Test Dead or Alive 6 : une suite qui casse vraiment des bouches ? sur PS4
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Les joueurs qui veulent envoyer des patates qui claquent sans trop de peine (et se rincer l’œil au passage…) peuvent se tourner vers ce Dead or ALive 6 aussi énergique que spectaculaire, à l’image de ce que la série a toujours été. Attention, cela dit, si la prise en main relativement simple permet de s’amuser rapidement entre débutants, il faut creuser dans son système riche et complexe pour s’en tirer face à un connaisseur. Malheureusement, le mode en ligne ne propose, à la sortie, que des matchs classés, ce qui pourraient décourager des joueurs occasionnels. On peut toutefois se tourner vers les modes solos, notamment les Quêtes DOA, pour s’exercer avec moins de pression. Mais, si les fans peuvent se procurer le jeu sans contre-indication, les autres devraient éventuellement patienter et voir comment évolue son contenu.
- L’action nerveuse
- La maniabilité instinctive
- Un mode Didacticiel complet
- Les Quêtes "DOA" pour le jeu en solo
- L’histoire confuse
- Pas de matchs amicaux en ligne pour l’instant
- Deux des personnages réservés aux pré-commandes
- Des temps de chargement longuets
En un peu plus de vingt ans, la série Dead Or Alive a parcouru un joli chemin. Si le premier volet un peu bourrin doit surtout sa réputation à ses combattantes animées avec le plus grand soin, ses suites ont progressivement affiné la formule pour convaincre un public connaisseur et exigeant. Cela sans sacrifier une certaine accessibilité et surtout l’énergie qui la caractérise depuis ses débuts. Alors qu’a bien pu inventer la Team Ninja pour ce sixième épisode ?
Pour rappel, la base du système de combat est fondée sur une triangulaire entre les frappes, les contres (appelées "prises" dans le jeu) et les saisies. Chacun de ces éléments est particulièrement faible contre un autre : ainsi, les contres interrompent les frappes, tandis que celles-ci font plus de dégâts lorsqu’elles touchent un personnage qui tente une saisie ; la saisie se montre elle-même plus puissante sur un combattant qui tente un contre inapproprié. Mais, si cette triangulaire conditionnent les choix les plus simples, de nombreuses subtilités viennent rendre les choses plus complexes. Les joueurs qui avaient connu le premier volet sur PlayStation et Saturn à l’époque devraient rapidement se rendre compte que bourrer la touche de contre pour se défendre s’avère vite inefficace contre un adversaire expérimenté. En effet, il existe depuis quelques épisodes trois hauteurs de contre, contre deux auparavant, sachant que les coups de poing et de pied moyens nécessitent une manipulation différente, en appuyant sur la direction avant ou arrière. Un joueur qui connaît les enchaînements a donc plus de chance de placer le contre adéquat pour se sortir d’un enchaînement ; parallèlement, un joueur qui abuse du même combo risque d’être sévèrement puni à chaque fois. Pourtant, Dead or Alive 6, comme les précédents volets est un jeu plutôt simple d’accès au premier niveau de lecture. Avec simplement, une touche pour les poings et une autre pour les pieds, auxquelles s’ajoutent deux autres pour la défense et les saisies, il est relativement facile de se lancer dans le bain : les coups s’enchaînent sans peine et l’action est suffisamment nerveuse pour que les combats paraissent immédiatement spectaculaires. Mais pour les raisons évoquées plus tôt, et bien d’autres choses encore, il va falloir bosser avant de tirer son épingle du jeu.
RUPTURE DES LIGAMENTS CROISÉS
Les connaisseurs ont d’ailleurs quelques nouveautés à se mettre sous la dent, puisque Dead or Alive 6 introduit la jauge de Rupture, une barre spéciale qui permet d’utiliser de nouvelles techniques attribuées à la touche Spéciale (R1 / RB). La première est la Super Prise, un contre ultime qui stoppe n’importe quelle attaque, quelque soit la hauteur, en échange d’une demi-jauge. L’autre technique est le Coup Briseur, ou Break Blow en anglais : il s’agit de l’attaque ultime capable de passer à travers une attaque adverse si elle est envoyé au moment opportun pour occasionner de lourds dégâts, vidant entière la jauge de Rupture au passage. Enfin, Dead or Alive 6propose également la Ruée Fatale, qui s’effectue en appuyant quatre fois sur le bouton Spéciale, à la manière d’un combo automatique ; les joueurs de niveau avancé peuvent toutefois profiter de ses propriétés particulières pour effectuer des enchaînements plus élaborés. En revanche, utiliser une Ruée Fatale avec une jauge de Rupture pleine se conclue automatiquement par un Coup Briseur, ce qui devrait aider les débutants à revenir dans un match mal engagé ; à condition de trouver l’ouverture. Tout cela apporte une nouvelle couche de technicité au jeu, tout en offrant des options supplémentaires aux joueurs moins expérimentés. Ces derniers peuvent, en outre profiter d’un didacticiel très complet et des Défis Combos de chaque personnage pour apprendre les rudiments du combat.
