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Total Overdose aurait pu faire l’effet d’une bombe si les développeurs de Deadline Games s’étaient un peu plus penchés sur l’univers graphique du jeu afin de nous proposer un soft propre, riche et vivant. Mais il n'en est rien. Cela est d’autant plus regrettable que les gunfights, l’ambiance sonore, les doublages et l’humour étaient au rendez-vous. Enfin, à trop copier ses pairs, Max Payne, GTA, Prince of Persia et James Bond pour ne citer qu’eux, Total Overdose souffre d’une sérieuse carence d’imagination reléguant ainsi le jeu en tapas en attendant un coup de génie d’un autre studio de développement et pourquoi pas d’un True Crime : New York City prometteur. ¡ Hasta luego gringo !
- Des gun-fights d’anthologie
- Une mise en scène très festive
- Des doublages convaincants
- Une bande-son explosive
- Maniabilité approximative
- Des bugs comme s’il en pleuvait
- Une exploration de la ville sans grand intérêt
- Peu de sensation de conduite
- Sérieux manque d’originalité
- Des sauvegardes foireuses
Chaque fois qu’un GTA manque à l’appel, les éditeurs s’empressent de nous refiler leur dernier rejeton largement inspiré de la série phare de Rockstar Games. C’est fois-ci, c’est Eidos Interactive qui s’y colle en nous proposant un Total Overdose en manque d’originalités.
Incarner un bon flic ou un bad guy, difficile de choisir son camp. Pour faire simple, les développeurs de Deadlines Games ont opté pour un mix des deux dans Total Overdose, un ex-taulard reconverti incognito dans la brigade des STUPS. C’est donc dans la peau de Ramirez Cruz que vous allez tenter de démanteler un cartel mexicain de la drogue qui souille le Mexique et le sud des Etats-Unis. Mais cette affaire est plus profonde qu’il n’y paraît. Votre humble hermano, grièvement blessé suite lors d’une mission périlleuse, vous offre la chance de laver l’honneur de la famille en résolvant le mystère qui plane autour du décès de votre père. Les chefs des STUPS semblent avoir étouffés l’affaire en déclarant que votre paternel est mort d’une overdose ne pouvant supporter la pression de la police. Ainsi donc en tant que frère jumeau, vous allez pouvoir vous infiltrer dans les gangs de chicanos afin de poursuivre et d’achever le travail de votre père, tout en mettant la main sur la taupe des STUPS qui l’a balancé. Ne travaillant pas officiellement pour la police, vous pourrez vous en donner à cœur joie sans vous soucier des règles.
Sans style la puissance n’est rien
C’est à coup de chevrotine que vous allez régler au plus vite cette affaire ! A ce niveau-là, vous n’êtres pas des plus à plaindre. Vos longs séjours derrière les barreaux à côtoyer quelques malfrats vous ont bien aidé dans la maîtrise des armes à feu. Pistolets automatiques, revolvers, fusils de chasse, fusils à canon scié, mitraillettes, fusils d’assaut, lance-roquettes, lance-grenades, dynamites, cocktails Molotov ou grenades à main, aucun de ses joujoux dévastateurs n’a de secret pour vous. Et votre savoir-faire va de paire avec votre style d’intervention. Tout est dans l’exagération. Nettoyer les ruelles de Los Toros de ses bandidos devient alors un jeu d’enfant reléguant par la même occasion Max Payne au rang des vieux croûtons de la gâchette. Si Total Overdose puise sa jauge de bullet-time du titre de Remedy, il en améliore les actions possibles. Fini les simples sauts de côtés, en avant ou en arrière afin d’éviter les balles adverses tout en arrosant vos cibles de tirs précis. Désormais l’extravagance est de rigueur. Grâce à votre jauge d’adrénaline et aux différents éléments du décor, vous pourrez donner vie à vos désirs. Rebondir sur les murs pour vous jeter corps et âme dans l’orgie de bastos ou vous appuyer sur un mur afin d’exécuter un salto tout en mitraillant à tout va, voilà qui séduit notre pupille. Et pour les fines gâchettes, vous pourrez même tenter certains headshots durant ce laps de temps. Mixer les tirs d’esquives, les rotations et les tirs précis multipliera votre jauge de meurtres synonyme de bonus en fin de missions.
