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S’il faut moins de deux mois à Chuck Norris pour compter jusqu’à l’infini, il en aurait fallu davantage à Ubisoft et au studio Zootfly pour nous pondre un The Expendables 2 au moins aussi jouissif que le film. A vouloir absolument coïncider avec la sortie en salles du long-métrage, on obtient un titre bâclé à tous les niveaux. La réalisation datée et bourrée de bugs va de pair avec une maniabilité imprécise, une bande-son ultra-répétitive et une durée de vie famélique. Un produit à licence comme on n’aime pas en voir…
Retrouvez plus bas la suite de notre test de The Expendables 2 : Le Jeu Vidéo
- La modélisation des acteurs
- Jouable à 4 en ligne ou en local
- Pas bien beau
- Bourré de bugs
- Brouillon
- Court
- Ultra-répétitif
- Et donc trop cher !
Il y a deux ans, personne dans le monde du jeu vidéo n’avait misé un copec sur la licence The Expendables. Succès commercial, le film de Sylverter Stallone a donné des idées aux éditeurs, et plus particulièrement Ubisoft qui rattrape le temps perdu avec cette déclinaison vidéoludique de The Expendables 2. Un jeu vidéo 100% action, qui ne fait ni dans la finesse, ni dans l’originalité, ça vous tente ?
Combien de temps faut-il pour annoncer, développer et sortir un jeu en téléchargement ? A en croire Ubisoft, pas plus de deux mois. C’est en effet le temps qu’il a fallu à The Expendables 2 pour voir le jour. Il faut dire que le film éponyme fait partie de ces quelques blockbusters cinématographiques de l’été 2012, alors pas question de traîner en besogne. Les petits gars de Zootfly n’ont pas pris de vacances afin de nous confectionner ce jeu disponible uniquement sur les plates-formes de téléchargement. En deux mois, pas le temps de s’attarder sur le scénario. A l’image du film et des productions des années 80/90, il est question ici de sauver un otage milliardaire des griffes de ses ravisseurs. Côté scénario, c’est léger mais c’est pour mieux mettre en avant le cocktail d’actions orchestré par Barney, Gunnar, Caesar et Yin-Yang incarnés à l’écran – le petit comme le grand – par Sylvester Stallone, Dolph Lundgren, Terry Crew et Jet Li dont les modélisations sont plutôt convaincantes. Il faut dire que graphiquement, le reste de la réalisation est peu glorieux. Des textures d’un autre âge, des explosions ratées, des nuages de fumée comme cache-misère, difficile d’attribuer un Oscar de la meilleure photographie au jeu. Hélas, ça ne s’arrange pas côté animation, la faute à des ennemis aux déplacements rigides, à moitié enfoncés dans le sol, quand ils ne glissent pas dessus. Mais pourrait-on pardonner cette réalisation face au concentré d’action que nous offre The Expendables 2 ?
Killing Them Hardly
Dès la première mission, on pourrait le croire ! Le jeu sait exploiter ce qui fait la force du film, à savoir quatre têtes-brulées face à une horde insatiable d’ennemis, et c’est à qui fera parler la poudre (ou les gnons) le plus longtemps et le plus fort possible. Vous pourrez choisir à tout moment l’un des quatre protagonistes pour tirer profit de ces armes, comme le sniper de Gunnar, le lance-grenades de Caesar ou les couteaux de lancer de Yin-Yang. Ainsi, même si votre personnage meurt, vous pouvez changer de héros et venir soigner ceux qui sont tombés au combat. Le fait d’avoir les quatre personnages constamment à l’écran permet à tout moment d’être rejoint par un joueur grâce à l’option coopérative en ligne ou en local. Et quel soulagement de pouvoir partager son aventure et ses déboires avec d’autres personnes qui ont déboursé 15€ pour The Expendables 2. Dès la deuxième mission, on se rend vite compte que le titre d’Ubisoft ne se renouvellera pas. On canarde machinalement des vagues d’ennemis, esquivant ici ou là une grenade, rallant sur les tirs de snipers. Et ce ne sont pas les séquences de rail-shooter en véhicules qui changeront ce constat. The Expendables 2 est ultra répétitif et le problème, c’est que pour profiter pleinement de la puissance de feu et des caractéristiques de chaque bonhomme, il va falloir se retaper plusieurs fois le jeu en facile ou en difficile pour glaner de l’expérience utile à l’amélioration des compétences. Et n’imaginez pas que la maniabilité donne envie d’y revenir. En plus d’être gêné par l’ATH lorsque notre personnage vient à mourir en bas ou dans un coin de l’écran, le jeu est brouillon au possible. Entre les déplacements des alliés, ceux des ennemis, les tirs, les explosions, on perd vite de vue son perso et ces cibles car la visée automatique via le stick droit n’arrange pas la sauce. On imagine tirer dans une direction, après c’est le héros qui vise où il veut, un peu à gauche, un peu à droit ou en haut en fonction de la position des ennemis. On fait avec et on avance avec monotonie à travers les 20 niveaux répartis en 4 chapitres, ce qui signifie à peu près 3 heures de jeu pour en voir la fin. Et en 3 heures, on en voit des belles, ou plutôt des bien beaux de bugs. Des flingues qui tirent tout seul pendant les cut-scenes, des ennemis qui disparaissent ou apparaissent comme par magie, c’est toujours rigolo. Mais lorsqu’il faut relancer le jeu parce que le jeu n’a pas prévu que vous descendiez d’une plate-forme ou parce que vous êtes coincé par des murs invisibles, on déchante vite. La messe est dite !