FIFA 23 : on a pu y jouer sur PS5 et on est moyennement convaincus...
« Nous avons écouté la communauté. » Voilà comment on pourrait résumer en une phrase la présentation de FIFA 23 qui aura duré 1h45. Conscients que FIFA 22 n’a pas été épargné par les critiques malgré les mises à jour déployées depuis, les développeurs ont tendu l’oreille et pris quelques notes pour améliorer ce qui devait l’être aux yeux des fans. Véritable fierté du studio canadien, la technologie HyperMotion a été boostée pour renforcer un peu plus le réalisme des animations et mieux retranscrire l’intensité des matchs. Qu’il s’agisse des contacts, des contrôles, de la conduite de balle ou encore des frappes, tout a gagné en naturel. En décidant de capturer les mouvements des joueurs pendant une rencontre à 11 contre 11 sur un véritable terrain, EA Vancouver a incontestablement trouvé la formule qui lui permet d’être le plus fidèle possible à l’essence du football. Sam Rivera (Line Producer – Match Expérience) a mis en avant le fait que le phénomène de slidy motion a été corrigé afin de donner le sentiment que les joueurs sont bien cramponnés au terrain lors des dribbles. Chaque pas effectué colle réellement au moindre changement de direction, ce qui diminue considérablement les bugs de collision. Dans le même esprit, le comportement des portiers dans les duels aériens a été retouché. En théorie, on ne devrait plus voir les polygones se superposer de manière hasardeuse, le gardien ayant désormais conscience à la fois de l’espace dont il dispose et du positionnement de l’adversaire pour intervenir de façon efficace.
En pressant simultanément L1 et R1, il y a aura moyen de déclencher une frappe puissante et précise, et donc d’accroître les chances de planter un but. L’animation étant plus lente que celle d’un tir classique, il faudra avoir le champ libre sous peine de se faire subtiliser le cuir.
Les défenseurs ne sont pas en reste puisque l’intégralité de leurs animations a été retravaillée. Plus concrètement, ils ne se contentent plus de faire face à l’attaquant mais usent du recul-frein pour ralentir sa course et l’empêcher de frapper. Il faut bien admettre que cette facette de l’Hypermotion2 fonctionne particulièrement bien – quitte parfois à verser dans l’abus – l’arrière-garde faisant attention à bien mettre les mains dans le dos tout en tendant la jambe si elle se trouve sur la trajectoire du ballon. Naturellement, les frappes ou les passes contrées ne sont pas une nouveauté dans FIFA, mais voir dorénavant les joueurs chercher à intervenir volontairement est moins frustrant. Sam Rivera a aussi parlé des sprints qui seront moins prévisibles que par le passé. En clair, les courses seront divisées en trois catégories : explosive, régulière et contrôlée. Un joueur explosif sera capable de mettre trois mètres à son vis-à-vis direct, mais si ce dernier peut augmenter progressivement sa vitesse de pointe, il aura la possibilité de combler son retard au fur et à mesure de la course. On imagine que ce système a été mis en place pour réduire les grandes chevauchées, même si l’on peut déjà vous assurer que Mbappé et Vinícius Júnior font office d’extraterrestres. Dans la version d’essai qui nous a été remise, ces deux-là étaient irrattrapables, avec ou sans ballon. Sam Rivera ayant promis d’en dire davantage sur la façon dont tout ça est calculé dans les semaines venir, peut-être que cette caractéristique de FIFA 23 nous paraîtra moins floue.
« JE SUIS TIMIDE, MAIS SUR LE TERRAIN, JE SUIS PAS TIMIDE »
Pour sa part, Kantcho Doskov (Game Design Director – Gameplay) s’est chargé d’introduire les Power Shots, l’équivalent des Stunning Kicks d’eFootball 2022. En pressant simultanément L1 et R1, il y a aura moyen de déclencher une frappe puissante et précise, et donc d’accroître les chances de planter un but. L’animation étant plus lente que celle d’un tir classique, il faudra avoir le champ libre sous peine de se faire subtiliser le cuir. Et même si ça tombe sous le sens, précisons que la visée n’est pas automatique : il faudra cibler soi-même les buts. Contrairement à la simulation de Konami, dans laquelle on peut avoir recours aux Stunning Kicks pour les passes ou les centres, les Power Shots seront limités aux frappes. L’autre point sur lequel EA Vancouver a attiré notre attention, c’est sur les coups francs et les centres dont les mécaniques ont été remaniées. En plus de doser la puissance, à l’aide du stick droit, on devra en plus choisir la zone d’impact sur le ballon pour déterminer la trajectoire, la hauteur ou encore l’effet. On ne vous cache pas que l’exercice demande de l’entraînement et que nos tentatives n’ont pas toutes été couronnées de succès, mais avec de la pratique, on nous garantit que l’on sera en mesure de faire une Roberto Carlos en contournant le mur. Du côté des pénos, une sorte de réticule dynamique a été ajoutée sous le ballon pour imposer un timing au joueur. Inutile de vous faire un dessin : plus le cercle sera petit au moment du tir, plus le taux de réussite sera élevé. En fonction des attributs du frappeur, les conditions seront plus ou moins faciles, sachant que le contexte du match aura également son importance.
On sent que les développeurs ont souhaité calmer le rythme en nous obligeant à construire nos actions comme ça devrait être le cas dans n’importe quelle simu digne de ce nom, mais la série retombe assez vite dans ses travers.
Manette en main, FIFA 23 laisse une impression mitigée. On sent que les développeurs ont souhaité calmer le rythme en nous obligeant à construire nos actions comme ça devrait être le cas dans n’importe quelle simu digne de ce nom, mais la série retombe assez vite dans ses travers. Clairement portée sur l’offensive, elle tente de faire illusion avec des espaces réduits et des blocs bas. La vérité, c’est qu’en dépit des bonnes intentions d’EA Vancouver à l’égard des défenseurs, il reste compliqué de contenir les attaquants adverses. Au-delà des skill moves susceptibles de provoquer un péno quand ils sont maîtrisés, on a halluciné en voyant à quel point les latéraux désertaient leur couloir. Les ailes deviennent alors des autoroutes sans péage où l’on peut centrer dans un fauteuil. Bien que le poids des joueurs ait été sensiblement rehaussé, ils sont toujours capables de fulgurances qui rappellent l’orientation arcade de la franchise. Bref, même si les développeurs assurent que FIFA 23 s’inscrit dans la droite ligne des dernières mises à jour de FIFA 22, ils n’ont surtout aucune raison de renier leurs principes de jeu puisqu’il n’y a pas de concurrence en face. Alors oui, en termes de réalisation et d’immersion, FIFA n’a pas d’égal. Mais plutôt que de s’extasier devant les célébrations des joueurs, les hymnes des clubs, les chants des supporters, ou bien la dégradation de la pelouse, on préférerait profiter d’un gameplay à la fois plus équilibré et moins festif.