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Vous êtes prévenus, The Orange Box s'adresse avant tout aux joueurs solitaires, même si Team Fortress 2 reste très amusant (d'où la note multi qui reflète plus le manque de richesse que la qualité intrinsèque du jeu). Mais vu la qualité et la richesse de l'offre proposée, on peut difficilement lui en tenir rigueur, et le pack s'impose sans aucune hésitation comme le meilleur rapport qualité/quantité/prix du moment sur consoles. On a rarement trouvé meilleure façon de dépenser 70 € dans un jeu vidéo !
- 5 jeux pour le prix d'un !
- Portal : un concept fun et révolutionnaire !
- L'aventure Half-Life excellente
- Durée de vie globale impressionnante
- Team Fortress 2 : 5 maps seulement
- Techniquement en-dessous des productions actuelles
- Seulement 1 000 points de Succès pour 5 jeux, c'est frustant !
Coincée entre celle d'Halo 3 et de Call of Duty 4, la sortie de The Orange Box aurait pu passer inaperçue. Seulement voilà, à une époque où la mode est à la pingrerie, Valve prend le contre-pied et se montre généreux, très généreux même, avec pas moins de cinq jeux, et pas des moindres, pour le prix d'un seul. Merci qui ?
Entre septembre et décembre, ce sont plusieurs dizaines de jeux qui vont se battre pour convaincre les joueurs de les adopter. Se promener dans les rayons d'un Score Games ou d'une FNAC risque fort de ressembler à une promenade à la SPA ! Alors pour se faire remarquer, Valve a eu la bonne idée de jouer la carte du contre-pied. Depuis quelques temps, les jeux se finissent en une poignée d'heures ? The Orange Box en propose au moins une bonne vingtaine ! Halo 3 mettait clairement l'accent sur le multijoueur. The Orange Box semble s'être intéressé avant tout aux joueurs solitaires. Mais trêve de blabla, voyons un peu ce qu'elle contient, cette boite orange !
Le festival du FPS commence avec cette réédition bienvenue de Half-Life 2, sorti sur PC il y a trois ans déjà, puis adapté un an plus tard sur Xbox. On retrouve donc le héros du premier volet, Gordon Freeman, avec sa combi et ses lunettes tendance. Pour résumer, une expérience scientifique foirée avait mis un sacré boxon dans le centre Black Mesa, et Freeman s’était retrouvé au beau milieu de tout ça. Half-Life 2 débute dans un train, on ne sait pas trop ce qu'on fait là, mais arrivé à la gare, on se rend vite compte qu'on se trouve dans une société totalitaire avec la Police partout, des écrans géants diffusant la bonne parole d'un gourou et tout le toutim. Pour couronner le tout, d'étranges créatures arpentent les rues de la Cité 17 où notre héros vient d'arriver. Bref, ça commence bien ! Heureusement, un ancien pote de Black Mesa, Barney, déguisé en garde lui permet de s’évader pour finir par se retrouver l’une des pièces maîtresses de la résistance au Cartel, la mystérieuse organisation au pouvoir. Tout ça est donc un joli prétexte à faire vivre à Gordon un enfer pendant quatorze chapitres passionnants. Car Half-Life 2 a ceci de particulier qu'il mélange avec une facilité déconcertante scènes d'action très dynamiques et séquences très scénarisées à travers de cinématiques interactives. Ainsi à la manière de la séquence d'introduction mythique du premier épisode, le jeu ne prend jamais le risque de perdre votre attention en vous laissant toujours aux commandes, même si c'est juste pour regarder des gens discuter sans participer activement aux dialogues. Il faut ajouter à cela une progression certes linéaire, mais continue. Pas question de vous transporter d'un niveau à l'autre, tout se déroule en continue avec quelques chargements bien entendu. Du coup, malgré sa division implicite en chapitres s'autorisant des environnements et gameplay très variés, Half-Life 2 pourrait presque se vivre d'une seule traite ! Pourrait, car mine de rien, l'aventure dure une quinzaine d'heures (voir plus selon la difficulté et votre talent) et il faut bien dormir un peu. Mais on a du mal à poser la manette (ou la souris, c’est selon) une fois l'aventure commencée, un peu comme on a du mal à s'arrêter quand on commence à regarder une saison de 24h Chrono en DVD, si vous voulez...
