Test également disponible sur : Xbox - PC - PlayStation 2

Test Taito Legends sur PC

Test Taito Legends
La Note
note Taito Legends 10 20

Des jeux d’hier pourquoi pas, mais des jeux d’avant-hier est-ce bien raisonnable ? La plupart de ces titres datent du début de la décennie des eighties et ne font pas plus ressentir de nostalgie qu’ils ne sont dotés d’une identité percutante. Le geste commercial de Empire est redevable, mais Taito Legends aura sans doute du mal à se trouver un public. Des légendes peut-être, mais pas celles qui illustrent le monde.


Les plus
  • 29 jeux
  • La majorité des jeux jouables à deux
Les moins
  • Poussiéreux
  • Trop peu de titres connus


Le Test

Après Sega et avant Namco, c’est Taito qui a droit à sa compilation de titres d’arcade, par l’intermédiaire d’Empire. Culturellement parlant, cette localisation tombe plutôt bien dans la mesure ou l’éditeur japonais, récemment avalé par l’ogre Square Enix, n’est pas le plus connu en occident, malgré quelques titres incontournables comme Operation Wolf, Bubble Bobble ou Space Invaders. L’autre raison de sourire c’est le nombre de titres casés dans le DVD : pas moins de 29 ! Si tous les éditeurs pouvaient être aussi généreux avec leurs classiques. Suivez mon regard...


29 jeux à se mettre sous la dent. On se lance ? La visite commence avec Battle Shark (1989) le sous-marin de la Troisième Guerre Mondiale. Frame-rate calamiteux et ambiance sonore anecdotique sont au menu. On se console avec le cultissime Bubble Bobble (1986). Il fait parti des quelques jeux dont le créateur a été interviewé. Du petit lait pour les fans de la marque. Ce jeu incontournable met en  scène deux garnements, Bub et Bob, transformés en dinosaures cracheurs de bulles. A deux joueurs, il est impossible de décrocher sans avoir vu le bout des 100 tableaux. Sans nul doute une des pièces maîtresse de Taito Legends. Avec Colony 7 (1981) on entre dans la catégorie des "bruitages de pets faits avec la bouche en guise de bande son" et bouillie de pixels au petit déjeuner. Reste une aptitude à soumettre nos réflexes à rude épreuve, pour résister le plus longtemps possible face à l’invasion from outer space. Rare représentant du genre dans cette compilation, Continental Circus (1987) aurait pu s’avérer un jeu de Grand Prix sympa s’il laissait le droit à plus de deux chocs avant que la voiture n’explose. Ha oui, ça ne rigolait pas à l’époque. En contrepartie il est vrai que cette sacrée F1 atteignait les 200 km/h en une seconde. On n'en fait plus des comme ça. The Electronic Yo-Yo (1982) est une sorte de Pac-Man en moins linéaire.

 

L'Académie des 29

 

Nous sommes dans le début des années 80, aussi la génération PlayStation (voire Xbox) devrait raisonnablement se demander comment, même à l’époque, on pouvait qualifier ceci de "jeu vidéo". Des ascenseurs, des portes, des ennemis tous identiques qui vous tirent dessus, des trésors à récupérer dans un stage linéaire : Elevator Action (1983) est un pur jeu de type Game & Watch. Tu ne sais pas ce qu’est un Game & Watch, Kévin ? Ne t’en fais pas, Nintendo nous fera bien une compilation un de ces jours. Exzisus (1987) est un shoot déjà un brin plus récent, donc plus coloré, avec pas mal de power up, mais qui brille par son intolérance. Par exemple si vous avez le culot de perdre une vie face au boss, il faudra reprendre du début du check-point précédent. Beuh ? On passe à Gladiator (1986), soft intéressant puisqu’il mettait l’accent sur les réflexes. Les sprites sont immenses et très détaillés pour l’époque. Les possibilités d’attaques sont triples et il en va de même pour l’adversaire. Le joueur doit donc alterner savamment entre attaques hautes, moyennes et basses, tout en protégeant ces trois endroits avec son bouclier. Le bourrinage est inutile, et la double concentration qu’il requiert en fait une expérience ludique assez intéressante. Intéressant, Great Swordsman (1984) l’est également. On retiendra de ces duels d’escrimeurs les nombreuses étapes d’animations qui composent les attaques des personnages. Reprenant le principe des touches à trois niveaux, il est même possible d’accéder à un championnat de Kendô ! L’escrime japonaise est une discipline incontournable mais si peu représentée dans le jeu vidéo. Là encore pourtant, on peut s’interroger sur l’intérêt des crédits illimités si c’est pour recommencer du début du jeu à la moindre défaite.

 

La nausée ne disparaîtra pas grâce à Jungle Hunt (1982) où un Indiana Jones en herbe saute de liane en liane, nage entre les crocodiles, pour sauver le plat du jour des cannibales : sa fiancée. C’est laid, injouable et ennuyeux. On zappe. Plus réjouissant, The New Zealand Story (1988) est une autre pièce maîtresse de la compilation. Enfin un jeu doté d’une âme et d’une véritable identité ! Ce petit jeu de plates-formes dans lequel un kiwi doit libérer ses congénères capturés par un méchant morse (recherche scénariste motivé) doit traverser l’archipel néo-zélandais à la sueur de ses petites ailes. Il ne sait pas encore voler, mais peut emprunter des appareils volants à cet effet. C’est mignon, coloré, fruité et old school comme on l’aime. Ninja Kids (1990) est peut-être un des jeux les plus funs de la compilation. Ce beat’em all bourrin sorti en 1990, âge d’or s’il en est, se situe après Double Dragon et avant Streets of Rage, mais possède déjà un gameplay au poil. Bien que légèrement bourrin et limité, il comporte tous les mouvements du cahier des charges de l’époque. Jump, dash, magies, enchaînement, roulades… Dommage que son design soit un des plus laids jamais imaginés. Quant à Operation Wolf (1987) et Operation Thunderbolt (1988) nous sommes contraints de passer rapidement dessus. Ces jeux de tirs sont pourtant de grands classiques, mais voyez-vous, un gun shooting sans gun

