Test également disponible sur : GameCube

Tales of Symphonia

La Note
note Tales of Symphonia 15 20
 

Les plus
  • Des graphismes de qualité
  • Un système de combat dynamique
  • Une durée de vie sans limite
Les moins
  • Trop facile
  • Une bande son médiocre
  • Des donjons trop petits


Le Test

Les peintres de Namco ont vraisemblablement tenu à faire en sorte que l’habit de chaque lieu reflète l’atmosphère qui s’en dégage. Prenons par exemple la Forêt d’Ymir. La flore a bénéficié d’un bon coup de pinceau, et l’omniprésence de la couleur verte et des rayons de soleil qui transpercent les branches feuillues font penser à la chlorophylle, pigment végétal vert qui permet aux plantes d’absorber l’énergie lumineuse. Le marécage est, lui aussi, sympathique avec le reflet du personnage qui se forme et se déforme; l’eau étant un élément que le GameCube maîtrise à la perfection. Quant au village de Mizuho, c’est le quartier chinois à l’ancienne de Tethe’alla. Les maisons en toit de paille et les parterres contrastent avec les fondations électroniques et le parquet décapé du Ranch d’Asgard par exemple. D’autres endroits tels qu’Ozette ou le port de Palmacosta méritent le détour. Pour certaines agglomérations, la surface habitable s’étend sur plusieurs écrans, ce qui accentue cet effet de grandeur assez déroutant par moments. Lorsque l’on tient absolument à parler à tous les habitants pour dénicher le moindre indice utile à la quête, ça câle bien l’estomac. En ce qui concerne les magies, elles ne sont pas aussi spectaculaires que celles d’un Final Fantasy. Néanmoins, elles ont le mérite d’être colorées et de nous offrir quelques effets bien léchés. Les phases de combat se basant sur un concept similaire de celui des A-RPG, Tales of Symphonia tente d’apporter un soin particulier quant à la fluidité des mouvements des personnages. Même si ces derniers marchent plutôt comme des crabes sur la map, leurs déplacements sont nettement plus convaincants lorsqu’ils sont face à l’ennemi. Finalement, le plus intéressant dans toute cette histoire, c’est de voir que malgré ce passage dans le monde tridimensionnel, Tales of Symphonia continue de nous abreuver avec des éléments en 2D qui se fondent parfaitement dans la masse. Ce cocktail magique, au shaker et pas à la cuillère, est explosif.

 

Une difficulté mal dosée

 

Avec un scénario complexe et des graphismes attractifs, Tales of Symphonia avait fait plus de la moitié du chemin vers une opération séduction bien amorcée. Malheureusement, l’ultra facilité du jeu le fait trébucher à quelques mètres de l’arrivée. Alors que les fanatiques du genre sont habitués à faire combattre leurs personnages pendant des heures afin de leur faire atteindre un level élevé, Namco a purement et simplement supprimé cette souffrance qui, paradoxalement, fait partie des plaisirs que procure un RPG. Du coup, il est rare, très rare de s’arrêter en chemin pour embrocher quelques bestioles qui traînent dans le coin. Pour se forger un physique de beau gosse, on peut se contenter de combattre une seule fois chaque ennemi que l’on rencontre dans les donjons. D’ailleurs, la taille de ces derniers ne dépasse pas celle d’un studio. Nous les trouvons trop petits, et les pseudo énigmes qu’ils renferment pourraient être résolus par un bambin sorti tout droit de la crèche. Seul le Temple de la Glace, au moment où il faut imiter Philippe Candeloro en faisant des quadruples boucle piqué, a légèrement sollicité notre matière grise. Pour le reste, c’est du pipi de chat. Les Boss sont vraiment comiques à voir. Il faut entre 15 et 20 minutes pour les mettre à l’amende. Qu’il est loin le temps où nous devions passer des heures et des heures à trouver la technique infaillible pour terrasser le méchant de fin de niveau ! Si le mécanisme d’exploration de Tales of Symphonia permet de zigzaguer comme bon nous semble, aucune variation ne vient briser le rythme monotone qu’adopte le jeu une fois franchi le seuil d’un donjon. Frustrant…

 

