Test Top Spin 2K25 : le meilleur jeu de tennis est bel et bien de retour ! sur Xbox One
18 20
Top Spin est de retour en 2024. Une phrase presque surréaliste à l'idée de l'écrire après 13 ans d'absence et autant de temps à se dire que la licence de 2K allait rester un vestige du passé, un lointain souvenir. Et pourtant, à force d'insistance et de croyance, le meilleur jeu de tennis de tous les temps est de retour, et il ne déçoit nullement. Il faut dire que 2K Games et Hangar 13 ont pris le moins de risques possibles, en reprenant les bases du gameplay de Top Spin 4. Des réajustements et quelques modifications ont toutefois été apportées pour donner plus de consistance et de profondeur, et gommer les quelques aspects qui étaient encore perfectibles, comme le service, la volée et une augmentation nette des fautes ou des balles qui sortent du terrain. C'était de toutes les façons le meilleur compromis à faire, tant le gameplay était déjà divin à l'époque et atteint aujourd'hui des sommets inégalés. Plus que jamais le timing et le placement doivent être gérés au millémètre pour être sûr de taper juste et au bon endroit, ce qui garantit une marge de progression encore plus folle, même quand on était déjà un cador à Top Spin 4. Avec Top Spin 2K25, jamais un jeu de tennis n'aura été aussi varié dans ses échanges, et la fluidité de son rythme.
S'il jure encore sur la modélisation des joueurs au niveau des visages et donne le sentiment de ne pas être à la hauteur technique d'un jeu de 2024, Top Spin 2K25 affiche néanmoins des graphismes qui flattent la rétine, notamment dans la restituation des courts, de tous les petits détails qui s'y trouvent et cette gestion de l'éclairage vraiment saisissante. Mais s'il y a bien un aspect sur lequel le titre de Hangar 13 marave toute concurrence, ce sont ses animations absolument fabuleuses, qui rappellent quelque part ce qui a été fait avec NBA 2K dans le basket. Chaque geste est décomposé avec précision, s'adapte à tous les situations possibles et donne le sentiment du vrai tennis, sans jamais omettre le fun. Car oui, au-delà de toutes ses qualités intrinsèques de simu de tennis, TopSpin 2K25 est également un jeu où l'on s'amuse énormément. Alors certes, on aurait aimé que le mode MaCarrière soit plus palpitant, avec une vraie mise en scène et des cinématiques façon NBA 2K, mais on imagine que le budget pour ce come-back - presque inattendu - était limité, ce qui n'empêche pas de prendre plaisir à tout débloquer. D'autant qu'au lancement, le modèle économique du jeu est en faveur du joueur, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
Technique, profond, réaliste et surtout plaisant à jouer, Top Spin 2K25 est un jeu de tennis qui a su trouver le bon équilibre pour proposer la meilleure formule exstante du tennis virtuel, chose que la concurrence n'est jamais parvenue à comprendre. C'est comme en cuisine, c'est bien beau de connaître les ingrédients, encore faut-il savoir maîtriser le dosage et avoir le coup de main pour l'exécuter. Top Spin est de retour, la concurrence peut claquer des genoux.
- Gameplay absolument divin
- Qualité des animations exemplaire
- Un meilleur équilibrage (les fautes vont se multiplier)
- Le service-volée est incroyable
- La gestion de l'éclairage exemplaire
- Sound design de haute volée
- I.A. bien corsée, qui répond vraiment bien
- Marge de progression énorme
- Inépuisable en multi
- Grande variété de terrains
- Plein de petits détails partout
- Modèle économique en faveur du joueur (en tout cas au lancement)
- La suite du roster pro sera gratuit
- 4 vues ultra immersives
- Roster décevant (au lancement)
- Le visage raté de certains joueurs / joueuses
- On aurait aimé un mode Carrière à la NBA 2K
- Les ramasseurs de balle qui ne ramassent pas les balles
- Injouable à la croix directionnelle (d-pad)
- Connexion obligatoire en mode solo MaCarrière (MAJ)
Comment faire revenir une licence qui ne s'est malheureusement pas vendue ? C'est le casse-tête auquel a été confronté 2K Games ces dernières années à propos de Top Spin, une série adulée par les fans de tennis, mais boudée par le grand public. Un peu plus d'un million de copies vendues pour Top Spin 4 en 2011, toutes consoles confondues, si l'on en croit les chiffres de VG Chartz (les seuls qui soient publics), autant vous dire que ce n'était clairement pas suffisant pour relancer la machine. Pour Rémi Erconali, le game director de Top Spin 2K25, c'est le regain autour du tennis qui a favorisé cette envie de donner une seconde chance à la franchise, et évidemment, on croise les doigts pour que le succès soit au rendez-vous, car comme beaucoup d'entre vous, Top Spin 4 fut notre raison de vivre à l'époque. Pour ce faire, 2K Games a fait plusieurs choix stratégiques pour que ce retour ne soit pas qu'un simple caprice nostalgique. Première chose : ne pas tenter le diable et chambouler ce qui était déjà quasi parfait en 2011, en reprenant tout simplement le gameplay de Top Spin 4. Il faut dire que ce dernier avait réussi à allier simulation, profondeur de jeu, accessibilité et le fun, le plaisir de jouer. Vous l'avez sans doute vu dans nos vidéos partagées massivement sur YouTube et les réseaux sociaux, le gameplay de Top Spin 2K25 ressemble à s'y méprendre à celui de son illustre aîné, et c'est tant mieux, car on n'en demandait pas plus. Mais c'est en prenant la manette que vous allez comprendre que les développeurs de Hangar 13 sont allés un peu loin, en procédant à des réajustements, et même quelques modifications.
