Test The Legend of Zelda Twilight Princess HD sur Wii U sur Wii U
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Contrairement à The Wind Waker qui garde intact son charme d’antan (merci le cel-shading), Twilight Princess accuse aujourd’hui les affres du temps. Tous les défauts de l’époque en ressortent aujourd’hui exacerbés avec des environnements vides, anguleux, des animations complètement à la ramasse et un chara-design que beaucoup trouveront aujourd’hui de mauvais goût. Ils n’auront d’ailleurs pas tout à fait tort. Les développeurs qui se sont chargés du lifting HD ne peuvent évidemment pas être blâmés, car à moins d’avoir opté pour un véritable remake, ces stigmates sont la marque formelle d’une époque, celle qui nous rappelle que le jeu a été développé à la base pour le GameCube, il y a deux générations de console. Si diriger Epona est 10 ans plus tard une vraie tannée, il n’en demeure pas moins que Twilight Princess conserve toujours ses grandes qualités de l’époque. A commencer par son ambiance plus dark que d’habitude, ses donjons au level design ingénieux qu’on prend plaisir à redécouvrir, mais aussi tous ces boss dont le sort final nous rappelle (dans une moindre mesure bien sûr) celui réservé aux colosses de Shadow of the Colossus. Parmi les bonus greffés à cette version HD, on souligne l’arrivée de la lanterne spectrale qui facilite la vie, une meilleure ergonomie grâce au GamePad et son inventaire accessible à tout moment. Bref, on n’oublie pas que Twilight Princess fait partie des épisodes les plus marquants de la série, même si c’est aussi celui qui met le plus de temps à démarrer. Ah, un dernier mot avant de partir : il est urgent que Link et tous les habitants de Hyrule se mettent à parler.
- L’affichage en 1080p
- L’inventaire à portée de main
- Des donjons vraiment inspirés
- La lanterne spectrale qui facilite la vie
- Ce plaisir de retrouver un Zelda plus sombre, plus mâture
- Visuellement, le jeu a très mal vieilli
- Les animations, tellement archaïques en 2016
- Diriger Epona aujourd’hui est une vraie tannée
- Une aventure qui met beaucoup de temps à démarrer
- Ne tourne pas en 60fps
- Impossible de tester le nouveau donjon, faute d’amiibo Link-loup
- Vendu au prix fort
Alors qu’on attend impatiemment que Nintendo nous dévoile de nouvelles images, vidéos et autres informations quant au prochain épisode de Zelda sur Wii U (et probablement sur NX aussi), la firme de Kyoto fait comme tous les autres éditeurs, à savoir profiter de la notoriété de leurs gloires passées pour les remettre au goût du jour. Trois ans après The Wind Waker HD (et oui déjà !), c’est désormais au tour de Twilight Princess de passer à la moulinette 1080p. Mais autant les aventures de Link en cel-shading avaient su retrouver une nouvelle jeunesse sur Wii U, autant celles-ci risquent de faire ressortir des défauts déjà existants à l’époque, mais cette fois-ci de façon démesurée. On vous explique pourquoi.
La 3D contrairement à la 2D est une technologie qui vieillit mal, ce n’est un scoop pour personne. Il suffit de voir à quel point un épisode de Metal Slug des années 1990 flatte toujours autant la rétine alors qu’un Battle Arena Toshiden, pourtant acclamé à sa sortie sur PlayStation, fait aujourd’hui tâche. C’est peu ou prou ce qui se passe avec Twilight Princess, sorti en 2006 sur une GameCube en fin de vie et pile poil pour la commercialisation de la Wii, qui s’offrait alors son premier chef d’œuvre. Mais malgré son statut de jeu intouchable, Twilight Princess n’était pas exempt de défauts et déjà à l’époque, pas mal de reproches avaient été fait quant à sa réalisation, assez inégale et largement moins séduisante que celle de Wind Waker, sorti 4 ans plus tôt, mais dont l’aspect cartoon généré par le cel-shading affronte beaucoup mieux les affres du temps. En arrivant sur Wii U, Twilight Princess gagne bien évidemment en qualité, le titre bénéficiant aujourd’hui d’un affichage en 1080p qui le rend nettement plus sympathique à regarder. Fini les textures floues de 2006, on distingue beaucoup mieux les détails et la distance d’affichage s’en retrouve améliorée. Mais c’est surtout du côté des personnages principaux qu’on note le plus d’évolutions par rapport au matériau d’origine. Ca ne saute pas tout de suite aux yeux, mais désormais, leur visage a gagné en finesse, les plissures des vêtements sont désormais palpables, tandis que certaines parties de leur corps ont gagné en relief. Si les développeurs de Tantalus Interactive (un studio australien) se sont donnés la peine d’offrir un lifting aux personnages principaux de l’aventure, ce n’est pas le cas pour les autres PNJ. Non seulement, ils apparaissent toujours sous leur mauvais jour, mais le chara-design déjà bien laid à l’époque, s’en retrouve accentué en 2016.
