Assassin's Creed Mirage : on a vu le jeu, c'est effectivement un retour aux sources
Comme le prétend le toujours bien informé Jason Schreier (Bloomberg), à l’origine, Assassin’s Creed Mirage devait être une extension de Valhalla. Finalement, Ubisoft aurait pris la décision d’en faire un épisode à part entière pour remplir un calendrier qualifié de maigrichon en interne. Contrairement aux deux derniers opus qui laissaient le choix d’incarner un homme ou une femme, Mirage nous glissera dans la peau de Basim Ibn Ishaq, un personnage central d’Assassin’s Creed Valhalla dont le passé comprend quelques zones d’ombre. Se déroulant une vingtaine d’années avant les aventures d’Eivor, Assassin’s Creed Mirage est donc l’occasion de découvrir comment Basim a rejoint les rangs de « Ceux qu’on ne voit pas ». D’ailleurs, Ubisoft a profité de ce premier contact avec le jeu pour dévoiler un trailer qui montre que le bonhomme n’aurait jamais pu devenir un Maître Assassin sans la bienveillance de son mentor, Roshan (doublé par l’actrice irano-américaine Shohreh Aghdashloo), une femme d’une cinquantaine d’année qui a connu l’esclavage en Perse. Il est encore trop tôt pour faire un parallèle avec l’illustre Ezio, mais la jeunesse et la fougue de Basim – alors voleur de rue – n’est pas sans rappeler le héros italien qui prenait du bon temps avant de saisir l’ampleur de la lutte contre les Templiers. On remarque que dans le portrait de Basim, il est indiqué qu’il est en proie à des visions cauchemardesques, ce qui fait sans doute référence à Loki.
Avec Assassin’s Creed Mirage, la série souhaite opérer un retour aux fondamentaux qui lui ont permis de construire sa légende durant ces quinze dernières années.
Assassin’s Creed Mirage plongera le joueur dans le Bagdad du 9e siècle (861). À l’époque, la ville – sous la dynastie des Abbassides – était considérée par beaucoup comme la capitale de l’art, du savoir, de l’innovation, du pouvoir, de la science, ou encore du commerce. Bien évidemment, les développeurs se sont documentés afin d’offrir une reproduction fidèle du Bagdad de l’époque, d’autant que la cité fut complètement détruite cinq siècles plus tard. « Les joueurs pourront explorer une ville à la fois dense et dynamique où les habitants réagissent à chacun de vos mouvements, a expliqué le directeur artistique. Ils auront la possibilité de découvrir les secrets de quatre quartiers tels que Karkh ou les jardins luxuriants de la Ville Ronde. » Naturellement, cette volonté de proposer un contexte crédible s’étend aux protagonistes. « Comme dans n’importe quel Assassin’s Creed, nous avons intégré de nombreux personnages historiques, a souligné Sarah Beaulieu. Par exemple, il y aura des leaders politiques, mais pas que. » En effet, Basim pourra aussi compter sur des amis d’enfance, la directrice de la narration précisant que chaque rencontre sera susceptible d’impacter le destin du héros. « Certains d’entre eux pourraient avoir un rôle nettement plus important qu’il n’y paraît », a-t-elle insisté.
BAGDAD CAFÉ
En plus de Bagdad, le jeu permettra d’explorer Alamut, une région hautement symbolique puisque c’est là-bas que fut bâtie la fameuse forteresse de la Confrérie et que le Crédo trouve ses racines. À noter que c’est la première fois que le château apparaîtra dans un jeu Assassin’s Creed, sachant qu’il sera en construction lors des événements de Mirage. Les rumeurs disaient vrai : à moins que l’on ait mal compris les intentions d’Ubisoft Bordeaux, les dialogues dynamiques ont été rangés au placard pour laisser place à une trame plus directe. « La structure narrative est plus proche de celle des premiers Assassin’s Creed dans le sens où elle est plus linéaire que ce que les joueurs ont connu dans les derniers épisodes, a confié la directrice de la narration. Pour autant, à certains moments de l’histoire, il sera possible de prendre part aux missions dans l’ordre de notre choix. L’histoire d’Assassin’s Mirage a été écrite avec un début et une fin bien définis. » Si l’aspect RPG ne semble pas avoir été conservé, il n’empêche que Basim évoluera bel et bien au fil des quêtes. En effet, certaines tenues témoigneront de sa progression au sein de la Confrérie, sans que l’on sache pour l’instant si chacune d’elle sera accompagnée d’attaques supplémentaires. À ce sujet, il nous a été expliqué que le héros serait capable de ralentir le temps, et ainsi de marquer et de supprimer plusieurs adversaires à la fois.
« Basim a un lien très étroit avec son aigle, a ajouté Jean-Luc Sala. Il s’agit d’un jeune aigle impérial, propre à cette région, nommé Enkidu. » Comme on peut le deviner, notre compagnon ailé sera d’une aide précieuse pour survoler les environs, et tagger les gardes et les ressources. Afin de renforcer la dimension infiltration d’Assassin’s Creed Mirage, des archers pourront s’en prendre directement à Enkidu s’ils l’aperçoivent. On aura alors le choix soit de les supprimer pour dégager la voie, soit de se faufiler dans les camps adverses sans soutien aérien. Il sera intéressant de voir si les archers représenteront une réelle menace pour notre aigle, ou s’ils ne décocheront que deux-trois flèches au pif pour faire illusion. La furtivité sociale, de retour dans Valhalla, devrait être de mise, et Ubisoft a promis que l’I.A. serait au niveau. « Nous avons retravaillé le système de détection de manière à ce que les joueurs puissent savoir qui les poursuit et à quelle distance, a affirmé Jean-Luc Sala. Nous avons également intégré des outils favorisant l’infiltration tels que les mines ou la sarbacane. » Au-delà des aptitudes de Basim, on nous a assuré que le level design d’Assassin’s Creed Mirage se prêterait parfaitement à la furtivité. Pareil pour le parkour qui avait nettement perdu en influence dans les derniers épisodes, et que les développeurs d’Ubisoft ont donc souhaité remettre au cœur du gameplay.
