Le Top 2005 de JeuxActu (3/4)
- 1 - Le Top 2005 de JeuxActu
- 2 - Le Top 2005 de JeuxActu (2/4)
- 3 - Le Top 2005 de JeuxActu (3/4)
- 4 - Le Top 2005 de JeuxActu (4/4)
STEEVE MAMBRUCCHI
Le premier constat qui s’impose à moi est le suivant. 2005 n’aura finalement pas été aussi prospère en RPG que prévu. Sur notre territoire s’entend. Entre Sony qui ne se décide pas à localiser Dragon Quest VIII, et un Square Enix qui commence à minauder en se demandant s’il est nécessaire ou non de nous faire profiter d’un jeu comme Grandia III, j’ai envie de dire "halte au sketch" ! Par dessus le marché, Ubisoft ne nous fera pas non plus découvrir Tales of Eternia sur PSP à temps, et Codemasters, pourtant plein de bonne volonté, n’aura pas non plus tenu son objectif qui était de nous offrir Magna Carta pour le dernier trimestre. On se consolera en imaginant que 2006 sera d’autant mieux servie ! Pas spécialement surprenante sur le plan du software, l’année 2005 sonne en revanche le début d’une coexistence passionnante entre les nouvelles consoles portables de tonton Sony et d’oncle Nintendo. Fini l’hégémonie ronronnante de la sempiternelle Game Boy, désormais le marché des portables est propulsé au sein d’une bataille aux enjeux différents, assez proche de ce qu’il se passe avec les consoles de salon. Avec d’un côté une DS qui propose de varier les plaisirs avec son gameplay tactile, et de l’autre une PSP dont les ressources nous font découvrir une ampleur de jeu inédite sur portable, les petites gagnent en maturité et seront de moins en moins un substitut à leurs homologues sédentaires. Cependant, on peut se demander jusqu’à quel point le marché est extensible. Est-il humainement et économiquement possible de fournir les consoles en software de façon aussi importante que les consoles de salon ? Il nous faudra bien encore une année supplémentaire pour évaluer les éventuelles limites de notre nouveau marché. Bonne année aux lecteurs de JeuxActu, et même aux autres, mais ils ne savent pas ce qu’ils ratent !
1. Metal Gear Solid 3 : Snake Eater (PS2)
Je ne pense pas céder à un quelconque hype Kojimien en proclamant que Metal Gear Solid est une des œuvres les plus réfléchies de l’univers du jeu vidéo. Que ses détracteurs m’en excuse, mais ce n’est quand même pas de ma faute si chaque Metal Gear Solid constitue à lui tout seul un morceau de révolution vidéoludique ! Peut être plus "vidéo" que "ludique", dirons certains. Certes, toutefois je pense sincèrement que le génie narratif restera l’un des aspects que je privilégierai toujours dans un jeu vidéo. Après avoir traversé un torrent de sensations avec Metal Gear Solid : The Twin Snakes, puis avoir repoussé les limites de la méta-communication avec Sons of Liberty, la boucle se rejoint ici dans un feu d’artifice politique et émotionnel. "I’m still in a dream, snake eateeer…"
2. Resident Evil 4 (GC)
Mine de rien, avec tous les épisodes de la série Resident Evil à mon actif, je peux me considérer comme un bon gros fan de la saga mise au point par Mikami Shinji. A ce titre, et aussi ridicule que cela puisse paraître aujourd’hui, j’émettais quelques craintes au sujet de l’orientation particulièrement musclée empruntée par ce quatrième épisode. Quid de la terreur ? Et les ramifications scénaristiques entre les épisodes ? Et ta sœur, oui ! Ashley à beau être une tête à claque et Leon loin d’avoir le charisme d’un Chris, la philosophie de Resident Evil 4 consiste à mettre tout le monde d’accord. Sur GameCube ou sur PlayStation 2, Resident Evil 4 est l’un des meilleurs jeux d’action de tous les temps, point final.
3. God of War (PS2)
Tiens, un jeu non japonais ! Ce sont des choses qui arrivent. Il faut dire que God of War c’est un peu la surprise de l’année pour à peu près tout le monde. D’une puissance viscérale et magistralement orchestrée, l’exode triomphant de Kratos fait honneur à la mythologie hellénique grâce à son amalgame de qualité. Ne laissez-donc pas ces stupides gorgones vous changer en pierre, God of War fait mouliner la toujours vaillante PlayStation 2 à son plus haut niveau. Du fond à la forme, le jeu de Sony Computer Entertainment America nous à tous fais chavirer. Et pourtant, se faire retourner par un Grec, ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus recommandable.