Malgré ce bémol, le jeu a su apporter un souffle de fraîcheur avec des combats en temps réel qui s’opposent à ce que l’on voit habituellement dans les RPG. Les personnages ne restent pas figés sur place en attendant que leur barre d’attaque se remplisse. C’est vous qui contrôlez entièrement les mouvements de votre character, et vous attaquez votre ennemi en vous déplaçant réellement à l’écran. Le bouton A conjugué au stick analogique permet de réaliser des coups normaux qui ont la particularité de vous faire gagner gratuitement des points de magie (TP) à chaque fois qu’ils font mouche. Le bouton B provoque différentes attaques spéciales selon la direction que l’on donne au stick analogique. Le bouton R sert de protection, et le bouton X donne un accès rapide aux items, aux équipements ou bien encore à la configuration des attaques. Le bouton Y s’avère utile pour cibler un monstre bien précis, car même s’il s’agit d’un jeu remasterisé en 3D, les déplacements pendant les combats demeurent en 2D. Au final, la manette GameCube est bien exploitée, et même le paddle multidirectionnel est mis à contribution puisqu’il active les différentes stratégies de combat élaborées préalablement. Il s’agit d’un aspect de Tales of Symphonia non négligeable car il donne l’occasion de placer les combattants comme on le désire réellement. Par exemple, il est possible d’envoyer deux personnages au charbon pendant que deux autres restent en retrait pour les alimenter en items restaurateurs. On peut également choisir d’attaquer uniquement avec les armes blanches, sans avoir recours aux magies pour économiser des TP. Mais le must reste, naturellement, le fait de pouvoir jouer à quatre sur le même écran. Dès lors, chacun gère son affaire à sa façon, et c’est nettement plus amusant de causer à un partenaire qu’au CPU qui n’obéit pas forcément aux ordres.

 

Comment parler des combats de Tales of Symphonia sans évoquer les fameux Unison Attack ? Ce concept s’inspire grandement des attaques combinées que nous pouvions voir dans Chrono Trigger, à l’unique différence que celles du titre de Namco se limitent à deux personnages. Par contre, là où l’œuvre de SquareSoft nous mâchait le travail puisqu’il suffisait de choisir l’attaque combinée désirée, Tales of Symphonia nous oblige à trouver nous-mêmes les combinaisons gagnantes. Il faut savoir que les Unison Attack ne sont accessibles qu’au bout de quelques heures de jeu. Pendant les combats, la barre des Unison Attack se trouve juste au-dessus des portraits des personnages. Elle se remplit plus ou moins rapidement selon la qualité des combos fournie. Lorsqu’elle est pleine, il faut alors appuyer sur le bouton Z pour déclencher une attaque d’ouverture ; un coup qui va sonner l’adversaire en quelque sorte (les amateurs de Killer Instinct apprécieront). Si celui-ci est bloqué par le monstre, l’Unison Attack est annulé, et il faut attendre que la barre se remplisse à nouveau. Par contre, lorsque l’initiative réussit, une mini représentation des quatre boutons de la manette s’affiche alors en bas à droite de l’écran. Chaque personnage est assigné à un bouton, et ils doivent tour à tour, et dans le bon ordre, effectuer une attaque spéciale classique. Lorsque l’enchaînement est terminé et qu’aucune combinaison particulière n’a été détectée, le combat reprend son cours normalement. Par contre, si le joueur a réalisé deux mouvements spéciaux qui s’additionnent parfaitement, une attaque supplémentaire née de cette combinaison se rajoute à la fin de la séquence. Et la plupart du temps, elle porte le coup de grâce. Nous n’allons pas vous gâcher le plaisir de trouver les bonnes formules, mais sachez pour l’exemple, que le Sonic Thrust de Lloyd ajouté au Power Seal de Sheena donnent comme coup spécial le Power Thrust. Il est vrai qu’au départ il n’est pas évident de se familiariser avec les Unison Attack, d’autant plus qu’il faut trouver le bon timing pour donner le coup au bon moment. Mais une fois que l’on a compris le principe, c’est un vrai régal d’imbriquer les combos les uns dans les autres.

 

Bien qu’il fasse l’objet d’une facilité déconcertante et, surtout handicapante, Tales of Symphonia n’en reste pas moins un RPG de qualité qui devrait ravir tous ceux qui attendaient un titre de ce calibre sur GameCube. Certes, il n’est pas aussi profond et dramatique qu’un Final Fantasy, mais le fait qu’il s’inspire, sans le cacher, de grands pontes du jeu vidéo tels que Secret of Mana et Chrono Trigger fait de lui un titre aux bases solides. Nous regrettons seulement que Namco n’ait pas su nous proposer des donjons plus inaccessibles, car cela devient du coup Porte Maillot. On entre, on achète du vin et un grille-pain, et on repart sans demander notre reste. Les thèmes musicaux du jeu, quant à eux, manquent cruellement d’inspiration, et deviennent rapidement lassants car trop répétitifs. Nos tympans ont tout de même droit à mieux sur GameCube, même si certaines mélodies ne trempent pas dans la médiocrité. Mine de rien, ces quelques fautes d’inattention nous donnent envie de revoir une nouvelle mouture cubique de la série Tales. Car une fois celle-ci gommées, il est clair que Tales of Symphonia pourra flirter avec les sommets de façon plus intime.


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