7 20
Confier une licence aussi forte que celle de Ghost Recon à un jeune studio peu habitué aux titres d’envergure était un pari risqué et le résultat est sans appel. Ce Tom Clancy's Ghost Recon Predator n’a en effet que son nom et ses graphismes pour séduire les fans d’action-tactique. Mais avec son gameplay chaotique et surtout inadapté à la configuration de la PSP, le plaisir tourne rapidement au cauchemar, d’autant plus que le jeu affiche de nombreux bugs rédhibitoires et une I.A. complètement à la rue. Oublions donc cet épisode pour économiser ses euros et les garder pour le prochain Ghost Recon Future Soldier.
- Graphiquement plutôt réussi
- L'interface et l'arsenal digne de la série
- Gameplay chaotique
- Une maniabilité ratée
- L'intelligence artificielle ratée
- Plus bourrin que tactique
Annoncé pour le début de l’année 2011, le renouveau de la série Ghost Recon commence dès maintenant sur la console portable de Sony. Annoncé en catimini quelques mois seulement avant sa sortie, Tom Clancy's Ghost Recon Predator nous promet de retrouver tout ce qui a fait le charme de la licence d’Ubisoft. De l’action, de la stratégie, un arsenal high-tech et un mode multijoueur redoutable, beaucoup de promesses sur le papier, mais la réalité est toute autre et beaucoup plus brutale pour le coup.
En jachère depuis bientôt trois ans, la série Ghost Recon a vu défiler devant elle plusieurs épisodes signées de la patte d'Ubisoft, dont plusieurs petits avortons de la gamme Tom Clancy au succès plus ou moins mitigé. Trois ans, c’est donc la période de gestation parfaite choisie par les développeurs pour confectionner Tom Clancy's Ghost Recon : Future Soldier. Mais pas pour la PSP… Trois mois suffiront entre l’annonce et l’arrivée du jeu estampillé Predator sur la console nomade de Sony. Et pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, Ubisoft a chargé le studio Virtuos de mettre sur pied ce Tom Clancy's Ghost Recon Predator. Habitués des productions sur portables, le studio a osé tout de même produire Pimp My Ride : Street Racing. Voilà qui donne le ton. Mais qui sait, c’est souvent en faisant des erreurs que l’on s’améliore. Gageons que l'équipe ait retenu la leçon...
Le dîner de Recon
Pour ce qui est de planter le décor, Virtuos n’a pas fait fausse route. On oublie le Mexique et ses rebelles moustachus. Direction le Sri Lanka et sa jungle humide, où les embuscades sont légion. Cette fois-ci, il semblerait que le pays ait sciemment attaqué la flotte américaine qui était en déploiement dans l’Océan Indien. Alors que le torchon brûle entre les deux puissances mondiales, une équipe de Ghosts est envoyée sur place afin de faire la lumière sur cette affaire, qui s’avère être beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît. Scénario bateau donc mais qui reste dans la veine des autres productions Ghost Recon. Et comme d’habitude, vous pouvez incarner plusieurs membres de l’escouade, avec pour chacun une classe particulière qui conviendra de choisir avec intelligence, en fonction de la mission ou des objectifs demandés. Vous pouvez donc faire votre choix entre un éclaireur, un fusilier, un tireur d’élite ou un spécialiste du combat rapproché. Mise à part leur dénomination, c’est sur le terrain qu’ils feront leurs preuves. Certains sont des as de la gâchette, tandis que d’autres sont indispensables pour les missions de reconnaissance, ou mieux, pour détruire des véhicules légers. C’est en appuyant sur la touche Triangle que vous pouvez basculer dun soldat à un autre, en sachant que l’équipe est définie au moment de l’écran de présentation de la mission. C’est également ici qu'il est possible de choisir son arsenal, qui gagnera en améliorations en fonction de vos résultats sur le terrain. Une idée nettement inspirée des derniers Call of Duty ou Battlefield. Avec tout cet arsenal entre les mains, les missions sont par déduction une partie de plaisir. Oui, mais c’était sans compter sur l'amateurisme des développeurs qui nous ont concocté un gameplay agaçant à tous les niveaux.
Avec tout cet arsenal entre les mains, les missions sont par déduction une partie de plaisir. Oui, mais c’était sans compter sur l'amateurisme des développeurs qui nous ont concocté un gameplay agaçant à tous les niveaux."
Hormis les boutons R et Triangle, toutes les autres touches proposent plusieurs fonctions si l’on maintient le bouton enfoncé. Ainsi les flèches multidirectionnelles servent aussi bien à recharger qu’à utiliser un kit de soin, changer d’armes ou ouvrir l’inventaire. En soi, rien de dramatique, sauf que dans le feu de l’action et sous le feu ennemi on se mélange les pinceaux. Et il en va de même pour le système de visée totalement mal pensé. Par défaut, le stick sert à avancer, reculer ou pivoter. Associé à L, il permet de straffer, mais en appuyant sur Croix, vous pourrez viser librement. Alors imaginez un petit peu le résultat lorsque vous devez vous déplacer tout en visant précisément un ennemi, et que ce dernier vous surprend au détour d’un bâtiment. Jouer à Tom Clancy's Ghost Recon Predator n’est vraiment pas de tout repos pour nos petits doigts boudinés. Le comble dans cette affaire, c’est que le jeu ne fait rien pour sauver les meubles. A l’exception des graphismes qui sont plutôt réussis, malgré la monotonie du level-design, le reste de la réalisation et notamment l’intelligence artificielle est bonne à jeter aux ordures. Entre les ennemis qui se ruent bêtement sur vous, ceux qui ne bronchent pas alors que leur camarade à pris un magnifique headshot, et les quelques cancres qui refusent le combat, on a tendance à laisser tomber l’aspect furtif de la série au profit du rentre-dedans. Sauf qu’évidemment, et pour parfaire l’ensemble, le titre est bourré de bugs. Ainsi, il n’est pas rare de se prendre des balles qui traversent les rochers, de se retrouver coincé bêtement par un angle de mur ou de vider son chargeur sur un mur invisible sans jamais parvenir à toucher sa cible. Le constat est vraiment pitoyable, d’autant que le jeu propose la même chose que ses aînés, de l’interface ultra sophistiquée au système d’ordres simple mais efficace. Dans ces conditions, le mode "Campagne" ne donne guère envie, et il sera difficile de conseiller le titre à un camarade de passage pour tenter l’expérience en coopération en mode sans-fil.