4. Fire Emblem : Path of Radiance (GC)
Si Fire Emblem, saga emblématique du jeu de rôle tactique, à décidément bien du mal à se renouveler, Path of Radiance constitue à mon sens sa consécration. Encore plus à l’aise sur GameCube que sur les consoles qui l’ont précédé, le système de jeu équilibré ainsi que sa dramaturgie toute personnelle se fondent à merveille dans cet opus long et accrocheur en diable. Tantôt naïf, tantôt pertinent, le discours de Path of Radiance conserve en tout point une intelligence propre. Difficile de ne pas se laisser emporter par ces dizaines de personnages dont le design tutoie délicatement les sommets de l’heroic-fantasy.
5. Otogi 2 : Immortal Warriors (Xbox)
J’aurai pu élire à cette place un membre de la famille Onimusha, Devil May Cry ou encore Genji, le petit dernier de Game Republic. Mais c’est finalement le plus méconnu Otogi 2 que j’ai choisi de promouvoir modestement au crépuscule de cette année 2005. Poétique, mystique et électrique, From Software a réalisé un des jeux d’action les plus envoûtants de la Xbox. Dans Otogi 2 : Immortal Warriors, la mythologie du Japon ancien est au service d’une esthétique hors du commun et d’un gameplay capable de séduire le plus farouche des joueurs.
COUP DE COEUR
Shadow Hearts : Covenant
Ce jour-là, je jouais pour mon plaisir à Baten Kaitos. Il faut toujours profiter des périodes creuses pour jouer tranquillement. C’est dans ce contexte que Maxime me confie un jeu sorti de nulle part, suite d’un RPG passé complètement inaperçu en 2002. A vrai dire, songeant à ma tranquillité et à mon aventure sur le feu, j’ai dans un premier temps décliné l’invitation. N’aimant guère que l’on refuse ses avances, Maxime m’envoie quand même le jeu. C’est porté par une saine curiosité que j’ai voulu goûter cette nouvelle galette, juste pour voir. J’ignorais encore que j’avais devant moi un jeu exceptionnel, l’opus qui consacre la série Shadow Hearts comme une des meilleures sagas des années 2000. Faire un résumé serait insultant. Shadow Hearts : Convenant n’est pas une expérience qui se résume. Le test figurant dans nos colonnes est ici pour rendre à tout jamais hommage à l’œuvre de Nautilus. Aujourd’hui, je n’ai toujours pas terminé Baten Kaitos. En revanche, je ne dis plus jamais non à Maxime. Avec tous les risques que cela implique.
COUP DE GUEULE
Shin Megami Tensei : Lucifer's Call (PS2)
Contre vents et marées ainsi qu’au mépris de la bile sauvage de nos amis les fanboys haineux, je persiste et signe. Rare représentant du genre en Europe pour cette année 2005, Shin Megami Tensei : Lucifer's Call représente à peu près tout ce qu’un RPG ne doit pas faire de nos jours. Intrigue secondaire, ambiance minable, succession de donjons sans intérêt et ambiance sonore à proscrire. Non messieurs, il ne suffit pas d’être différent de Final Fantasy pour mériter la gloire et s’autoproclamer référence alternative. Il paraît que seule une certaine "élite" peut apprécier à sa juste valeur les jeux de la saga MegaTen. A la vue de cet épisode, je suis particulièrement heureux de ne pas en faire parti.
FREDERIC PEDRO
Etudiant, pigiste mais surtout syndicaliste dans l'âme, Frédéric est aussi le cadet de notre équipe. Son jeune âge, son entrain et son inaltérable accent toulousain lui vaut la sympathie de chacun des membres de la rédaction à quelques personnes près... Certes ses blagues, ses vannes et ses jeux de mots tombent toujours à l’eau mais le gaillard a toujours le chic pour nous amuser même quand le moral est au plus bas. Enfin débarrassé de sa famille, Pedro (c’est comme ça qu’on l’appelle ici) arrive quand même à concilier cours d’informatique et sessions de jeux vidéo et ce, malgré un emploi du temps chargé. Plutôt éclectique dans ses goûts, le benjamin de la rédac’ a quand même réussi à placer EyeToy : Kinetic dans sa sélection des meilleurs jeux 2005. Selon ses dires, le jeu de Sony Computer Entertainment est un excellent moyen pour draguer sa voisine de palier. Ici, on ne veut pas savoir comment il s’y prend…
1. Age of Empires III (PC)
Bien difficile de définir le jeu de stratégie en omettant la série Age of Empires. Attendu comme la pluie au Soudan avant même d'être annoncé, ce troisième volet remplit toutes ses promesses. S'il n'est pas aussi révolutionnaire sur le plan tactique que ses deux aînés et leurs extensions respectives, il se place directement comme une référence incontournable du genre. C'est beau comme tout et les diverses animations rendues possibles par moteur physique Havok nous en mettent plein les mirettes. L'âge de raison en quelque sorte.