Au-delà des aptitudes de Basim, on nous a assuré que le level design d’Assassin’s Creed Mirage se prêterait parfaitement à la furtivité. Pareil pour le parkour qui avait nettement perdu en influence dans les derniers épisodes, et que les développeurs d’Ubisoft ont donc souhaité remettre au cœur du gameplay.
On aurait tendance à l’oublier, mais le free-running ne se résume pas à courir sur les toits, à faire des roulades au sol ou à s’agripper aux murs. Il s’agit de faire corps avec l’environnement, notamment à l’aide de tout un tas d’acrobaties qui reviendront dans Mirage – on pense au corner swing, par exemple. Il y a aussi les grands mâts dont le héros pourra se servir pour franchir bon nombre d’obstacles tel un perchiste. De l’aveu même du studio, tout ça se fera à un rythme qui a été revu à la hausse afin de retranscrire l’agilité et la grâce de Basim. Introduites dans Unity, avant d’être reprises récemment dans Valhalla via l’extension « Le Siège de Paris », les missions Black Box – éliminer une cible majeure en tenant compte des différentes opportunités qui s’offrent à nous – seront aussi de la partie, avec tout un tas de nouvelles animations pour rendre chaque assassinat aussi bien viscéral que fulgurant. Compte tenu que nous n’avons pas eu l’opportunité de nous entretenir avec les développeurs, certains points restent à éclaircir. Par exemple, on ignore si les combats continueront à se la jouer Dark Souls ou si Ubisoft Bordeaux a décidé de revenir à la formule initiale. On n’a pas pu les interroger non plus sur la présence ou non d’un système de level, même si d’après les leaks, Assassin’s Creed Mirage devrait s’en passer. Quid aussi de l’interface, de la taille de la map et de l’époque contemporaine par le biais de l’Animus ?
En revanche, on sait qu’Assassin’s Creed Mirage sortira sur Xbox Series X, Xbox Series S, Xbox One, PS4, PS5, PC et Amazon Luna. Par ailleurs, le jeu sera décliné en trois versions : Standard (50€), Deluxe (60€) et Collector (150€). Cette dernière contiendra entre autres une statuette de 32 cm à l’effigie de Basim, un artbook, la B.O. du jeu, une carte de Bagdad, le DLC « Les Quarantes Voleurs », ou encore un boîtier Steelbook ; tout ça soigneusement rangé dans un coffret. Enfin, cette présentation d’Assassin’s Creed Mirage a permis de récolter quelques informations sur le futur de la série. Ainsi, Marc-Alexis Côté (producteur exécutif de la franchise) a officialisé le développement d’Assassin’s Creed Jade, un épisode pensé pour les mobiles et dont l’aventure se déroulera en Chine. La particularité du jeu, c’est qu’il permettra de créer son propre personnage, une première dans l’histoire de la saga. On nous garantit que toutes les mécaniques connues d’Assassin’s Creed seront bel et bien là, mais adaptées aux contrôles tactiles. Il y a également Assassin’s Creed Red (nom de code) qui est en développement chez Ubisoft Québec, le studio derrière Odyssey. L’éditeur français semble avoir entendu les prières des fans puisque c’est le Japon féodal qui a été retenu comme contexte historique. De son côté, Ubisoft Montréal est à l’œuvre sur Assassin’s Creed Hexe (nom de code) qui proposera une expérience et une atmosphère radicalement différentes des autres jeux sortis jusqu’à maintenant. La manière dont apparaît le logo fait immédiatement penser au Projet Blair Witch ; et ça tombe bien, puisque d’après les fuites, l'aventure se déroulerait à la fin du Saint-Empire romain germanique, avec comme toile de fond une chasse aux sorcières. Red et Hexe seront les deux premiers jeux à intégrer Assassin’s Creed Infinity, une sorte de hub qui réunira différents types d’expérience tournant autour de l’univers Assassin’s Creed. Et étant donné que plusieurs joueurs pourront s’y connecter, les développeurs réfléchissent à comment intégrer du multi. Quant à Assassin’s Creed Valhalla, il accueillera un dernier DLC gratuit, à savoir « The Last Chapter », sans oublier la série en live action conçue avec Netflix.
Si la cinématique d’Assassin’s Creed Mirage nous a clairement mis l’eau à la bouche, si Ubisoft Bordeaux semble vouloir revenir aux basiques dont la série avait fini par s’éloigner ces dernières années, sans gameplay, il est compliqué de se forger un premier avis. Peut-être que les multiples leaks dont la série a fait l’objet ces derniers mois ont incité l’éditeur français à repousser les festivités. On peut le comprendre, d’autant que la sortie d’Assassin’s Creed Mirage est programmée pour 2023 sur consoles et PC. Rien ne presse donc, sauf pour les fans qui sont déjà convaincus que cet épisode sera un grand cru. De belles promesses sur le papier, c’est vrai, mais rien de bien concret à se mettre sous la dent pour l’instant.