Evidemment, Half-Life 2 a trois ans d’existence et accuse un peu son âge. Les textures ne sont pas d'une grande finesse et on sent bien qu'on n'est pas face à un moteur ultra next gen’ qui en met plein la vue. Quoiqu’à l’époque, c’était vraiment le top. Reste que c'est tout de même très joli. Les environnements et le game design sont plus complexes, osons le dire, que ceux d'un Halo 3, et impressionnent donc toujours. D'autant plus que la gestion de la physique reste assez moderne, puisque grâce au Gravity Gun, vous pourrez briser et faire léviter de nombreux éléments. Pratique pour attraper une planche et la balancer à la tronche d'un garde par exemple ! Et ce n'est d'ailleurs pas une fonctionnalité gadget, car la manipulation d'objets sera à la base d'énigmes, jamais bien complexes toutefois. Bref, on a déjà là un FPS assez costaud peut-être pas assez sexy techniquement, mais dont le gameplay n'a rien à envier à ses récents camarades. Arrivé au bout, on est déjà très content, on a passé un excellent moment mais... quand y'en a plus, y'en a encore !
Chapitre Un
Eh oui, à la fin de cette aventure haletante, des questions restent en suspend et à vrai dire, on reprendrait bien un peu de rab ! Alors hop, direction cet épisode supplémentaire qui nous permet de prolonger l'aventure de cinq heures environ. Ce n'est certes pas beaucoup, mais rappelons qu'il s'agit plus ici d'une extension que d'une véritable suite. On retrouve le principe de son prédecesseur, avec toujours le Gravity Gun, la combinaison équipée d'une lampe-torche qui permet à Freeman de sprinter et encaisser des dégâts, des énigmes à résoudre pour avancer, des scènes d'action bien intenses... En revanche, plus de véhicule cette fois et un rythme assez inégal mais pas trop pénalisant vu la briéveté de l'épopée. Nous ne nous attarderons pas sur le scénario (ni sur celui de l'Episode Two d'ailleurs) simplement pour éviter de spoiler les joueurs, sans doute nombreux, qui n'avaient pas déjà terminé Half-Life 2 sur PC ou Xbox avant. Techniquement, on est déjà un peu au-dessus de l'original, même si on reste tout à fait dans le même style. Cela dit, on peut tout de même reprocher à cet épisode de ne pas aller très loin dans la narration : à la manière de certaines séries, les questions se font presque aussi nombreuses que les réponses... En même temps, on ne pouvait pas s'attendre à TOUT savoir, il fallait bien en garder un peu l'Episode Two.
Verset Deux
Voici enfin le premier jeu inédit de cet Orange Box, puisque sa version PC sort en parallèle avec cette version console. Autant vous prévenir tout de suite, là aussi on ne saura pas véritablement tout à la fin. Est-ce à dire qu'on peut s'attendre à un Episode Three ? A moins que les événements ne trouvent leur issue dans un hypothétique Half-Life 3... Peu importe, on sent cette fois que le moteur a été plus travaillé avec une réalisation encore un cran au-dessus et les problèmes de rythme ont été réglé : cet épisode s'avère mieux dosé, plus dynamique et voit le retour des véhicules avec un long passage en voiture qui fait certes écho à celui de Half-Life 2, mais s'avère être quand même incroyablement trippant ! On ne s'ennuie pas une seconde, et ce malgré un gameplay qui, finalement, n'évolue pas vraiment. Là aussi, il faut compter cinq à six heures pour en voir le bout : durée de vie qui choquerait dans une autre contexte, mais tout à fait correcte dans le cadre de l'Orange Box. Voilà pour ce qui est de la partie Half-Life, Valve aurait pu s'arrêter là, mais les coquins ont encore une très belle surprise...
Au bout, il y a le Portal
Des cinq jeux proposés, c'est sans doute le moins attirant à la base puisque, forcément, son nom ne nous dit rien. Au mieux, si on a vu quelques images avant, on s'attend à petit jeu sympatoche, à un bonus sans ambition. Et pourtant, Portal est certainement la petite révolution du pack, rien de moins. Son concept est très simple : armé d'un pistolet capable de créer sur certaine surfaces deux portails communiquant l'un avec l'autre, vous devez vous débrouiller pour arriver au bout de chaque niveau. Sachant que plus ça va, plus ça se complique : pièges, mécanismes à activer, architecture bien tordue, mitraillettes automatiques... Pour faire plus parlant, imaginez un exemple tout simple : une grande pièce où vous commencez en bas, et devez rejoindre la sortie située au bout d'une plate-forme bien trop haute pour l'atteindre en sautant. Solution : créez un portail sur le sol devant vous, par exemple, puis un second au plafond au dessus de la plate-forme. Sautez dans le premier, vous voilà arrivé en haut ! Vous commencez probablement à entrevoir toutes les possibilités d'un tel système ! C'est bien simple, en matière de game design, Portal est un petit bijou, on imagine les prises de tête des développeurs pour nous créer des niveaux tirant parti au maximum de ce concept novateur... Alors graphiquement, c'est volontairement très épuré, ne vous attendez pas à un décollement de rétine, c'est fait de formes simples et de textures sobres. Mais pour le coup, on n'en a strictement rien à faire tellement on se trouve captivé par ce gameplay jamais vu. Et surtout, les développeurs ont ajouté une voix robotique censée vous guider, et vous promettant en ultime récompense un bon gros gâteau. A mesure qu'on avance, elle pète de plus en plus les plombs et ne semble pas aussi amicale qu'elle n'en a l'air. Et là, pas question de rester sérieux, ses interventions sont parfois à mourir de rire d'autant plus que la voix française choisie est très réussie. Il faut aussi compter sur les commentaires hilarants des tourelles (oui, oui, elles parlent). Je vous recommande également vivement de rester devant le générique final, ça en vaut vraiment la peine ! A la fin, on se dit vraiment que les créateurs de Portal ne devaient certainement pas avoir fumé que du tabac pour nous pondre un tel OVNI !
