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God of War : Ghost of Sparta ne révolutionnera pas la série, c'est désormais une certitude. Reprenant les ingrédients du premier volet sur PSP, le titre assure néanmoins l'essentiel, à savoir une réalisation de haute volée et des combats épiques qui défouleront les joueurs colériques. Et quand bien même on aurait aimé que les développeurs fassent un peu plus preuve d’ingéniosité pour nous offrir un épisode 100% inédit, on se prend quand même au jeu. Il faut dire que God of War : Ghost of Sparta a tout pour séduire sur le plan visuel comme sonore, sans oublier que l’absence de titres majeurs sur PSP font de ce jeu une excellente raison de passer Noël à cogner du Minotaure plutôt qu’à se défouler sur son petit frère hyperactif.
- Une réalisation toujours aussi pimpante
- Toujours aussi gore
- Un bon défouloir
- Durée de vie correcte
- Peu novateur
- Limite répétitif sur la fin
Incontournable sur PS2, indispensable sur PS3, la série God of War revient saigner la console portable de Sony après un premier opus qui avait marqué les esprits pour une si petite console. Les studios de Ready at Dawn reprennent donc du service pour offrir aux joueurs nomades l’un des trop rares jeux importants de cette fin d’année pour une PSP à l’agonie. La recette ayant fait ses preuves depuis 2005, God of War : Ghost of Sparta reprend les fondamentaux de la série pour une épopée sanglante de grand standing.
Difficile pour la PSP d'exister aux côté d'une DS pour le moins prolixe, surtout quand on connaît son catalogue de jeux quelque peu limité. La rumeur d’une PSP 2 qui ne fait qu’enfler sur la toile n'aide pas non plus la console à sortir du lot, surtout en ces périodes de fêtes. A l’exception d’un Metal Gear Solid : Peace Walker fantastique et de quelques RPG salvateurs, la nomade de Sony survit tant bien que mal. Et rares sont les éditeurs-tiers à engager tous leurs deniers dans le développement de nouvelles licences exclusives aux UMD. Même Sony, premier supporter de sa console, préfère se cantonner aux licences qui ont fait leur trou dans le marché du jeu vidéo. Et en cette fin d’année, c’est Kratos qui s’y colle avec une nouvelle aventure qui s’inscrit entre les scénarii de God of War et God of War II. Connu pour être le premier mortel à devenir un Dieu, Kratos ne cesse d’être hanté par les fantômes de son enfance et notamment l’enlèvement de son frère Deimos par Arès et Athéna. Voulant mettre fin à ses flashbacks, notre chauve colérique s’enfonce dans le palais de Poséidon découvrir la vérité de la bouche de sa mère. Après s’être coltiné un combat face à la bête gargantuesque qu’est Scylla, il doit en plus éradiquer le monstre qui a pris possession de sa chère et tendre mère mourante pour entendre que son périple l’amènera dans l’antre de Thanatos, le Dieu de la Mort. Autant dire que se débarrasser de ses souvenirs ne sera pas une partie de plaisir pour Kratos. Fort heureusement, irascible comme il est, notre héros n’aura que faire des ennemis et autres pièges qui lui barreront la route.
Fantômes contre fantômes
A grands coups de Lames d’Athéna, Kratos trouvera lui-même le passage jusqu’à son frangin, peu importe les adversaires qui se mettront sur son passage. C’est bien connu, dans la série God of War, l’accent est mis surtout sur les combats, d’une intensité remarquable ponctués ici ou là de QTE bien sentis pour des finish moves spectaculaires. Et God of War : Ghost of Sparta ne déroge pas à la règle en reprenant le gameplay de God of War : Chains of Olympus. Ceux qui ont pratiqué le premier opus portable de la saga ne seront pas surpris de retrouver la même jouabilité. Les attaques rapides se déclenchent en appuyant sur Carré, les coups puissants avec Triangle et les choppes via le bouton Rond. Combinées, ces techniques deviennent ultra mortelles sur la plupart des ennemis, plutôt réputés pour leur férocité que pour leur QI. Ainsi, comme dans tout bon beat’em all qui se respecte, il faudra toujours avoir un œil sur ceux qui attaquent par derrière, quitte à user et à abuser des prises au corps-à-corps sur un autre ennemi pour éviter des blessures inutiles. Il y a aussi la technique de l’esquive ou la garde et la contre-attaque (boutons de tranche) pour mettre à mal la défense adversaire. Mais certains ennemis seront beaucoup plus robustes que les autres et il faudra parfois changer de techniques et basculer sur de nouvelles armes pour les achever avec talent. C’est le cas notamment du Fléau de Théra qui enflamme les lames de Kratos, permettant ensuite de consumer les armures des adversaires. Il y a aussi l’œil de l’Atlantis, très utile pour foudroyer les ennemis en un seul coup. Ces deux nouveaux artefacts magiques sont évidemment limités et il faudra régulièrement attendre quelques secondes pour recharger leur jauge, à la différence des Armes de Sparte qui incluent une lance et un bouclier protecteur. Comme d’habitude dans la série, il sera possible d’optimiser leur puissance grâce aux orbes rouges-sang que vous récolterez soit sur les cadavres des ennemis, soit en explosant les objets interactifs du décor. Pour encore plus de malice, les développeurs ont planqué quelques trésors à débusquer dans les coins et les sombres recoins de Sparte.
Compte-tenu des caractéristiques techniques de la machine, God of War : Ghost of Sparta peut se targuer d’être l’un des plus beaux sur PSP. On enchaîne cinématiques somptueuses, sur cut-scenes classieuses et séquences in-game alléchantes sans le moindre faux-pas..."
Mais ce sont surtout les combats face aux boss qui sont les plus gratifiants. Car c'est vraiment dans ces moments précis qu'il faut être vigilant, être un fin observateur afin d'utiliser les attaques, les contres et les esquives pour accéder aux fameux Quick Time Event, synonymes de morts violentes, d’arrachages de tripes et autres démembrements dans la plus pure tradition God of War. Les joueurs qui ont goûté à l’expérience God of War III risquent d’être déçus de ne pas retrouver les séquences titanesques qui caractérisaient le titre. Un peu logique quand on joue sur PSP... Cependant, ce volet portable n’a franchement pas à rougir face à son aîné. Compte-tenu des caractéristiques techniques de la machine, God of War : Ghost of Sparta peut se targuer d’être l’un des plus beaux sur PSP. On enchaîne cinématiques somptueuses, sur cut-scenes classieuses et séquences in-game alléchantes sans le moindre faux-pas et on en prend plein les mirettes, grâce notamment à un choix de couleurs réfléchis et un level-design bien pensé. Petit reproche peut-être concernant les décors : on note une certaine linéarité, qui a au moins le mérite de mettre en exergue la qualité des joutes proposées. Essentiellement basé sur les combat, ce God of War : Ghost of Sparta laisse franchement de côté les énigmes. Oh bien sûr, il en subsiste quelques unes, toujours aussi futiles, comme actionner un levier ou pousser un bloc de pierre. Par conséquent, et un peu à l’image du premier volet sur PSP, une certaine rengaine s’installe sur les dernières heures de jeu rendant ce God of War un tantinet répétitif. C’est pourquoi, une fois le jeu fini, on renoncera peut-être à débloquer tous les bonus axés sur la baston, même si cela permet d’allonger de quelques heures la durée de vie déjà confortable du soft.