Assassin's Creed Mirage : une extension produite par l'Arabie Saoudite, Ubisoft aurait signé un deal

En plein coeur d'un marasme financier depuis plusieurs mois, Ubisoft serait en train de réfléchir à de nombreuses pistes pour ne pas fermer boutique. A en croire Bloomberg et son journaliste d'investigation Jason Schreier, la famille Guillemot envisage de créer une nouvelle stucture avec le géant chinois Tencent dans l'objectif de récupérer une partie de ses actifs, qu'il s'agisse de certaines licences ou studios. Mais la Chine ne serait pas visiblement pas le seul pays qui pourrait aider l'éditeur français à retrouver une santé financière. En effet, selon le journal 'Les Echos' qui a décidé de faire fuiter l'information, Ubisoft aurait fait un deal avec l'Arabie Saoudite pour trouver des financement et même lancer la production d'une extension à Assassin's Creed Mirage. Une annonce que beaucoup de médias et autres analystes du milieu ont trouvé surprenante.
Si l'on en croit les informations des Echos, Emmanuel Macron aurait effectué une visite d'état en Arabie Saoudite du 2 au 4 décembre 2024. Notre Président ne s'y est pas rendu seul, mais a aussi convié tout une délégation de chefs d'entreprise français (ils étaient une cinquantaine) dans l'objectif "d'approfondir les coopérations dans des domaines stratégiques que sont notamment la défense et la sécurité, la transition énergétique et la connectivité" mais aussi de nouer des partenariats économiques avec des entreprises françaises. Toujours selon les journal 'Les Echos', Yves Guillemot, le PDG d'Ubisoft, faisait partie de ces 50 entrepreneurs français et ce dernier se serait entretenu avec le groupe Savvy Games, détenu par le PIF, qui n'est autre que le Fonds d'Investissement Public de l'Arabie Saoudite et détenu par son prince héritier Mohammed ben Salmane. Ce rapprochement aurait permis de financer le développement d’une extension du jeu Assassin’s Creed Mirage, sorti en octobre 2023.
C'est d'autant plus surprenant que selon Stéphane Boudon, Creative Director sur Assassin's Creed Mirage, avait expliqué qu'aucun DLC ne serait prévu pour le jeu, qui était déjà à la base une extension d'Assassin's Creed Valhalla, avant qu'Ubisoft ne le transforme en jeu complet, en le marketant comme un retour aux sources en termes de gameplay. Le partenariat entre Ubisoft et le groupe Savvy Games va-t-il déboucher à quelque chose de plus important qu'un semble simple financement de jeu ? A l'heure où Ubisoft traverse une crise sans précédent, tous les moyens sont évidemment bons pour trouver du soutien financier, et comme chacun sait, l'Arabie Saoudite n'a jamais caché son envie de s'imposer dans le secteur du jeu vidéo, mais aussi de la pop culture, notamment japonaise. On se rappelle par exemple de l'annonce du parc d'attraction Dragon Ball qui est actuellement en cours de chantier, de la statue de Goldorak qui trône fièrement à Riyad, la capitale de l'Arabie Saoudite et qui est devenu la plus grande statue grandeur nature jamais créée.
Du haut de ses 39 ans, le prince héritier de l'Arabie Saoudite Mohammed ebn Salmanen, n'a jamais caché sa passion par le jeu vidéo, les mangas et les animés japonais. Il a été bercé par toute cette culture populaire, puisque durant les années 80, le Moyen-Orient a également été biberonné à la culture populaire japonaise. Mohamed Ben Salmane, c'est aussi un énorme fan de jeux vidéo et de la NeoGeo, la console Rolls Royce des années 90 qui a fait rêver le jeune Mohamed Ben Salmane, à tel point que ce dernier a racheté la société SNK à hauteur de 96,18% en février 2022 pour la somme de 522 milliards de won, soit l'équivalent de 430 millions de dollars, via sa fondation MISK. D'ailleurs, le rachat de SNK n'est qu'une simple mise en bouche. L'Arabie Saoudite a aussi annoncé en Septembre 2022 vouloir investir pas moins de 37.8 milliards de dollars dans le secteur du jeu vidéo. C'est par le biais du groupe Savvy Gaming Group, détenu par le Public Investment Fund (PIF) de l'Arabie saoudite, que la volonté de s'implanter dans le paysage vidéoludique va se faire.
Dans le détail, il est indiqué que 18,6 milliards vont être investis dans des prises de participation minoritaires dans des studios de développement mais aussi des éditeurs de jeux vidéo. On sait par ailleurs que le pays est entré dans le capital de Nintendo récemment à hauteur de 8.3% après avoir déposé un dossier auprès du Ministère des Finances du Japon, toujours à travers le fond saoudien PIF. Nintendo n'est pas le seul éditeur de jeux vidéo à être la cible de l'Arabie Souadite, puisque Activision Blizzard, Electronic Arts, Nexon, Capcom, KOEI TECMO et Take-Two Interactive sont également dans le viseur, sachant que le pays a également renforcé sa position récemment avec une augmentaton du capital. Désormais, Mohammed Ben Salmane possède 5.8% d'Electronic Arts (contre 5,1% il y a quelques mois), mais aussi 6.8% de Take-Two Interactive (contre 5,3% récemment), tout ça en achetant respectivement 2 millions et 3 millions d'actions fin 2022. Mais ce n'est pas tout, on a aussi appris que 13.3 milliards de dollars seront consacrés au rachat d'un nouvel éditeur de premier plan, sans doute contre leur gré. Qui sera l'éditeur de jeu vidéo prestigieux qui va se faire avaler par les envies incessantes de Mohammed Ben Salmane ? On le saura tôt ou tard. En attendant, l'Arabie Saoudite continue à investir et à sponsoriser de jeunes talents dans le domaine de l'eSport, afin de les accompagner dans leur carrière.
Dans tous les cas, Yves Guillemot est prêt à tout pour sauver son entreprise, quitte à aller chercher des fonds auprès de pays qui font débat en Occident. Dans tous les cas, le PDG d'Ubisoft prépare déjà les esprits (et ses employés) à de grands bouleversements, avec des coalitions certaines, un rachat possible, puisque dans un communiqué publié début janvier, "des conseils premier plan ont été mandatés afin d’étudier et poursuivre diverses options stratégiques et capitalistiques transformantes afin d’extraire la meilleure valeur possible pour les parties prenantes ». Business is business comme on dit.


