Nintendo : un actionnaire pousse le président Satoru Iwata à sortir des jeux sur smartphones

Le mois dernier, lors d'une assemblée réunissant les principaux investisseurs de Nintendo, le président Satoru Iwata s'était montré réticent quant à l'idée de développer des jeux de la maison sur smartphones, tout en reconnaissant que la firme de Kyoto ne pouvait plus ignorer le marché du mobile. "Ce serait absurde alors que les ventes des smartphones dépassent largement celles des consoles", avait-il alors déclaré. Le PDG de Nintendo préfère miser sur des applications susceptibles de séduire les utilisateurs d'iOS et d'Android, en leur faisant connaître les produits conçus par le constructeur japonais.

Un positionnement que ne semble pas partager Seth Fisher, président du fonds d'investissement Oasis Capital Management et, accessoirement, actionnaire de Nintendo. Selon lui, il devient urgent que la société nipponne développe des jeux sur smartphones et tablettes. "Grâce à son immense catalogue de jeux casual, l'entreprise est en excellente position pour faire son entrée dans le secteur du mobile, explique-t-il dans une lettre adressée à Satoru Iwata, et que Reuters et le Wall Street Journal ont pu apercevoir. Les mêmes joueurs qui ont passé des heures à jouer à Super Mario Bros., Donkey Kong et The Legend of Zelda quand ils étaient enfants, représentent aujourd'hui sur smartphones un potentiel de plus de 100 milliards de dollars selon les observateurs".

Avant de continuer : "Il faut juste se dire que dépenser 99 cents permettra à Mario de sauter un peu plus haut. Nous pensons que Nintendo peut développer des jeux rentables grâce au système de microtransactions, avec les bons développeurs. Nintendo doit absolument prendre en compte ce changement dans la demande, le comportement et les attentes des consommateurs pour rester pertinent". Un porte-parole de Nintendo a déjà fait savoir que Satoru Iwata ne réagirait pas publiquement, et qu'il avait déjà exprimé son opinion sur le sujet il y a quelques semaines. Autrement dit, ce n'est pas demain que les choses vont changer.