UN CAST DE RÊVE
Après avoir assimilé tout cela, il ne reste plus qu’à faire son choix parmi les 26 personnages jouables que compte Dead or Alive 6. Il est toutefois à noter que deux d’entre eux, Phase 4 et Nyo Tengu, sont réservés à ceux qui ont précommandé le jeu : un type de pratique qui est toujours discutable. Mais ce nouvel épisode est surtout l’occasion d’accueillir deux nouveaux visages. Parmi eux, Nico, une jeune scientifique surdouée capable d’ajouter un effet électrique à ses attaques grâce aux anneaux qu’elle porte. C’est une combattante qui paraît assez unique dans le monde de Dead or Alive car son jeu semble plus orienté autour des feintes. Diego, quant à lui, montre un style plus classique, même si, inspirée par les combats de rue, sa technique s’avère peu académique. Les plus mordus de la série peuvent, en outre, s’attendre à d’autres invités de marque issus de The King of Fighters, à commencer par Mai Shiranui, déjà présente dans Dead or Alive 5 ; un second combattant surprise de chez SNK est également prévu dans les mois à venir. Il faut néanmoins faire l’impasse sur les personnages de Virtua Fighter qui auront, en tous cas, fait bonne figure dans le précédent volet. Quoiqu’il arrive, même si la différence ne saute pas forcément aux yeux, la modélisation des personnages a encore gagné en finesse et l’effet poupée est désormais bien loin. Idem pour les décors qui demeurent riches en détails et, surtout en interactions. Les fameuses Danger Zones sont à nouveau là pour en faire voir de toutes les couleurs aux malheureux qui s’y heurtent et le spectacle qui en découle est toujours plus saisissant. Il faut dire que les concepteurs des niveaux se sont lâchés, entre les ptérodactyles qui surgissent pour emporter un combattant avant de le lancer dans le vide ou le Kraken qui étend l’un de ses tentacules pour se saisir d’un candidat malchanceux. Les attaques dites Cliffhangers ont, en revanche, été supprimé : c’est une petite perte pour le spectacle, mais cela ne devrait pas forcément manquer à ceux qui préfèrent jouer de manière plus compétitive.
LA COMPET' AVANT TOUT
Ces joueurs compétitifs ont d’ailleurs eu droit aux faveurs de la Team Ninja. Car, à sa sortie, le jeu ne propose en ligne que des matchs classés. Il va donc falloir attendre quelques semaines supplémentaires pour participer à des matchs amicaux, ce qui devrait rebuter les usagers qui veulent juste s’amuser sans pression. Néanmoins, à défaut d’autre chose, les développeurs ont implémenté une fonctionnalité qui indique si l’adversaire rencontré utilise une connexion Wi-Fi : il est alors possible de refuser le défi lorsque l’on aperçoit l’icône désignée pour éviter des conditions de jeu éventuellement inconfortables. Il faut tout de même espérer que le studio parvienne à intégrer plus d’options rapidement, sous peine d’un mode en ligne rapidement déserté, ou réservé à une certaine élite, du moins. Hors-ligne, Dead or Alive 6 se montre déjà plus généreux. On trouve ainsi le mode "Entraînement", avec des séances libres et les différents tuto, et le mode Combat. Ce dernier inclut naturellement des matchs classiques contre un partenaire humain ou l’IA, mais aussi les modes "Survie" et "Time Attack". Malheureusement, le mode 2 contre 2 fait également partie des absents alors que l’option jouissait d’une certaine popularité.
...il est relativement facile de se lancer dans le bain : les coups s’enchaînent sans peine et l’action est suffisamment nerveuse pour que les combats paraissent immédiatement spectaculaires. Mais pour les raisons évoquées plus tôt, et bien d’autres choses encore, il va falloir bosser avant de tirer son épingle du jeu.
Pour jouer en solo, on peut se tourner vers un mode Histoire plutôt distrayant, même s’il aurait mérité un peu plus de soin. En effet, les intrigues entremêlées et le découpage des chapitres rendent la trame assez confuse, d’autant que celle-ci est encombrée de quelques séquences peu intéressantes, comme ces passages où Honoka et Marie-Rose apparaissent comme de véritables cruches. Si l’histoire est donc assez accessoire, on peut toutefois passer aux Quêtes DOA, une série de combats qu’il faut remporter dans des conditions spécifiques, comme utiliser un certain type d’attaques ou occasionner une somme de dégât déterminée en un seul enchaînement. C’est d’ailleurs l’occasion d’exploiter certaines caractéristiques du jeu : et dans cette optique, un raccourci permet de se rendre directement au didacticiel adéquat pour aider un joueur confus. Alors, au final, malgré les quelques éléments qui ont disparu depuis le volet précédent, Dead or Alive 6 conserve assez de contenu pour occuper les fans de la série comme des joueurs plus occasionnels. Mais ces derniers risquent de s’en détourner si les matchs amicaux en ligne ne sont pas ajoutés rapidement.