2. Gran Turismo 4 (PS2)
C'est que Gran Turismo 4 aussi se sera fait longtemps désiré et n'a pas hésité à prendre la température avec notamment une démo commerciale vendue à prix coûtant. Mais le résultat est à la hauteur de nos espérances, c'est "Gran" ! Toujours plus de véhicules, toujours plus de polygones, toujours plus de circuits, toujours plus d'épreuves, c'est que l'on se perdrait presque devant une telle abondance et le vrai fan sera à même de faire abstraction des quelques défauts qui le prête à polémique à commencer par l'absence du mode en ligne et un aliasing omniprésent.
3. Ace Combat : Squadron Leader (PS2)
Namco a particulièrement soigné chaque épisode de la série Ace Combat et cette dernière peut se targuer de n'avoir pas failli à sa réputation. Le moins que l'on puisse espérer est que The Belkan Wars suive prochainement la même voie et nous amène au septième ciel. Pour le moment, Ace Combat 5 jouit d'être la simulation la plus techniquement complète de combat aérien. On ne s'étalera pas davantage sur sa réalisation soignée, son scénario accrocheur et sur sa durée de vie conséquente qui font de ce jeu une bonne occasion de s'envoyer en l'air !
4. Kingdom Under Fire : Heroes (Xbox)
Le choix était loin d'être évident mais c'est finalement Kingdom Under Fire : Heroes qui prend la quatrième place dans mon estime personnelle. Si le premier épisode sur Xbox était assurément une très bonne surprise, ce nouveau volet en reprend les mêmes ingrédients en notamment un travail de localisation un peu plus poussé. Mélangeant habilement de nombreux genres dont la stratégie, le jeu de rôle et le beat'em all, Kingdom Under Fire : Heroes est assurément prenant et on ne peut que louer sa durée de vie gigantesque. Toutefois, sa difficulté élitiste ne le réserve presque qu'aux amateurs du premier volet. Beuhar !
5. EyeToy : Kinetic (PS2)
Passionné par toutes les bizarreries possibles et imaginables, j'avoue que j'ai hésité à accorder mes faveurs pour ce cinquième choix entre le Singstar des années 80 et EyeToy : Kinetic. Mais entre le premier dont la qualité de la série se nivelle sans cesse par le bas, j'ai rapidement été séduit par Kinetic. Développé en partenariat avec Nike Motion Sport, ce jeu permet d'appréhender le sport de manière tout à fait ludique. Les exercices sont globalement variés et touchent à tous les domaines. Allez, levez, baissez, levez, baissez… Et maintenant, on fait l'autre paupière !
COUP DE COEUR
Guild Wars (PC)
Pas tout à fait dans la classe d'un MMORPG et sans tomber non plus dans le beat'em all pur et dur, Guild Wars est avant tout une expérience de jeu unique. Techniquement très abouti, le titre surprend par son système PvP dynamique ou plus simplement son concept innovant où l'on n'a vraiment pas l'impression que l'issue d'un affrontement n'est que le simple résultat d'une équation mathématique. Les superlatifs ne sont pas assez nombreux pour qualifier les nombreux atouts que le jeu cache dans sa besace et de toute manière, c'est toujours meilleur quand c'est gratuit…
COUP DE GUEULE
SpinDrive Ping Pong (PS2)
J'avais déjà testé des jeux franchement mauvais avant d'intégrer la rédaction de JeuxActu mais depuis que je suis ici, je suis presque marqué à vie à cause de mauvais traitements. Relégué sans pitié au rang de spécialiste "daubes", j'ai vu l'horreur, j'ai vu des choses que je n'osais même pas imaginer ! SpinDrive Ping Pong en fait notamment partie. Sans doute développé en moins d'une semaine et encore sans les mains, je me demande encore comment j'ai eu la bonté de ne pas lui infliger une note négative…