LES TROIS GRANDS PILIERS
Bien sûr, on va retrouver les trois piliers indispensables de ce gameplay absolument divin, à savoir le timing, les placements et la puissance, sachant qu'il y a aussi cette subtilité à prendre en compte : les coups précis et les coups chargés. Maintenir le bouton pour envoyer une ogive nucléaire en fond de court, ou bien appuyer brièvement sur le bouton pour tenter de placer une frappe chirurgiale, c'est-à-dire une balle près des lignes, voilà le genre de dilemme auquel on est soumis en permanence pendant les échanges, sachant que d'autres paramètres viennent perturber la bonne qualité des échanges. Je vous parlais du placement du joueur sur le court, mais il y a aussi l'amplitude et les effets de la balle qu'on va lui donner (à plat, slice, lift, lob, amorti), sans oublier l'état de fatigue du joueur, mais aussi ses aptitudes naturelles. Un Alcaraz sera bien plus endurant qu'un Tiafoe ou un Murray par exemple, un Medevedev meilleur au service grâce à sa taille de géant, et Pete Sampras un meilleur technicien de la service/volée qu'un certain André Agassi ou un Matteo Berretini. De toutes mes façons, comme dans le vrai tennis, tous les joueurs ne se valent pas, c'est ainsi, chacun disposant de ces propres capacités ; à vous évidemment de trouver chaussure à votre pied, sachant qu'il y a aussi votre propre joueur à créer et à faire évoluer. Mais ça, on en reparle un peu après.
Bien sûr, comme c'était le cas avec Top Spin 4, les développeurs de Hangar 13 ont gardé les indicateurs à l'écran pour maîtriser toutes ces subtilités et permettre au joueur d'évoluer en toute quiétude. Petite différence cependant, cette fois-ci, dans Top Spin 2K25, une jauge de timing apparaît à l'écran en temps réel, permettant de mieux visualiser le moment où il faut relâcher le bouton pour être sûr de réaliser les meilleures frappes possibles. Une belle idée qui s'accompagne évidemment des annotations classiques du type : "Trop tôt", "Trop tard", "Bon", ou "Parfait", qui permettent de savoir si votre coup va être plutôt mou, ou à l'inverse vous allez pouvoir déclencher une patate de forain. Et bien sûr, il est absolument possible de retirer l'ensemble de ces indicateurs, d'autant qu'on peut tout paramétrer à sa guise dans les options. Et ça, c'est royal au bar ! Tout le gameplay de Top Spin 2K25 repose sur cette alliance, et surtout cet équilibre indissociable. Car quand bien même ces trois fondamentaux sont respectés, encore faut-il savoir les doser pour que chaque échange soit à la fois fluide, varié et rythmé. Frappes nucléaires, contre-pieds, amorties, montées au filet, petits ponts, coups parfaits ou précis, c'était déjà le cas en 2011, ça l'est encore plus en 2024 ; et dans Top Spin 2K25, c'est le joueur le plus malin qui remportera le match, pas forcément celui qui frappe le fort avec sa raquette. De toutes les façons, Hangar 13 a revu aussi toute la notion d'équilibrage entre les trois piliers qui constituent le gameplay, et si jamais la balance des trois n'est pas respectée, les fautes vont alors se multiplier. Balles en dehors du cours ou dans le filet, tel est le résultat qui vous attend.
