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Ceux qui ont parcouru Pacific City en 2007 ressortiront frustrés de ce second épisode. Hormis le mode coopération jouable à quatre (véritable nouveauté du soft), Crackdown 2 n’est guère novateur et se contente simplement de copier-coller son prédécesseur, sans pour autant se débarrasser des défauts inhérents de ce dernier. Toujours aussi répétitif en solo malgré son côté défouloir et doté d’un scénario à la limite de l’inintéressant, Crackdown 2 s’adresse avant tout à ceux qui n’ont pas pratiqué le premier épisode. Quant aux autres, ils resteront sur leur faim et auront la vague sensation que le titre ressemble à un gros add-on plutôt qu’à une véritable suite.
- Le mode coop' jouable à quatre
- Un bon gros défouloir
- Les compétences évolutives
- Durée de vie confortable
- Défoncer du Freak à coup de voiture
- Ca sent le réchauffé à plein nez
- Absence d'un vrai scénario
- Le multi à 16 : dispensable
- Des soucis de frame-rate
- Chara-design discutable
- Redondant au possible
Très honnêtement, on était loin de penser qu’une suite à Crackdown allait voir le jour… Et pourtant ! Fort d’une très bonne réussite commerciale, Microsoft remet les bouchées doubles et nous propose de passer l’été au frais du côté de Pacific City. Pour ce second opus, c’est le studio Ruffian Games qui s’y colle en se contentant de reprendre l’univers ouvert et le gameplay orienté beat’em all pour nous offrir une expérience de jeu quasi similaire qu’en 2007. Autant vous le dire tout de go, on va vous parler ici d’un Crackdown 1.5 plutôt que d’une véritable suite, avec ses défauts et ses qualités…
Trop occupés à mettre sur pied leur All Points Bulletin, les gars de chez RealTime Worlds (les développeurs du premier Crackdown), ont donc passé le relais à Ruffian Games, une jeune société d’origine écossaise, employée par Microsoft pour relancer une licence un peu oubliée de tous, il faut bien l’avouer. Si Crackdown premier du nom a divisé les foules mais aussi la critique, le titre a connu un véritable succès grâce au fait qu’il était accompagné de la bêta multijoueur de Halo 3, attendu par tous comme le Messie à l’époque. Fondée en janvier 2009, l’équipe de Ruffian a donc dû mettre le turbo pour sortir en temps et en heure Crackdown 2, quitte peut-être à faire l’impasse sur de nombreux points importants du jeu, qui fleure davantage l’add-on que de la suite véritable…
Les Freaks, c’est cheap
Cela se traduit d’ailleurs par un moteur graphique qui n’a semble-t-il pas ou peu évolué. L’aspect cel-shading du premier épisode est en effet conservé ici sans grande révolution. Qu’il s’agisse des bâtiments, des personnages, des véhicules ou des objets interactifs, l’aspect dessin animé façon comics américains est très certainement la marque de fabrique de la série. Ultra coloré, à la limite du fantaisiste, Crackdown 2 est aux antipodes des autres productions opne world tels que GTA, Red Dead Redemption, Just Cause ou bien encore Saints Row. Graphiquement, le jeu a sa propre identité mais ce choix l’empêche malheureusement de pousser le souci du détail à son paroxysme comme dans les titres suscités. Mais très franchement, dans le feu de l’action, ce manque de détails restent assez mineur, surtout si on a pratiqué le premier Crackdown. Pacific City, théâtre des hostilités, est repris quasiment à l’identique dans ce nouveau volet, à la différence près que le scénario a légèrement modifié le faciès de la ville. Dix ans après avoir éradiqué la ville des gangs qui la gangrénaient, vous allez devoir à nouveau faire le ménage dans les rues. Mais cette fois-ci, une nouvelle menace vous attend. Les expériences du Dr. Baltazar Czernenko, l’un des boss du premier Crackdown, ont engendré une horde de mutants sanguinaires, appelés les Freaks, qui mettent la ville à feu et à sang une fois la nuit tombée. Le jour, il faudra combattre le Cell, groupuscule de citoyens organisés qui sont prêts à tout pour défendre leurs vivres et leurs munitions. Et au milieu de ce foutoir, on retrouve l’Agence, qui comme à son habitude, veut faire respecter l’ordre dans la ville. Vous incarnerez donc un agent cloné aux prouesses physiques impressionnantes pour mettre un terme à ce chaos. Vous serez à la fois juge, jury et bourreau mais surtout bourreau car, on ne va pas se le cacher, c’est avant tout la poudre qui parlera dans Crackdown 2.