Ne vous attendez pas à des dizaine d'heures de prise de tête, on fait le tour des niveaux une première fois en une paire d'heures, avant de pouvoir s'attaquer à des niveaux bonus et chronométrés pour prolonger un peu le plaisir. Donc là encore, vendu seul, on crierait au scandale, mais intégré dans un tel pack, on peut simplement se sentir frustré de pas avoir plus de casses-têtes ! D'autant qu'avec le recul, Portal semble plus être un premier essai, une sorte de labo destiné à nous familiariser avec ce nouveau concept. On imagine sans mal, et surtout on espère !, que Valve réutilisera le gameplay soit dans ce même système de gros puzzle-game, soit en l'intégrant carrément au sein d'un futur FPS. Vous verrez quand vous y aurez joué, à cette idée, on ressent comme un léger frisson tellement c'est prometteur... Bon, pour l'instant, on s'est beaucoup amusé, on a eu la qualité et la quantité mais il manque encore quelque chose... le multijoueur. Ca tombe rudement bien, Team Fortress 2 est justement là pour ça !
A l’assaut de la Fortress
Alors derrière Team Fortress 2 se cache en réalité une longue histoire, une très longue histoire. Il faut en effet savoir qu'il a été annoncé à l'origine en 1999 et affichait un style graphique très sérieux, très premier degré. Finalement, huit ans plus tard, le bébé sort enfin et n'a plus grand chose à voir avec le projet de départ ! Un simple coup d'oeil sur les screenshots, et vous verrez qu'il a adopté un style très cartoon et donc une ambiance nettement moins austère. Pour résumer, vous jouez en équipe (jusqu'à huit joueurs) sur des maps proposant soit de la capture de drapeau, en l'occurrence une mallette, soit de la capture de zones ou de points de contrôle. L'intérêt ne réside pas tant dans le principe, assez basique, mais dans le fait que vous avez le choix parmi neuf classes de personnage, comme dans le premier Team Fortress d'ailleurs. Vous pourrez par exemple incarner un éclaireur, rapide et capable de faire un double saut, idéal pour aller vite attraper une malette par exemple, mais qui ne fera pas long feu en combat. Il y a un mitrailleur, un sniper, un médecin (tous les joueurs peuvent l'appeler en cliquant sur le stick droit, à lui de vite les retrouver pour leur administrer des soins), un espion (qui peut devenir invisible momentanément et mieux, se déguiser en n'importe quel personnage ennemi !), un ingénieur (qui peut poser des tourelles, entre autres), un soldat équipé d'un lance-roquette... Du coup, pour mettre un maximum de chances de leur côté, les joueurs d'une même équipe ont tout intérêt à se consulter pour répartir les rôles et optimiser leurs capacités.
Et si le jeu a été conçu pour être très accessible (commandes simples, explications des règles avant le début d'une partie...), Team Fortress 2 peut devenir beaucoup plus subtil pourvu qu'on communique avec ses équipiers. C'est donc très fun, mais hélas, c'est un peu court. En effet, six maps (sachant en plus qu'on joue sur chacune à chaque partie avec les mêmes règles), c'est un peu léger... On aurait aussi aimé plus de variété dans les modes. Pour le coup, le jeu a beau être bien sympathique, il semble aussi être l'alibi multijoueur de l'Orange Box. Si on ne peut pas s'empêcher de se réjouir que pour une fois, pour passer plus de 8 ou 10 heures sur un même jeu, on n'est pas obligé d'appeler des potes, il faut bien reconnaître qu'on n'aurait pas été contre une partie multi plus solide, soit via un Team Fortress 2 plus riche, soit carrément avec un mode basé sur Half-Life, ou même Portal (re-frémissement de bonheur à cette idée). Ou plus simple, en adaptant le Counter-Strike Source qui était fourni avec Half-Life 2 sur PC.