UbiDays 08 > Soul Calibur IV

Soul Calibur est une religion dans le royaume du fighting tridimensionnel, au même titre que Virtua Fighter et Tekken d'ailleurs. La franchise avait atteint la perfection sur Dreamcast, avant de s'éparpiller sur GameCube, PlayStation 2 et Xbox dans un deuxième opus qui vit l'arrivée de Link, Heihachi et Spawn au rang de guests de luxe capables de brasser des millions de dollars. Soul Calibur II fut à ce titre considéré comme un véritable acte de trahison par toute une communauté qui ne s'exprime qu'à travers des chiffres et des onomatopées. Ce n’est pas une blague. La naissance de Soul Calibur III permit la signature d'un traité de paix entre Bandai Namco Games et ses apôtres. Le gameplay était redevenu divin, ce qui rendait les combats hautement plus techniques et nettement moins bourrins. Ce retour au calme n'a pas pour autant empêché la firme nippone de plancher immédiatement sur le dossier Soul Calibur IV, au moment même où le développement de la version arcade de Soul Calibur III était bouclé selon les propres termes des développeurs. Autrement dit, pendant qu'une équipe s'attelait au portage du jeu sur PlayStation 2, une seconde dressait déjà l'ébauche du quatrième opus dont l'officialisation a été précipitée par l'arrivée des consoles nouvelle-génération. On veut bien le comprendre. Avec ces considérations bien en tête, on a pu mettre la main sur la démo jouable du jeu, exhibée sur PlayStation 3 et Xbox 360.

From all over the place they come...

Uniquement cinq personnages étaient disponibles : Yoda, Dark Vador, Hilde, Siegfried et Mitsurugi. Pour l’anecdote, la présence de Hwang n’est ni confirmée, ni infirmée. Il pourrait aussi bien faire une apparition en tant que simple fiche historique dans le Museum du jeu, que sous la forme d’un personnage à part entière. L'écran de sélection des combattants comprenait une vingtaine de slots, mais Bandai Namco Games a précisé qu'il y aurait bien une trentaine de guerriers, sans forcément poser de chiffre précis sur son discours. En fait, il semblerait que le casting de Soul Calibur IV ne soit pas encore définitif, et que d'autres stars pourraient venir se greffer pour porter le nombre entre 32 et 34 personnages. On verra bien. Ce qui est une certitude par contre, c'est la présence du mode Character Creation qui, comme dans Soul Calibur III, permettra de customiser son avatar, une étape qui pourra être abordée de deux façons. La première consistera à reprendre les traits d'un guerrier déjà existant, et modifier son apparence physique et vestimentaire, sans avoir pour autant le droit de toucher à son style de combat. La deuxième possibilité offre par contre un champ d'action plus large, puisqu'après avoir déterminé le sexe du personnage, on pourra le sculpter à sa façon de la tête aux pieds, et même lui affecter un style de combat. Les rubriques Single Player, Versus Modes - Standard Versus/Special Versus - PlayStation Network ou Xbox Live - Museum et Options complètent le menu principal d'une sobriété exemplaire. En "Single Player", un mode similaire au Légendes des Âmes sera proposé, même si les développeurs préfèrent conserver le mystère le plus complet autour de ce qui pourrait être l'une des attractions principales de Soul Calibur IV. Sans entrer dans les détails, ils ont tout de même concédé du bout des lèvres que le scénario tournera autour de deux camps aux aspirations forcément différentes, et qui s'affronteront afin d'asseoir leur domination dans toute la région. Les personnages ne se déplaceront pas pour autant en fil indienne, chacun ayant aussi un objectif personnel à atteindre. Les recoupements de destins, les alliances de circonstance ainsi que les actes de trahison, que l'on pourra provoquer via un système de path que Bandai Namco Games nous définit comme abyssal, rythmeront la progression de la quête.

Sans entrer dans les détails, ils ont tout de même concédé du bout des lèvres que le scénario tournera autour de deux camps aux aspirations forcément différentes, et qui s'affronteront afin d'asseoir leur domination dans toute la région."

Le Versus Mode a apporté des précisions importantes aux yeux des connaisseurs de la franchise. Tout d'abord, il ne sera plus obligatoire de passer par le mode Arcade pour affronter le CPU, puisque Soul Calibur IV laisse désormais le choix d'affronter la console dans un simple match d'exhibition. Bien vu. Le second détail qui tue lorsque l'on paramètre la partie est la présence de la Soul Gauge, qui reprend le concept amorcé dans Soul Blade sur PSOne, à savoir qu’il est dorénavant possible de briser la garde. Cette nouvelle règle donne une tout autre saveur aux affrontements, car les joueurs ne pourront plus se contenter de se cacher dans un coin du ring. En effet, chaque coup encaissé par la garde fait diminuer sa résistance dont la jauge, verte au départ, devient bleue pour finalement virer au noir. Il faut savoir que l'armure des personnages est désormais divisée en trois parties distinctes – high, middle, low - et qu'il peuvent les perdre pendant le combat ; sachant qu’il faudra débuter un nouveau match pour retrouver son string et ses chaussettes. Ce qui est pratiquement jouissif, c’est qu’une certaine logique est respectée dans le dépouillage des personnages. Plus concrètement, si la protection low explose, c'est la partie basse de la tenue qui se désagrège. La théorie s'applique de la même manière pour les pans middle et high. Lorsque toutes les parties de la tenue se retrouvent au sol, les dommages subis augmentent de 10 à 15 %, voire 20 % dans certains cas. Une fois la garde totalement brisée, le joueur qui a l’avantage peut exécuter un finish move pour mettre un terme au round - ou au match - d'un coup d'un seul en pressant les quatre boutons de façade. Bien évidemment, la manoeuvre nécessite un sens du timing aiguë, puisque l'on ne dispose que d'un quart de seconde pour agir. Il est encore trop tôt pour décréter que l'épreuve relèvera de la simple formalité pour les geeks de la Gnouz Corp., mais toujours est-il que deux essais nous ont suffit pour maîtriser parfaitement l'exercice. Soul Calibur IV est vraiment une réponse de la part de Bandai Namco Games à la communauté, qui lui est d'une aide précieuse en termes de feedback. A l'image d'un certain The King of Fighters XII, le jeu tente de favoriser les stratégies portées vers l'attaque. Par exemple, les joueurs les plus couillus qui toucheront l'adversaire avec un combo d’au moins deux hits, bénéficieront juste derrière d'une attaque dont les dommages seront augmentés de 10 à 20%. Pas mal. D'un point de vue visuel, Soul Calibur IV est magnifique, c'est clair et net. Cette impression ne vient pas uniquement du fait que la licence profite de la haute-définition, mais aussi parce que les géniteurs ont su conserver ce goût pour des antres plein de charme - Thesmophoros' Imperial Garden est un vrai coin de paradis - dont la structure peut désormais se modifier au cours du combat. La recette ne date pas d'hier, c'est vrai, mais dans Soul Calibur IV, où le moindre centimètre carré est d’une importance vitale, elle peut faire basculer un match. Bandai Namco Games semble maîtriser son sujet, et il nous tarde de décortiquer son œuvre dès cet été. Soul Calibur IV sortira le 31 juillet prochain sur Xbox 360 et PlayStation, mais pas dans toute l’Europe. En effet, les joueurs britanniques devront patienter jusqu’au 1er août pour mettre la main dessus.