Time to die
Le jeu met évidemment l’accent sur l’action au détriment d’un scénario intéressant. Ici, il est question de régler les conflits par les armes. Crackdown 2 se présente sous deux angles plutôt similaires grâce au cycle jour/nuit qui offre quelques effets de lumières et de couleurs sympathiques. La nuit, on vous demandera de détruire les nids de Freaks pour empêcher leur prolifération dans les rues de Pacific City. Lorsque le soleil se lève, les monstres quittent la surface de la Terre et sont rapidement remplacer par le Cell qui contrôle différents points stratégiques de la ville. Vous devrez donc vous infiltrer en territoire ennemi pour saper leur force et multiplier la présence de l’Agence en ville. Grâce à ces petites victoires sur l’ennemi, vous obtiendrez plus facilement des points de régénération, où il sera possible de vous réapprovisionner en armes, de commander des véhicules ou d’en stocker des nouveaux. Entre temps, rien ne vous empêche d’activer une unité d’absorption, histoire de placer sous terre une bombe IEM, indispensable pour tuer une bonne fois pour toutes ces satanés Freaks. Autrement dit, à chaque fois, il s’agit de foncer tête baissée dans le tas, de massacrer tout ce bouge et d’en récolter les lauriers. Les lauriers sont représentés sous forme d’orbes d’expérience qui permettront à votre personnage de progresser dans diverses compétences. La principale est l’athlétisme. Au fur et à mesure de vos vagabondages dans Pacific City, vous trouverez des orbes vertes qui amélioreront nettement vos sauts, vos chutes et votre courses afin d’aller toujours plus loin, plus haut, plus vite, jusqu’au bout de votre extrême limite. Si au départ, un bâtiment de cinq étages paraît inaccessible, bien vite, vous ferez le mariole en planant au-dessus des gratte-ciels. Votre agilité est également conditionnée par la force physique. Celle-ci augmente en fonction des attaques au corps-à-corps que vous réaliserez. Chaque ennemi terrassé, qu’il soit humain ou mutant, vous donnera des orbes jaunes. De ce fait, vous pourrez rapidement accéder à la course chargée ou la frappe aérienne. La course automobile n’est pas non plus en reste. En terminant des courses de rue, en passant à travers des anneaux d’acrobaties aériennes ou en réalisant des manœuvres compliquées, vous améliorerez votre conduite et accèderez à de nouveaux types de véhicules terrestres et même aériens avec l’apparition d’un hélicoptère. Vous pourrez également évoluer vos talents de tireur et de démolisseur. Armes à feu et explosifs utilisés à bon escient vous octroieront un nouvel arsenal ou des effets de déflagration plus impressionnants encore. Mais à l’image du premier volet, on aura tendance à user des mêmes armes, lance-roquettes en premier lieu, pour faire le ménage. Car ni les Freaks ni le Cell ne sont dotés d’une très bonne intelligence artificielle. Leur nombre impressionnant palie cette I.A. défaillante, d’autant qu’il n’est pas rare de tomber nez-à-nez avec un ennemi immobile et inactif. N’empêche, quel plaisir de tout faire exploser ou d’enfourcher un bolide et foncer dans le tas façon Carmageddon. Crackdown 2 est avant tout un gros défouloir mais qui se heurte à une action ultra répétitive, surtout si l’on pratique ce jeu bac-à-sable en solo…
Puissance 4
La véritable force de ce second opus est indéniablement son mode coopération. Déjà présent en 2007, le titre pousse un peu plus loin le plaisir multijoueur en proposant une campagne solo jouable jusqu’à quatre en simultané et sans limite géographique. Ainsi, chacun peut vaquer à ses occupations, réaliser n’importe quel objectif dans son coin, ou rejoindre ses collègues pour prêter main forte et récupérer des orbes Xbox LIVE, uniquement disponibles en réseau. On regrettera simplement que le jeu se base sur la sauvegarde du créateur de la partie, et que lorsqu’on retourne en solo, il faudra se retaper les mêmes missions. Toujours est-il que le soft propose une solide durée de vie, même si terminer le mode "Histoire" ne demandera pas beaucoup de temps. A côté de ça, on retrouve comme d’hab’ les orbes à chercher. Outre les classiques orbes vertes dissimulées sur les buildings (au nombre de 500 quand même), on retrouve également 300 orbes bonus (augmentant équitablement toutes les compétences), 52 journaux audio, 45 orbes instables qu’il faudra poursuivre à pied ou en véhicule, 80 orbes réseau et une cinquantaine d’anneaux de voltige. Réaliser l’ensemble des défis demandera donc des heures et des heures de patience car la ville est un véritable gruyère. Crackdown 2 s’offre également le luxe de proposer un mode multijoueur jouable jusqu’à 16 dans différents secteurs de la ville. Trois modes de jeu sont disponibles : Deathmatch, Deathmatch en équipes et Course Ballistique, qui consiste à rejoindre en premier des balises disposées sur la map à l’image des courses sur les toits du mode solo. Seulement trois modes de jeu, ça fait un peu cheap, surtout que le titre souffre à l’heure actuelle d’un lag impressionnant qui ne donne guère envie d’approfondir l’expérience. C’est à se demander si le multi était vraiment nécessaire.