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Le principal reproche que l'on peut faire à Army of Two : Le 40ème Jour finalement, c'est d'être sorti trop tard. Ingénieux il y a deux ans, le concept de l'aggromètre a très mal vieilli et ne supporte pas la comparaison face à d'autres jeux où la coopération est beaucoup mieux huilée. Le titre d'EA Montreal n'est pas mauvais pour autant et présente même quelques qualités, comme l'action qui ne perd pas en intensité, une réalisation qui a gagné en finesse et ce plaisir de jouer à deux omniprésent. Mais avec des modes multi mollassons et une I.A. naïve au possible, c'est plutôt difficile de prendre son pied du début à la fin. Juste correct.
- Réalisation plus fine
- L'intensité de l'action
- Toujours aussi fun à deux
- Un concept qui a mal vieilli
- Les temps de chargement
- Solo trop court
- I.A. naïve
- Le multi pas très passionnant
Le scénario d'Army of Two : Le 40ème Jour se déroule quelques années après les événements survenus dans l'épisode original. Tyson Rios et Elliott Salem, les deux ex-membres de la Security & Strategy Corporation (SSC), ont décidé de monter leur propre structure militaire (la TransWorld Operations) avec l'aide d'Alice Murray, qui est chargée de transmettre toutes les informations par le biais de l'increvable oreillette. La dernière mission confiée aux deux hommes les emmène à Shanghai, où ils doivent entrer en contact avec un ancien de la SSC. Mais alors qu'ils sont sur le point d'empocher leur chèque pour avoir atteint tous les objectifs fixés, la ville chinoise est frappée par plusieurs attaques terroristes simultanées et doit faire face au chaos. Comme vous l'aurez sans doute déjà deviné, le but dans Army of Two : Le 40ème Jour sera donc de savoir quelle organisation se cache derrière ces attentats et pour quelles raisons. Si le storyline d'Army of Two n'était pas extraordinaire, il avait au moins le mérite de faire voir du pays (Somalie, Afghanistan, Irak entre autres). Ici, il va falloir se contenter d'un seul territoire et d'un background encore moins fouillé. Rios et Salem ont gagné en style mais pas en charisme, et affichent toujours cet humour vaseux qui les caractérise. Les développeurs d'EA Montreal ont tenté de faire en sorte que leurs blagues lourdingues soient plus digestes, mais la moindre accalmie écorche sérieusement les oreilles. Bref, même assumé, le second degré d'Army of Two : Le 40ème Jour ne favorise pas l'immersion, loin de là.
Two be or not two be
D'un point de vue visuel, Army of Two : Le 40ème Jour se montre plus détaillé que son prédécesseur, c'est incontestable. Si Army of Two multipliait les champs de bataille particulièrement vastes, le second volet, lui, favorise plutôt les espaces réduits afin de mieux contrôler ce qui se passe à l'écran. Il y a bien deux ou trois terrains vagues dans le coin et qui permettent de se déplacer un peu plus librement, mais il est évident que le studio canadien a tenu à ce que Shanghai profite d'un meilleur traitement, quitte à ce que le level design paraisse plus dirigiste. Les ruelles de la ville chinoise étalent des pancartes qui pendouillent, des poubelles éventrées ou bien encore des bidons rouillés, tandis que les niveaux bétonnés insistent un peu plus sur les effets de lumières qui brisent l'obscurité. Le character design s'avère en revanche beaucoup moins solide, avec ce déséquilibre artistique qui persiste entre les deux héros et les soldats ennemis. Il est facile de reconnaître les armes que portent Salem et Rios, et on prend un malin plaisir de les voir les dégainer à chaque pression sur la croix directionnelle. La modélisation des adversaires a été améliorée par rapport au premier épisode de la série, certes, mais au regard de ce qui se fait chez la concurrence, c'est encore léger. Army of Two : Le 40ème Jour rattrape le coup avec une animation qui tient la route, même si on a parfois l'impression que les deux protagonistes se déplacent avec un balai dans les fesses. Facile, mais tellement vrai. Aucune variation climatique à noter cette fois, mais des explosions qui s'entassent à l'écran, comme si Infinity Ward et sa guerre moderne avaient ouvert une brèche dans laquelle tente de s'engouffrer EA Montreal. Encore faut-il que le gameplay suive.
La modélisation des adversaires a été améliorée par rapport au premier épisode de la série, certes, mais au regard de ce qui se fait chez la concurrence, c'est encore léger."