LES VESTIGES D'UN AUTRE TEMPS
Mais ces derniers ne sont pas les seuls à mal encaisser les 10 piges qui se sont écoulés, les décors aussi. Il suffit par exemple de jeter un œil au Château d’Hyrule, aux collines et autres montagnes, ou bien encore aux différents arbres, anguleux comme c’est pas permis et qui jurent au point où l’on se demande comment on a pu être séduit par le jeu à l’époque. Si seulement l’aspect vieillot des graphismes était le seul point négatif de ce portage HD, tout irait bien dans le meilleur des mondes. Mais à cela, il faut ajouter des animations encore plus à la ramasse, à la limite de la barre de rire. Qu’il s’agisse de Link en train de courir, de ses mouvements lorsqu’il est métamorphosé en loup, ou même d’Epona, on a l’impression qu’il leur manque des étapes d’animation. Pourtant, dans notre plus lointain souvenir, The Legend of Zelda : Twilight Princess n’apparaissait pas aussi boiteux, jusqu’au moment où l’on décide de rebrancher la Wii pour se rendre compte que c’était déjà le cas une décennie auparavant. Le jeu a vieilli, mal vieilli même, c’est un fait et on ne peut pas le nier.
Le jeu a vieilli, mal vieilli même, c’est un fait et on ne peut pas le nier.
Malgré ce tragique écueil, et au-delà du fait que l’aventure mette un temps considérable à se lancer, Twilight Princess HD reste ce monument qui lui a valu les éloges de la presse et des joueurs back in 2006. On s’en rend bien compte lorsqu’on pénètre au cœur des donjons où le level design ingénieux prouve que Nintendo maîtrise son sujet. La firme de Kyoto a trouvé en cet épisode un équilibre quasi parfait entre énigmes, exploration et combats de boss dont le sort final rappelle celui réservé aux colosses de Shadow of the Colossus. D’ailleurs, parmi les nouveautés proposées par ce remaster HD, il y a l’ajout d’un nouveau donjon, accessible uniquement avec l’amiibo Link-loup que Nintendo ne nous a malheureusement pas envoyé. Impossible pour nous de vous donner notre avis à ce sujet ; tout juste sait-on que "La Caverne des Ombres" est composée de vagues d’ennemis qu’il faut anéantir le plus rapidement possible. Si c’est le cas, on n’a pas perdu grand-chose. En revanche, ce qu’on a gagné en échange, c’est un confort en termes de jouabilité puisque le GamePad permet non seulement d’avoir accès à l’inventaire d’un simple coup d’œil, mais offre aussi la possibilité de gérer ses objets avec sa fonction tactile. Et puis, n’oublions pas de préciser qu’en 2006 sur Wii, Zelda : Twilight Princess se jouait à la Wiimote et au Nunchuk. Tout sauf agréable.
TOUJOURS AUSSI BONNE LA COUGAR ?
Ce qui l’est davantage en revanche, c’est de pouvoir jouir de la lanterne spectrale, un nouvel objet qui permet de mieux repérer les Âmes de Spectre, toujours compliqués à repérer d’autant que leur nombre a diminué, étant donné qu’on est passé de 16 en 2006 à 12 spectres aujourd’hui. Simplifier le jeu d’un côté, mais proposer un mode hardcore héroïque de l’autre avec un nouveau mode dédié où les dégâts reçus sont multipliés par deux, tel semble être la philosophie de Nintendo qui ne veut ni se mettre à dos les fans les plus hardcores, ni même le grand public. Quelques bonus supplémentaires certes par rapport à la copie d’origine, mais pas de quoi non plus crier au génie, ces derniers passant davantage pour de la poudre de perlinpainpain que d’un intérêt vital. Autre détail un peu fâcheux : le prix auquel le jeu est vendu. Pour un remaster dont le travail de restauration n’est pas des plus incroyables, on aurait imaginé un tarif qui tournerait autour des 30/35€. Mais Nintendo a visiblement opté pour un prix classique, ce qui est du coup un peu plus pénalisant sur notre verdict final. Il n’en demeure pas moins que Zelda : Twilight Princess reste un monument du jeu vidéo. Peut-être pas le meilleur de la saga, mais l’un des plus intéressants en terme d’ambiance et d’atmosphère. Les jeunes se doivent donc de l’avoir fait une fois dans leur vie, ne serait-ce que pour leur culture vidéoludique. Définitivement.