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Virtua Tennis World Tour réussit de façon impeccable sa rentrée
- Mode Tour Mondial captivant
- Gameplay revisité et instinctif
- Bonus à débloquer
- Graphismes au top
- Ambiance sonore agréable
- Durée de vie conséquente
- Intro qui méritait mieux
- Mode Jeux de Balle pas assez fun
- Certains entraînements assez difficiles
- Temps de chargement trop nombreux
Pour son premier jeu sur PSP, Sega fait comme tout le monde ou presque, c'est-à-dire faire du neuf avec du vieux. Si l'éditeur n'a peut-être pas joué la carte de l'originalité, il ne fait pas dans le détail et sort un Virtua Tennis World Tour tout simplement remarquable.
Lorsque la PSP débarquera sur le marché vidéoludique français le 1er septembre prochain, on aura droit à du lourd, du très lourd. Hormis les très attendus WipEout Pure et Everybody's Golf qui ont déjà conquis toute la rédaction, Virtua Tennis World Tour est sans conteste celui qui va faire craquer le plus de joueurs. En effet, une version portable du jeu de tennis né dans les années Lumières de Sega, ça ne se refuse pas. A l'heure actuelle, Top Spin et Virtua Tennis se disputent âprement la place de numéro un mondial du tennis pixellisé. Prônant respectivement le réalisme et le fun, chacun tente de séduire à sa façon un public de plus en plus exigeant. Virtua Tennis est le premier à dégainer son coup droit du fourreau, avec une édition remasterisée pour l'occasion. Apparemment plus fin graphiquement que les numéros précédents, écran 16/9e oblige, l'oeuvre de Sumo Digital semble surtout avoir conservé ce qui avait fait de lui la référence absolue sur Dreamcast et à La Tête Dans Les Nuages : une prise en main immédiate.
Pas de doute, c'est bien lui
Les bonnes vieilles habitudes, on les reprend dès la petite séquence introductive qui présente successivement chaque protagoniste de Virtua Tennis World Tour. Ressemblant étroitement à celles aperçues dans les salles d'arcade et sur la console à la spirale bleue, elle n'a vraiment rien d'exceptionnel. Mais la nostalgie qu'elle provoque suffit sans doute à passer l'envie d'appuyer sur Start de façon un peu trop hâtive. Visuellement donc, elle ne casse pas des briques et arbore une tenue de soirée plutôt sobre. La récidive de Sega continue une fois que l'on a la raquette bien en main : une animation des joueurs hyper-fluide, une modélisation des courts nickel chrome (mention spéciale pour celui situé en haut d'un gratte-ciel SPT de Tokyo), des replays légèrement teintés de blur séduisants, et des effets d'ombre et de lumière (le soleil jouant à cache-cache avec les nuages) soignés aux petits oignons. Pour jouer les rabat-joies et les insatisfaits éternels, on pourrait toutefois reprocher un character design des personnages légèrement carré, pointu et aliasé. Moins gênant pendant les phases de jeu, cela l'est un peu plus lors des prises de vue rapprochées. Par rapport à son vis-à-vis Top Spin, le label Virtua Tennis n'hésite pas non plus à afficher des couleurs plus vives et plus convaincantes. Si son aspect fun lui permet de jouer la carte de la folie artistique, elle ne lui offre pas une inspiration des faciès infaillible. Alors que Venus Williams, Andy Roddick et Roger Federer sont reconnaissables au premier coup d'oeil, c'est la lutte pour décrypter Amelie Mauresmo, Sebastien Grosjean et David Nalbandian. On avait vu mieux il y a quelques années...