Celui d'Army of Two : Le 40ème Jour continue de s'appuyer sur ce qui avait été fait en 2008, avec quelques nouveautés pour répondre aux exigences d'aujourd'hui. En commençant par la possibilité désormais de marquer ses ennemis via le GPS, ce qui permet du coup de repérer beaucoup plus facilement les innocents retenus en otage par les terroristes, pour lesquels un système de grade a d'ailleurs été mis en place. En effet, en se saisissant d'un officier d'un rang supérieur, le reste de la troupe se rendra immédiatement. A l'inverse, si on décide de s'en prendre à un soldat d'une classe inférieure, le résultat de la manoeuvre sera beaucoup plus aléatoire. Une autre tactique d'approche consiste à simuler sa reddition, en baissant les yeux et en se mettant à genoux. En pressant la gâchette droite de la manette, on active alors une brève séquence en bullet time qui permet d'éliminer les soldats en quelques balles, avant que ceux-ci n'aient le temps d'abattre les otages. Il revient donc aux partenaires de choisir l'une ou l'autre des solutions en fonction de la situation. Libérer les civils permet non seulement de se remplir les poches, mais également de débloquer des objets pour parfaire son arsenal ; sans oublier qu'ils n'hésiteront pas à prêter main forte quelques niveaux plus tard. Bref, une idée qui relève le challenge tellement Army of Two : Le 40ème Jour n'oppose aucune résistance, que ce soit en "Occasionnel", en "Normal" ou en "Entrepreneur". L'I.A., puisque c'est de cela dont il s'agit, verse dans la naïveté excessive pour justifier la présence de l'aggromètre, qui a pris un sacré coup de vieux depuis la popularisation de la coopération. La formule est la même que dans l'Army of Two original : l'un des joueurs doit attirer l'attention des gardes afin que son partenaire puisse mieux les prendre revers.
Two be free
Le problème, c'est que les adversaires sont tellement occupés à fusiller le coéquipier, que lorsqu'on leur tire dessus ils mettent quelques secondes avant de changer de cible. Cette incohérence existait déjà deux ans plus tôt, mais elle nous semble plus profonde dans Army of Two : Le 40ème Jour. Par ailleurs, les NPC se montrent trop figés et ne modifient pas suffisamment leur position pour dynamiser les gunfights. Bien sûr qu'il leur arrive de se replier ou de prendre un peu plus la largeur de la zone de temps en temps, mais pour avoir observé leurs déplacements sur plusieurs parties différentes, ils se planquent souvent au même endroit. L'effet de surprise est du coup inexistant, et ce sont uniquement les golgoths qui donnent du fil à retordre. Vider son chargeur sans se poser la moindre question est obligatoire pour les coucher au sol, même s'il faudra faire preuve d'un minimum de précision avec le grenadier en visant ses sacoches blindées de bombes. Tout n'est pas forcément mauvais dans Army of Two : Le 40ème Jour, et on pense notamment aux "Choix Coopératifs" qui, à défaut d'être révolutionnaires, offrent des mini-scénarios annexes suscitant la curiosité. Plus concrètement, Tyson et Elliott auront des décisions à prendre durant l'aventure qui entraîneront des conséquences illustrées par le biais de séquences type comics. Même si on aurait aimé que ces choix aient une réelle influence sur le déroulement du jeu, on se surprend à vouloir découvrir toutes les planches pour connaître chacun des dénouements. On vous laisse la surprise. Et puis, toujours en ce qui concerne les réjouissances, certaines actions peuvent être menées à deux, comme la possibilité de se protéger à l'aide d'un bouclier pendant que le partenaire flingue les adversaires, faire la courte-échelle, réanimer son coéquipier en cas de coup dur, ou bien alors abattre deux ennemis en même temps, sniper en main. Il y a aussi le fameux back to back qui est de retour, mais celui-ci ne se déclenche qu'à deux moments précis dans le jeu. Oui, la loi du script.
Le problème, c'est que les adversaires sont tellement occupés à fusiller le coéquipier, que lorsqu'on leur tire dessus ils mettent quelques secondes avant de changer de cible. Cette incohérence existait déjà deux ans plus tôt, mais elle nous semble plus profonde dans Army of Two : Le 40ème Jour."
La customisation des armes est toujours de mise, et contrairement à Army of Two où il fallait patienter jusqu'au prochain checkpoint pour améliorer son arsenal, on peut dorénavant changer de fusil en pleine partie, à condition de ne pas avoir engagé le combat. Comme d'habitude, plusieurs critères - précision, dégâts, agressivité, munitions - définissent chaque arme et permettent d'affiner son choix. Encore une fois, toutes ne sont pas disponibles dès le départ, et ce n'est qu'en entassant les corps que l'on parvient aux plus gros calibres. On terminera ce tour d'horizon d'Army of Two : Le 40ème Jour par le mode multijoueur qui est compatible avec le jeu en ligne. D'un coté, il sera possible de revisiter la campagne solo à deux en invitant l'un de ses amis (partie privée) ou en piochant un candidat dans les serveurs d'EA (partie publique) ; de l'autre, on pourra essayer l'un des quatre autres modes de jeu conçus exclusivement pour le multi. On ne va pas tous vous les présenter ici, mais l'inépuisable Deathmatch fait partie du lot, ainsi que le mode "Zone de Guerre" dans lequel il faudra accomplir différents objectifs en duo. Le jeu à deux est même accessible en écran splitté, mais le confort visuel n'est plus le même. D'ailleurs, la réalisation d'Army of Two : Le 40ème Jour perd en qualité dès que l'on se met à jouer à plusieurs, et l'animation prend également un coup sur la tête. Avec les temps de chargements qui ont tendance à être longuets, ça fait un peu désordre.