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Enième jeu d’action à morts-vivants, Undead Knights prend le contre-pied des productions habituelles en vous proposant d’incarner un héros ressuscité en lieu et place des surpuissants survivants. Capables de transformer ses ennemis en serviteurs titubants de la cause zombie, les trois personnages jouables, Romulus, Remus et Sylvia, manquent à la fois de folie et de répondant. Bien que nerveuses, les scènes de combat sont rendues illisibles par de lourds problèmes de caméra, et la palette de coups du trio des enfers manque de variété. De plus, les possibilités d’interaction avec votre horde râlante demeurent relativement limitées et le jeu se révèle vite extrêmement répétitif. Construit sur un scénario assez indigent, cet enchaînement laborieux de baston brutale ne sauvera pas la PSP d’un naufrage ludique apparemment inexorable.
- Créer son escadron de zombies !
- Compétences à débloquer
- Trois modes multis
- Zombies polyvalents
- Zombies faibles et idiots
- Caméra imprécise
- Combats brouillons
- Très répétitif
- Pas bien joli
- Peu de différences entre les héros
Vous le croisez partout : dans les transports en commun, dans les salles d’attente, dans les cinémas, parfois dans les bars. Totalement insensible à l’environnement qui l’entoure, le pouce souple, le regard concentré sur son écran, cet être un peu à part, c’est l’utilisateur, généralement masculin, généralement adulte, de PSP. Vous le croisez partout, et bien que son visage soit souvent différent, les jeux sur lesquels il passe le temps, eux, ne changent pas. A part les dernières versions de FIFA ou de PES, un des GTA ou un quelconque casse-briques (Tetris a encore de beaux jours devant lui), l’utilisateur de PSP ne semble pas s’intéresser à grand-chose. Manque d’ouverture d’esprit ? Manque de titres de qualité, plutôt. Malgré un début d’année prometteur, avec le débarquement d’une ribambelle de produits inédits, la ludothèque de la portable Sony reste désespérément pauvre en jeux indispensables. Bien qu’exclusif à la machine, Undead Knights ne relève pas le niveau.
Combien de temps perdu, combien de destins brisés, combien de batailles, bref, combien d’erreurs ont été commises au nom d’une paire de gros seins ? Si l’obsession mammaire n’a pas encore provoqué la ruine complète de l’humanité, gageons que nous ne sommes pas toujours passés très loin du drame. Auteur de plusieurs études interactives majeures relatives à l’impact social de l’exhibitionnisme poitrinaire, Tecmo poursuit son exploration de cette terrible fascination dans Undead Knights, fiction médiévale-fantastique. Voilà donc un vieux bon roi libidineux qui tombe sous le charme d’une donzelle à la fois plantureuse et, bien évidemment, très amoureuse. L’influence de la jeune fille ne cesse de croître et son charisme débordant de toute part lui permet d’aligner les victoires à la tête de soldats fascinés par tant de vigueur et de fermeté. Certains s’inquiètent pourtant de l’entregent de la mystérieuse Fatima qui, à force de manœuvres, a fini par mettre toutes les contrées voisines à sa botte. Insupportée par ces doutes, la souveraine parvient à convaincre son époux d’éliminer les chevaliers du Clan of Blood, serviteurs loyaux mais parmi les plus critiques du royaume. Les terres du clan sont conquises et ses leaders, Romulus, son jeune frère Remus ainsi que la fiancée de celui-ci, la charmante Sylvia, sont pris dans une embuscade et massacrés. Secourus post-mortem par une force mystérieuse et démoniaque, ces héros liés par le sang reviennent, assoiffés de vengeance, parmi les vivants.
Zombieland
Malgré des gabarits bien différents, les trois compères se contrôlent à peu près de la même façon dans ce jeu d’action à la troisième personne découpé en vingt chapitres. Romulus est un peu plus puissant, Remus frappe plus vite et Sylvia bénéficie, grâce à sa lourde faux, d’une allonge inédite, mais pour le reste, l’expérience ne variera guère. Si vous n’êtes pas totalement satisfait de votre choix initial, vous pourrez opter pour un autre personnage au début du niveau suivant. Une liberté bienvenue mais difficilement exploitable. Vos exploits vous permettent en effet d’engranger des points, grâce auxquels vous achèterez de nouvelles compétences, spécifiques à chaque combattant. Or, si vous changez de héros comme de chemise, vous serez tenté de disperser vos gains et prendrez ainsi le risque de disposer d’un panel de trois héros moyens, là où vous auriez pu avoir deux mauvais délaissés et un bon aux stats blindées. Sans maîtrise, la puissance acquise en achetant des skills est inutile, et dans Undead Knights, la seule chose que vous devez vraiment maîtriser, c’est la mort ! Combattant ressuscité, vous êtes désormais capable de transformer tous vos ennemis en revenants. Pour y parvenir, il vous suffit de les affaiblir puis de les choper à la gorge. Une fois la transformation opérée, vos opposants d’hier mettent leurs membres décharnés au service de votre rancune. N’espérez toutefois pas créer une véritable armée des morts. Si les soldats adverses apparaissent parfois en continu, votre troupe ne pourra compter plus de dix goules simultanément. Un nombre largement suffisant pour progresser, d’autant que ces improbables alliés répondent littéralement au doigt et à l’œil. Vous pouvez ainsi choper n’importe lequel de vos zombies domestiques et vous en servir, au choix, comme bouclier, comme projectile pour mettre un ennemi à terre, ou fracasser la carcasse animée au sol, ce qui blessera tous les belligérants alentours. Le contrôle de masse est également envisageable : en appuyant sur R, vous passez en vue subjective et désignez une cible contre laquelle votre armée personnelle se précipitera, qu’il s’agisse d’un pauvre pékin en armure, d’une barricade à mettre à bas ou d’une porte à anéantir.
Mort d’ennui
Bien que rigolo, le concept d’Undead Knights est hélas fort mal mis en valeur. Tecmo a notamment fait preuve d’une belle flemme question réalisation, et nous délivre ici un titre austère. Ennemis et décors manquent sérieusement de variété, et, bien que les niveaux recèlent parfois quelques surprises (boss, structures inédites à détruire), l’action est franchement monotone. Les combats sont rendus illisibles par de constants problèmes de positionnement de la caméra, et les contrôles imprécis du héros ne permettent guère d’enchaîner les combos. La succession des séquences paraît dès lors particulièrement répétitive et, bien que les premières minutes de jeu ne soient pas dépourvues d’intérêt, plus vous avancerez dans les niveaux vilains et dégoulinant de gris qui composent cette aventure trop premier degré, plus vous vous ennuierez. Avec un tel gameplay, Undead Knights aurait certainement tiré profit d’un traitement un peu décalé, d’une écriture jouant la carte de l’absurde à la manière du très culte Stubbs the Zombie in Rebel without a Pulse, ce qui aurait relancé un peu l’intérêt de l’épopée. Hélas, le scénario au ras des pissenlits ne donne nullement envie de passer outre les défauts techniques et d’aller mettre une bonne raclée à Fatima. Cette paire de gros seins là ne vous fera finalement perdre que quelques dizaines d’euros et une demi-douzaine d’heures de votre vie. C’est déjà bien trop…