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Balayer la perfection pour approcher l’excellence, voilà comment on pourrait résumer la performance de The Legend of Zelda : The Wind Waker HD sur Wii U. Ce n’est peut-être pas le meilleur épisode de la série, mais il met des claques à tous les niveaux. La réalisation est flamboyante, la prise en main au GamePad efficace, et les petites retouches astucieuses. Seule ombre au tableau : ces satanés ralentissements qui donneront du grain à moudre aux mauvaises langues. Mais le constat est sans appel : quand Nintendo fait des remakes, il les fait rarement avec les pieds. Ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de The Legends of Zelda : The Wind Waker HD.
- Le cel-shading sublimé
- Les balades en mer avec la nouvelle voile
- L’efficacité du GamePad
- Idyllique pour les néophytes
- Miiverse anecdotique
- Pas de grosse innovation
- C’est quoi ces ralentissements ?
De son propre aveu, Eiji Aonuma a dû convaincre Nintendo de développer The Legend of Zelda The Wind Waker HD. En effet, certains membres de ses équipes n’étaient pas du tout chauds à l’idée de remanier un épisode pas plus plébiscité que ça. La raison ? Des graphismes en cel-shading qui avaient traumatisé les adeptes à l’époque, et juraient avec les autres épisodes de la série selon eux. Pourtant, si la firme de Kyoto devait porter aujourd’hui Ocarina of Time sur Wii U, pas sûr que le résultat serait exceptionnel. En tout cas, The Wind Waker HD permet de s’endormir le sourire aux lèvres grâce à une réalisation encore plus féérique que sur GameCube. Ca se joue sur des détails, c’est vrai, et la différence ne saute pas tout de suite aux yeux. Mais il n’est pas nécessaire non plus de sortir une loupe pour s’apercevoir que les expressions faciales de Link ont été retravaillées ; un supplément d’âme qui envoie dans le cosmos. Les animations sont toujours aussi chiadées et donnent parfois l’impression d’assister à une comédie musicale. Cela dit, le must demeure quand même les longues balades en mer qui manient les contrastes à la perfection : océan bleu et soleil qui cogne lorsqu’il fait beau temps, mer agitée, grosse pluie et coups de tonnerre quand les choses se gâtent. Si le spectacle est de premier ordre donc, on ne comprend pas en revanche ces chutes de framerate qui ont souvent plombé nos parties, et rarement parce qu’il y avait du monde à l’écran. La Wii U a sérieusement craché ses poumons avec le boss de la Forteresse Maudite par exemple ; idem en ce qui concerne certains combats aquatiques. Mais bon, à côté de ça, on a droit à une B.O. aux petits oignons, des sons qui renvoient en enfance et un univers qui claque. Du grand art.
En tout cas, The Wind Waker HD permet de s’endormir le sourire aux lèvres grâce à une réalisation encore plus féérique que sur GameCube."
Côté prise en main, The Legend of Zelda The Wind Waker HD tente naturellement d’être plus souple que l’édition originelle, notamment grâce à la présence du GamePad qui fluidifie la gestion de l’inventaire. A l’aide de l’écran tactile, il suffit de placer les items sur les boutons auxquels on souhaite les assigner, et ce sans la moindre interruption de l’action (sauf si l’on active l’option Off-TV Play). Comme c’était le cas avec le remake 3DS d’Ocarina of Time, les fonctionnalités gyroscopiques de l’accessoire sont dédiées à la visée, mais on peut tout aussi bien opter pour le stick droit afin de ne pas perdre en précision. Consulter la carte d’un donjon est moins pénible, même si l’intérêt de Wind Waker a toujours reposé sur l’exploration des fonds marins. Aucun souci à se faire de ce côté-là, puisque le GamePad affiche en permanence la carte du monde dès que l’on prend la mer. Un curseur permet de suivre les déplacements de Link en bateau, et il y a même moyen de zoomer sur une portion de la map pour mieux localiser un trésor, tout en continuant de naviguer vers celui-ci. L’un des autres points que Nintendo a tenu à rectifier avec The Wind Waker HD, c’est l’utilisation de la voile jugée rébarbative par les aficionados, car il fallait régulièrement ajuster la direction du vent pour l’avoir en poupe. Cette fois-ci, les développeurs ont pensé à intégrer un second modèle que l’on peut obtenir en accomplissant une quête annexe. Ce nouveau tissu présente deux avantages : la vitesse de navigation a été augmentée, et le vent souffle toujours dans le dos. Néanmoins, pour ne pas léser ceux qui ne parviendraient pas à mettre la main sur cette fameuse voile, le pacte avec le dieu des tornades existe toujours et déclencher une tempête pour se retrouver propulsé à l’autre bout de la carte est toujours d'actualité.
INTO THE WIND
Décidé à séduire les néophytes, The Legend of Zelda : The Wind Waker HD se montre extrêmement généreux quand on entame la recherche des fragments de la Triforce. En effet, il y a une dizaine d’années, il fallait passer sa vie pour dénicher les huit cartes permettant de localiser l’emplacement des précieuses reliques, sachant qu’il était obligatoire de les faire déchiffrer par Tingle au préalable ; une opération qui coûtait énormément d’argent. Dorénavant, il n’y a plus que trois cartes à récupérer pour être en mesure de reconstituer la Triforce, ce qui a l’avantage de dynamiser le rythme il faut bien l'avouer. Plus de gros passage à vide qui fait décrocher de l’aventure que l’on avale d’une traite, sans même calculer l’option Miiverse censé faciliter la communication avec les autres aventuriers en jetant des bouteilles à la mer. Etrange comme initiative, car The Wind Waker HD réussit justement à se débarrasser de toutes les impuretés qui souillaient son grand frère déjà beau gosse. D'une façon plus globale, on retrouve tout ce qui fait le sel de la série : un level design en béton armé, des quêtes annexes qui foisonnent de partout, un héros qui fait preuve d'un courage sans commune mesure, c'est net et presque sans bavure. Une dernière chose : les inconditionnels peuvent sélectionner dès le départ le mode "Héroïque" pour hausser le niveau de difficulté (pas de récupération de coeur), sachant que l'on peut à tout moment revenir au mode normal si la tâche s'avère trop ardue. Pour les vrais, quoi.