Test Beyond Eyes : loin des yeux, loin du coeur !

Atteinte de cécité suite à un feu d'artifice qui a mal tourné, la jeune héroïne de Beyond Eyes, Rae, a décidé de partir à la recherche de son chat Nani qui est le seul ami à qui elle a pris l'habitude de se confier depuis l'accident. Puisqu'elle ne dispose plus d'aucun repère visuel, elle va devoir se fier à ses souvenirs et ses autres sens - l'ouïe en priorité - pour retrouver la trace de son compagnon. Ce qui est assez désorientant au départ, et réussi également, ce sont les décors qui s'affichent au fil des pas de Rae. Du coup, il arrive souvent que l'on se cogne contre un banc, une barrière ou un arbre avant d'emprunter le bon chemin. Autre élément déstabilisant : les sons émis par les différents objets/animaux qui nous entourent. Si, par exemple, la fillette aura l'impression d'entendre une fontaine, en s'approchant elle se rendra compte qu'il s'agit en réalité d'une bouche d'égoût. Une idée ingénieuse pas assez exploitée dans Beyond Eyes malheureusement, alors que ça aurait sans doute donné un peu plus d'épaisseur à l'aventure. Car il faut être clair : en dehors d'avancer à la vitesse d'un escargot et de quelques actions contextuelles, il n'y a strictement rien à faire. Le rythme est soporifique au possible, ce qui peut se comprendre dans la mesure où Rae est aveugle. Mais quand même, Sherida Halatoe et les équipes de tiger & squid (soutenus par Team17 au passage) ont planché sur le projet pendant trois ans ; largement suffisant pour trouver un moyen de rendre la progression à travers les huit chapitres un peu plus passionnante.

EN TERRE INCONNUE

Il existe bien deux-trois énigmes dans le jeu qui consistent à trouver une autre voie lorsque Rae est trop effrayée par des chiens ou des mouettes, mais rien de bien transcendant. Et puis, ce décalage entre le ressenti d'une non-voyante et celui d'un joueur doté de la vue, finit par épuiser le cerveau. On passe la majeure partie de notre temps à déambuler sans savoir où aller, et il ne faut pas hésiter à tout défricher pour mieux se situer. Une astuce mise à mal par l'arrivée de la pluie qui prend un malin plaisir à effacer les traces laissées par l'héroïne, et faire preuve de méthode pour ne pas se perdre est indispensable à ce moment-là. Sur le plan de la réalisation, Beyond Eyes ne s'en sort pas trop mal. Le style pastel/aquarelle est loin d'être dégueulasse, et quand on se retourne parfois pour observer les environnements déblayés, il y a de quoi séduire les petites têtes blondes. Le fait que l'écran s'assombrisse quand une menace se fait de plus en plus pesante ajoute du charme au tableau, ce qui n'est pas du tout le cas des gémissements incessants de Rae et des miaulements ratés de Nani. Perso, si vous avez un chat qui fait pareil à la maison, posez-vous sérieusement des questions.