Test Virtua Pro Football

La première question qu’il faut se poser avant même de décortiquer les entrailles de Virtua Pro Football, c’est : "Êtes-vous capable de succomber à un jeu de football vendu à 20 € ?". Si dans la majorité des cas, les fans du ballon rond ont du mal à changer leur fusil d’épaules – comprenez par là passer de PES à FIFA et vice-versa – il est encore plus difficile de sauter du coq à l’âne. Codemasters s’est fait une double fracture tibia-péroné avec Club Football et Sega risque de se bousiller les ligaments croisés avec son jeu sorti de nul part. Aucune promotion coup de poing, pas étonnant de voir débarquer le soft à seulement 20 € sur PlayStation 2. Et c’est bien là le seul argument valable pour défendre Virtua Pro Football car une fois la manette en main, les choses se compliquent sérieusement.

Pro c'est net !

Vous regrettez la bonne époque des jeux de football arcade ? Vous allez être servi avec le titre de Sega qui, au-delà du classicisme de son menu des tactiques, propose un gameplay obsolète. Ce constat se fait sentir après le coup de sifflet de l’arbitre avec une vitesse de jeu rapide qui nous offre des matchs certes très dynamiques mais extrêmement confus la faute à une mauvaise précision des balles. Vous avez beau dirigé le stick ou le pad vers l’un de vos collègues de jeu, votre joueur balancera la balle à qui en voudra au risque d’allumer un adversaire sur sa trajectoire ou dans le pire des cas, il l’enverra en dehors des lignes du terrain. Ces erreurs de jugements ne sont en fait que les effets indésirables d’une pitoyable gestion physique de la balle. Oubliez les frappes mollassonnes de FIFA 06, dans Virtua Pro Football, la moindre patate part comme une fusée tant et si bien qu’on peut s’amuser à cadrer ses frappes du milieu de terrain afin d’admirer avec quelle adresse le gardien récupère le ballon sans broncher. Dommage qu’il n’en fasse pas autant lorsqu’on se retrouve dans la surface de réparation où il perd tous ses moyens et plonge quelques secondes après que la balle soit dans les filets. A cette physique de balle plutôt médiocre se greffe une Intelligence Artificielle pas bien brillante qui se contente de suivre bêtement le porteur de la balle et qui tente, ici ou là, d’intercepter le ballon sans grand enthousiasme.

Sortie sur civière

Les choses vont très mal côté gameplay et n’espérez pas que l’esthétisme du jeu sauvera la mise. En effet, on a l’impression d’assister à des rencontres virtuelles de Pro Evolution Soccer 2 mais en 2006 ! C’est-à-dire que le moteur graphique date d’un autre âge avec des modélisations des footballeurs ridicules où seules les coiffures permettent de se faire une idée de qui est à l’écran. Obsolète, c’est également le cas de l’animation des joueurs rigide et limitée. Mais alors, Virtua Pro Football est bon à jeter aux ordures ? C’est (presque) ce que l’on pourrait dire s’il n’y avait pas quelques intentions louables pour se démarquer de la concurrence. Tout d’abord, vous pouvez activer en plein match un duel de dribble en pressant R2 lorsque vous êtes face à un adversaire. La caméra se pose alors derrière votre joueur et il ne tient qu’à vous de le dépasser avec quelques jeux de jambes. Intéressant certes mais très vite lassant. Le mode 1 contre 1 casse le rythme du match et permet assez facilement de traverser les défenses adversaires. Pour plus d’intérêt, si on peut encore parler d’intérêt, on préfèrera jouer à la passe à dix. La seconde bonne idée de Virtua Pro Football, c’est son mode "Joueur". Il s’apparente à un mode "Carrière" à ceci près que vous suivrez ici l’évolution d’un seul joueur, que vous créerez pour l’occasion, de son petit club de deuxième division jusqu’au hautes sphères du football. Et pour terminer, un petit tour du côté des licences s’impose pour en découvrir que 3 : la Calcio italien, l’Eredivisie des Pays-Bas ou la Liga espagnole. Pour le reste sinon on retrouve la majorité des clubs européens plus un florilège des meilleurs championnats mondiaux. Pas de quoi casser trois pattes et un canard.