IL Y A LE BON ET LE MAUVAIS TIMING
De toutes les façons, il n'y a pas de recette miracle, pour avoir les bons réflexes et l'expérience qui va avec, il va falloir s'entraîner dur, passer par la case "Entraînement" et donc la Top Spin Academy avec John McEnroe comme coach pour assimiler tous les conseils sur le placement, le timing et la force donnée à chaque frappe. Il y a un total de 31 leçons à apprendre et à maîtriser, des techniques de base aux leçons de style de jeu, sans oublier les apprentissages avancés, comme les montées au filet, les coups décroisés et les services avancés, trois éléments du gameplay qui font que Top Spin 2K25 est unique en son genre et surtout intestable à ce degré de profondeur.
Parmi les plus grands changements opérés par Top Spin 2K25, il y a le service, revu et corrigé par rapport à Top Spin 4, puisque dorénavant, la visée doit se faire au même moment que l'on charge la frappe. Un exercice délicat dans le sens où si l'on relâche le stick, le point de visée revient automatiquement au centre du carré de service. Autant vous dire que la maîtrise est loin d'être gagnée, d'autant que la précision de la visée prend en compte les attributs du joueur (s'il est bon au service ou pas en gros), son état de fatigue, le timing (parfait ou pas), mais aussi la puissance donnée à la frappe. Plus vous maintenez le bouton de frappe et plus on perd en précision. Bon après, si vous continuez à galérer, il y a la technique du service avancée avec le stick droit, pas forcément moins complexe, mais plus instinctif dans son exécution.
On pourrait aussi vous parler du service/volée de Top Spin 2K25, bien plus efficace que son aîné de 2011, avec une plus grande facilité à claquer des mandales au filet, surtout si on a le bon joueur entre les mains, du type Pete Sampras ou John McEnroe, les deux seuls qui maîtrisent le service-volée à la perfection dans le jeu. Comme d'habitude, c'est le timing qui restera la clef de voute pour être efficace en frontline, tout comme les accélérations qu'il sera possible de donner pour monter au filet avec R1, sinon, c'est le lob ou le passing shot assuré comme punition. Et c'est là qu'on aurait aimé que Stefan Edberg fasse partie du roster de ce Top Spin 2K25.
LA BEAUTÉ, C'EST SUBJECTIF ?
Maintenant que le gameplay a été passé en revue, évoquons l'aspect graphique de ce Top Spin 2K25. Depuis les previews et les vidéos de gameplay qu'on a mis en circulation, il y a eu pas mal de débat sur le rendu visuel du titre. "Pas très next gen" pour certains, "carrément intolérable pour un jeu de 2024" pour d'autres, surtout après 13 ans d'attente, il est vrai que le visuel de ce Top Spin 2K25 est assez paradoxal, un peu comme l'a été Top Spin 4 à l'époque en vrai. Si certains joueurs tels que Medvedev, Andy Murray, André Agassi, Emma Raducanu ou bien encore Naomi Osaka sont plutôt bien modélisés, d'autres comme Pete Sampras, Alcaraz, Steffi Graf, ou bien encore Maria Sharapova donnent l'impression d'avoir reçu un parpaing en pleine tronche. Et la raison pour laquelle je vous dis que c'est paradoxal, c'est qu'autant la modélisation manque clairement de conviction, autant les détails sur les personnages n'ont jamais été aussi nombreux. Muscles saillants, veines apparentes, pilosité bien présente sur les bras et les jambes, transpiration, le jeu n'hésite pas à jouer la carte du réalisme sur ces éléments-là.
En vérité, passé les gros plans sur des visages livides qui manquent encore de véritables expressions, Top Spin 2K25 est un très beau jeu de tennis dans sa globalité, surtout dès lors qu'on prend de la hauteur. C'est d'ailleurs le moment pour vous avertir qu'il y a 4 vues différentes et qui sont toutes immersives. On a d'ailleurs un petit coup de coeur pour le plan zénital, qui offre une autre perspective. Non, Top Spin 2K25 n'est pas un jeu moche, ce n'est pas vrai, et on le constate assez rapidement quand on débloque l'ensemble des 42 courts disponibles au lancement, avec des couleurs chatoyantes, un jeu de textures sur les terrains qui se ressent parfaitement et surtout l'éclairage global qui fait vraiment des miracles. Le jeu n'hésite pas à jouer sur les différents horaires de la journée, changeant carrément l'ambiance d'un court selon si l'on joue en matinée, en pleine journée ou carrément le soir, parfois en pleine nuit. Là encore, c'est dans les détails du terrain et ce qui s'y passe autour que Top Spin 2K25 dégage une atmosphère unique en la matière. Entre les arbitres qui se repositionnent, les ramasseurs de balles qui tournent la tête lors des échanges, les photographes qui s'animent de façon réalise, le public qui réagit en fonction des points, tout paraît naturel et réaliste. On aperçoit même les traces de pas sur la terra battue, ou bien encore les éclats que peut laisser une balle quand elle rebondit dessus. Tout est très subtil, mais tout est bien là. Il manque juste les animations des ramasseurs qu'on aurait aimé voir courir vers les balles le moment opportun.
