Test Terminator Resistance : est-il aussi mauvais que le film Dark Fate ? sur PC
11 20
Terminator : Resistance s’adresse donc uniquement aux fans les plus absolus de la saga, puisque le principal intérêt du jeu réside dans son exploitation du scénario Futur War teasé dans les deux premiers films. Sorti de cette enveloppe de fan-service, on découvre un titre réalisé à la va-vite et aux qualités techniques plus que discutables. Médiocre FPS aux sensations de tir aseptisées, le jeu empile des mécaniques de gameplay sans qu’aucune n’apporte une once de cohérence à l’ensemble. Avec des T-800 relégués au rôle de cibles de stand de foire, et un sentiment de danger inexistant, le titre se boucle assez rapidement, ce qui reste sacrément court pour un jeu vendu au prix fort sur consoles. Bref, on aurait largement préféré une sorte d’Alien : Isolation où on est forcé de se terrer pour ne pas se faire attraper par le Xénomorphe. Ceci dit, Terminator : Resistance fait mieux que Rambo : The Videogame, ce qui n'est déjà pas si mal.
- Le scénario inspiré de Future War
- Fan-service à fond
- Mieux que Rambo : The Videogame
- Quelques choix...
- ...qui n'ont aucun impact
- Sensations de tir inexistantes
- Aucune variété dans les décors
- Court (8h, quêtes annexes incluses)
- Le prix sur consoles (59,99€)
- Graphiquement digne de la Xbox 360 et de la PS3
Sorti à la fin du mois dernier, Terminator : Dark Fate n’était bien évidemment que la partie visible de l'iceberg. En effet, Reef Entertainment a travaillé en parallèle sur un jeu vidéo qui n'a aucun lien direct avec le film, certes, mais qui peut être bénéfique sur le plan financier. Depuis que LucasArts a commercialisé d’innombrables adaptations vidéoludiques estampillées Star Wars, tout bon businessman de Hollywood sait que ce média est vecteur de recettes juteuses. Dès lors, quoi de mieux que d’aller voir un studio réputé pour ses jeux bon marché capables de générer des profits, même s'il est raté et les volumes de ventes ridicules ? Voilà comment Teyon s'est retrouvé aux commandes du projet, ce dernier étant connu pour avoir développé le très mauvais Rambo : The Videogame en 2014. Si ce titre ne vous dit rien, sachez qu'à l'époque, Maxime lui avait collé la glorieuse note de 2/20. En voyant le code de Terminator : Resistance traîner dans sa boîte mail, il s’est donc tout naturellement tourné vers l'un de ses subalternes (moi, en l’occurrence) afin de savoir si le jeu est une purge à la mesure de Rambo. C’est ce que nous allons découvrir ici.
Dans Terminator : Resistance, le joueur incarne Jacob Reeves, un troufion de l’armée américaine qui va devoir sauver le monde des méchants robots de Skynet. Prequelle des films Terminator et Terminator 2, le jeu offre un pitch plutôt séduisant où l’I.A., après avoir atomisé les humains qu’elle percevait comme une menace, décide d’annihiler les survivants avec une armée de T-800 qui avancent en ligne et exterminent tous ceux qu’ils trouvent. Bref, on est en plein dans le scénario Future War teasé dans les films, et si on évitera de spoiler quoi que ce soit, sachez que l’ensemble est plutôt une bonne surprise. La narration se tient et les fans en auront pour leur argent, même si l’écriture reste loin de ce que proposent les jeux de Hideo Kojima, Sam Lake ou Ken Levine. L’aventure nous permet d'intégrer la résistance, et on passe le plus clair de notre temps à errer dans la banlieue de Los Angeles pour remplir diverses missions. Ceux qui ont déjà mis les pieds dans la cité des anges ne reconnaîtront pas grand-chose, puisque le L.A. post-apo n’offre qu’une suite de décombres assez peu inspirée et particulièrement redondante. La nuit, tous les chats sont gris, mais malheureusement, c’est aussi le cas le jour. C’est raté pour le tourisme, et même des lieux célèbres tels que l’observatoire Griffith sont totalement méconnaissables. Pensé comme un jeu en monde semi-ouvert (c'est-à-dire de grandes maps composées de couloirs) et disposant d’éléments propres au RPG, Terminator : Resistance veut faire la part belle à l’exploration, ce qui est ruiné par l’absence presque totale de nouveauté dans les paysages.
Malheureusement pour Terminator : Résistance, les armes n’offrent absolument AUCUN feeling. Rien, zéro, le néant absolu.
