance qu’ils ressentent quand on les transperce soit retranscrite, mais dans un jeu où l’on ne prend pas forcément le temps de contempler les cadavres, la qualité visuelle reste exceptionnelle. On imagine que le choc doit être encore plus grand chez ceux qui ont limé le jeu original sur PS3, le remake disposant de deux modes : « Cinématique » pour favoriser la 4K native au détriment du framerate (30fps), et « Performance » pour jouer en 60fps avec une 4K dynamique. Les puristes privilégieront naturellement la seconde option, ne serait-ce que pour mieux lire les animations adverses. D’ailleurs, les développeurs les ont toutes retravaillées, ce qui rend les combats beaucoup plus brutaux. Avec une telle farandole de textures – et sans l’aide du ray-tracing – Demon’s Souls donne un avant-goût de ce à quoi ressembleront les jeux next-gen dans un avenir que l’on souhaite proche.


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Puisque l’on évoque les capacités de la PS5, on s’attendait à une meilleure exploitation de la DualSense. Par exemple, on ne peut pas dire que les gâchettes adaptatives soient mises à contribution ; même quand on utilise l’arc, ce n’est pas fou. Le haut-parleur qui s’active pour se mêler aux sons produits par l’écran ? On n’osera pas parler de révolution. En revanche, c’est un peu plus convaincant avec les vibrations qui se déclenchent lorsque notre arme percute un mur, quand on fait une roulade, lorsque l’on embrase notre épée, ou encore quand on subit des dégâts. Ça ajoute une certaine subtilité en termes de sensations, mais pour une exclusivité aussi ambitieuse que Demon’s Souls, c’est light. Par contre, grâce au SSD, on n’a pas à patienter pendant des plombes entre chaque mort. D’ailleurs, les développeurs ont profité des temps de chargement réduits pour expédier les objets en trop dans la réserve du Nexus, et donc de ne plus vivre un retour là-bas comme une punition. Enfin, côté multijoueur, c’est du classique, avec tout d’abord des fonctionnalités asynchrones matérialisées par des tâches de sang. Ces dernières permettent de voir où sont morts les autres joueurs, et donc de mieux anticiper les embuscades. Laisser des messages derrière soi pour avertir le reste de la communauté reste d’actualité, le plus pratique étant toutefois de s’entourer d’autres compagnons d’aventure – une escouade pouvant accueillir jusqu’à 6 joueurs.


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