Le casting de Virtua Tennis World Tour réunit la crème du tennis mondial. Une petite mise à jour a été faite pour cette version nomade, ce qui a fait tomber quelques têtes comme Carlos Moya, Yevgeny Kafelnikov ou bien encore Patrick Rafter. Désormais, ce sont les Andy Roddick, Juan Carlos Ferrero et Sebastien Grosjean qui font la loi sur les courts. Du coté des jupettes, on appréciera la compagnie de Maria Sharapova, toute nouvelle numéro une mondiale, qui fait une entrée mignonne et remarquée. Comme d'habitude, chacun des joueurs possède un profil qui lui est propre. Puissance, service-volée ou coups variés, c'est à vous de choisir le type de jeu qui vous convient le mieux. Par un jeu puissant qui leur permet de sortir un coup droit dévastateur à n'importe quel moment de l'échange, David Nalbandian, Andy Roddick ou Venus Williams sont des joueurs de fond de court. Lleyton Hewitt et Sarah Bailey possèdent un jeu de jambes vif, ce qui leur confère une omniprésence sur le terrain. Sébastien Grosjean et Nicole Vaidisova sont des joueurs complets, ne dégageant réellement ni points forts ni points faibles. Pour finir, on pourrait évoquer l'omnipotence des Roger Federer et Tim Henman à la volée. Les débutants porteront sans doute leur choix sur un joueur sécurisant comme Andy Roddick, remplaçant poste pour poste de Mark Philipoussis, qui possède un jeu de fond de court solide et un service rapide. Par la suite, la sélection du joueur se fait de façon nettement plus stratégique. L'absence d'un Practice Mode n'est vraiment pas handicapante, le gameplay offrant un Virtua Tennis World Tour facile d'accès.
Jeu blanc
Et c'est indéniablement le point fort du jeu. Sa simplicité le rend sociable et peu élitiste. Après avoir tapé quelques minutes dans la petite balle jaune, on se surprend à sortir des passing shot liftés, des revers long de ligne, et des amortis de monsieur avec une précision chirurgicale. La prise en main rapide et instinctive du jeu s'explique par des commandes qui ne nécessitent pas des heures d'entraînement, mais qui cachent néanmoins quelques subtilités. Croix balance un simple shot, Rond permet de réaliser des slices, et Carré envoie des lobs histoire de varier les plaisirs. Le paddle a toute son importance dans ce système tri-boutons puisqu'il permet non seulement d'ajuster sa frappe, mais également d'en doser la force. En supposant que l'on se trouve en bas de l'écran, un diagonal-haut-gauche-Croix (strong shot) sera nettement plus puissant qu'un gauche-Croix tout court. De même qu'un diagonale-bas-droite-Croix sortira un amorti de la raquette. Dans Virtua Tennis World Tour, le maintien plus ou moins court du bouton n'influence pas de façon flagrante la force du coup droit; tout juste son angle. Tout réside dans le placement du joueur qui ne s'amuse plus à sortir des coups abusés comme cela fut le cas dans les opus d'antan. Le jeu a gagné en maturité, et ses approximations agaçantes ont été gommées. Chaque mauvais pas n'est pas corrigé de façon systématique par le CPU, surtout lors des smashes, ce qui humanise un peu plus les échanges. Cela dit, les célèbres phases de volées au filet espacées de quelques centimètres font toujours partie du décor. Mais n'est-ce pas devenu un charme incontournable de la série...?
Au final, Virtua Tennis World Tour n'apporte pas de réelles innovations à un gameplay ayant déjà fait ses preuves. Concernant les différents modes de jeu, l'inébranlable mode Tournoi est toujours de mise. En simple ou en double, il ouvre les portes de la cours des grands, et permet de se frotter à des adversaires qui s'aguerrissent au fil des tours. Les connaisseurs savent que le principal défi à relever est de ne perdre aucun match sur les cinq rencontres proposées, afin de toucher du doigt le rêve d'affronter le King et/ou la Queen lors d'un exhibition match de feu. N'ayant pratiquement aucun point faible, ces joueurs physiquement indestructibles ne commettent aucune faute directe. En double avec le CPU, il est important de bien savoir gérer le comportement de son partenaire en lui imposant une tactique de jeu bien définie. Via L et R, on adopte une stratégie défensive (fond de court), attentiste (normal), ou offensive (jeu de filet). Pour jouer pépère seul ou avec ses amis, c'est par la case Exhibition qu'il faut passer. Quant aux amoureux des stats, ils peuvent toujours se gaver des records accessibles par le mode éponyme.
