Test The Technomancer sur PS4 et Xbox One sur Xbox One

Comme son nom ne l'indique pas forcément, The Technomancer se situe dans le même univers que Mars : War Logs. Une bonne nouvelle pour les amateurs de ce dernier... et une assez mauvaise pour les nouveaux venus, car le scénario de la dernière production Spiders a tendance à considérer comme acquis certains points-clés du monde martien développé il y a déjà quelques années. Certes, une séquence d'introduction nous rappelle les grandes lignes de cette planète, où l'eau constitue la ressource la plus précieuse pour des humains désormais incapables de joindre ou rejoindre la Terre, où des méga corporations concurrentes règnent en maître, et où les mutants constituent une caste de parias. Au cours du jeu, les différents dialogues raffinent tout cela, et on finit par mieux comprendre les différents tenants et aboutissants du scénario. Mais on passe inévitablement par quelques moments de flottement, à se demander quelle est donc exactement la faction dont on nous parle à l'instant T (si tant est qu'on ait capté qu'il s'agit d'une faction...) ou le rôle exact de tel ou tel personnage. Restons positifs, ceci est la preuve d'une certaine richesse scénaristique, composante nécessaire pour concocter un jeu de rôle de qualité.

SEUL SUR MARS

D'ailleurs, The Technomancer coche quasiment toutes les cases qui vont bien, de la présence de choix moraux à la résolution de certaines quêtes par le dialogue, les différentes statistiques de votre personnage influençant dans ce cas les chances de réussite de l'opération. On doit également faire équipe avec différents compagnons, qui possèdent chacun leur personnalité, leurs lignes de dialogues, leur style de combat etc. Romances, engueulades et autres amitiés indéfectibles sont donc au rendez-vous. Le jeu nous propose également un inventaire "triple" (puisqu'on peut trimballer jusqu'à deux compagnons avec soi), un système d'artisanat qui permet d'améliorer les armes et armures ou, au contraire, de les recycler, des points de talent, des attributs, ainsi que de nombreuses quêtes, principales ou secondaires. Si la plupart de ces quêtes font la part belle au combat, certaines nous laissent tout de même choisir parmi différentes approches. Pour accéder à un personnage important et relativement hostile, on pourra par exemple affronter sa garde rapprochée, leur présenter un laisser-passer précédemment dérobé discrètement à l'un des sbires, ou encore s'infiltrer via l'arrière du bâtiment grâce à des compétences en crochetage.
 

...le fond étant plus important que la forme, on oublie assez rapidement la relative faiblesse du moteur graphique... 

Tout cela sent plutôt bon et, le fond étant plus important que la forme, on oublie assez rapidement la  relative faiblesse du moteur graphique ou, plus précisément, le manque de réalisme de certains visages, qui tombent pile poil en pleine "vallée dérangeante". Plus gênant en revanche : la plupart des personnages non joueurs ne possèdent aucune ligne de dialogue et manquent cruellement de vie. Ils sont également assez peu nombreux et trop communs. D'une manière générale, le jeu peine d'ailleurs à imposer des personnages forts et charismatiques. A l'inverse, la direction artistique fait son petit effet, que ce soit dans le design des créatures animales mutantes de la planète rouge (surtout quand elles prennent la forme de gigantesques boss), ou l'architecture générale des lieux. Ainsi, la capitale Ophir reprend à son compte des codes visuels dignes des plus grandes heures du communisme, au premier rang desquels figurent des affiches de propagande stylisées, des statues géantes à la gloire des travailleurs, et le symbole omniprésent de deux marteaux croisés. Le level design, point faible historique de Spiders, reste quant à lui perfectible, mais de nets progrès ont été réalisés depuis les premières productions du studio. On ne ressent pas trop d'effet couloir, et il arrive même qu'on se perde dans certaines zones un peu trop labyrinthiques, ce qui reste préférable à un cheminement en ligne droite (cf Of Orcs and Men) ou à des zones trop morcelées (cf Bound by Flame).

MARS ATTACKS

Mais le point le plus discutable du jeu provient certainement de son système de combat, qui cherche manifestement à bien faire, mais loupe quelque peu son objectif. En sus des pouvoirs électriques maîtrisés par tout technomant qui se respecte, le héros du jeu peut alterner à tout moment entre trois styles de combat. Le guerrier utilise un bâton, le roublard un poignard et un pistolet, tandis que le gardien privilégie masse et bouclier. Un arbre de compétences est dédié à chaque style et l'on peut donc choisir de distribuer des points dans l'un plutôt que l'autre. Mais, du coup, la possibilité de zapper à volonté entre les trois types de combat tombe un peu à plat, puisqu'on aura forcément tendance à sélectionner celui dans lequel on a investi le plus de points. De plus, les chorégraphies des affrontements sont un peu brouillonnes, les enchaînements de coups et la sélection des cibles manquant un peu de souplesse. Ce point a une incidence directe sur la difficulté générale du jeu, qui se montre un peu trop inégale. Il arrive régulièrement qu'on bute sur un combat précis, alors que tout se passait sans accrocs jusque là. Certes, c'est le signe qu'il est temps de faire un peu d'artisanat et d'optimiser son équipement, ou encore de changer temporairement de quête, mais on a tout de même l'impression qu'il s'agit plus d'un pic de difficulté mal géré que d'une volonté réelle des développeurs. Mais n'oublions pas que The Technomancer n'est pas un AAA au budget démesuré. Il est donc conseillé de faire preuve d'un peu de clémence si l'on souhaite en profiter sereinement !