 

Grosse fatigue

 

Phoenix (1980) remporte la palme de la bande son la plus crispante. Ce shoot spatial ne laisse pas de grandes marges de manœuvres au joueur qui peut soit tirer, soit utiliser son bouclier au moment opportun pour se protéger des volatiles de l’espace. Dans Plotting (1989) vous devez éliminer les blocs en les faisant ricocher de manière à les assembler avec des blocs identiques. Inventif mais sans challenge, on fait le tour du jeu en une minute et demi. Poursuivons avec Plump Pop (1987) un Alleway-like dans lequel les briques sont des ballons et le vaisseau un animal qui doit rebondir sur un trampoline. Rigolo. Rainbow Islands (1987) suite officielle de Bubble Bobble, n’en reprend cependant pas le principe, puisque Bub et Bob sont redevenus des enfants et ne crachent plus des bulles à tout bout de champ. Le jeu est basé sur un gameplay un peu particulier à base d’arcs-en-ciel sur lesquels on peut monter pour progresser. Original et frais pour l’époque. La suite se nomme Rastan (1987) ou les aventures de Conan vu par Taito. Plus charismatique que la moyenne, ce jeu d’action mythologique n’est pas encore au niveau d’un Strider, qui ne sortira que deux ans plus tard, mais satisfera les amateurs de jeux ardus où chaque action doit être calculée au millimètre près.

 

Space Invaders (1978), la fierté de Taito, est un des jeux les plus célèbres au monde. Devant ce fait, il renvoie surtout au joueur la nécessité de vivre une œuvre dans son époque, passé une certaine date de péremption. Les vieux briscards clamseront à l’envie s’il leur en plaît, mais il serait difficile de contredire le jeune joueur qui commenterait : "bof, j’ai pas loupé grand chose à ne pas être né en 1978". Dans Space Invaders Part II (1980) et Return of The Invaders (1985) il s’agit toujours d’empêcher les colonnes d’aliens venues du haut d’envahir la terre du bas, mais en couleur. Au passage nous écopons également d’un entretien avec le créateur du jeu, où l’on apprendra qu’il s’est inspiré aussi bien de Star Wars que de la Guerre Des Mondes… à l’époque, il fallait y mettre du cœur pour cerner les références. Super Qix (1987) est un jeu improbable dans lequel il faut tracer des lignes pour délimiter les sections du décor de fond pour faire apparaître une image, tout en évitant un gremlin malveillant. Thunder Fox (1990) : enfin de l’arcade fun comme on l’aime. Similaire à un Metal Slug, ce jeu d’action bourrin fait mouche en nous rappelant nos vieilles références. Tokio (1986) le shoot’em up dans lequel on survole un Tôkyô alternatif, encaisse plutôt bien ses 20 ans d’ancienneté, avec notamment de biens jolis décors. En revanche, Tube It (1993) est une déception : le jeu le plus récent de la compilation est un puzzle game ! Un puzzle game certes plutôt sympa et original. Des sections de tuyaux tombent comme dans un Tetris, sauf qu’ici il faut les faire pivoter de façon à former des tuyaux complets, ceci fait, ils disparaissent. Volfield (1989) est dans la même veine que Super Qix, le joueur doit tracer son chemin pour découvrir une image en évitant les nombreux adversaires. Enfin, Zoo Keeper (1982) n’a aucun lien de parenté avec le classique jeu d’assemblage de têtes d’animaux qui a fait fureur à la rédaction sur Nintendo DS, même s’il est aussi question de bestioles. Il s’agit de déplacer un gardien de zoo sur une aire rectangulaire, ce qui aura pour effet de rebâtir les murs, tandis que les animaux tentent de s’échapper. A noter que le gardien cultive une certaine ressemblance avec un plombier bien connu, et que sa copine à délivrer se nomme Zelda. Mais le jeu est sorti un an avant Super Mario Bros. !

 

Very Old School

 

Excellente initiative, le menu du jeu propose, outre le choix du mode 50/60 Hertz, de découvrir la société Taito à travers un historique complet. De même, chaque jeu est présenté par sa borne d’arcade ainsi que par un prospectus de l’époque, et par quelques astuces. Comme on émule de l’arcade, le bouton Select sert à insérer une pièce pour gagner un crédit ! Plus besoin de fouiller au fond de sa poche à la recherche d’un improbable denier, ici les pièces de 2 euros (ou plutôt de 10 Francs pour situer correctement dans le temps) sont à volonté, le pied ! A ceci près que, malgré quelques exceptions notables, dont Bubble Bobble, le Game Over renvoie immédiatement au menu, et ne permet en aucun cas de profiter de la continuité de l’insert coin. C’est presque dommage dans la mesure ou la difficulté de chacun de ces jeux est plus que relevée. Certains diront que c’est l’époque qui voulait ça. Déterminer si les jeux étaient trop faciles hier ou s’ils ne le sont pas assez aujourd’hui revient à se poser la question de la primauté de la poule et de son œuf. Quoi qu’il en soit j’aime bien ce genre de compilation, elle me conforte dans mon idée selon laquelle, avant les années 80, le jeu vidéo, c’était pas forcément mieux avant (et hop, comment passer pour un petit con de 22 ans devant toute une génération) ! La vérité, c’est que cette compilation old school l’est probablement un peu trop.




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Steeve Mambrucchi

le lundi 31 octobre 2005, 12:40




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