The Technomancer : on nous a fait visiter Mars, voici nos impressions

Situé dans l’univers de Mars War Logs, The Technomancer est un nouveau jeu action-RPG qui se déroule quelques années après les événements qu’ont vécu Roy Défiance et Innocence sur la planète rouge. Bien que le temps ait passé, l’eau n’a pas coulé sous les ponts puisque cette denrée est très rare sur Mars, devenant ainsi une richesse et un vecteur de pouvoir très puissant. Logiquement, ce sont donc les compagnies des eaux qui ont pris le pouvoir sur Mars, chacune détenant la clef de la survie pour les colons toujours coupés de la terre suite à une catastrophe. Les habitants sont donc placés sous le joug de ces entreprises qui ont instauré un système de castes entre les différents citoyens. Les dirigeants et les scientifiques sont en haut de l’échelle, tandis que la lie de la société est composée de SDF qui ont fini par muter sous l’action des radiations solaires mortelles dont ils ne peuvent se protéger. Réduits en esclavage, ils sont dédiés aux tâches les plus basses et dangereuses, écourtant de fait leur espérance de vie déjà bien diminuée. Dans ce maelström, on incarne Zachariah, un enfant né dans une des castes les plus basses puis repéré par un médecin pour ses pouvoirs de technomancie (maîtrise de l'électricité corporelle) utilisés afin de soigner les gens. Un ascenseur social qui permet au héros de finir dans un corps d’élite de l’armée de la corporation d’Abondance, la plus puissante des compagnies des eaux de la planète. On sera donc amené à réaliser de nombreuses missions pour les forces armées jusqu’à ce que les évènements ou les choix du joueur fassent évoluer les choses.

CAUSES ET CONSÉQUENCES

Là où Mars War Logs se contentait de proposer au joueur un choix restreint et linéaire dans les dialogues qui se résumait au classique good guy / bad guy, The Technomancer parie sur une flexibilité bien plus grande, ajoutant de fait un bonne replay value à la durée de vie du titre qu’on nous annonce comme conséquente. Ces choix ne se limitent d’ailleurs pas qu’aux dialogues puisqu’on a pu voir une mission où Zachariah est chargé de retrouver une poignée de déserteurs pour les exécuter. Une fois les loustics retrouvés, plusieurs options s’offrent à nous puisqu’on peut suivre les ordres à la lettre et les passer par les armes, choisir de les épargner et les capturer pour les livrer au chef, ou bien les laisser fuir, sachant que chaque option aura un impact dans le futur. Une fois rentré, il faut s’expliquer avec le chef qui débriefe la mission et, là encore, plusieurs choix s’offrent au joueur. On pourra dire au supérieur que les dissidents sont morts alors qu’on les a épargnés afin de se faire bien voir, mais le mensonge risque d’être découvert, modifiant ainsi les relations avec la hiérarchie. Vous l’avez compris, Spiders Games nous vend un jeu où chaque choix, chaque décision prise par le joueur est susceptible d’avoir un impact réel sur le scénario et les interactions. D’ailleurs, comme chaque corporation est plus ou moins en conflit contre les autres, un système de guerre des clans avec une multitude de quêtes sera disponible, un peu à l’image de ce qui existe entre les différentes factions de S.T.A.L.K.E.R : Clear Sky où le joueur peut remplir des quêtes et monter ou descendre dans l’estime de chaque clan de la Zone en fonction des actions réalisées.

UN JEU QUI TAPE

Niveau gameplay, les choses n’ont pas vraiment changé depuis Mars War Logs, et les anciens qui ont poncé le premier jeu développé en interne par Spiders Games devraient se sentir tout de suite à la maison. On retrouve ainsi les mêmes déplacements avec entre autre la roulade toujours pratique pour esquiver certaines attaques. Au niveau du combat, on retrouvera trois stances que l’on pourra changer à la volée afin de s’adapter au mieux à l’ennemi. La première appelée Gardien  est basée sur le corps-à-corps avec pour armes un bouclier et une matraque, celle du Rogue fera appel à un flingue à la limite de la cloueuse, secondé par un gros couteau à cran d’arrêt. Enfin, celle du Warrior équipera un grand bâton, parfait pour les attaques de zone. En plus de ces types de combat, notre héros disposera de ses talents de technomancien qui peuvent servir en combat en fonction des capacités débloquées par le joueur. Là aussi, les choix du joueur seront cruciaux puisque l’arbre de compétences est très vaste, obligeant ainsi à négliger certains aspects pour se focaliser sur d’autres.

Pour combler les lacunes dans votre arsenal de techniques, le héros sera secondé par un compagnon qui pourra vous faire profiter de ses talents à l’image de ceux disponibles dans Fallout 4 ou dans Mass Effect. D’ailleurs, votre manière d’aborder une situation aura également un impact sur le sidekick du moment. Comme dans Mars War Logs, les ennemis humains sont assommés à l’issue d’un combat, c'est-à-dire pas pas mort, même s’ils en ont l’air. Le joueur a donc le choix de les achever en absorbant leur eau corporelle, ce qui fait vite gonfler le compte en banque permettant de s’offrir de nouvelles armes et matériaux de craft, au prix de la vie de la victime. Or comme en vrai, il n’est vraiment pas bien vu de tuer, surtout que la vie humaine est rare sur Mars, donc précieuse. Pas de remords en revanche face à la faune autochtone composée de monstres bien menaçants qu’on pourra zigouiller sans arrière-pensée, mais qu’on ne pourra pas dépouiller de leur eau. Comme d’habitude avec les jeux de chez Spiders Games, The Technomancer arrive avec plus de promesses qu’un candidat à la présidentielle, mais tout l’enjeu du studio français sera de concrétiser malgré des budgets pas forcément à la hauteur de leurs ambitions. Malgré un moteur graphique Silk Engine vieillissant, le scénario du jeu, ses possibilités de crafting et ses multiples approches devraient suffire à séduire les joueurs avides d'univers bien ficelés et d'histoires immersives.  Réponse au second trimestre 2016 sur PC, PS4 et Xbox One.