IDEF 2011 : le jeu vidéo au ralenti
Comme le savent les amoureux des statistiques, l'équipe de JEUXACTU est actuellement à Cannes où se déroule l'IDEF 2011, le salon organisé par le S.E.L.L. (Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) et où se donnent rendez-vous chaque année les professionnels de l'industrie du jeu vidéo. Fidèle à ses habitudes, l'institut GfK a profité de l'événement pour dévoiler quelques chiffres qui démontrent que le retour à la croissance du marché français vidéoludique ne se fera pas en 2011. En effet, selon l'analyste Tristan Bruchet, le chiffre d'affaires (qui regroupe la vente de consoles, d'accessoires et de jeux) sur les cinq premiers mois de l'exercice calendaire s'élève à 758 millions d'euros, soit une baisse de 9% par rapport à 2010 sur la même période. En ce qui concerne l'ensemble de l'année 2011, le cabinet d'études mise sur un C.A. de 2,4 milliards d'euros, autrement dit une chute de 5% par rapport à l'an passé. GfK explique ce recul par la fin du cycle des consoles actuelles, et que les recettes générées sont forcément moins importantes qu'au moment de la sortie de la Wii, de la Xbox 360 et de la PS3, dont les baisses de prix ont également érodé leur valeur. C'est la raison pour laquelle Tristan Bruchet prévoit un rebond pour 2012, notamment grâce aux sorties de la PS Vita et de la Wii U. L'officialisation de cette dernière pourrait même contraindre Microsoft et Sony à sortir la "Xbox 720" et la PlayStation 4 un peu plus tôt que prévu, et ouvrir ainsi un nouveau cycle vertueux.
Par ailleurs, Tristan Bruchet a insisté sur la croissance de la dématérialisation qui représente un aspect de plus en plus important du jeu vidéo. Toujours selon les chiffres communiqués par GfK, plus d'un tiers des jeux achetés en 2010 l'ont été sur les plates-formes de téléchargement (Steam, Xbox Live et PlayStation Network surtout), mais aussi sur les smartphones qui semblent séduire de plus en plus les joueurs ; essentiellement parce que le prix de vente est nettement plus attractif que les jeux commercialisés sur un support physique. Sur une année, un joueur sur console va dépenser 98 euros (jeux + accessoires) là où un joueur sur smartphone ne lâchera un peu moins de 9 euros en moyenne. Une donnée qui a de quoi faire trembler les distributeurs, d'autant que la dématérialisation devrait progresser de 16% en 2012 à l'échelle mondiale. Néanmoins, les éditeur s'accordent à dire que le format physique a encore de beaux jours devant lui, et le prestige qu'il représente devrait de toute façon solidifier son existence sur le marché. Cette conférence de GfK a également été l'occasion de faire remarquer que la France était le deuxième marché européen derrière nos amis britanniques, et qu'elle s'accomodait beaucoup mieux du ralentissement du secteur que le Royaume-Uni.
Bien que l'achat de jeux soit au ralenti, Tristan Bruchet a quand même noté que le taux d'équipement des joueurs avait augmenté, notamment grâce à l'arrivée de Kinect et du PlayStation Move, les deux principaux accessoires de Sony et Microsoft qui ont permis de populariser encore plus le motion gaming, et d'apporter une certaine fraîcheur sur le marché. D'autant que Kinect pointe aujourd'hui à plus d'une dizaine de millions d'exemplaires dans le monde. Enfin, puisqu'il faut quand même parler des meilleurs ventes sur les cinq premiers mois de l'année 2011, on retiendra juste qu'en termes de ventes, Call of Duty : Black Ops occupe la première place, devant Pokémon Noir & Blanc et Just Dance 2. L.A. Noire, disponible depuis le 20 mai dernier et qui s'est déjà écoulé à plus de 4 millions d'exemplaires dans le monde, figure dans le Top 10, au même titre que Wii Fit qui démontre une nouvelle fois la solidité des licences Nintendo. On rappelle que notre reportage consacré à cet IDEF 2011 sera mis en ligne dans les prochains jours.