Chaque exécution a une appellation spéciale et amusante selon l’arme employée, le style utilisé ou la fréquence des meurtres. A mains nues ou équipé d’une pelle ou d’une batte, les récompenses sont aussi à la clef. Ainsi donc, grâce à votre imagination débordante d’idées, vous pourrez débloquer de nouvelles capacités pour Ramirez et des Manœuvres Loco salvatrices. Les Locos Moves sont idéals lorsque vous êtes à court de munitions durant les bastons. Au nombre de 7, ces manœuvres sont aussi loufoques que votre style. Catcheur Fou et Sombrero de la Mort assureront vos arrières tandis que transformer en Mariachi vous plomber vos ennemis à l’aide de deux étuis à guitares mitrailleurs. En Mode Pistolet d’Or, chaque balle éliminera sa cible avec une précision chirurgicale tandis que le Tourbillon arrosera tout est n’importe quoi. Lorsque vous employez El Toro, Ramirez fonce tête baissée dans tout ce qui bouge tel un taureau dans l’arène. L’ultime Manœuvre Loco, et sûrement la plus délirante, consiste à balancé une Piñata explosive qui attira à coup sûr vos assaillants, petits gourmands qu’ils sont. Voilà l’ingrédient majeur de Total Overdose, une bonne dose de fun lors des gun-fights. Malheureusement, le plaisir de jeu est parfois gâché par une maniabilité imprécise et lorsqu’on se retrouve entouré d’ennemis, on a vite le tournis ne sachant plus où donner de la tête. Surtout qu’il n’existe pas de système de lock à la manière de GTA : San Andreas. Vous ne devez vous préoccuper que du viseur au milieu de l’écran et Ramirez ciblera automatiquement les ennemis aux alentours. Un sérieux manque de précision qui s’intensifie lors des séquences en voiture.
Sans puissance le style n’est rien
A la manière de Grand Theft Auto, vous pourrez piloter n’importe quel véhicule à quatre roues, en mission ou lors de vos balades dominicales à Los Toros. Mais la conduite est approximative et il n’est pas rare de partir en sucette dans les virages tant les bagnoles ont tendance à chasser. Cette volonté de donner des sensations de conduite tombe à plat tant l’impression de vitesse manque à l’appel. L’unique plaisir de conduire une voiture réside dans le fait de pouvoir s’en servir comme arme. Lancé à plus de 70 Km/h – dingue ! – vous pourrez à tout moment sauter du véhicule en marche afin de le faire exploser contre le décor ou le trafic. Si par malheur, vous êtes trop prêt de l’explosion, utiliser le Rembobinage façon Prince of Persia pour retenter votre chance et recouvrir un peu de santé. Cela dit, il existe beaucoup d’items de régénération afin de se soigner. La ville regorge d’options à découvrir telles des icônes d’armement, des points bonus et des armes dévastatrices. Parcourir la ville de fond en comble relèvera du parcours du combattant tant les items sont sournoisement planqués. Hélas, l’ennuie gagne vite du terrain car, il faut l’avouer, San Andreas, Vice City ou Liberty City n’ont pas à s’inquiéter de Los Toros qui manque singulièrement de vie. Hormis quelques missions alternatives, il n’y a rien à faire dans cette cuidad. Et ce n’est pas l’aspect graphique du jeu qui nous incitera à voir du pays. Le level-design de Total Overdose est souvent répétitif et l’absence d’un radar détaillé désoriente quelque peu. Quant au moteur graphique largement inspiré de la série GTA, il est affublé des mêmes bugs et pire même il en invente. Il n’est pas rare de sombrer dans les décors lorsqu’on entre dans un taxi ou d’apercevoir des voitures fantômes laissant parfois apparaître uniquement le conducteur. Le comble de l’agacement revient aux sauvegardes foireuses, nécessitant de supprimer l’ensemble des fichiers pour poursuivre le jeu, et aux plantages des temps de chargement. Vous l’aurez compris les anomalies graphiques sont légions et si elles sont pardonnables chez Rockstar Games du fait de l’immensité de la ville, ici elles le sont beaucoup moins.