D’ailleurs, il n’y a pas que l’environnement qui peine à se renouveler, le bestiaire mécanique étant lui aussi extrêmement limité. Tout compris, on ne dépassera pas la dizaine d’ennemis différents, ce qui finit par devenir soporifique, surtout avec des adversaires aux comportements aussi obsolètes. En gros, une fois qu'on se fait repérer, ils se contentent de nous foncer dessus sans aucune tactique particulière. Après, on ne peut pas rejeter la faute que sur les adversaires qui raisonnent à l'ancienne. Par exemple, les amateurs de FPS savent que les sensations de tir font partie des éléments cruciaux qui font le sel de ce genre si particulier, et à quel point le ressenti des armes est important pour garantir le succès d’un jeu. Malheureusement pour Terminator : Resistance, les armes n’offrent absolument AUCUN feeling. Rien, zéro, le néant absolu. A chaque tir, les bruitages sont minimalistes et l’impact sur les ennemis se limite à faire descendre leur barre vitale. Aucun recul, très peu d’effets visuels, des sensations complètement aseptisées : on n’a jamais vraiment l’impression de manier des pétoires d’une puissance incroyable, même avec un lance-roquettes en mains. Tout ceci est souligné par une physique quasi inexistante ; rien n’est destructible, et les ennemis tombent comme des pantins inanimés une fois vaincus.
LES MACHINES SE FONT SOULEVER
Il faut dire que globalement, Terminator : Resistance est sacrément daté visuellement, replongeant les nostalgiques dans l’ère des Xbox 360 et autres PS3. Textures simplistes, animations rigides au possible et éclairage grossier sont au menu, ce qui n’a rien d’étonnant pour un jeu probablement développé avec le budget comparable à la somme investie dans une seule explosion sur Call of Duty : Modern Warfare. Pourtant réalisé avec l’Unreal Engine (dont on connaît le potentiel), le titre ne fait aucun effort pour ménager nos rétines, surtout lors des phases de dialogue où les gros plans sur nos interlocuteurs permettent de constater à quel point Rockstar Games, Quantic Dream et les autres sont des maîtres en matière d’animations faciales. Chez Treyon, on ne s’offusque apparemment pas des mâchoires qui traversent les lèvres, ou d’avoir une dentition qui se déforme en fonction des mouvements de la bouche. Pour rester dans une vibe bien old school, les développeurs ont pensé à séparer l’action jouable des dialogues via d’antiques fondus au noir, tandis que chaque changement de zone de la map s’accompagne d’un écran de chargement. Si on a expliqué que l’histoire n’était pas mauvaise, sachez que les dialogues dynamiques n’apportent pas grand-chose à l’équation, et qu’il n’est pas vraiment possible d’avoir un impact sur les événements même si le système de choix de réponse peut nous faire croire le contraire.
Textures simplistes, animations rigides au possible et éclairage grossier sont au menu, ce qui n’a rien d’étonnant pour un jeu probablement développé avec le budget comparable à la somme investie dans une seule explosion sur Call of Duty : Modern Warfare.
En réalité, le joueur se borne à choisir l’ordre des réponses, et bien que le jeu tease parfois une décision ayant des conséquences, il n’en sera rien. L’évolution des relations avec les personnages est d’ailleurs assez suspecte, avec des possibilités de scènes de sexe (en plan serré sur le visage, désolé pour les pervers) qui n’ont pas vraiment de sens, si ce n’est de tenter de pousser les joueurs à tisser des liens avec les autres individus. Le problème, c’est que tout ceci intervient à la toute fin de la campagne, et donc bien trop tard pour qu’on soit réellement impliqué. Le titre souffre d’autres défauts, dont la difficulté vraiment ridicule. Comme dit un peu plus haut, l’I.A. étant moisie et nos armes hyper puissantes, on ne se sent jamais en danger, même face aux ennemis censés être les plus coriaces. C’est d’autant plus dommage qu’en tout début de partie, lorsque le joueur est équipé d’armes classiques, il est totalement impossible de tuer les Terminators, ce qui nous met directement en position de faiblesse et installe une tension particulièrement efficace. Malheureusement, après quelques missions, on récupère les fameuses armes plasma qui permettent de dessouder les machines. A partir de là, l’infiltration perd tout son sens, tandis que Jacob Reeves devient une machine à tuer plus efficace que le DOOM Slayer. En couplant cette surpuissance à l’I.A. catastrophique, on obtient des combats particulièrement simples ; il devient alors plus rapide et facile de foncer dans le tas que de rester discret. Dans le même état d’esprit, le jeu permet de gagner de l’XP pour améliorer des compétences, mais là encore, le tout n’a aucun impact. Les points d'expérience sont si généreusement distribués qu'à la fin, toutes les compétences sont débloquées, ce qui rend le système particulièrement inutile puisque le joueur n’a aucun choix à faire. Bref, une mécanique incompréhensible, tout comme ce mini-jeu de crochetage pompé de Fallout, ou celui de piratage qui n’est autre qu’une copie honteuse de Frogger.