Ninja Gaiden II


On ne voue pas un culte particulier à l'hémoglobine, mais il faut reconnaître que celle de la série Ninja Gaiden a un goût de "reviens-y" pas franchement déplaisant. On n'a donc pas pu résister à la tentation d'assister à une nouvelle présentation de Ninja Gaiden II au Loft de Microsoft, d'autant plus que les toasts étaient offerts par la maison. Plus sérieusement, ce fut surtout l'occasion d'apprivoiser la bête dans des conditions autrement plus calmes que celles imposées par le Tokyo Game Show 2007, et de découvrir des nouveaux stages en behind closed doors pour que le festin soit complet.

Difficile de parler de Ninja Gaiden II sans se répéter, d'autant plus que cette suite, dans le fond, reprend les mêmes bases que celles qui définissent la série depuis la nuit des temps. Ryu Hayabusa doit toujours découper ses adversaires en morceaux avec une précision à faire pâlir un chirurgien, tout en respectant un timing de malade pour ne pas se prendre une lame en pleine gorge. Le gameplay est à la fois rigide et technique. Rigide parce qu'il manque de souplesse alors que l'on doit affronter des vagues d'ennemis, technique aussi parce qu'il ne pardonne pas le moindre écart de conduite. Mais ce qui est le plus frappant dans Ninja Gaiden II, c'est qu'il applique à la perfection les notions de hitstun et de blockstun que l'on retrouve habituellement dans les jeux de combat. En hitstun (c'est-à-dire lorsque le coup atteint l'adversaire), on peut exécuter des combos dévastateurs via X (attaque rapide) et Y (attaque lourde) puisque l'on a pris l'avantage sur son ennemi. En blockstun par contre - c'est-à-dire lorsque le coup est bloqué par l'adversaire -, on se retrouve en situation de désavantage, et l'ennemi est prioritaire sur l'attaque suivante. La prise en main de Ninja Gaiden II repose sur ces deux axes qui existaient déjà dans les opus précédents, on ne va pas vous mentir, mais ont pris une dimension encore plus importante ici. L'absence de lock paraîtra cruelle aux yeux de certains, bien que Ryu Hayabusa soit doté d'une défense de fer qui lui permet de contrer les attaques les plus vicieuses. La caméra s'avère toujours aussi problématique par contre, et certaines sessions de combat placées dans des endroits exiguës deviennent un véritable calvaire, même en essayant désespérément de trouver le meilleur angle de vue possible. Puisque l'on parle des combats, ceux de Ninja Gaiden II sont à la hauteur de l'événement, avec des exécutions qui distinguent désormais chaque partie du corps. Un bras, une jambe, une cote en moins ne suffiront pas pour calmer les ardeurs des ninjas, qui font preuve d'une témérité extrême, et n'hésitent pas à se traîner aux pieds du héros masqué pour lui arracher un bout de peau. L’arsenal est composé d’armes (matraque, faux, bâton, katana, double-katana, chaîne…) qui s’ajoutent au fur et à mesure que l’on avance dans la quête, et traversent l’écran de part à en part. Jouissif.

 

En rouge et noir

 

Jouissif également la malice qui anime l'I.A. nettement plus affûtée que par le passé, même si Ninja Gaiden II se veut beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs. On dispose en tout et pour tout de quatre niveaux de difficulté - dont deux sont à débloquer -; les connaisseurs parviendront à boucler la partie au bout d'une trentaine d'heures de jeu en difficulté standard. Pour les plus coriaces, Tomonobu Itagaki a d'ores et déjà promis que pas moins de 120 heures seront nécessaires pour claquer Ninja Gaiden II en hardest. D'accord. En termes de réalisation, la différence avec Ninja Gaiden Sigma n'est pas flagrante, voire un poil décevante pour pinailler. Pour être sincère, on s'attendait à une petite claque visuelle qui aurait donné plus de classe à Ryu Hayabusa. Le jeu n'est pas moche, que l'on ne se trompe pas de sujet, certains effets calment même toujours autant la rétine, et c'est un pur régal d'invoquer les sortilèges comme ces tourbillons de feu qui embrasent les ennemis. Vraiment somptueux. Les horizons d'un Tokyo plongé en pleine nuit ne laissent pas insensible non plus, de même que les boss qui affichent des proportions démesurées. Les golgoths ne sont pas aussi spectaculaires que ceux que l'on voit dans un God of War - la mise en scène y est sans doute pour beaucoup - mais représentent tout de même la crème du genre. Conscient que certains affrontements relèveront de la légende, Team Ninja a pensé à inclure la fameuse fonction Record qui offrira la possibilité d'enregistrer ses chorégraphies sanglantes sur le disque dur, et de les partager avec la communauté. Pour finir, on a eu droit à quelques niveaux - il y en aura 16 en tout - jamais présentés jusqu’à présent - du moins chez nous -, comme le stage de New York noyée sous une pluie diluvienne. Même si l'apparition fut brève, on a tout de même pu entrapercevoir un affrontement plutôt dynamique contre l'un des boss du jeu, où Ryu Hayabusa devait pratiquer le base jump pour esquiver ses attaques atomiques. Une façon comme une autre de montrer, une nouvelle fois, que Ninja Gaiden II déteste l'immobilisme. La sortie du jeu est prévue pour le mois de juin prochain, sur Xbox 360.





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