En revanche, s'il y a bien un aspect sur lequel Top Spin 2K25 est inattaquable et reste une référence dans son domaine, c'est la qualité de ses animations. Tout est parfaitement maîtrisé, jusque dans les gestes les plus techniques, avec des transitions encore plus naturelles et des mouvements toujours plus réalistes, notamment en ce qui concerne les montées au filet. C'est du délire complet et du jamais vu dans un jeu de tennis.
PETIT CARRIÉRISTE
En revenant d'entre les morts, Top Spin 2K25 était aussi attendu dans ses modes de jeu et les développeurs de Hangar 13 ont mis à peu près tout ce qu'on était en droit d'attendre d'un jeu de tennis. Il y a bien sûr le jeu en local (en simple comme en double), les parties en ligne, avec le Circuit International (qui permet de disputer des tournois en ligne avec son avatar), l'Exhibition en ligne (pour faire des matchs amicaux avec un joueur pro ou son perso MyPlayer), le Circuit 2K (qui permet de jouer à des matchs classés avec des joueurs pro) et bien sûr le mode MyCareer qui permet de se lancer dans un circuit dames ou messieurs avec un personnage créé de toutes pièces. L'éditeur de perso est d'ailleurs assez complet, avec la possibilité de customiser son avatar avec une grande précision, de l'habiller avec classe ou de façon farfelue et même lui placer des prothèses, bras comme jambes.
Très vite, on retrouve l'architecture du mode Carrière du précédent Top Spin 4, avec l'objectif de devenir le Numéro mondial, en enchaînant les matchs à travers le monde. Bien sûr, on va devoir enchaîner les tournois pour gagner en expérience et en street cred, mais c'est aussi le bon moment pour débloquer tout un tas de contenu. Grosso modo, avant de se jeter tête baissée sur le circuit ATP, il est recommandé de terminer les entraînements de chaque mois, afin de remporter des points XP et les VC nécessaires pour acheter tout le cosmétique qui nous attend dans la boutique. Tout est débloquable avec la monnaie in-game et rien ne pousse le joueur à sortir la CB, ce qui est déjà un bon point quand on sait combien NBA 2K est devenu l'esclave de son système de VC. Toujours dans le mode MyCarreer, il y a aussi les événements spéciaux, dont les récompenses ne sont pas à négliger puisqu'on peut débloquer des tenues rares et surtout les différents terrains accessibles dans les autres modes. Attention tout de même à ne pas trop abuser car le jeu prend aussi en compte les déplacements entre chaque pays, ce qui affecte l'énergie de son avatar. Plus il voyage et plus il fatigue, ce qui pourrait le diminuer avant chaque tournoi. D'ailleurs, plus son joueur enchaîne les matchs et plus il baisse en intensité, avec parfois des blessures qui peuvent survenir si on insiste trop. C'est pourquoi, il est parfois préférable de se reposer, de laisser passer 1 ou 2 mois pour bien récupérer et revenir plus en forme.
Si la présentation du mode MaCarrière de Top Spin 2K25 est nettement moins austère que par le passé, il lui manque cependant des cinématiques pour dynamiser l'ensemble. On imagine que Hangar 13 n'avait pas le budget pour se payer le mode MaCarrière d'un NBA 2K pour le retour de la licence et c'est d'autant plus frustrant que la première fois qu'on lance le jeu, on se retrouve à revivre la finale entre Federer et Murray à Wimbledon. Vraiment dommage.
MAJ : on en profite pour faire une mise à jour afin d'évoquer le mode MaCarrière qui demande une connexion obligatoire pour être jouable. Malgré la fiche technique officielle du jeu qui indique que le mode solo est accessible offline, 2K Games exige des joueurs d'avoir sa console (ou son PC) connectée pour lancer le mode solo, ce qui est évidemment une absurdité, mais qui est aussi une marque de fabrique de l'éditeur, ce dernier était un habitué des faits, notamment sur la série NBA 2K. Beaucoup de joueurs qui ne sont pas familiers avec les pratiques de l'éditeur sur sa simulation de basket (7 ans que le système est mis en place) l'ont découvert avec TopSpin 2K25. On le déplore également, quand bien même nous n'avions pas eu la présence d'esprit de déconnecter notre PS5 au moment du test. Les mauvaises habitudes qui finissent en effet par s'installer... My bad. Vous voilà désormais prévenus.