Le tour du monde en 80 aces
Les modes Tour Mondial et Jeux de Balle donnent à Virtua Tennis World Tour une durée de vie considérable. Le premier offre l'opportunité de retracer la carrière d'un joueur et d'une joueuse de tennis commençant au bas de l'échelle (300e au classement ATP et WTA). Après avoir rempli les formalités administratives d'usage (taille, poids, coupe de cheveux, tenue initiale...), chacun d'eux a pour but d'accéder à la première place mondiale, ce qui passe par des entraînements intensifs. Revers, coup droit, jeu de fond de court ou au filet, puissance et précision du service, endurance et mobilité sur le court, voilà un exemple de ce qu'il faudra travailler dans les divers ateliers pour faire mouche dans les tournois. Pour atteindre le niveau maximal (21) de chacune des compétences du joueur, il est indispensable de réussir de façon répétitive tous les exercices proposés sur le plateau; un procédé proche de celui utilisé dans les RPGs. Certains échauffements sont pénibles à suivre, comme le Disc Shooter dans lequel il faut blanchir des pastilles noires selon les règles du Othello (ou Reversi). Vraiment pas simple. Par contre, le Stomper (marcher sur le plus de canettes possible en un minimum de temps), le Danger Flags (ramasser tous les drapeaux du court sans se faire toucher par les gun machines), et le Pin Crasher (à l'aide de son service, faire tomber les quilles comme au bowling, avec des spares et des strikes à la clé) sont nettement plus abordables. Afin de conserver un minimum de réalisme quant à l'enchaînement des ateliers, une jauge d'endurance vous rappelle discrètement les moments de repos que doit s'octroyer votre poulain pour récupérer du jus. Ces practice stages sont le seul moyen de faire progresser physiquement son joueur. Les tournois, quant à eux, se chargent de remplir ses poches de dollars à chaque match gagné, et d'améliorer sa position au classement. Avec le pactole engrangé, on peut se permettre d'aller faire quelques folies à la boutique du coin. Tenues fashion, nouvelles raquettes, courts d'exhibition, contrat avec un partenaire pour jouer des matches en double, voilà les produits disponibles dans les rayons. Il n'est vraiment pas simple d'atteindre la première marche mondiale, d'autant plus que l'accession à certains tournois exige un classement plus ou moins élevé. Devenir le Roger Federer de Virtua Tennis World Tour requiert plusieurs années.
The prince of tennis
Le mode Jeux de Balle apporte de la fraîcheur à un menu ultra-rodé, même s'il aurait été plus sympa d'inclure un mode Gimmick Match style Mario Power Tennis. Car on se rend compte rapidement que les quatre mini-jeux (Blockbuster, Balloon Smash, Fruit Dash et Blocker) ne sont pas aussi fun que ce que l'on peut trouver chez Nintendo. Sans rentrer dans les détails, cela ressemble plus à des épreuves de Fort Boyard qu'à un véritable défouloir. Blockbuster consiste à frapper des cases multicolores qui s'amoncellent à l'écran. Les blocs de même couleur fusionnent, et deviennent donc plus grands pour un gain de points et de temps plus conséquent. Mignon. Coup de coeur à Blocker qui est sans doute le mini-game le plus stressant, puisqu'il s'agit cette fois-ci de défendre ses propres blocs face aux gun machines. Ces derniers n'hésitent pas à enchaîner les frappes, ce qui oblige à trouver un juste milieu entre jeu au filet-jeu de fond de court. Placé trop près du filet, le joueur ne peut pas atteindre les tirs des gun machines excentrés. Placé trop près de ses blocs, il ne peut pas renvoyer des coups cadencés à un haut-débit. A vous de jouer !